Les dits du corbeau noir

TAMBOUR TEXTE BARDIQUE BRAN DU 09 08 AOUT

 

 

 

Divers terrasse et Bodhran 09 08 2021 017.JPG
 

Mes  Bodhrans

 

 

 

Tambour (Bran du le 08 08 2021)



Le son répétitif m'enveloppe de ce fil tissé avec la laine des étoiles et le lin des ruisseaux...

 

Fil sur fil, il m'enceint d'un tissu d'ondes et de lumières...

 

Je sais que je ne dois pas me faire circonscrire dans ce cocon qui m'entoure délicieusement mais que je dois, au contraire, fissurer cette enceinte et élancer mon cœur et mon corps vers une autre magnétique étoile, vers d'autres échos et résonances...

 

Je dois m'enfoncer dans l'obscurité et le vide avec ce cordon ombilical et sonore qui me rattache à l'écorce et à l'argile de là d'où je viens...

 

Nul ne doit pouvoir trancher ce lien et surtout pas moi-même...



 

Je suis « chevauché » de vents, de souffles, d'ondes et de pluies...

 

Je traverse les cols et les océans, j'ai manteau d'écume et cape de neige...

 

Des oiseaux blancs et noirs m'accompagnent, leurs rémiges me frôlent de leurs douces flammes...

 

Rémiges j'ai aussi, qui tracent leurs voies entre le ciel et la terre...



 

J'ai langage de brumes et d'arc-en-ciel ; langage de sources et de marées, langage de pousse verte, langage de foudre et d 'éclair, langage d'os brisé, langage incendié par le silence, langage de cascades et de chutes d'eau, langage de serpents siffleurs, d'ours gris, de marsouins bondissants, d'ailes aux serres ensanglantées...

 

 

Ma langue n'est que miel et résine, sève de bouleau et sang de biche...



Il me faut remettre l'arbre dans ses racines et le saumon dans la rivière de sa naissance...



Je fais la ronde avec les saisons, nous avons même pas de danse...



Je serre sur ma poitrine le Cercle de bois d'une peau tendue et ancrée aux rivages des mondes...



Mes mains frappent et mon cœur bat en symbiose avec elles...

 

 

Elles se conjoignent au cœur même de l'univers...

 

Les étincelles jaillissent d'un foyer que je ne peux nommer...

 

Vague après vague, l'océan se creuse et m'ouvre un passage vers une île stellaire au nom tout aussi inconnu...

 

Sans fureur et sans mensonge, sans mort, sans maladie est cette île... « On y entend des centaines de musique dans la longue nuit. »



Cela à « chair de femme », cela est frissonnement de l'âme...

Cela à goût de pomme dont le pommier est blanc...



Je frappe et frappe encore à la porte du temps et s'ouvrent les volets et fenêtres de l'Univers, les sons ricochent de montagne en vallée, de continent en continent et pénètrent la Grande Mémoire des mondes...

 

Ils se chargent de toute l'Essence et de toute la Substance des êtres et des choses...

Eaux et feux enrobent le tambour qui flambe et ruisselle...



Ils parlent aux plantes, aux animaux, avec le vocable des origines, la peau rugit, souffle par leurs narines, se couvre de feuilles et de mousses, des flots de nuages y déposent leur sel, les embruns y laissent leur rosée et les amants leur sueur d'entendements...

 

Yé Y'a... Yé Ya !... Morigenos... Aremorica... !

 

Comme une pierre de santé, comme une pierre de mémoire jetée au mitan de l'étang des siècles et des hommes et dont le point de chute s'étend jusqu'aux berges inconnues et indicibles en cercles concentriques afin d'épouser la Forme-Mère, la Matrice de toutes les matrices, le Chant de tous les chants, le Son de tous les sons, la Vibration-Une...

 

Yé Y'a... Yé Ya !... Morigenos... Aremorica... !



Tambour Lune, Tambour Soleil...

Particule et molécule d'Amour...

Atome de lumière...

Célèbre, concélèbre veux-tu les noces du Ciel et de la Terre...

Redonne aux êtres un cœur et un centre, un axe, une Verticalité, un Arbre de Vie que puissent régner de nouveau l’Équilibre et l'Harmonie...



Yé Y'a... Yé Ya !... Morigenos... Aremorica... !

 

 

 

Divers terrasse et Bodhran 09 08 2021 006.JPG


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09/08/2021
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