Les dits du corbeau noir

REFLEXIONS : S'ADAPTER ? ! BARBARA STIEGLER (PHILOSOPHE) EXTRAITS D'ENTRETIEN ! BRAN DU 2020 10 09 SEPTEMBRE

 

 

 

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 Bouquet Estival et Provençal Photo Bran Du

 

 

 

 

 

S'adapter ? !

 

« Nous ne sommes pas fait pour subir, mais pour agir. » Bran du

 

 

S'adapter : selon le dictionnaire :

Réunir, appliquer après ajustement...

Approprier, mettre en harmonie...

Convenir...

Adaptation : action d'adapter ou de s'adapter...

Appropriation d'un organisme aux conditions internes et externes de l'existence, permettant à cet organisme de durer et de se reproduire...

Transposition à la scène ou à l'écran d'une œuvre....

 

 

Une philosophie au féminin : Barbara Stiegler :

 

Faut-il s'adapter à une société malade ?

 

Source : Tinkerview 17 05 2019

 

« Ce n'est pas un signe de bonne santé d'être bien adapté à une société. » Krishnamurti

 

Certes, nous sommes une espèce vivante qui doit s'adapter à son environnement... mais si nous suivons lors le modèle darwinien, il nous faut intégrer la notion de sélection des espèces via la notion de « compétition » à l'avantage paraît-il du « plus fort »....

 

Mais, il semble bien que la nature et son observation attentive objective et rationnel nous enseigne aussi un autre modèle qui semble bien plus efficace dans le temps : c'est celui de processus symbiotiques, c'est-à-dire des mécanismes d'entraides diverses et variées !....


….

 

 

Il est juste de dire que nous ne sommes pas adaptés, équipés, au nouveau monde que nous avons créé...(le monde dit de la mondialisation ; une monde mondialisé et accéléré), non adaptés donc sur le plan cognitif, psychique ou affectif.... un monde qui crée des troubles psychiques notamment dans le rapport au temps...

 

Il nous faut aussi constater que nous avons un rapport addictif aux avantages censés relever de cette mondialisation et qu'il n'est pas évident de se désintoxiquer de cela....

 

Certes, c'est un critère fondamental de la santé psychique que d'être bien adapté à son environnement, mais c'est aussi au risque de s'adapter à quelque chose de délétère (toxique, dangereux...)...

 

Notre société moderne est malade et ce du fait d'un ensemble de causes multifactorielles... Nous sommes en fait des individus « atomisés » et épuisés qui font masse....

 

Nous subissons des troubles de la « gouvernementalité » lesquels génèrent du suicide, de l'obésité, de la morosité, des attitudes anxiogènes etc... Et cela se constate par un recours qui est un record mondial en terme de consommation de médicaments contre la dépression, le burn out... etc...

 

Il y a une sorte de standardisation de la pensée, de l'économie, des conduites et des objectifs....

 

Il devient fort difficile d'être « lent » dans un monde précipité. Si nous nous octroyons quelques « lenteurs », c'est le plus souvent pour être encore plus « rapide » après !....

 

Jadis le monde avait un but, une orientation ultime, une ligne toute tracée et incontestable : Dieu... Depuis Darwin cela s'est effondré et on comprend alors pourquoi pour Nietzsche « dieu » est mort, alors : plus de finalité directrice....

 

Pour la philosophe, elle ne pense pas que Nietzsche ait « tué dieu » car « dieu » est mort en fait depuis longtemps avant lui... L'important alors étant de gérer au mieux cela bien qu'il soit difficile d'accepter que l'évolution n'ait pas de « directions » ou « d'orientations » vers un but ou un objectif !...

 

Cela a besoin de « sens », mais non ultimes....

Pour Darwin il semble que l'on ne sache pas où l'on va et on ne discerne pas un sens ultime, toutefois, l'étude de la vie nous montre que la notion de « direction » existe !....

 

 

 

C'est vers les années 1850 que l'on constate une nette, une constante et exponentielle augmentation des rythmes qui encadrent la société humaine et ceci du fait de la création de l'environnement industriel complètement nouveau....

 

Il s'agit de repenser la politique dans le sens où tout est en évolution permanente...

Les constats objectifs veulent que nous avons aujourd'hui une politique faite d'échecs successifs, lesquels se confirment hélas à travers les événements liés au coronavirus !!!

 

Pour l'Etat : il y a un cap et il faut s'y tenir ! Et ceci génère des méthodes « d'endoctrimenent » pensées et volontaires qui tentent à faire valider ce but démocratiquement par une population manipulée... (La manufacture du consentement de Walter Lippmann ; le dit consentement impliquant un pacte social.)...


Hors, un consentement se « recueille » et il appartient en propre à chaque individu conscient de cette « propriété »....

 

Un cap peut-être donné démocratiquement au sein d'une petite citée, mais devient très difficile et moins efficace quand il s'élargit à des sociétés bien plus nombreuses et sur des étendues d'espaces bien plus grandes....

Il s'agit de réinventer une démocratie locale et plurielle...

 

Cela suppose de distinguer dans un cap donné deux visions possibles d'une démocratie : une vision délibératrice et consensuelle ou une vision « conflictuelle »....(quand une direction est donnée sans avoir été discutée au préalable et qu'elle s'impose à partir de diverses manipulations.)

 

Mais pourquoi vouloir donner une fin à une évolution perpétuelle et innovante qui ne saurait en avoir ?

 

L'idéologie du néolibéralisme comporte une composante toxique et a un impact réel sur la société surtout quand cela génère une dérégulation de l'Etat, le financement de l'économie, le déchaînement des processus marchands etc... (un état bien trop invasif...)

La philosophe proche des concepts de Nietzsche fait aussi état des travaux de Walter Lippmann.... (La fabrication du consentement) (un père contesté du néolibéralisme...)

 

Pour Lippmann, la compétition entre individus et pays est nécessaire, indispensable dans un premier temps, mais « provisoire », imparfaite puis dépassée par la suite. Elle peut paradoxalement et progressivement amener à de l'entraide et à du partenariat soit à des collaborations vertueuses...

 

Hors, l'entraide ainsi que la coopération sont des éléments essentiels pour toute évolution... et une heureuse et bienvenue alternative qui s'oppose à la compétition acharnée et stérile entre individus et groupements humains !....

 

On « fabrique » le consentement de nos contemporains et ce avec un arsenal technique bien étudié et très opérationnel auquel les médias (toutes les formes de médias qui délivrent un message) participent efficacement...

On a de plus en plus recours à une nouvelle catégorie : les experts (une figure nouvelle), des chercheurs fondamentaux et spécialisés (sciences humaines et sociales) et surtout des psychologues ; ceci afin de prendre en main les populations...

 

(N'oublions pas les « big-data » qui ne cessent de « profiler » les populations!)...

 

Big data : Les big data ou mégadonnées désignent l'ensemble des données numériques produites par l'utilisation des nouvelles technologies à des fins personnelles ou professionnelles.)

 

La matrice politique néolibérale agit sur la subordination de vote et rend complexe celle-ci... (« Il y a une rhétorique de la promesse »)...

 

 

Rhétorique : Art de bien parler ; technique de la mise en œuvre des moyens d'expression / La rhétorique est à la fois la science et l'art de l'action du discours sur les esprits. / art oratoire et technique oratoire...)

 

 

 

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Herbert Spenser sociologue prônera la coopération et l'entraide tout en reconnaissant nécessaire, dans un premier stade, l'apport de la compétition... (Des mécanismes complétifs sont en train de créer une société aux rouages bien ajustés entre eux et intégrée à la mondialisation.)

 

C'est à l'entrée du 21è siècle que nous avons pris conscience, à travers la crise énergétique, écologique et environnementale, du désastre que nous avons créé ou validé...

 

De façon objective nous avons pris la mesure de nos capacités à détruire par la prédation organisée notre planète et toute vie qui s'y trouve....

 

Mais la « masse » ou anciennement la « foule », est globalement apathique et semble ne pas avoir conscience d'elle-même et manque d'une compréhension de la dimension psychique de son état...

 

C'est à la fin du 19è siècle et au début du 20è que le capitalisme de la prédation se met en œuvre avec des monopoles monstrueux...

(les plus gros écrabouillent les plus vulnérables!)...

 

Les « 'Gilets Jaunes » ont montré leur capacité à sortir du mécanisme de manipulation du « consentement »... Une foule, une masse, peut apparaître comme informe, impotente, apathique mais elle n'est pas sans « force » dans la recherche d'émancipation des individus... Il s'agit lors de faire cesser les « dominations » qui entravent ce processus...

 

Nous sommes « immergés » au sein des pouvoirs qui s'exercent autour de nous et qui s'étendent sur toute nos activités humaines, mais nous pouvons aussi utiliser «  le pouvoir » que nous nous donnons en devenant actifs et en nous mettant en mouvement...

Car les potentialités de « libération » existent...

Elles sont certes embryonnaires mais des solutions expérimentales sont envisagées et mises en œuvre...

 

Des « publics » se constituent, des communautés de jeunes et de moins jeunes en voie de « politisation » pour certains, lesquels s'emparent des outils technologiques, des réseaux sociaux, font appel à des experts qui sont à leur service et répondent au service attendu... Toute cette population cherche une thérapie à des problèmes qui sont grandement identiques pour chacun et qu'elle appréhende en communauté...

 

Il s'agit de reformer une démocratie à partir de ces publics impliquant un Etat qui se met au service de ceux-ci...

 

Le gouvernement actuel n'arrive pas à sortir des dénis sans cesse pratiqués... Il en en pleine déliquescence... C'est un mélange de libéralisme classique, de néo et d'ultra libéralisme et de démocratie chrétienne...

Il en sait que faire usage d'une pure brutalité hégémonique...

Le pouvoir n'a su qu'opposer la violence aux réclamations légitimes du peuple qu'il est censé régenter au mieux !...

La réponse au sein de ses échecs répétés a été l'usage de la « matraque »...

Il tente depuis peu de s'emparer après l'école et la santé de l'environnement, qu'il veut être aussi libéral que le reste  tout en poursuivant la mondialisation et la globalisation marchande en totale contradiction avec les principes écologiques !...

 

On peut s'attendre lors à des réactions assez fortes entre l'Etat et la population !....

 

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Notes Bran du :

 

 

Certes, nous ne sommes qu'une simple tête d'épingle dans l'immense boîte à ouvrage de l'Univers, mais, c'est une « tête pensante » et cette faculté de penser a capacité d'interpeller l'Univers lui-même et peut-être bien que par la pensée (éclairée, lucide, consciente, cohérente, ajustée, vibrante et mouvante, informée et symbiotique...) nous serions constitutifs d'une très infime partie de la Matrice de toutes psychés ?

 

Ainsi le fragment serait une microscopique partie du Tout et donc une partie intégrante de Celui-ci et de ce fait même une « communication » serait lors possible entre le Tout et sa Partie et la Partie avec le Tout !

 

Ceci demeure un hypothèse parmi d'autres projections et conceptions possibles. Elle ne prétend pas à une primauté sur les autres concepts envisagés, mais elle se propose d'interpeller et de porter à réflexions « rationnellement » et ce de façon objective sans exclure pour autant les vertus de l'intuition, de l'inspiration et de l'imaginaire...

 

La « science » n'est pas tout il est vrai, mais le Tout pourrait bien contenir toutes les sciences !..

 

 

Le Libéralisme, nouveau, ancien, ultra, classique etc...

 

On ne saurait agir au mieux sans avoir au préalable pensé l'action en la soumettant à une nécessité de cohérence, d'objectivité et de rationalité... Agir au mieux implique de « comprendre, les « enjeux » auquel nous sommes confrontés, c'est-à-dire les « mécanismes » à qui ils doivent leur existence... Il s'agit de « déshabiller » ce qui fait controverse, de le mettre à nu, d'en étudier les rouages et les articulations, les relations de causes à effets, et de connaître l'intention qui vaut leur mise au monde...etc... !

 

 

Le libéralisme (qu'il soit ancien ou « nouveau ») est fondé à partir de la notion de liberté... mais de quoi nous libère-t-il aujourd'hui et, finalement, n'est-il pas en fait une entrave à la liberté elle-même ? C'est ce paradoxe qui se doit de nous interpeller, cette « apparente ou réelle contradiction »...

 

Ce « libéralisme » politique est le fait de penseurs, d'auteurs et d'acteurs qui utilisent cette terminologie à des fins qui ne semblent pas correspondre ni être ajustées à ce que le terme de liberté implique et évoque pour l'individu et sa société d'appartenance !

 

C'est une liberté « manipulée », conditionnée, pervertie, un « miroir pour les alouettes », une « comédia del arte » qui se veut opinions sur rue... C'est une instrumentation souvent habile qui masque ses intentions et œuvre sous couvert de....

 

Il y a une prépondérance en toute quête de pouvoir à dispenser le pire sous prétexte du meilleur...

 

Il est fort regrettable que nous n'ayons pas connaissance des « intentions » réelles qui fomentent et articulent des stratégies de la soumission et de l'asservissement...

La dissimulation est de rigueur qui orchestre les jeux politiques au détriment des citoyens censés bénéficier du meilleur rapport et équilibre possible entre les homme et les femmes au sein de leur cité !...(Sens du mot Grec : politis)...

 

Entretenir à la fois la peur et l'ignorance sont des gages de tout pouvoir qui entend non seulement se maintenir en place mais accroître sa « puissance » d'emprises et ce, quelque soit les « incohérences » qu'il accumule ;.......

 

La réponse réellement démocratique pour faire face efficacement et objectivement à cela est simple... apporter la « Connaissance » à tous et à chacun et la faculté de discernement et donc de choix... Et ceci complété par une dynamique, des processus, des mécanismes, des méthodes, des outils axés sur le désir et la volonté et des enseignements, formations, apprentissage dispensés à bon escient et adaptés aux besoins et circonstances de la réalité ainsi qu'aux individus concernés......(un genre d'université populaire et citoyenne « mobile » pouvant se déplacer de lieu en lieu, d'événement en événement à prévoir... etc...)

 

 

De quoi donc le libéralisme actuel nous libère-t-il ?...

 

(Il pourrait en fait nous aider de par ses attitudes et comportements à nous aider à nous libérer de lui!)...

 

Il nous met de façon systématique, récurrente et délibérée face à deux alternatives redondantes électoralement parlant :

soit le choix entre « l'extrême et l'excessif » où, par peur de cela et à défaut d'un autre modèle plus réellement supposé démocratique, entre une pseudo liberté d'être, d'agir et de penser par soi-même remise en délégation et en représentation à un parti supposé concrétisé ces légitimes aspirations ; lesquelles s'avèrent, après élection, perverties et dévoyées !....

 

En politique, la promesse est la « Messe » des pros ! Et la messe est dite même si elle touche de moins en moins de participants !...

 

 

Question subsidiaire :

 

Et en quoi sommes-nous réellement encore en « démocratie » quand des holdings financiers internationaux, sans aucun scrupule, sans aucune morale, s'ingénient à régenter, à leur façons et pour leurs seuls et propres intérêts, la géo-politique mondiale en soumettant par pressions multiples et variées certains états et gouvernements à leurs bottes ?... (voir les effets honteux autant que catastrophiques sur la Grèce, l'Irlande...)...

 

Il n'y a de politiques dignes de ce nom que celles qui nous libèrent à la fois de la peur, de la crainte, de l'appréhension, du doute, de la défiance et méfiance et tout autant de l'ignorance....

 

Il est grand temps de restituer aux citoyens leurs facultés et capacités d'auto-détermination, de libre pensée, de libre critique et de libre entreprise en leur donnant les outils et les méthodes pour cela, en l'instruisant de ceux-ci et de celles-ci, en développant et en accompagnant ses potentialités, facultés et capacités de réalisation individuelles et communautaires... et ce, dans un esprit d'entraide et de solidarité !...

 

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Comme le formulait si judicieusement Pierre Dac:

« L'avenir est devant nous, mais, il sera derrière nous dès que nous lui tournerons le dos ! »

 

Connaître suppose la pratique et l'expérimentation, la transformation concrète d'un ensemble de « savoir » en réalité connaissable et maîtrisable...

 

Cela implique aujourd'hui d'incorporer un outil devenu fondamental : l'information laquelle étant d'une si grande importance qu'elle fait l'objet d'une emprise redoutablement efficace pour celui ou ceux qui la possèdent, d'où les sourds combats et fortes luttes pour s'en emparer !...

 

La politique, loin de là, n'échappe pas à cet enjeu majeur....

 

Ces luttes et combats se situent dans l'arène dite de l'opinion publique ou informations et contre-informations ne cessent de se disputer une vérité que ni les unes ni les autres ne possèdent en totalité !....

 

L'absence de réel discernement et donc de choix, de décision, d'orientation pourtant fondamentales pour le présent et le devenir de la Vie font que celle-ci se trouve fortement altérée voire vérolée par l'absence de clairvoyance dans les fondements, les attendus, les réelles intentions qui sont censées subordonner toute décision prise en toute connaissance de causes et d'effets ! …

 

La « tromperie » est à l'honneur et le mensonge est devenu une « vertu » !...

 

Et pourtant, il nous suffirait de voir, d'entendre, d'écouter, de ressentir, de percevoir et d'avoir recours notamment à notre corps et à nos sens perceptifs pour discerner nettement, simplement, naturellement dans tout ce qui se présente, s'anime ou se formule devant nous, autour de nous comme en nous-mêmes, ce qui est dissonant, discordant, désaccordé, disparate et mésintelligent soit en un mot ce qui « sonne faux » !....

 

Nous avons cette faculté et capacité de discerner le défaut d'accord, d'équilibre et d'harmonie en nous-mêmes et dans notre environnement humain.... Et nous ne savons pas en faire bon usage ou nous n'y faisons pas suffisamment appel et recours !...

Quel dommage ! Quelles conséquences fortement dommageables !...

 

C'est en cela que nous ne sommes pas le plus souvent réellement « accordés » à la Vie, c'est-à-dire en « harmonie » avec Elle !!!

 

Notre « adaptation » à la société turbulente, névrosée et inquiétante qui est la nôtre passe par un « accordage » en nous-mêmes puis avec « l'orchestre du vivant ! », car c'est par cette « musique interne et externe » vectrice d'accord et d'équilibre que nous pouvons espérer et prétendre nous ré-harmoniser progressivement avec l'essentiel et l'élémentaire comme avec le fondamental de l'existence !......

 

 

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10/09/2020
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