Les dits du corbeau noir

VIE RURALES EN ASIE PHOTOGRAPHIES DE H DROUOT. V NEGREL 2019 BRAN DU 04 06 JUIN

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Hervé DROUOT et Valérie NEGREL

 

Vies Rurales en Asie Croquelaterre édition

Préface de Noël Mamère

(Inde / Chine / Laos / Vietnam / Birmanie / Népal / Cambodge / Thaïlande.)

Un peu plus de 2000 photos en noir et blanc...

Prises de vue réalisées entre octobre 2008 et Octobre 2013

 

Il existe un second ouvrage (en couleurs) reprenant des photos du premier recueil, mais contenant aussi d'autres clichés et intitulés : En pays d'Asie : les Champs des Femmes...

 

 

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Contact : hdrouot@gmail.com

L'ensemble des clichés est disponible sous formes de tirages sur papier photo, à l'unité ou dans le cadre d'exposition...

 

 

 

En Préliminaire (Bran du)

 

 

Nous sommes ici très loin des clichés stéréotypés des magazines dits de loisirs, mais bien au cœur même du vivant, au sein de la matrice des vibrations de vie, et ce, comme témoins invités à côtoyer et à visualiser les gestes d'un quotidien qui par sa naturalité, sa simplicité, son humilité même nous restitue la grandeur d'un peuple adonné à la Terre ; un peuple aux racines ancestrales qui la concélèbre à sa façon en ses fêtes populaires, en ses offrandes aux dieux et déesses, en ses espérances et en ses rêves, en ses joies et en ses luttes...

 

 

La transposition de ces « images de haute et modeste vie » sous forme d'écriture donnerait l'emploi de « hai-ku » ; ces photographies littéraires et poétiques de l'Instant traduit en terme d'éternité, de densité et d'intensité de vie...

 

 

Chaque photo offerte à nos regards concentre un espace/temps animé par des Forces, des Energies et de Lumières en provenance du ciel et de la terre, des règnes et des éléments, du déroulé des saisons et des pérégrinations et usages d'une humanité pour partie en voie de disparition....

 

 

Chaque photo nous dit, nous rappelle, l'éloignent, le tragique éloignement, l'inquiétante séparation , dans lesquels nous sommes par rapport à l'essentialité de l'existence...

 

 

Le fragmentaire et parcellaire du pays que nous restituent chaque photographies nous en disent plus long et plus « vrai » sur celui-ci que tout manuel de géographie ou de géo-politique....

 

 

Ce sont hommes et femmes héritiers d'antiques civilisations et des sagesses que celles-ci surent dispenser jadis afin de faire, de souder, d'instruire et de guider ce qui fît communauté de vie et d'espérance de vie au-delà et par-delà les dérives, agitations, manipulations et tribulations si néfastes de l'orgueil, de la cruauté et du mensonge institutionnalisés......

 

 

Je laisse la Parole aux auteurs de cet ouvrage en les remerciant du voyage ainsi offert aux sens et au cœur....

 

 

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Vies Rurales en Asie     Valérie Négrel (extraits)

 

 

« ...Il existe une écologie qui n'a pas de nom, pas de vitrine, pas de livres blancs ni de listes ? Une écologie qui ne fait pas peur, toute occupée qu'elle est à exister là où hommes et femmes savent ce que la terre et la vie animale veulent dire. Ils le savent dans leur corps, dans leurs jours, dans leurs heures. Il y a des règles mais elles sont incorporées, traduites in situ en gestes et en paroles échangées, héritage oral et physique vivant.... (…///...)

 

On est en Asie, dans les terres rurales. Là où le ciel coule sur les visages, là où on apprend la pluie, où on dessine avec la faux, on écrit sur la terre, on peint son destin avec les graines. Il y a des silences, des rires, des chants, tout ce que les voix peuvent émettre quand elles ont quelque chose à signifier... (…///...)

 

...On voudrait ignorer que le monde rétrécit et qu'il est sauvagement agressé partout. On voudrait juste continuer à regarder ces êtres humains et leurs animaux, ces paysans dans leur terre réussir à cultiver en protégeant, cueillir en respectant, œuvrer en remerciant... La vie rurale est un livre ouvert qui raconte le respect et la simplicité.... »

 

 

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Extrait de la Préface de Noël Mamère :

 

« … La photographie nous conduit sur le terrain de la vie. Le photographe est face à la vie et il doit en saisir la richesse et la complexité, jusqu'aux odeurs...

Tout compte dans une photo. Rien ne peut être laissé au hasard. Ce sont des photos d'une paysannerie pauvre et courageuse qui survie comme elle peut...

Des photos qui racontent un monde qui disparaîtra sous l'effet du climat, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive...

 

Vivre ou survivre en ces pays est un exercice d'humilité qui nécessite savoir faire, vigilance et constance.

Œuvrer avec ses mains, ses jambes, son dos, demande d'abord beaucoup d'esprit ; esprit d'échange avec la terre, l'eau,n le vivant ; nourriture contre bons soins. »

 

 

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En remerciement pour les auteurs de cet ouvrage, quelques propos et quelques « visions » et « perceptions » à sa lecture : Bran du Juin 2019

 

 

Notre monde mentalement aveuglé et ébloui par l'artifice des néons qu'il projette sur lui-même nous renvoie au néant de nos illusions et de nos outrancières prétentions factices, suicidaires et mensongères..

 

 

Un mode qui produit de plus en plus de « prédateurs » (politiques, idéologiques, religieux, financiers...) autant de « meurtriers du vivant » et ce, sous toute forme possible de destruction...

 

 

Un monde de plus matérialisé ; c'est-à-dire déspiritualisé, désacralisé, où toutes les valeurs fondamentales constitutives de réelles et solidaires humanités ont été volontairement inversées entraînant de ce fait la société humaine vers une forme accentuée de dégénérescence, de dénie du vivant et de chaos...

 

 

Rares, de plus en plus rares, sont les silences, les gestes, les paroles qui ont signification de l'expression vive du « Vivant », qui font « sens » car rattachés à une Essence qui est la Vie même dans ses expressions humbles, profondes et majeures...

 

 

Il existe ici et là en quelques lopins de terre arrachés génération après génération à la roche, aux sables, aux marais, quelques arpents nourriciers sur lesquels se sont penchées et ont œuvrer sans relâche, avec peines, courage et efforts des paysans, fils de paysans, petits fils de paysans,soucieux de continuer à « fertiliser » de leur sueur, de leur sang, cet héritage « élémentaire » et leur bien le plus précieux...

 

 

Nous savons, hélas, et de toute évidence que ce monde est appelé à disparaître sous le ciment et l'acier, sous la bêtise et l'absurdité, sous l'orgueil et l'arrogance et qu'en l'état des lieux et des situations rien ne semble pouvoir enrayer cette disparition...

 

 

Le cœur n'a plus raison, et la raison n'a plus de cœur !...

 

 

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Impressions (Bran du Juin 2018)

 

 

C'est quand la pirogue de chair est entièrement creusée que l'homme s'en va naviguer dans le ciel...

 

 

Qui s'en va longtemps sur l'eau emporte son feu ; ainsi de même de l'Amour...

 

 

Nous sommes une barque à la dérive emportée dans le courant du fleuve de l'existence...

A combien de millénaire remonte notre premier embarcadère ?

 

 

Des rêves pourrissent dans les vasières ; épaves de bois et de fer, songes qui rouillent sous le sel qu'apportent les marées...

C'est le cimetière de tout ce qui qui depuis trop longtemps nous mène en bateau !...

 

 

Nous sombrons sous le poids de chargements superflus et inutiles... Nous ne cessons de descendre dessous la ligne de flottaison... Demain sera jour de naufrage !...

 

 

Il est bien difficile de pagayer à contre-courant de cela, mais, c'est l'unique moyen de ne pas finir avalé par l'océan de nos marées humaines...

 

 

Un lac paisible

Le ciel s'y miroitant...
Soudain, des cercles s'élargissant...

 

 

Ici, au moins, le ciel à ses reflets changeant...

L'homme en vain, y cherche son visage, véritablement...

 

 

Lancer son filet, c'est espérer le futur dans les mailles du présent...

Un radeau fait de bambous... Le temps glisse et avance propulsé par la rame du vendeur de pousses de bambous...

 

 

J'aime les lianes, toutes les lianes qui s'élancent l'assaut du ciel....

 

 

La fourmi n'est plus ; elle n'a pas vu venir le pied de l'éléphant...

 

 

D'un temple à l'autre, le bouddha, de son sourire, soulage, des porteurs, le fardeau...

 

 

Des îles fantasmagoriques émergent de l'océan de brume...

Un aigle surplombe le grand nuage de feuilles et d'épines...

 

 

Avec le fumeur d'opium, la pipe aussi se met à rêver.....

 

 

Ils font la queue, les moines, pour recevoir l'offrande ; le don du riz...

 

 

Sous les tissus brodés et tissés aux fils multicolores, l'âme aussi retrouve sa beauté....

 

 

Deux taureaux affrontés, cornes contre cornes... Ici on fait face à la mort...

 

 

Combat de coqs ici, mais en combien d'autre pays les hommes se volent dans les plumes ?...

 

 

Dos courbé, mains croisées dans le dos, elle arpente, la vieille, les terres du souvenir...

 

 

Des motos devant le temple, la vie à changé de moteur !....

 

 

Partout, l'enfant est un enfant, aux yeux de joie et de terreur...

 

 

Devant la terre ils se courbent sans cesse ; c'est leur façon de « tenir debout »....

 

 

La récolte du bois se fait dans les alpages...

Longue est la descente dans la vallée...

La fumée, elle, remontera, à sa source...

 

 

Le fardeau est lourd

La pause est nécessaire

Plus pesantes se font parfois les journées...

 

 

Des moines récitent le chapelet des mantras...

Ils se sont cotisés pour offrir aux dieux des sonotones !...

 

 

Dans la boutique, des bouteilles, des conserves, des bocaux, des sachets, des œufs, tout cela posés sur les étagères du jour...

Sur le comptoir trône le tiroir-caisse de l'espérance...

 

 

Un homme

deux buffles

trois sillons...

 

 

Montagne, pentes, fleuves et vallées... Seul le féminin, en ses courbes et reliefs, peut rivaliser avec tant de beautés...

 

 

Tisser ; c'est l'un des plus vieux métiers du monde...

Tant de beautés à dénuder, tant de laideurs à recouvrir...
La vie aussi est faite de cette étoffe...

 

 

Vue de la haute montagne l'homme qui marche au fond de la vallée ressemble à une tête d'épingle...

Mais celui-ci porte l'Univers dans son cœur et l'amour dans ses songes !...

 

 

Le quotidien aussi à trouvé, ici, vêtures et habits... Mais il n'est jamais assez beau, aussi joli, que lorsqu'il prend son bain....

 

La roche partout, les montagnes tout autour... depuis toujours le sang s'y fraye passage...

 

 

La neige ; c'est le mot que cherche la montagne pour clore son poème...

 

 

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04/06/2019
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