Les dits du corbeau noir

REFLEXION BRAN DU 2020 HOPITAL ET MAISON DE REPOS ... 28 08 AOUT

 

 

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Empreinte et collage création Bran du

 

 

 

 

Réflexions : Bran du 15 08 2020 Hôpital 1



En préliminaire : Les événements en cours et passés ont mis en pleine lumière l'état désastreux dans lequel on a volontairement maintenu l'ensemble des services hospitaliers et le personnel de celui-ci souvent sous payé et corvéable à merci et surtout subordonné à un encadrement de gestion financière faisant passer l'humain au second plan pour cause d'équilibre budgétaire et de rentabilité matérielle des investissements concédés. (Ce dernier « souci » ayant tout autant affecté le Ministère de la Santé et les institutions qui en dépendent !)...



Après un temps légitime de reconnaissance envers le dévouement extraordinaire déployé par tout ce personnel pour répondre au mieux à un état sévère et inédit de crise sanitaire, des promesses politiques se sont accumulées se proposant de remédier à cet état de fait... Mais ces bonnes et indispensables intentions semblent bien traîner dans leur véritable mise en œuvre !...



Je ne ferais aucun procès au personnel des établissements hospitaliers et de soins qui sont soumis à rudes épreuves et qui ne disposent pas du temps nécessaire pour répondre à leurs primes et généreuses vocations.

Je ne ferais pas non plus la liste non exhaustive des carences constatées, des manquements, des dysfonctionnements divers et variés auxquels un patient est confronté car chacun et chacune à ses exemples personnels duement constatés... Tout ceci trouvant son origine dans ce qui précède la plupart du temps....



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Le temps dernier d'une réflexion ! Bran du Août 2020

Et de quelques considérations sur un séjour peu hospitalier !



Il arrive que nous soyons placés devant un péril pouvant menacer soudain notre vie ou mettant sérieusement celle-ci en jeu. Cet événement relève assez souvent d'une brusque dégradation de la santé qui implique une intervention faisant appel à un acte chirurgical qui comporte en tant que tel toujours un risque plus ou moins avéré...



Que se passe-t-il alors quand un individu est confronté à cette intervention secourable et qu'il vit cette situation imposée et ses aléas dans une totale solitude ; c'est-à-dire en absence de toute personne réconfortante auprès de lui si ce n'est le personnel hospitalier qui se substitue comme il peut à cet état de fait soit à la carence énoncée ?



L'individu (généralement) pense intensément la dite situation à laquelle il n'est pas « préparé » et carbure mentalement à 120 Km/H. Il sent auprès de lui comme un vent de « panique » plus ou moins contrôlé et assez « contagieux ».... Il tourne et retourne tout cela en tous les sens, envisage tous les scénarios du possible, du plus sombre (surtout) au plus serein...

C'est lors le mental qui est au commande accompagné d'un « cerveau reptilien » fortement en alerte du fait d'une perception d'un danger réel et immédiat...

L'individu devient un chaudron intérieur qui bouillonne à gros bouillon et qui a du mal à faire baisser la « pression » montée à ébullition ! Ça « chauffe » ! (Hypothèses, projections...)

 

Puis le calme revient et s'impose car l'individu se sent impuissant au sein de ce qui se passe et prend conscience que l'agitation mentale ne sert à rien (bien au contraire) et que le seul recours, la seule aide et assistance qu'il peut se donner à lui-même est encore de rester dans une certaine « maîtrise de l'événement » et reprendre les rennes de celui-ci...

(Le fait de tracer au-dessus de soi un tribann d'énergie, de force et de lumière et de « s'envelopper » dedans n'est pas sans produire un effet bénéfique sur le calme revenu !)

 

 

 

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Parlons « douleur » quand celle-ci n'est pas médicalement soulagée ou suffisamment soulagée et prise en compte....

Dans quelle mesure pouvons-nous, nous-mêmes agir sur elle ou en subir tous les effets ? Subir n'est pas tenable et y être totalement soumis en renforce l'intensité...Une fois encore le mental y joue un rôle majeur car il a autant puissance pour la diminuer que pour l'accroître...



Mieux vaut 1 : ne pas le laisser conduire la situation 2 : prendre soi-même le volant ! Et 3 : Autant que possible s'éloigner mentalement du point d'ancrage douloureux qui mobilise toute pensée et diriger celle-ci en d'autres contrées situées à l'écart des émanations souffrantes...

Le fait de détacher le mental en lui donnant un autre sujet de visualisation et d'investissement évite de mettre de l'huile sur le feu tout en temporisant la « chauffe »...!



La douleur est graduellement évaluée en trois phases d'intensité... faible, modérée, forte.... Elle peut-être physique et/ou psychologique etc... Mettre le mental au service d'une modération des intensités perçues peut être réellement efficace et l'on s'en apercevra soi-même, mais cela ne peut se faire, se maintenir, dans un processus douloureux inscrit dans une permanence de longue durée et au sommet de la graduation dolente décrite précédemment...



Il se peut que nous disposions face à la douleur de facultés que nous ne savons pas ou ne savons plus utiliser, cela fait partie de cette énorme réserve potentielle de capacités sans doute assez fabuleuses détenues dans les recoins mystérieux de notre cerveau !..



Il existe en certains lieux de soins une « charte de soulagement de la douleur » remise à chaque patient et qui porte en son article premier sur cette mission prioritaire...

Certes, mais, hélas et dans les faits ce n'est pas vraiment cela !

 

Deux Exemples identiques (en hôpital et en maison de repos médicalisée.)

L'intensité de vos douleurs se situe au 3è étage de la graduation si tant qu'il n'est plus possible de trouver de repos car la douleur irradie de plus en plus et s'intensifie...

 

Après maintes demandes de soulagement et une non satisfaction en ce sens un médecin finira par prescrire l'usage de la morphine et d'un somnifère...

Il faudra se battre trois nuits de suite pour obtenir un renouvellement de ce traitement seul efficace en l'état de la situation... Vous quittez l'hôpital le quatrième jour avec une ordonnance pour du Doliprane, point barre, rien d'autre !!!

 

Comme si du jour au lendemain vous étiez en possibilité de gérer la même douleur persistance sans autre recours qu'à du paracétamol ???

 

Idem à la maison médicalisée ou vous êtes reçu le 5è jour dans le même état de douleur que l'état antérieur par un médecin qui prend acte et note ce qu'il en est et acquiesce sur la nécessité de poursuivre encore l'usage de la morphine et qui donne comme prescription finalement à l'infirmière l'usage unique de Doliprane ??? !!!

 

Des heures et des heures de souffrances inutiles avant que l'on fasse finalement recours à la morphine !!!

 

 

 

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No comment !....



 

Retour à la chambre d'hôpital...

 

Panique à bord en l'instant mais pas d'emballements, plus d'emballements.... Laissons à ceux et celles dont c'est la compétence le soin d'intervenir au mieux et facilitons leur tâche...



Stop donc à l'action exacerbée du mental préjudiciable en tout point et venons-en à la phase suivante....

L'apaisement souhaitable trouvera lors sa source dans une recours à la « mémoire », aux images bienveillantes et bienfaisantes qu'elle contient, aux souvenirs si possible heureux qu'elle conserve précieusement car c'est en cela que nous pouvons alors puiser pour retrouver la sérénité adéquate et mieux se repositionner au cœur de la situation en cours...

 



Une recommandation :

 

Quand la santé est là prenez la vie dans vos bras et enfantez ensemble toutes les plus belles images qui soient, faites-vous un superbe album d'heureux souvenirs... Cela vous sera fort utile pour les périodes aux traversées difficiles !!!



Le présent confronté aux aléas du futur a besoin pour y faire face de ces ressources positives encloses dans le passé...



Deux hypothèses se présentent alors : ça passe ou ça casse !... La seconde fera valoir sa préséance sur la première.... Elle sera abordée au mieux selon une préparation antérieure déjà bien engagée et mûrie ou de façon improvisée et quelque peu précipitée ceci compliquant son abord et la réflexion majeure suscitée...



On comprendra la grande importance de bénéficier en ces circonstances d'une présence aimante, affectueuse, attentionné et compassionnelle auprès de soi et on songera à toux ceux et à toutes celles qui depuis le début de cette pandémie sont partis dans une solitude des plus extrême !....



Lire, feuilleter, s'occuper d'une façon ou d'une autre permet une forme de « domestication provisoire » de la douleur et même si cela fatigue à la longue cela diminue aussi le poids de « l'emprise » dolente....

 

Il y a bien sûr et pour beaucoup le recours à l'écran télévisuel saturé de publicités et d'émission stupides, débilitantes autant que bêtifiantes (à de rares exceptions près), mais ceci est au-dessus de mes forces, désirs et volontés...et je n'y fais pas recours pour ne pas me plomber davantage le mental et le moral !.... Mais, si cela peut aider... pourquoi pas ?



Maison dite de « repos » (un apprentissage du repos final et ultime ?)

 

Je n'ai pas besoin de « rééducation fonctionnelle » comme la très grand majorité de séjournants que je côtoie et je n'ai pas l'intention de m'handicaper les méninges à toutes les heures de la neurasthénie ambiante...

 

Et dire que l'on me propose trois semaines d'immersion dans cet ancien hôtel reconverti en séjour médicalisé ( à raison de 60 à 200 euros la nuit selon le « confort » et les services proposés !)

 

Dormir certes, ce besoin est important après les turbulences passées, mais faut-il encore que les conditions soient réunies pour favoriser le sommeil en neutralisant les emballements du mental et en oubliant quelque peu ce qui vous meurtri les entrailles...

 

La chambre reçoit le soleil du matin au soir et concentre donc la chaleur. On ne peut ouvrir les deux fenêtres que sur 10 cm du fait des chaînettes qui limitent l'ouverture (une « sécurité » pour que le patient ne « s'échappe » pas par la fenêtre !)...

Il fait vraiment trop chaud....

 

Les cloisons de la chambre sont poreuses au point d'entendre les télés des chambres d'à côté, tout ce qui se passe dans le couloir ou sous la véranda, a cela s'ajoutent divers bruits permanents en provenance de diverses tuyauteries.... Ce n'est pas l'idéal pour s'assoupir enfin !....



« Si j'avais su, j's'rais pas venu ! »....



Le hall d'entré n'est pas des plus accueillant et les deux bambous en plastique (seule présence pseudo végétale) plantés dans leur pot donnent déjà le « ton » d'artificilialité qui nimbe l'environnement...

Quelques tableaux « conventionnels » style « meublé » IKEA complètent la « décoration »....

 

Un écran géant trône devant des fauteuils et des canapés et déverse de l'images en donnant un semblant de vie et d'animation...

 

Moyennant finance (1 euro en moyenne soit 6,50 francs tout de même) on peut se procurer des boissons et des friandises, du café ou du chocolat....

Un exemplaire de Ouest-France est à disposition chaque jour....

Un double escalier mène aux étages...

C'est « froid », triste, fade.....



On me propose comme activités :

De marcher dans le bois et de faire quelques exercices physiques à cette occasion...

Il y aurait un atelier de « cuisine thérapeutique », mais il ne fonctionne pas, pas plus qu'une librairie annoncée dans les prospectus....

 

On m'indique qu'il y a une bibliothèque à disposition, en fait une armoire avec une centaines d'ouvrages délaissés pour la plupart par des séjournants depuis 10 ou 20 ans peut-être ?



Voilà pour changer un peu le passage du lit à la table et de la table au lit !!!



De quoi se morfondre au jour le jour....



J'ai tout de même pu aller prendre un chêne par la taille dans un recoin du bois qui ceinture l'immeuble....



Trois semaines dans ce bocal... l'idée est rejetée aussitôt...

J'ai vraiment pitié des poissons rouges (mais peut-être qu'ils ne savent pas les poissons qu'ils tournent en  rond ?)

 

Qu'est-ce que je suis venu foutre ici ? Je dois rapidement réviser mes attentes et mes besoins car ils ne sauront satisfaits ni les unes ni les autres...

Avec les règlements induits par le covid 19 les relations humaines sont distanciées et les échanges limités ce qui renvoi à un confinement dans la chambre attribuée...



C'est une « élongation du temps » qui traîne les pieds entre le rez de chaussée et les étages...



Seul recours : le petit bois, mais je suis encore trop faible pour le fréquenter... Lire, écrire, penser.... s'allonger, se relever....

L'activité « intellectuelle » à dose soutenue fatigue elle aussi à la longue...

 

Constat et bilan : déguerpir dès que possible ! Je serais bien mieux n'importe où ailleurs.... Chose dite, chose faite dès le lendemain de mon arrivée !

Voilà pour l'expérience vécue et ce que je peux en témoigner...

 

Je pense, sorti de cette situation, à ceux et celles qui œuvrent dans ce cadre, à ceux et celles qui ne peuvent que s'y contraindre sans espoir de s'en libérer, à ceux et celles qui sont « partis » dans des conditions dramatiques fixées par les règlements du Covid 19....

 

J'ai de la chance !

 

 

 

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31/08/2020
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