Les dits du corbeau noir

TEXTES pour la SAMAIN 2012 Bran du

Samain 2012  Bran du

L’AURORE CELTIQUE  (Philippe JOUET) Extraits

« La vérité de Samain : un peuple qui n’est pas capable de se risquer dans le domaine du vrai est condamné à disparaître… »

Samain :  plus qu’un rituel de mise en rapport avec les forces de la nature, c’est surtout un rituel de REGENERATION… (sociale et cosmique) après l’effondrement et l’usure…Régénérescence individuelle autant que collective…
 
« Le monde de l’hiver recèle les fruits de l’été… »
(La nuit est la mère de la Lumière.)

« Celui qui traverse l’obscurité traverse la mort… »

« Coopérer avec le Sidh, c’est se risquer au-delà du bien et du mal pour assurer le bon passage… (alliance avec le divin et avec la Femme du Sidh…)»

(Les bienheureux sont les vainqueurs du temps et de la mort…)

(Il s’agit de diriger l’année nouvelle dans la bonne direction…)

(C’est aller aussi à la conquête des « aurores », les filles ou épouses du ciel diurne)…

(L’homme qualifié affronte les dangers du monde nocturne, le « fleuve nocturne »…Le versant sombre de Samain…Le passage difficile du gué qui doit se faire sans faiblesse…)

(L’Autre Monde c’est aussi l’Autre Rive de l’année et du cycle cosmique…Cela implique la traversée du périple hivernal)…

« Le souverain à pour vocation naturelle et fondamentale d’établir son peuple dans la clarté diurne… »  "La royauté est au cœur de l’aventure…"

« La conquête de l’année et la maîtrise des forces du Shid sont étroitement mêlées… »

Le « schéma conducteur » rituélique serait le suivant :
Le roi fait appel à une homme qualifié lequel se concilie les forces « démoniaques » ; établit le contact avec l’Autre Monde…
Le « héros » à des « visions véridiques » du danger…
Une femme « Aurore ou belle saison » conseille le héros…
Celui-ci triomphe d’une sorte de « seconde mort » par une union conjugale, l’attribution d’un troupeau et la naissance d’un fils (et d’un veau)…

Si la conjuration de Samain est réussie, elle amène alors la régénération de la royauté…
C’est aussi l’ouverture de la nouvelle saison par un animal prophétique et inaugural….

« C’est la conquête de l’année qui fait le héros… »

« Trois sont les cieux »  Rig Veda

Nous allons vers le « Crépuscule » de l’année…

« Au roi déchu succèdera le roi caché qui assumera la régénération cosmique du monde… »

« Les indo-européens connaissent une « Déesse de l’année »…

« La vache est l’animal de la nouvelle année avec le veau… »

« La pensée et la parole lorsqu’elles sont exactes sont aussi action… »

Ainsi « l’année est parole de vérité »… Ainsi « l’homme est véridique »…
La vérité dans les Celtes, c’est-ce qui est concordant et bien « ajusté »…

L’ordre cosmique repose sur un triptyque : Bien penser / bien dire / bien faire…  (L’Avesta)

La royauté se trouve dans l’exercice de la « claire conscience » du héros lequel combat en toute lucidité par la connaissance… Il doit être capable de s’opposer au chaos qui termine une année et d’orienter favorablement le cours de l’année nouvelle…  (agencement exact des actions et cohérences de celles-ci)

L’offrande est symbole d’alliance avec l’Autre Monde…"


L’appel du corbeau de la Samain            Bran du   21 10 2012

                        « Paix jusqu’au ciel
                         Du ciel jusqu’à la terre
                         Terre sous le ciel
                          Force à chacun… »   Chant de la Morrigan / Bataille de Mag Tured

Suivez-moi dans la Ténèbres, suivez le sillage de mes ailes de nuit, c’est dans l’obscurité que ma lumière noire vous conduit au-delà du monde funèbre….

Suivez-moi, mettez vos pas dans mes rêves et brève sera la peur qui étouffe et qui broie…

Suivez-moi, suivez-moi, suivez-moi…

Je vous conduit vers l’autre rive, en l’onde vive, là où l’âme s’éjouie ; vers les rivages de la joie…

J’ouvre mes ailes sur l’année nouvelle, j’appelle l’aube et l’aurore, que celles-ci se lèvent en vos pensées et en vos corps et que la terre s‘élève jusqu‘au ciel…Encore et encore !…

Suivez-moi, déployez vos ailes, vos rémiges… Pour vous j’ouvre la voie et ma voix vous dirige…

Embarquez, embarquez, embarquez…
Prenez cœur, prenez pieds sur le vaisseau de l’An neuf…
Larguez l’amarre de la vieille année…
Ce temps est mort, ce temps est veuf !…

Devant-nous est tracée la sente de lumière, la voie qui entre les luminaires nous mène aux prairies de la Vache Sacrée vers le berceau lacté d’un veau qui s’en veut naître et d’une âme qui s’en veut paître dans toute l’immensité…

Franchissez le gué, enjambez les deux berges, si vous ne voulez que la mort, de sa verge, ne s’en vienne vous frapper !….

Nous sommes les enfants d’un crépuscule conviés aux noces de clarté en l’aube recouvrée que le Verbe formule…

Suivez-moi, suivez-moi, suivez-moi,
Mon vol vous entraîne dans la chaîne aimée qui ceinture les mondes de lumière et de vérité…

Que soit en vous le Concordant, que soit en vous l’Ajusté…
Que soit en vous le Cohérent, l’Acte et le Propos Agencés…
Que soit en vous la Claire Conscience et la Lucidité…
Que soit en vous la Connaissance et l’Oeuvre Maitrisée…

La déchéance guette le roi mensonger !…

Que soit reconstitué le Chaudron brisé par des siècles de fausseté…
Que soit refaçonné le Divin Chaudron en son bronze étincelant, en son argile de vérité…

Sachez, sachez, sachez, que le chaos s’en veut régner et que, si vous le laissez faire,
la vie, dessus la terre, sera informulée !…

Sœurs et frères et vous gente ailée régnez dans la lumière, soyez sous la lumière, voguez dans la lumière… Absolue… Infinie… Incréée…


Sève est l’Esprit de l’arbre de nos vies… Bran du    Samonios 2007

Si la racine est en terre, ancrée dans la mémoire d’une Mère veilleuse,
La mâture se dresse sur l’océan du ciel, tangue en sa ramure,
Roulant d’un bord à l’autre de la question humaine…

La fourche de nos bras s’évase vers l’aube naissante
Quand le matin dispose son bouquet de lumière…
La nuit aussi se niche en nos bras
Et ronronne son silence en déroulés d’étoiles…

Nous allons sur la sente du soleil ; un serpent d’or et d’argent ourlant la poussière de nos pas…

La joie brasille au banquet de Tara…
La braise est dans nos yeux, en notre cœur qui rougeoie…
Une flamme mène la danse aux farandoles des saisons…
Un Verbe en sa forge martèle l’épée des mots
Qui taille dans l’ébène un mantelet d’étincelles…

Ceux-là et Celles-là viendront du Pays sous la Vague…
Il trouveront le pain et le sel au seuil de leurs attentes…
Avant que ne vienne jour,
Offrande sera faite d’un poème d’amour…

La Roue s’ancre dans l’argile et butte sur la pierre comptable de tous les ans…

La pensée est un char tiré par deux chevaux :
Le blanc du devenir et le noir de la mémoire…

L’anguille est dans le gué
Qui s’enroule aux chevilles de l’année pour la faire trébucher…

Le Chaudron est dressé sur l’aire automnale
Et les veilleurs sont là et les veilleuses veillent…
Des servantes de blanc vêtue portent de lèvres en lèvres, la coupe d’amitié, le miel d’entendement…

        « Soutien pour notre Corps,
                          Nourriture pour notre Âme…
                          Rayonnement pour notre Esprit… »

S’entrouve le voile du Shide… Aimer, porte visage…

La Roue de nouveau s’ébranle, une torche à sa proue…

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Le serpent se mord la queue…
Le Cercle est formé dans sa totalité, achevé en son orbe…
Trois cent soixante cinq fois la roue a tourné autour de son moyeu…

Roue de fer, roue de chair, roue de bois, roue de feu…
L’année à absorbé, a digéré le temps humain, à avaler aubes et crépuscules…

Chaque jour est une écaille de feu,
Chaque nuit est une écaille de lune sur lesquelles glisse le long serpent…
Et le sang dans les veines du temps, bouillonne et circule…

Nous danserons sur le dos du serpent, nous irons d’écaille en écaille…
Nous porterons ramure sous le cortège des feuilles revenues sur la branche de la vie…
Nous enlacerons le tronc des saisons
Et le ciel tournera et nos corps tourneront,
La terre tournera, en la ronde nous serons…

Nous passerons la porte, nous passerons le gué,
Nos souffles se mêleront aux naseaux de l’Univers…

Immense respiration que le temps de Samain…

Notre âme volera sur les ailes du dragon ,
Vers l’Autre Monde des cygnes nous guideront…
Avec eux nous irons vers l’ile de Lumière
Où la Femme prendra l’Homme dans la paume de Sa main !…

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Partir dans la Lumière,
S’envoler dans la clarté,
Se dissiper dans une calme lueur
Telle la brume, la rosée…

Puis, Sur les ondes, reposer,
S’enfoncer dedans la mer,
Dans l’océan de la beauté
Et des vives splendeurs…

Lors, quittant cette vie,
Dire adieu à la terre,
Offrir son corps de « matière »
A l’humus, au terreau ;
Nourrir comme la Mère
Les germes du renouveaux…

                       Les pétales du printemps,
                       Les feuilles de l’automne,
                       S’envolent dans le vent…
                       De même, l’étincelle que tisonne
                       Le cœur des amants…


                            Ce que la vague retire
                            Une autre le redonne ;
                            Flux et reflux fredonnent
                            De l’avenir , le plein chant ;
                            Ce chant que j’entonne…

                             Nulle crainte, nulle peur,
                             L’Esprit en nous façonne
                             Une bien blanche demeure ;
                             Un jardin, un verger où dans le cœur bourgeonne
                             L’âme qui se dit et qui nous veut pour sœur…

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21/10/2012
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