Les dits du corbeau noir

Solstice d'hiver 2011- Eléments d'imprégnation

Clairière kan ar Vuhez

Bran du

Nov 2011

 

« La parole naît du silence comme la lumière du cœur des nuits »….

Voici venu le temps des veilleurs, le temps des passeurs de la dernière heure ;

Le temps où, lentement, l’être comme un grain, en lui-même se meurt ;

Laissant s’estomper en lui ce qui, de sa vie, se sépare

Pour que puisse rejaillir une nouvelle lueur, un nouvel espoir…

Ainsi est vaincue l’emprise de la mort ;

Ainsi est transcendé le plus terrible des sorts

Car la vie triomphe en sa lumière revenue,

Vibrantes en ses ondes, vives en ses influx….

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Allume une bougie - Fait surgir la flamme - Laisse-toi, par sa lueur, t’envelopper

Regarde-là, devant tes yeux danser - Regarder-là peu à peu se consumer

Puis, peu à peu, transfère sa lumière, transfère sa chaleur

Dans la lanterne sereine et apaisée de ton cœur…

Fort, en ton foyer intérieur, de cette flamme recouvrée - Par toi entretenue, chérie et veillée,

Le divin feu transféré en ton intime demeure, souffle la mèche par toi allumée…

L’hiver pourra déployer ses extrêmes rigueurs en toi demeureront chaleur et vigueur…

Souffle la noire bougie de la vieille année- Couve en ta poitrine la semence confiée…

La Grande Ourse en sa caverne constellée veillera sur les célestes splendeurs

Alors que sur ton cœur, et par ton cœur bercé, s’éveillera ton enfant-lumière…

Dialogue au temps du solstice d’hiver

«  - Vieux sanglier dis-moi en ces temps si froids où nous sommes

Ce qui en toi, te réchauffe le cœur, attisant un doux feu dans le foyer de l’homme ?

- Ce n’est pas difficile de répondre à cela ; c’est-ce que je perçois et entrevois

Derrière la nuit et sa chape de gros drap, si épaisse et si sombre…

L’ombre, vois-tu, ne s’en viens au monde que précédée par la lumière…

Quand, solaire, se fait la ronde, l’ombre prend vie et toute vie s’éclaire !…

Cette grande nuit en laquelle un soleil sombre est un berceau où veille une Mère

Qui porte flammes au cœur, au cœur même des tombes !…

Obscur est le manteau qui recouvre les terres et plus noire encore la gangue des profondeurs

Qui enferme ton diamant, le maintient en ses serres…

La mort est là, souveraine et souverain est l’hiver, mais les étoiles, au ciel et en nombre

Constellent de leurs feux un splendide luminaire…

La nuit, vois-tu, s’en vient à fondre comme une cire éphémère

Quand bien même semble s’éteindre la Royale lumière…

Tu t’interroges cher marcassin sur ce foyer qui en mon sein

Rassemble en ses flambantes lueurs, l’espoir et le bonheur….

Cela t’interpelle et tu as raison «  pourquoi cette joie en la noire saison ? »

Je vois au loin, là-bas, jaillir de la pénombre, une lueur et ses éclats

Une multitude de points lumineux que mes yeux , point ne dénombre

Je vois un grand cerf dresser ses nouveaux bois et l’ours sortant de son long sommeil

Et puis des fleurs, en vois-tu en voilà et des milliers d’oiseaux dans les jardins du ciel…

Voilà cher marcassin ce que je vois quand j’ouvre grandes mes paupières :

Le soleil retrouvant, glorieux, sa couronne de roi parcourant à cheval le riant de ses terres….

La barque est au bout du môle, amarrée au Ponant, en bordure d’Iroise….

Embarquons ! Embarquons ! Laies et Sangliers et vous aimables Marcassins…

Un cycle s’est achevé, un nouveau cycle commence

La Grande Roue s’ébranle , reprend sa marche vers le sommet de l’été alors que montent les flots de la grande nuit, l’angoissante marée…


Les vents noirs se lèvent, se ruent sur les voiles hissées…

Qu’importe ! Embarquons, embarquons, laies et Sangliers et vous aimables Marcassins

La barque se soulève sous les grains mais point de frayeur quand le cœur est léger….

Chevauchons les flots rageurs, nos cœurs, sans peur, sont pacifiés….

A la proue, une Etoile se tient défiant les vents fous, le ciel obscurcit…

Restons vaillants, debouts, donnons-nous les mains du cœur et de l’esprit….

Nous avons levé l’ancre de la nouvelle année et nous voici à naviguer

Dans les hauts et forts courants de la vie avec pour horizon une étoile qui luit….

Chacune et chacun ont coupé les liens qui les retenaient aux grèves du passé

Face au destin, ensemble nous voici, unis et confortés en la Longue Traversée…

Hier est déjà bien loin, ses vagues mourant aux rivages des trépassés….

Nous regardons vers demain traçant sillons d’amour dans l’étrave des jours ;

Remontant les courants menant à nos sources premières ;

Hissant, au grand mât de nos fraternelles destinées, le pavillon blanc et or de la Lumière….


Germinations

Solstice d’Hiver 1988 et 2011

Bran du

Sept jours j’ai dormi, sept jour j’ai rêvé

Sept jours sans user ma vie au sablier

Lors me voici au midi de mes jours

Vêtu de neuf et d’amour sous le soleil levé…

Sept jours j’ai passé dessous la terre enfoui

Près du sein de la Mère sans frayeur en la nuit

En sa matrice ainsi, d’Elle j’ai appris ardemment à tisser

La voile de l’éveil, la voile de l’esprit…

Du temps passé, lors, départi

Au temps présent, faire, je puis

De beaux enfants, à mon envie !

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Sept jours durant souffla le vent

Et la cohorte de son ardeur

Força les portes de mon cœur…

Qui donne vie, qui donne mort ?

C’est s’enquérir d’une toison d’or

Ou d’un jardin aux pommes d’or

Ou bien d’une île aux âmes-sœurs…

Nouvelle vie ou malemort

(C’est le marteau du bon vieux Thor)

Mais le maillet qui m’a frappé

A porté coup du bon côté !

Lors que soit loué le Bon frappeur

Qui m’a fait part la meilleure…

En mon sommeil (douce torpeur)

S’en vînt semence en ma demeure

Germe d’aurore et de lumière

Et grain solaire mourant alors…

Aspirant au vivant, je fus pétris de mort

Mais du vieil homme voici l’enfant

Vainqueur du temps, du mauvais sort…

Fendant l’écorce de la matière

Je fais passage à la lumière….

Passent les heures, passe le temps

La Mère, toujours, est là chantant

Chanson d’amour au creux des terres…..

 


Le Chant de la Lumière

Bran du

janvier 96

Que soit cela qui est, qu’advienne ce qui sera

Bien sage est celle loi et bien sages ses effets…

Après la nuit le jour viendra

Après l’étoile un ciel sera

Où la lumière, la lumière

Toute lumière se fera…

Après l’hiver, l’printemps voilà

Dans tous les cœurs éclatera

Où la lumière, la lumière

Toute lumière s’enfeuillera…

Après l’chagrin lors brillera

Un arc-en-ciel au fond de soi

Où la lumière, la lumière

Toute lumière brillera….

Quand Dame Mort s’en viendra

Chercher son du de bon aloi

C’est la lumière, la lumière

C’est la lumière qui ouvrira !…

Le Porte-Gui (En Breton on dit du Gui qu’il guérit tout, que c’est « l’eau du chêne »…)

L’arbre du solstice porte le gui, la couronne princière

D’un royaume qui revit des cendres de l’hiver…

C’est l’arbre aux rameaux d’or, l’arbre de vie défiant la mort,

L’arbre qui arbore la semence en sa sphère,

L’Œuf blanc en son nid, nos bourgeons à éclore…

Il est cet arbre, porte du soleil et lumineux pertuis

Vitrail pour l’éther, pour toute étoile qui luit…..

Il est l’Arbre de nos Pères, la mémoire racinielle

La sève de l’esprit, l’aubier des merveilles…

Il est Arbre primordial, Essence première

Pour tous ceux qui espèrent la clarté vespérale

Pourfendant de ses rais le sombre nocturnal

Qui enserre la terre…

Il est le Un, la Force trinitaire, l’énergie Plénière

La forge secrète qui façonne le mental

Homme, animal, ou végétal…. Serpent ou Bélier, qu’importe, car ceux-là sont frères

De toute éternité pour toute éternité….

Tous obéissent aux lois sui régissent l’Univers !

Réflexions conjointes Spered Koad et Bran du Kerzu 12:2007

Allons à la rencontre du vieil houx ( on dit de lui en Bretagne que c’est un enseignant, un professeur » c’est le Sage des forêts… Il est notre « soutien », notre accompagnateur, notre « sanglier », notre « Druide » par sa faculté à transmettre et à enseigner sagesse et connaissance, savoir être et savoir faire…

D’une manière « brute » à l’origine, la feuille de houx est aiguisée, incisive, défensive, incurvée et retranchée sur elle-même… Saison après saison, année après année, la feuille va peu a peu s’ouvrir vers l’extérieur, rentrer ses « défenses » et s’arrondir de mieux en mieux… Comme si elle se voulait maintenant épouser les caresses de l’air, les embrassades du soleil, les joutes de la pluie…

Par sa vie « persistante » le houx semble être le témoin d’une vie qui perdure quand dans la nature tout se dépouille et se meurt…. Comme l’If il est symbole d’éternité, d’immortalité…. Ses baies rouges comme celles de l’if évoque le sang ; ce sang qui circule dans les veines de l’hiver…

Le houx affectionne les beaux arbres et danse souvent autour de ceux-ci ( voir le hêtre des voyageurs en Paimpont ou celui qui trône en lisière au-dessus de Barenton) Il aime bien aussi la présence des mégalithes et celle des sources sur lesquelles il étend aussi sa protection….

C’est dit un texte irlandais un « portier » qui veille sur les passages accueillant l’initié qui verse quelques gouttes de son sang pour prix de son lumineux voyage…

Le « fragon » ou petit houx est aussi appelé dans certaines Contrées « l’herpe au serpent »… Il était utilisé dans la pharmacopée ancienne… Le serpent est associé à la connaissance, au féminin, aux quêtes fondamentales….

Un usage traditionnel veut que le marcassin qui entre pour la première fois dans le Cercle au cours d’une « initiation » coupe la veille un bâton de houx qui sera son soutien et son compagnon dans sa marche vers le Gwenved, le Monde de Lumière… Quand il sera devenu, selon son choix et ses compétences et facultés, sacerdoce il pourra alors se passer de cet appui, le « bâton et sa force » étant « passés en lui !….

Ecoutons le houx dans l’hiver nous enseigner la longue traversée…

Les belles et bonnes énergies de l’été ont été moissonnées, récoltées et engrangées mais ces « provisions » vont s’amenuiser peu à peu dans une période où nous faisons beaucoup appel à elle… les ressources solaires naturelles vont être épuisées et les difficultés augmentent au sein des rigueurs hivernales… Pour tout ce qui est plongé dans les ténèbres et l’obscurité, dans le dépouillement et la solitude, la froidure d’un monde gelé, c’est un passage difficile ; la mort aussi sait semer…!

Au sein des plaines et des collines de la désolation, le gui nous offre, pour lutter contre le sort, son rameau d’or… C’est le symbole éclatant d’une vie rayonnant parmi la mort apparente…. Il manifeste la présence d’un principe demeurant actif de fructification qui remet en cause l’emprise de la mort elle-même… Le gui arbore graines et semences comme autant de promesses éternelles d’un renouveau à venir…. La vie , en ses rameaux d’or, exprime une résurgence et conforte l’espérance…

Le « germe » du gui est apporté par certains oiseaux qui avec leurs déjections le répande sur les branches…. C’est une « petite lance » qui perce l’écorce et s’ancre dans l’aubier et qui assurera ainsi sa croissance… Il surgit alors et se sépare en deux, chaque nouvelle tige se voit elle aussi divisée en deux et ainsi de suite jusqu’à former à maturité une sphère presque parfaite… Chaque tige se voit doter de deux feuilles allongées qui sont disposées, en opposition, symétriquement. Au creux de la fourche formée les fleurs prendront place ( généralement par trois) qui deviendront des petites boules blanchâtres porteuses des futurs germes…

C’est une progression intéressante qui veut que partant du Un se forme le deux puis du deux le trois ! Du Principe qui est aussi Essence naît une dualité qui, transcendée, donne à son tour naissance au plan trinitaire d’équilibre et d’harmonie…

La couleur des baies est assimilée à celle de la pleine lune et la consistance de la « glue » qui entoure la baie au sperme humain…. Ce sont là des renforcements de symboles primordiaux…

Croissant entre ciel et terre, apportée par les airs, ne pouvant se développer sur la terre, le gui semble appartenir à un règne spécifique et à un « plan médian »…

Si dans la Tradition celtique les oiseaux sont messagers des dieux on peut alors considérer que le gui est aussi une émanation divine porteuse d’une transcendance elle-même vectrice de renaissances…

Sur la poitrine parfois blanchit de la terre un autre événement majeur et tout aussi symbolique s’en vient au jour… C’est le blé qui perce la couverture d’humus pour pointer sa tige vers l’été à venir…

O Guel an heu ! O Guel an eu ! Clament les druides en leur assemblée du solstice… Oui le Blé lève et les bardes se relèvent…. Et le gui coupé par la faucille de lune chutera dans le drap blanc de lin tenue aux quatre coins par les femmes consacrées… O Guel an heu ! O Guel an heu !…

Un vieux soleil invaincu à concélébrer les noces divines et de l’union du couple royal est né le Fils jeune, le Mac Og… le Nouveau Soleil …. Le Mabon…. Régénération dans les corps, les cœurs et les esprits !…

D’ici quelques temps les vieux cerfs perdront leur ramure laissant la place aux bois neuf entourés de velours… Acceptez, en nous, que soit la perte, nous assure d’une neuve recouvrance !…

Les oies passeront et repasseront encore, venues du Nord, nous rappelant l’origine de notre Tradition…

La bûche parée comme une fiancée sera offerte à l’âtre du foyer, elle sera allumée par le dernier brandon, la dernière braise de l’ancienne année…

D’autres Traditions se sont greffées sur l’Arbre de Noël, elles ont de proches « significations »…

 


Bardi du Vivant

Solstice d’Hiver 2007 et 2011

Bran du

Homme libre je me veux, homme libre je suis,

Aspirant de tous mes vœux au service de la Vie….

Nul lien si ce n’est ceux que je tisse avec ma sève et mon sang, dans la trame des saisons…

Nulle attache si ce n’est le cuir souple de mes rêves et de mes songes ; le poème chevauchant l’échine des nuages, la crinière des vagues…

Homme libre je me veux, homme libre je suis… Homme frayant dans les courants des mondes, cherchant la source transparente pour la venue d’un Verbe couvert de lumière et d’écailles…

Sur les landes vont mes pas ; mes pas, sur l’estran et les grèves, le chemin dans le cœur, le cœur attelé à la lune aux étoiles….

Libre, je suis, dans les vents, la bruine et les brumes, j’ai parole d’écume en de grandes marées…

Libre, dans les nuées, faucon solitaire, fendant de mes pensées la pure Farine de l’Air….

Les ailes de l’horizon, tout le ciel planant, j’ai cela en mes yeux et j’en reçois les dons…

L’arbre, je le porte en mes propres racines et je le fais mouvoir aux rondes des saisons…

Avec lui je chante la feuille nouvelle, la sève revenue dans les tendres bourgeons,

Le nid que le printemps a fourché en nos branches pour le chant à venir des jeunes oisillons…

La vie circule dans l’aubier de mon corps et la clameur monte de la terre jusqu’au ciel

L’abeille me visite, de son miel me fait don , j’ai soleil aussi qui me couvre de son or !…

Homme libre je me veux, homme libre je suis… Sans cesse amoureux, d’une Dame épris

Allant par chemin creux aux fontaines amies boire à la source, au calice délicieux, l’élixir de vie…

Homme libre je me veux, homme libre je suis…

Sous mes pieds, l’herbe et la mousse, l’argile rousse des sentiers anciens, le sable, la rosée, la vague qui éclabousse le rocher de mon front, le sang vif en mon sein…

Parfois je tresse de mes bras l’amour en ses brins vouant au féminin une éternelle cour…

J’ai forêt au-dedans, océan en mon corps, aussi cerfs et goélands et poèmes à mon bord…

Homme libre je me veux, homme libre je suis…

Cela qui me précède, cela aussi me suit… C’est étoile nouvelle, étoile infinie !….

Mon chant par mes lèvres enfantés, mon chant d’ajonc et de bruyère, mon chant féminin, inspiré,

Mon chant de dessus terre, vers les cimes, élevé, clame sa liberté et la veut toute entière…

C’est mon chant d’aubépine et mon chant de chardon, c’est mon brasier et c’est mon brandon

C’est le son que fait le silence qui chante sa chanson quand les fureurs déclinent ;

C’est mon chant d’étincelles au frappé des enclumes….

C’est mon chant d’homme libre, de ses peurs libérés

Et c’est le chant sacré qui, de la mort, nous délivre…

 

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Modra Necht, Le Solstice d’Hiver

Bran du

02 11 2010

 

Nous avons dans l’obscurité profonde de notre être un monde souterrain et en ce monde enfoui une salle voûtée faite de pierres ajustées… En cette Salle profonde se tient une Table ronde… un Chaudron et un rouge et brasillant foyer et des cornues à profusion, des flux, des ondes et des pensées qui s’en veulent s’accoupler et enfanter à l’unisson !…

En cette salle résident toutes nos attentes et sommeillent toutes nos potentialités…

Quand il est une foi, un Roi attend sa Reine, une Reine attend son Roi… le Deux attend le Trois !…

Pour atteindre ce fond il faut y mettre la forme…. L’esprit nous informe et nous donne leçons…

Le passage est étroit qui mène aux profondeurs, le cœur à son flambeau, brandon se fait le cœur…

Si le passage est trois votre esprit est ouvert !….

Cette salle est un temple, un immuable sanctuaire, un Németon intérieur, le lieu de toutes unions, une aire des plus sacrées, la Matrice des Dons et des Transformations…. C’est l’espace sans égal de l’Art Royal !… C’est au sein du corps l’athanor qui fusion après fusion fera de l’or de vos questions !…

C’est le lieu d’embarquement de vos plus précieuses et salutaires navigations et explorations…. Conscience, liberté, responsabilité, connaissance, apprentissage, initiation, acheminement, inspiration, créativité et cœur aimant…. voilà pour l’équipage… Au-dessus du « Voyage » veillent les dieux et les déesses, les oiseaux de paix et de sérénité… (Sur les ailes de l’aigle est posé le corbeau et sur les ailes du corbeau rit un roitelet !)…

Descendez le grand escargot, palier après palier approchez du sein des seins… Suivez l’enroulé de la danse autour du pilier divin… Tournoyez de lune en soleil, en allant dessous-terre vous toucherez le ciel ! Le soir alors se fera matin, le crépuscule une aurore, vous aurez dans le corps tout un printemps enceint…

Dansent les planètes et les corps célestes dans lvotre voûte charnelle où le jeune soleil se tient !…

Sur les parois de chair où brûlent les résines , où fume la cire du destin, des signes sont gravées, sont apposées des mains… Un Grand cerf s’y tient et un Serpent à tête de Bélier et aussi un homme assis les jambes croisées, le torse dressé entre ombre et lumière. Au mitan de ce qui fut et de ce qui sera, toujours ainsi il sera !… Si demain n’est plus hier, hier éclaire nos demains !….

Là oui se tient la double hélice qui nous propulse avec délice vers l’aube sacrée et le ciel divin…

C’est ici que se presse la pulpe des nuits déversant au matin le nectar de la lumière…

En nous sort l’Enfant Soleil : L’Enfant vermeil sur lequel veillent Le Preux Arthur et le Sage Merlin… C’est Dame Viviane qui lui donne le sein !….

Il est une moisson d’or dans les semailles d’hiver….

Qui n’a d’emblaves au cœur n’aura d’amour en ses sillons !…

Bientôt remontera la sève lovée en nos tréfonds ; bourgeons lors nous serons dans l’aube rouge qui se lève…

Que l’oubli prenne sa part et mon âme son chemin…

Je sais de la vie l’éternel essor et ce rameau qui dort aux fourches du destin…

Je suis graine et je suis semence, tout cela qu’encense le parfum d’un cœur fervent….

Je sais la mort qui germe dans le terreau vivant !…

Ma barque glisse dans le flot des offices que célèbre le temps…

J’ai rendez-vous d’amant, d’amour je suis le fils ; le fils aimant…

La neige m’est promesse… Je sais la liesse d’un Monde blanc…

Le gel de l’emprise me sera déprise aux fontes du printemps…

Soyons sourciers et puisatiers, forons la couche des profondeurs ;

Que remontent de notre cœur, l’eau claire et pure des biens aimés…

 

 

Eléments de rituel du Solstice

communiqués par notre frère J Y Gouiffes

(Selon le Grand Collège des Chênes de Brocéliande)


GINEVELEZ La Grande Renaissance Alban Arthan (alba(n) aube ; arth, ours)

Rituel qui accompagne la remontée de la Jument Blanche (Epona) (la Lumière neuve de l’année) vers le sommet du ciel… Invocations :

IOW, donne-nous la Force / Et dans la Force le pouvoir de Vivre / De vivre pour la Vérité / Car dans la Véritée est toute Lumière / Et en toute Lumière tout le Gwenved / Or, Dans le Gwenved est l’Amour / Dans l’Amour est IOW / Et dans IOW, toute Bonté…. (le Livre de Margaw)

Ar Gwyr Eneb ar Bed ( Le vrai à la face du monde)

Y-a-t-il la paix en nous ? Oui la paix en nous il y a….. (Ha peoc’h a zo ? Peoc’h eo )

(Que la bûche se réjouisse ! Demain est jour de lumière, que tout le Bien entre ici ! Que les femmes enfantent dans la joie ! Que les animaux donnent leurs petits ! Que les prochaines récoltes de céréales soient abondantes ! Qu’il y ait du lait, du beurre, du miel, de la bière, de l’hydromel, tout cela pour nous sustenter ! Ainsi que nos frères et sœurs en humanité !.)

Allocution : « Le solstice d’hiver rappelle le culte de l’Ankou, de la mort, car il est le passage de l’obscurité à la lumière. Le parallèle entre le culte solaire, et le culte funéraire est essentiel et éternel, en tous lieux. Le cheval blanc, animal solaire, dans sa course zodiacale descend chaque nuit dans le dmaine mortuaire de la nuit, il traverse Tir na nog, et est le symbole de la résurrection chaque nuit ; le cheval guide les esprits à travers les régions obscures pour les faire renaître à la lumière de Teutatès, père des Dieux. Le dieu frappeur, Sukellos, brise la tour de l’ombre où est enfermé Belen, et donne naissance à ses enfants qui se partagent jour et nuit. »

A ceci succède la Grande prière ou invocation habituelle et un hommage aux disparus puis un serment de servir les dieux et déesses et la tradition…. Et une grande Ennéade ( Teir Gwerc’h)

« Je sais que la divinité que l’on ne nomme pas EST ! Qu’elle est à la fois triple et UNE, multiforme dans ses attributs, qu’elle se manifeste en des émanations et hypostases accessibles à nos vœux. Que le macrocosme et le microcosme sont en corrélation étroite, selon les différents plans corporels, animiques, spirituels ou informels. Que l’esprit de l’homme est immortel, et reflet de l’inconnaissable. Que l’étincelle à l’origine de la Vie anime en le cercle de la nécessité (Abred) les créatures les moins différenciées. Que la conscience universelle s’affirme et s’individualise sous les multiples formes vivantes. Qu’elle parvient jusqu’à l’Homme et lui confère connaissance du bien, du vrai et du juste, avec libre discernement. Que selon ses choix, l’Homme traverse de multiples formes de réalisations, au travers d’épreuves sources de progrès, pouvant le mener jusqu’au Monde Blanc du (Gwenved). 

 



02/12/2011
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