Les dits du corbeau noir

SOURCES REFLEXIONS BRAN DU 2019 23 01 JANVIER

SOURCE...
Réflexion Bran du le 22 janvier 2019
Nous sommes le plus souvent des “étrangers” par rapport à l'étrangeté de la vie et de l'Univers...
Nous sommes, individuellement, une sorte de continent spécifique et particulier, unique en certains points, en certain composés et nous sommes bordés en nos rivages par les mouvements de la Création à travers tout le vivant (visible ou non), que nous côtoyons et avec lequel nous pouvons avoir “commerce” (échange au sens ancien du terme)...
Ce continent singulier que nous sommes et le plus inconnu et méconnu qui soit et nous n'en finirons jamais d'en faire la découverte et l'exploration de mille et une façon !...


Les Grecs, via le fronton du temple de Delphes, nous invitaient déjà à parcourir ce continent et à en pénétrer les profondeurs les plus obscures...
(Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l'Univers et les Dieux”.)
Nous sommes tous et tous, potentiellement, des sourciers ou « sourcières » car à un moment où à un autre de notre existence nous avons besoin, désir et volonté de remonter à une origine (par exemple : de connaître d'où nous venons pour mieux discerner notre devenir et « habiter » l'instant présent...)
La question de la provenance se posera tôt ou tard. C'est une des interrogations humaines parmi les plus fondamentales et les plus universelles.
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La démarche qui aboutit à cet entretien de ce jour relève d'une interrogation portant sur cette notion d'origine...
D'où vient, provient votre nom, ce que vous êtes devenu, par quel chemin êtes vous passé, quel art ou métier avez-vous exercé, de quelle « lignée » provenez-vous, (de qui êtes-vous le fils ou la fille ?) Sous quelle forme, par quelle motivation, circonstance, situation, êtes vous ce que vous êtes aujourd'hui, d'où vient la fonction que vous occupez, l’œuvre que vous réalisez, d-où proviennent les conceptions qui sont les vôtres, les choix qui en découlent ? Vers où menez-vous vos pas ? Etc...
Le propos interrogatif reproduit ici celui qui se trouve textuellement dans le « Dialogue des Deux Sages » ; un texte irlandais recopié par des moines chrétiens et issu du dépôt de l'oralité bardique des origines...
Ainsi le monde Celte montre à quel point la question, du passé, du présent et du futur constituait une réflexion permanente et majeure... Et combien le « savoir » de l'Origine, orientait le devenir et la qualité cohérente d'une « présence au monde » tant individuelle que communautaire...


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Nous nous “écoulons” dans l'existence comme une source qui s'achemine vers l'océan et qui se diluera dans la mer et se teintera du sel océanique avant que de s'évaporer et de faire (peut-être) retour à la fontaine céleste pour se redéployer de nouveau “terrestralement” sous forme de pluie, de rosée, de brume, de nuée, de crachin, de neige, de grêle et bien d'autres encore...
La Source signifie en grande partie un Principe, une Origine soit un point de départ initial d'où tout s'écoule et se répand dans l'espace et le temps y compris dans notre corps, notre coeur, nos pensées, dans notre “esprit” même voire dans notre “âme” si l'on considère que celle-ci existe...
La difficulté « planétaire » (de plus en plus grande) qu'il y a à discerner ce que sera l'avenir pour notre communauté de destin, le très peu de réponses apporté par les officines institutionnelles censées jadis apporter des réponses satisfaisantes, mais déficientes en cela de nos jours, font que l'on se tourne vers un passé supposé sécuriser et éclairer les angoisses qui se profilent à l'horizon...
L'engouement pour ce passé à travers les ouvrages, films, expositions, musés, qui sont à disposition du grand public ne cesse de s'accroître comme si tout cela pouvait permettre un retour à la sérénité face à une société en « perdition » comme une majorité d'ailleurs de ceux et de celles qui la compose...
On peut d'ailleurs parler de « décomposition sociétale » face à un individualisme forcené vecteur d'exclusion et de fortes discriminations entre les individus...
L'incohérence accompagne, une co-errance synonyme de « perditions » et ce, à divers plans et niveaux...
On semble rechercher par ce « retour en arrière » un nouveau tremplin, un promontoire plus solide et plus stable, pour se projeter, pour s'élancer de nouveau, « rassuré », dans l'incertitude et l'inconnu des lendemains...
L'incertitude, le doute, l'inquiétude (légitime) voir le désarroi ambiant fortement teinté de morosité amène de plus en plus d'individus à se poser et à se reposer ce questionnement existentiel de base quasi ontologique à l'espèce humaine...
D'où , Comment, Pourquoi.... Vers qui et quoi... De quelle façon, au moyen de quoi ? Dans quel sens, direction, orientation ?...
L'état des « conditionnements », des héritages conditionnés (religieux, éducatifs, idéologiques) est tel et l'extrême complexité de même qu'un épais brouillard enveloppe l'idée même des lendemains et surlendemains...
La fuite sociétale en avant, aveugle, arrogante, illusoire, manipulée, outrancière et stupide, ne peut qu'aboutir au précipice et au chaos généralisé, tant ce monde est sourd et aveugle vis-à-vis des évidences que d'autres clament sans effet depuis plus d'un siècle au moins (si ce n'est bien avant dans nombre de livres et textes sacrés annonçant déjà par leurs prophéties « objectives » les très lourdes conséquences pour l'homme d'inverser les valeurs et l'éthique qui sont les bases mêmes de son « humanité » ; un humanité a « ré-humaniser » entièrement nous dit Hubert Reeves.)
Avancer dans le brouillard et à très court terme semble-être la directive la plus suivie alors que quelques « reculs » pour éclairer davantage le futur terrain de nos déploiements ou redéploiements seraient des plus salutaires et dégageraient des perspectives à bien plus long terme !
Un constat à méditer :
« On ne saurait résoudre un problème dans le même esprit, avec les mêmes approches, méthodes et références que celles qui l'ont généré. » (Einstein)
Sans novation, innovation, créativité et imagination, vision, perception nouvelle, audace, volonté et désir véritable de changement, de mutation, de transformation, la reconduite dramatique et renforcée des systèmes défaillants est assurée !...
Ecrire ou clamer un « poème » novateur revient à retourner à la « source des mots » tout en sachant comme le disait Marc Twain que « La vérité comme la poésie n'intéresse plus personne ! »...
Retourner à la source (à la cause, à l'origine) de nos maux s'impose si l'on souhaite ardemment remédier avec efficacité et sagesse aux assombrissements ténébreux et funestes qui gagnent la communauté humaine en panne d'éclairages et d'éclaircissements sur sa propre destinée...
(Les néons ne vont qu'éclairer davantage notre « néant »!)...
A quels enchantements ou plus exactement réenchantements peut prétendre notre modernité, si elle est et demeure sourde aux « chants des sources » ?...
Ne plus voir, ni être capable d'entendre cela ; c'est vivre les oreilles bouchées et les yeux fermés ! (en paraphrasant  Einstein et de nombreux poètes)... Est-ce « vivre » que cela ? …
Il est, o combien, souhaitable de « comprendre » l'état exact des lieux et des situations qui sont les nôtres, celui de l'être englué dans l'avoir et l'artifice, dans l'hyper matérialisation de toute existence, dans la désacralisation, dans l'inversion des valeurs ; et ce, avec urgence et priorité (prendre avec, prendre en nous, avec nous et sur nous, un chemin d'entendement et de compréhension intime et profond, clair et conscient, libre et responsable, objectif, réaliste et éclairé...)
Pour cela, nous pouvons puiser dans l'immense héritage planétaire de sagesses, de justes visions, d'avertissements argumentés, si tant méprisé de nos jours, mais qui demeure à notre libre disposition...
C'est en remontant aux sources mêmes de ces sages, nobles et dignes Paroles que nous pouvons espérer redonner à nos pensées, à nos actions, à nos langages, à toutes nos formes expressives, Sens et Essence afin de retrouver, de ré-actualiser, les équilibres et les harmonies, les concordances et les cohérences, qui nous font actuellement si cruellement défaut !...
L'Histoire ne nous apprendra guère dans ce domaine, si ce n'est la reconduite perpétuelle, stérile et dévastatrice des mêmes modèles d'égarements et d'erreurs, des mêmes « impostures » devrais-je dire accompagnées des mêmes maux inlassablement générés par l'orgueil, la cruauté et le mensonge !...
C'est dans le mythe, les archétypes, l'originel, le primordial, l'élémentaire, le fondamental que réside la Source revitalisante et régénératrice ; et toutes démarches qui se veulent sincères et authentiques, cohérentes et lucides se devraient de remonter à ses sources en faisant l'économie salutaire, raisonnée et enjouée des falsifications éhontées et formatées de la dite Histoire !...


La « Source » résolutive ne se tient pas à des kilomètres sous-terre, mais à une portée parfaitement accessible pour l'intelligence qui creuse les problématiques avec les meilleurs outils et méthodes pour en découvrir les véritables causes et remédier à leurs effets néfastes. Faut-il encore qu'une véritable, qu'une ferme et déterminée volonté s'y emploie !...
Tout effet, toute conséquence, découlent de mécanismes qui partant d'un point originel voire de plusieurs, amènent, directement ou indirectement, à aboutissement l'attendu ou l'inattendue, le souhaité ou le non désiré...
Ce sont ces mécanismes, leurs articulations, mais surtout la connaissance et la maîtrise de ceux-ci qui feront que le résultat sera ou non conforme au but recherché avec tous les risques de « dérivation » et d'échappement plus ou moins préjudiciables qui résulteront d'une méconnaissance ou d'une absence de neutralisation ou de main mise sur le processus opéré...
Connaître et maîtriser implique de remonter à la source du processus opératoire et de suivre attentivement celui-ci en le pilotant de son mieux, phase après phase...
C'est ainsi que bien des épisodes de l'Histoire peuvent s'expliquer et que l'ont peut mieux comprendre les falsifications et mensonges qui ont été réalisés pour masquer une vérité à ne pas divulguer. Les exemples ne manquent pas dans le passé, mais se réitèrent aussi de nos jours dans l'accumulation de scandales en tout genre !...
Plus d'intermédiaires pourvoyeurs de fumée et d'écran, mais un rapport, une relation « directe » avec la Vie, la Poésie, la Mort, l'Amour, la Spiritualité, le Féminin et le Masculin, la Nature, les Règnes, les Eléments, les Saisons et les Cycles, les Rythmes, les Vibrations...
Et ce, avec un esprit « sourcier » apte à faire rejaillir en nous des flots d'essentialité... Des flots directement captés par le corps, le cœur, la pensée, l'esprit, l'âme...
Nous sommes, en tant que « ruissellements et écoulements » de Vie, de cette Source native, de cette Vasque matricielle et utérine, qui, libérant ses « eaux », nous libère de même en nous conjoignant à ses jaillissements et épanchements « vitaux » aux pouvoirs fertilisants et revitalisants qui sont les siens et peuvent devenir les nôtres !......


Selon le dictionnaire ; une autre acceptation du terme source exprime l'idée :
« d'un Système, d'une substance ou d'un objet qui fournit de la chaleur, de la lumière, de l'énergie...
celle d'un Lieu, d'un point d'où la lumière, la chaleur rayonne et se propage. Foyer source lumineuse, sonore. »...
N'avons nous pas « humainement » vocation nous aussi, symboliquement, analogiquement et dans le cadre de l'héritage traditionnel qui est le nôtre, à capter une source dispensatrice de chaleur, d'énergie et de lumière et à faire rayonner, à redistribuer ses bienfaits à travers nous, autour de nous, dans l'environnement qui est le nôtre ?...
Et n'est-ce pas la Tradition Elle-même qui est la Source-Mère de la bienfaisance et de la bienveillance dispensées ?...
On a tenté à plusieurs reprises à travers le déroulé du temps humain d'obturer, de boucher, de combler, de faire disparaître la dite Source ; Source de liberté, de responsabilité, de conscientisation ; Source d'entendements majeurs capable de résister, de s'opposer efficacement aux oppressions idéologiques diverses et variées etc, mais rien n'y fait, on ne saurait retenir prisonnière dans sa main une eau dont la propriété principale est de s'écouler à tout prix !...
Ainsi de la Tradition, de ses mythes, de ses archétypes qu'aucun barrage humain ne peut contenir et contraindre et qui trouveront, quoi qu'il en soit, à un moment ou à un autre, le chemin qui remonte aux sources de notre cœur et de notre esprit !...


23/01/2019
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