Les dits du corbeau noir

SOLSTICE D'HIVER 2012 : partie VIII, nov 2012 Bran Du

SOLSTICE d'HIVER Partie VIII        Bran du  27 11 2012

 

LE TERTRE ROUGE   Solstice d’hiver 2005   Bran du

1 / Sur le tertre rouge viendront les Corbeaux de la Parole
Du Nord, ils viendront, des Hautes Terres de la Mémoire, des Hautes Terres du Grand Chaos…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

2 / L’ombre bataille dans la lumière…
Grande Mesnie au Ciel , les morts dans leurs cuirasses, fendent la cohorte des nuages…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

3 / Souffle sur la vague et les flots, Souffle dans le roseau des mondes…
Souffle de givre et de glace…. Décembre sous la neige…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

4 / Au déversoir du temps s’épanche la rivière des mots, la parole se fait ruisseau
Entre les mâchoires figées du silence…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

5 / Grand sein d’herbe et de pierre, mamelon dénudé sous la voie lactée
Ceux là qui montent au sommet se veulent allaités du lait de vérité…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

6 / L’if, le chêne, le bouleau, voici la couronne flammée ;
Le Celte brasier embrasant le cœur noir des terres enténébrées

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

7 / L’Homme de ferveur sur la colline s’en vient
Avec le torque au cou, le serpent à la main…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

8 / Mille étoiles accrochées aux branches du pommier ;
Paroles étoilées pour les enfants du Druide, les fils du Sanglier…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

9 /  Celui-là n’a pas cervelle d’oubli, Il compte sur ses dix doigts
La Force du Signe… Il sait, il dit, il pense, il voit…

Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron
La vie est un grand tourbillon
Tournez neuf fois le breuvage au Chaudron…

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Car né de Brocéliande    BRAN DU  Réflexion après la conférence de Claire Bonnet dite la Fée du Sureau… « Le Gui, Lumière de l’hiver)

Le gui « embryon perpétuel » / Noyau de Vie dans l’Oeuf du Monde…

De l’Un naît le Deux, puis le Deux s’écarte en sa branche duelle pour faire naître le fruit , le cercle-fruit…
Lors, le point s’arrondit vers son accomplissement, vers sa rondeur extrême… l’anneau d’or et d’albâtre scelle les noces perpétuelles du Fragment et du Tout… il nous dit l’univers enceint en la couronne des feuilles, la perpétuelle expansion du vivant vers le vivant…

Il nous conte, le germe, la semence, l’éclosion, le rayonnement, le monde avivé dans la roue des cycles infinis. La vie toujours présente, active malgré la mort, apparente à nos yeux, de la nature seulement endormie (comme notre conscience et nos facultés d’entendement le sont trop souvent de même !)…

Le gui s’en vient sous l’aile de l’oiseau tacheté d’ombre et de lumière. Porté par le « Messager des Dieux », il se dépose sur la branche de l’Arbre Primordial dont il est l’une des profondeurs et l’un des fondements car « Essence du Ciel » !…

Le gui aussi déploie ses ailes reliant la terre au ciel et le ciel à la terre en rappelant ainsi la nécessité
d’une alliance entre Esprit et Matière et celle, indispensable au principe vital, d’une transcendance au sein des antagonismes, débouchant sur une harmonisation, sur un équilibrage des « contraires »…

Le gui nous enseigne la véritable mise au monde, la dualité positivement transcendée de ce qui s’oppose, stagne et meurt… C’est lui le rameau solaire qui éclaire les ténèbres de l’humain…

Qui le suit en son enseignement sortira du long hiver et entrera dans la ronde avec les planètes, les plantes et les atomes… Le gui puise en l’Arbre de Vie, en « l’axis mundus », les forces, les énergies propices à son développement non sans restituer à celui-ci la part alchimique, spirituelle et philosophique qu’il nous appartient selon notre désir et notre volonté « d’absorber » à notre tour en une même exemplarité de dons et d’échanges…

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EAU de LUMIERE    Extraits   Alexis ROBERT

…/…
Eau de lumière pénètre en mon être
Clarifie mon âme de tout ce qui la trouble
Lave mes souillures, aplanis mes aspérités
Dissous mes peurs, use mes rigidités
Ne permets pas que je me fige
Qu’aucun obstacle ne m’arrête…

Emporte-moi comme les galets
Dans la vallée profonde
Bâtir des lieux de paix
Féconder la terre nourricière
Semer des grains d’amour
Pour un monde de lumière…

Vivre pour ce que l’on croit juste
Pour se sentir à sa place…

Jardiner son être pour en offrir les meilleurs fruits
Etre juste sans juger
Conciliant sans être faible
Qu’en tout je sois remerciement
Que je sois ferme dans une infinie tendresse
Que je sois doux sans être fade
Aue je sois attention à tous et à toutes
Sans attente…

Alexis  ROBERT la Guette en Beauvais Paimpont  Espace alternatif

Alexis et ses proches mettent généreusement à disposition leurs espaces alternatifs chaque année pour accueillir l’ESTIVAL de BROCELIANDE (cette année du 19 au 23 Août)

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Mara Freeman  Le Fil connecteur  Ecologie profonde et vision celtique  (extraits)

Contempler les courbes et spirales fluides de l’art celtique, l’écoulement des formes en tourbillons vigoureux, organiques, c’est avoir un aperçu de la façon dont les celtes anciens percevaient le réseau de la vie. Les étonnants motifs entrelacés (…/…) reflètent un monde empli du plaisir illimité du mouvement, un équilibre parfait, précaire entre l’ordonné et l’illimité… On peut considérer l’interprétation rythmique des formes comme un reflet de l’interconnexion entre les êtres humains et le monde naturel de la tradition celtique…
Tandis que nous trébuchons dans les denses broussailles du sous-bois, nous ne pouvons apercevoir que le reflet de ce qui semble être un ancien chemin spirituel « terrestre », quand nous débouchons accidentellement dans une clairière ensoleillée. Nos guides sont la poésie, la légende , la tradition…

Ce qui est clair, selon la littérature ancienne, c’est que les Celtes considéraient qu’ils vivaient dans un monde animé, pourvu d’une âme…

Devenir roi irlandais, cela impliquait un mariage rituel avec la terre sous la forme d’une déesse appelée Souveraineté…

On trouve en Ecosse des bénédictions même tardives sous la forme :

« La sagesse du serpent soit tienne
La sagesse du corbeau soit tienne
La sagesse de l’aigle vaillant… »   Carmina Gadelica  d’Alexander Carmichael

Ainsi, pour les païens et les chrétiens celtiques, le monde naturel était considéré comme un pont qui relie le monde de la Terre et le monde de l’Esprit. L’arbre au centre de la tribu, était la manifestation terrestre de l’arbre de l’Autre-Monde, qui se tient au centre de l’univers. L’origine de la source sacrée locale était la Source de sagesse de l’Autre-Monde…

Ainsi, se relier au monde naturel, c’était se connecter spirituellement aux pouvoirs les plus profonds et les plus numineux de l’univers…

Dans cette relation, la Nature est vue comme une valeur intrinsèque et égale à l’humain.
Je l’appelle la relation je-tu. (la relation entre l’humain et le plus qu’humain)…

Lorsque l’on commence à prendre l’identité du perçu et quand les frontières commencent à être confuse c’est la relation de communion.
Quand s’opère une forme de symbiose (processus de métamorphose) c’est la relation transformatrice…

Les poètes de la Nature celtiques évoquent une existence où tous les sens sont impliqués.
Nous nous sommes bannis nous-mêmes du riche banquet du monde naturel…

Dans la tradition celtique païenne la poésie était considérée comme une compétence essentielle du voyant et du mystique. Selon les récits anciens le poète-voyant recevait l’illumination divine en mangeant une substance sacrée du corps de la Terre, le plus souvent le Saumon de Sagesse, qui vient de la source au cœur de l’Autre-Monde…
Dans chaque poème, la relation du poète avec le monde naturel est particulière et intime…

Le poète se rend transparent pour pouvoir avoir un rapport avec la Nature à un niveau plus profond… (le poète Novalis a appelé ce lieu « le siège de l’Ame »)

Pour tous les poètes et sages l’appel de la Nature était un appel de l’Esprit…
Demeurer dans la forêt, c’était vivre entre les mondes et apprendre à parcourir les chemins invisibles et les routes dangereuses de l’Autre-Monde.
C’était vouloir s’unir à la Nature sauvage même…

Dans la relation de communion, la limite entre l’humain et l’animal sauvage s’estompe ; dans la relation transformatrice, elle se dissout complètement…
 
En vivant dans la peau d’êtres autres qu’humains ces sages et poètes réalisaient la sagesse d’un soi qui s’identifiait avec la conscience, et non la forme ; une conscience fluidique qui pouvait devenir universelle en circulant dans les innombrables aspects de la vie dans le monde naturel…
Le plus grand barde et voyant du Pays de Galles, Taliesin, fut initié aux mystères de la déesse Ceridwen par une série de métamorphoses…

Comme l’évoque la spirale, ubique presque dans la symbolique celtique, tout voyage est circulaire… Cela signifie que lorsque nous atteignons le point le plus éloigné de notre origine, nous n’avons d’autre choix que de retourner…

Ken Wilber, théoricien de premier plan dans le domaine de la psychologie transpersonnelle et des études spirituelles, a montré que, comme individus, nous nous développons d’abord en arc de cercle où nous passons de l’inconscience à la conscience de notre individualité…
(La conscience est libre de s’élargir dans un sentiment plus large, plus inclusif de Soi…
Nous nous mettons en route sur l’arc rentrant du cercle qui nous ramène à notre sentiment d’unité avec toute vie, mais cette fois avec une appréhension plus consciente, plus profonde de ce que cela signifie.

Avec la croissance de la conscience écologique, étanchant une soif de relation intime avec le monde naturel, cette rivière ancienne, mais nullement asséchée, est alimentée par des sources fraîches…
Que nous appelions ces courants druidisme, néopaganisme ou écologie profonde, leurs eaux proviennent de la Source de Sagesse qui a son origine dans l’âme, en sorte que nous puissions réclamer notre droit de naissance, comme une partie naturelle de toute vie…

Ce qui importe le plus, c’est que ce soient des rivières vivantes pour aujourd’hui, qui ne se contentent pas de couler entre les rives du passé, mais qui s’engagent vigoureusement dans le remodelage des anciens modèles, dans les traditions vitales pour les vies modernes…

Comme les anciens sages, voyants et poètes nous savons maintenant que nous sommes appelés à réaliser rien moins que la transformation de la psyché collective moderne et le renouvellement joyeux du réseau de la vie… »

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            9 bougies rouges                    Bran du

Rouge, la livrée des feuilles en parousie
Rouge, la sève en l’arbre de nos vies
Rouge la baie sur l’arbre immortel
Rouge, la danse du feu dans l’âtre flamboyant
Rouge, le ciel incendié, la torche du couchant
Rouge, rouge baiser, la couronne des amants
Rouge, la forge au foyer de leurs cris
Rouge le sceau de la nuit qui les scelle
Rouge, l’œuvre passant du noir au blanc…

La couronne de l’An :

Une bougie verte pour Janvier :

Nous ouvrons les portes de l’année aux deux visages
La porte à double battant baillant entre obscurité et lumière…
La nuit froide et claire est constellée d’astres brillants…
La neige se pose sur la noirceur du monde…
Le givre fige l’écoulement et le mouvement…
Qu’importe, la vie poursuit sa ronde…

Une bougie verte pour Février :

Bassins et fontaines, puits et sources,
Limpides et transparents dans la paume d’abondance…
Que les eaux se répandent, que les eaux nous irriguent,
Qu’elles nous épurent des souillures huvernales…
L’Etoile veille sur la naissance des agneaux
Brigit, en silence, tisse la cape d’espérance
Le rire des enfants cascade  dans les blancs matins
Au jardin de l’attente sortent les perce-neige…
Au temps de délvrance la Mère répand ses eaux…

Une bougie verte pour Mars :

Les branches font corbeille de chants et de nids…
Blanc et rose l’arbre en ses noces printanières…
Les jeunes filles dansent en la clairière
Bleus, jaunes, verts le rire des prairies…
Un vent ardent sèche les draps usés de l’hiver
Toute la terre est un jaillissement
En nous, les chants, les danses, les rires aussi…

Une bougie verte pour le mois d’Avril :


La terre est un jardin qui épanouit son cœur..;
La neuve chaleur sèche les chagrins, évapore les pleurs…
Tout n’est que fleurissement sous le ciel chantant…
La sève dans les bourgeons insuffle son ardeur…
Les ailes sont de retour dans le sillage des vents…


Une bougie verte pour le mois de Mai :

Farandole des cœurs enrubannés de joie
Les couleurs s’enroulent au sommet du grand mât
Saute la jeunesse sur la braise des promesses
Bel s’en vient aux noces, avec lui la Déesse ;
Beau est le cortège des filles et des gars…
Le mai est dressé sous le chapiteau étoilé
Tous demain donneront le bras au soleil
Farandole dans les cœurs, farandoles dans le ciel…

Une bougie verte pour le mois de Juin :

Les oiseaux se gavent du sang sucré des fruits…
L’astre de feux rayonne au sommet de sa gloire
Monte la joie du Tand Tad en spirales de vœux…
Un vent amoureux caresse la tête blondissant des épis…
Tourne la jupe enjouée de la belle saison
Qui caracole entre filles et garçons…
Au sommet du jour guette l’ombre des nuits
Dans la blancheur extrême complote une œuvre au  noir…

Une bougie verte pour Juillet :


La gerbe dernière est offerte à la Mère
Quand l’homme en son cœur célèbre la moisson…
Cortèges de joies entre vallées et monts
L’Amour aussi trouve fourche pour son nid…
Douceur et chaleur goûtés à l’unisson ;
C’est banquet dans les regains et festin de lumière…
C’est corbeille de « merci » pour la Déesse des Blés,
Ce sont les dons tressés qui remercient la Vie…

Une bougie verte pour le mois d’Août :

Elle a tout donné, elle a tout offert
Et défriché pour nous le cœur aimant de la Terre
En L’Esprit de Lug, en mémoire de la Grande Nourricière
Son amour, nous concélébrons ; amour pour notre Mère…
Engrangeons, engrangeons, au grenier de la joie
Les beaux épis dorés que sont croyance et foi
Faisons ample provision des moissons de lumière
Car reviendra l’hiver en nos humaines maison…

Une bougie verte pour le mois de Septembre :

Le chêne est couronnée et la glandée abonde…
Le saumon a retrouvé la source aux coudriers ;
Sagesse lui est offerte dans le remou des ondes ;
De sages connaissances le voici rassasié…
Voici nos cœurs portés à le vendange,
Voici les fruits de notre maturité…
De toutes nos pulpes aimantes, nous voici pressés ;
Vin et sang en l’amour se mélangent…

Une bougie verte pour le mois d’Octobre :

Nous redescendons le versant de l’été…
L’automne s’empare de la branche de notre être…
Ne sera plus bientôt tout ce qui a été ;
Mourra également ce qui s’en voulut paraître !
Les feuilles en parousie offrent leur plus bel éclat ;
Ce qui a été un nouveau jour sera,
Car il faut bien mourir, si nous voulons renaître ;
Ainsi de l’Evolution la nécessaire Loi !…

Une bougie verte pour le mois de Novembre :

La roue a fait son tour dans les ornières du temps…
- Toute fin appelle un recommencement -…
Aux calendes de Samain, les seuils sont ouverts ;
Le repas est offert pour l’Âme des Anciens…
La paix s’est installé près du foyer des cœurs ;
La paix des âmes frères, la paix des âmes sœurs…
Le rameau d’or chute dans la blancheur du lin ;
La mort soudain s’éclaire sous les cris de Lumière…

Une bougie verte pour le mois de Décembre :

Nous sommes assemblés en la nuit la plus noire,
Mais ni crainte ni peur, car nous gardons espoir…
L’emprise de noirceur n’est qu’emprise éphémère,
Car perçant les ténèbres, s’en vient l’Enfant-Lumière…
Le gui est un soleil sur la branche dépouillée..;
Le houx toujours vert nous convie à espérer…
Nos mains et nos cœurs dispensent leur chaleur…
Dans la nuit, dès demain, l’Etoile viendra briller ;
Nous serons, en chemin, guidés par ses lueurs…


Douze bougies allumées pour l’année toute entière…
- La bienvenue au Serpent en sa ronde serpentaire -
La boucle est bouclée qui présage d’avenir
Où nous saurons bien vivre car nous savons mourir !…

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27/11/2012
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