Les dits du corbeau noir

Reflexion DE la FAUCILLE et du point d'interrogation Bran du 01 09 2013

De la FAUCILLE réflexion 01 09 2013 Bran du

 

Une faucille d'or dans le champs des étoiles...” Victor Hugo

 

Que faut-il donc pour que reviennent les druides avec leurs serpes d'or ?

Gilles Servat

 

Cette dernière phrase est le prétexte à la réflexion qui suit....

Elle pose la question sur les conditions qui permettraient à notre Tradition de rayonner de nouveau avec d'autres sagesses afin d'éclairer un monde au devenir très enténébré...

 

Comment faire pour restituer une juste place à la pensée des Anciens et Anciennes et avec quels outils pertinents, efficients, adaptés et actualisés ?

 

Faire à un sens originel lié à l'acte poétique spirituellement inspiré...

Il y a une façon de faire qui implique connaissance, expérience et savoir...

Les Très anciens avaient ce savoir et avec lui ils ont investit la matière afin de la transformer peu à peu en lui imprimant leur volonté... Ce fût l'âge du fer et du savoir faire....

 

Arpenter ce questionnement en empruntant la “sente chatoyante de l'analogie” à l'écoute du “langage des oiseaux” et en pénétrant la “forêt des symboles”, nous permettra d'aborder ce thème sous divers angles peu usités...

 

La faucille présente une forme très proche de la représentation d'un point d'interrogation... IL s'agit d'un demi-cercle auquel succède un trait vertical suivi d'un point pour le second schème, et d'une main, d'une volonté, d'une pensée pour le premier...

 

L'outil évoque donc une moitié de cercle et l'idée d'une verticalité, l'ensemble amenant vers un point ( à faire le point, à replacer ce point à sa juste place dans le cercle interpellatif) ou vers un centre animateur...

 

La question de Gilles Servat reproduit l'outil lui-même !

 

Il s'agit “d'entourer” la question, de faire cercle autour de celle-ci en rassemblant toutes nos facultés sensibles et intelligentes et ce, sans omettre nos intuitions.... Toute réponse est contenu dans un Cercle et ce cercle est ouvert à toute pénétration et c'est par le centre de ce cercle que se fait la mise au point !

 

Ce point concentre toutes les possibilités et potentialités qui sont de nature à apporter réponse au questionnement posé...

 

Circonscrire donc la question, en explorer le contenu, la formulation même afin que le trait de notre arc/pensée en atteigne le coeur ; un centre à partir duquel la question s'articule et d'où émane sa constitution...

 

Que faut-il dit Gilles Servat pour permettre au sein de notre société contemporaine à une ancienne sagesse de revitaliser, de redynamiser, deréénergiser, tous et chacun à partir d'hommes et de femmes investits dans cet objectif et guidés pour cela et par cela, par un esprit de médiation, d'harmonisation, de transformations bénéfiques et d'évolution progressive ?

 

Ne faut-il pas tout d'abord se poser la bonne, la vraie question en prenant soin de la qualité de sa formulation, de son énoncé... Prendre son temps, peser les termes interpellatifs et viser juste devraient favoriser grandement la compréhension espérée....

Une question très bien posée dégage déjà une partie de la résolution attendue !

 

Que faut-il ( en terme d'homme, de femme, d'idée, de moyens, d'outils, d'imagination, de créativité novatrice...) pour qu'une sagesse puisse de nouveau accompagner et guider une évolution de notre humanité accordée à la Loi d'Evolution de l'Univers, pour rétablir des liens d'équilibre et d'harmonies entre tous les mondes et tous les règnes, qu'ils soient visibles ou non ?

 

Une conscience partagée , un entendement communautaire, un accord sur le fond permettant aux formes de s'y conjoindre, une formulation unanime sur les aspirations les plus fondamentales pour rétablir les équilibres indispensables à une nouvelle évolution de nos sociétés contemporaines : une évolution axée sur des lignes de force et des axes majeurs puisant dans les sagesses ancestrales et les visions éclairées des penseurs et artistes nourris par ces sagesses autant philosophiques que spirituelles...

 

ETRE ou ne PAS ETRE.... ? Demeure une question essentielle et d'extrême actualité... les “Sages de Celtie” partaient du non-être pour appréhender puis constituer l'Etre à partir d'étapes progressives apparentées à un processus alchimique de transformations de la “Matière” (corporelle, charnelle...)

 

Ils investisaient l'obscurité, l'inconnu, le chaos et le désordre, les mondes nocturnes, les marécages et marais de la nature humaine, afin de trouver le “Point de Lumière”, la Pointe de diamant enclose dans la gangue de “Mystère”, de remonter à la Source claire, solaire et limpide à partir de laquelle toute vie s'écoule...

 

Quel sont pour l'Etre ses besoins essentiels une fois les besoins biologiques de base satisfaits (Se nourrir, se vêtir, se protéger et ...se reproduire) ?

 

La paix, la sérénité, la quiétude sont des éléments majeurs et constitutifs d'une aspiration à comprendre, à aimer, à créér qui donne à l'existence son environnement le plus favorable pour s'y addoner de coeur et d'esprit...

 

Une communauté en paix dépasse les besoins fonctionnels individuels et collectifs immédiats pour accèder à des actes créateurs en correspondance avec la Création elle-même...

 

Aimer, être aimé, atteindre et cultiver cette tendresse qui est l'apothéose de tout acte amoureux, développer ses propres outils d'épanouissement et trouver son meilleur emploi dans le bon usage du monde, enfanter de la vie sous diverses formes d'expressions, se savoir en symbiose avec toute la nature et la sienne propre, être en correspondance intime et profonde avec les “Vibrations Premières”, les flux, les ondes qui parcourent le tissus vivant de toute chose, se vouloir danseur et chorégraphe dans la ronde des saisons, faire un tambour de son coeur, saluer, lune et soleil, aube et crépuscule, levant et couchant, jouir voluptueusement des enchantements que nous procurent les chemins de découvertes, de révélations, de réenchantement, savourer l'instant dans son immortalité, rayonner de simplicité, d'humilité joyeuse, de générosité, de chaleur, de “sagesse”, transmettre et témoigner exemplairement du vrai, du juste, du beau, de l'authentique, du sincère, du “possible”, faire oeuvre de compassion, de compréhension, d'attention, de solidarité, s'engager au côté de la vie et prendre parti pour elle, resacraliser, ritualiser, concélébrer, initié, transmettre à tous les sens, à tout le corps, à tout nos organes de pensée une Essence, un principe, un Anima autorisés en désir, volonté, acquiescement et conscience à oeuvrer en nous afin de spiritualiser la matière corporelle et charnelle que nous sommes dans l'alambic et l'athanor aimants de l'Univers visible et invisible...

 

Voilà qui serait de nature à combler une existence... non ?

 

Que la faucille soit “dorée”, aurifère, dans son aspect, n'est pas anodin, mais significatif. Le dictionnaire des Symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrabnt (Ed Flammarion) nous rappelle ceci :

 

La faucille est un attribut du Sylvain / Elle est en rapport avec le croissant lunaire et avec la fécondité et le féminin / C'est un symbole bi-polaire car elle évoque la moisson et la mort soit le grain tranché à destination de semence ou de nourriture / C'est le cycle des moissons de l'existence ; des moissons qui se renouvellent avec l'alternance entre mort et espor de renaissance. En lien donc avec la mort qui détruit tout comme le temps tout en étant signe de progression temporelle évoquant la nécessité évolutive elle-même. / Les Celtes récoltait le gui avec une faucille d'or symbole d'immortalité. / La faucille est en rapport avec les Kamis au Japon (Esprits de la nature)...”

 

C'est un outil qui tranche, coupe, sépare, détache et qui de se fait offre à la mort le produit de la vie ; ceci entendu par les Celtes et autres sociétés traditionnelles comme un sacrifice, une offrande et un offertoire restituant au sacré et au divin une partie de lui-même à partir de l'Essence délivrée de son support après séparation et transformation aimante et “spirituelle”....

 

Le gui et le grain de blé illustrent de façon trés proche cette idée de mort/renaissance qui s'accompagne d'une croyance, d'une espérance, qui se veulent transcender une fin pour en faire jaillir un recommencement...

 

Les Druides, les Femmes consacrées, connaissaient les vertus guérisseuses du gui et sa forte symbolique. Ils entouraient ce rite de grandes précautions faisant appel à la pureté d'intention, de coeur et d'acte... Ils réunissaint autour de leurs gestes savants et aimants les meilleures conditions afin d'obtenir des toutes puissances les bienfaits et la beinveillance indispensables au maintien de l'accord et de la concorde entre tous les mondes et tous les règnes...

 

Puisse une fauçille d'or et d'argent débrouissailler le roncier de nos peurs et de nos ignorances, les jachères de nos manquements à vivre, les friches envahies d'orgueil et de suffisance, les terrains vagues de nos valeurs fondamentales laissées pour compte...

 

Au terminal de toute question judicieusement posée se trouvent des clefs, des outils, de résolution qui passe par la complétude du cercle, une verticalité équilibré qui fasse alliance et reliance harmonieuses entre contenant et contenu et un point ou centre qui vise et aide à viser à l'entendement...

 

Comment mieux apprendre à vivre, à respecter la vie, s'il n'est point....d'interrogation ?



01/09/2013
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