Les dits du corbeau noir

Samain 2011 : La Traversée hivernale

Bran du

21 10 2001

 

 

La samain en tous et en chacun

 

La Samain constitue dans l’ensemble de son déroulement un acte rituel d’envergure où tous participent et accompagnent par le corps, le cœur et l’esprit, les différentes phases de relation et d’harmonisation mises en œuvre selon l’ordonnancement conduit par les Sages de la celtie…


La pensée et les sens, la connaissance et l’inspiration, nourrissent et abreuvent le rite… Le temps est semblable à un verger, l’espace à une fontaine… Nous y cueillons les fruits d’immortalité et l’eau de notre propre jouvence… Ce verger et cette fontaine se trouvent dans le Sid «  le Lieu de la Grande Paix »…


Tuatha De Danann et Fomoires, un endroit et un envers

 

On n’y accède que si les forces de Lumière (les Tuatha De Danann) on su maîtriser l’armée des ombres (les Fomoires). Cela implique que notre intelligence, notre conscience, notre sensibilité et réceptivité aient été éclairées par une pensée « lumineuse » (la Bonne Fée, La Messagère de l’Autre Monde). Cela suppose donc qu’il ne subsiste dans le cœur comme dans l’esprit la moindre zone d’ombre…

 

C’est en cela que l’articulation primordiale et fondamentale de la Samain se fonde dans l’alternance du sombre et du clair. Sans cette « dualité » aucune transcendance n’est possible, aucun « passage » autorisé. L’envers explicite l’endroit et inversement mais sans capacité à connaître les lois de la chose et de son contraire aucune évolution, aucune progression, aucune résolution, aucun « enfantement » ne serait possible… Seuls régneraient la stagnation, l’inhibition, la stérilité, le chaos et la démesure…

 

Un balancier pour trouver l'équilibre au centre


L’équilibre et la mesure ne peuvent résider qu’au Centre et non dans les extrémités nébuleuses de la sphère vitale… C’est pourquoi la Tradition se tient depuis son origine au centre en tant que régente et « mobile de l’immobile  » et, de là, veille sur l’équilibre des contraires et l’apaisement des antagonismes… Sans cet équilibre immuable bien que remis sans cesse en cause nul passage ne serait possible, sans ce « balancier » nul ne pourrait sans grand péril avancer sur le fil du temps et s’aventurer au-dessus de cet abîme qui est le royaume de l’orgueil, de la cruauté et du mensonge…


Les Druides procèdent de ce « balancier » qui autorise et accompagne l’avancée sur la Sente de Lumière et le passage sur le gouffre ténébreux…

Nul « passage » vers « le printemps à venir » n’est possible si le cœur de celui qui s’avance en défiant l’adversité hivernale n’est pas un cœur véritablement souverain ayant su instaurer en lui-même et autour de lui un monde de paix et d’équité, de générosité et de justes partages et de claire voyance…


La traversée implique donc une préparation (tant individuelle que collective) à base de réflexion et de méditation (le druide « intérieur » interroge son « disciple » afin qu’il fasse la paix en lui-même, qu’il allume son feu central, qu’il se lie d’amitié avec tout le vivant, qu’il célèbre les noces des polarités conciliées…)


Lors, sous le pommier de la Connaissance, la mémoire se fait poème, hommage aux Anciens et musique pour les sources à rejaillir… Ainsi l’heureuse conjonction de la Pomme et de l’Etoile…


Les 4 druides primordiaux des Îles de Nord du Monde

 

La bataille de Mag Tured... Cette bataille mythique peut illustrer la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la clarté sur l’obscurité… C’est une remise à l’équilibre du monde, des mondes… cela implique la neutralisation des forces antagonistes et la recherche de la complémentarité équilibrante des énergies en présence… L’affrontement duel se doit d’enfanter sa « transcendance » seule possibilité d’évolution…

 

Cette « victoire » est obtenue grâce à la « magie » des hommes de science, d’art et de poésie ; grâce à leurs connaissances et à leur sagesse et aux forces et volontés qui les inspirent… Ce sont des « druides primordiaux » qui enseignèrent le « peuple de Dana » (le peuple de la Terre). Ce sont les instructeurs du druidisme qui personnifient le savoir, la recherche et la sagesse…


Ils proviennent du Németon sacré originel situé dans quatre Iles du Nord du Monde, là où se trouvent les principaux symboles du druidisme (La Pierre de Fâl, l’Epée, la Lance et le Chaudron). Ces quatre druides insulaires sont le fondement de la Tradition. Ils représentent à eux tous le Grand Savoir, les moyens subtils et les outils appropriés pour mettre en œuvre, pour générer et régénérer la vie et présider à son écoulement et à son accompagnement (Ils sont liés à la fois à l’eau et au feu.)


Ils apprennent à faire de l’être humain une terre où règne la mesure, l’accord, le don, la générosité, l’équité, le bon équilibre, la juste répartition entre les êtres et les choses, le sacré et le profane, l’homme est sa partie divine, le respect de tout le vivant, le devoir de mémoire et le devoir d’avenir…

C’est la Grande Cosmunion entre ce qui est, fût et sera…


Nous sommes des veilleurs et des passeurs

 

Les mythes celtes n’ont de sens et d’Essence que si nous les incarnons autant dans notre cœur, notre esprit que dans notre « ventre »… Nous marchons sur le Cercle dans les pas de nos Ancêtres ; un cercle tracé à partir de leurs convictions et de leurs espérances en l’au-delà de la nuit, du fleuve et des océans, l’au-delà de tout songe…

Nous refaisons les gestes qui mettent en rapport et en relation L’Etre et le Sacré afin que se perpétue le Grand Dialogue entre les Créatures et l’Incréé, entre les morts et les vivants, les Ténèbres et la Lumière…

Nous sommes des veilleurs et des passeurs… Aux gués du temps et de l’espace nous veillons sur les passages en portant notre Tradition sur nos épaules… Nous sommes des passeurs de braises et d’eaux, de miel et de sel, de sève et d’écume, de rêves et de songes…

Ce que nous avons reçu de si précieux du passé nous le portons vers l’avenir, cœur à cœur, main dans la main, afin que se perpétuent le Chêne d’or…

 

 



26/10/2011
0 Poster un commentaire