Les dits du corbeau noir

Evolution et déclin de la civilisation celto-druidique :

Bran Du     2025  (Essai à suivre)

Pourquoi une telle spiritualité, une telle philosophie, une telle culture et tradition qui a animé une grande partie de l'Europe et au-delà et ce pendant des centaines d'années a-t-elle pu disparaître sous les coups de butoir assénés par des idéologies et des politiques contraires à ses concepts fondamentaux ?

Une telle pensée parfaitement architecturée ne pouvait que faire l'objet au cours des siècles d'oppositions forcenées (le christianisme) et politiques ( le monde romain) interpellés et remis en cause par des modèles spirituels, philosophiques, culturels et sociaux en totale contradiction avec ceux imposés par la force, les peurs et menaces engendrées, les manipulations orchestrées, les persécutions et tueries généralisées...

Pour en venir a bout et éradiquer cette société celtique, il fallait une collusion solide et machiavélique entre une religion révélée et un monde romain hégémonique voyant dans la civilisation celtique un danger majeur et une résistance opiniâtre pour imposer leurs diktats à toutes ces populations...

La pensée romaine est une pensée « carrée » faite d'angles droits qui entend enserrer et contraindre une pensée « circulaire » dans ses rets et en étouffer les sources et racines...

Le monde Celte ne conçoit pas d'enfermer qui que ce soit et quoi que ce soit au sein d'un carré. Un cercle est expansif jusqu'à l'infini mais non le carré !...

Les Romains et les Chrétiens ont toujours eu peur des Celtes qu'ils ne comprenaient pas et ne voulaient surtout pas comprendre ni connaître tant ils étaient le contraire même de leurs conceptions d'où leur acharnement cumulé pour qu'ils disparaissent et leurs « valeurs » avec eux...

Quand les Celtes se sont installés en Europe nous n'avons pas d'éléments qui permettraient de croire qu'ils auraient imposé leur spiritualité et leurs concepts religieux aux autochtones... (Il n'y a pas trace d'une « guerre de religion »menés par les Celtes...)

Certes, Brennus s'est moqué en riant bien fort des Grecs de Delphes qui représentaient leurs dieux sous des formes humaines ce qui lui paraissait inconcevable et très « orgueilleux » et peu flatteur pour ces hautes entités spirituelles mais cela ne relève en aucun cas d'une « guerre de religion »...

C'est seulement et bien tardivement au contact des dits Grecs que des artisans Celtes ont, dans leur statuaire, fait de même... Ce qui mériterait d'être étudié en tant qu'évolution de la spiritualité celtique du fait de cette « contamination » !...

Il fallait que l'ancien « paganisme » et les pratiques inhérentes à celui-ci soient encore bien ancré voire indéracinables dans les pratiques et usages pour que le monde Chrétien ait autant de mal à faire disparaître tout cela.

Plusieurs conciles dénonceront et condamnerons sévèrement et de siècle en siècle cette résurgence païenne sans pouvoir pour autant l'éradiquer.

Le subterfuge consistera alors a substituer partout où cela était possible et de toutes les façons possibles les nouvelles croyances aux anciennes...

(Ainsi les saints et saintes qui remplacent les anciennes entités, tous les hauts lieux recevant l'aval d'un goupillon et de nouvelles orientations de la foi, tout le bestiaire celtique étant « diabolisé », les fêtes de l'ancien calendaire récupérées et transformées etc, le vernis « chrétien » recouvrant tout ce qu'il est possible de recouvrir et ce avec souvent une violence extrême.)...

(La peur étant l'instrument par excellence et très efficace pour obliger aux « conversions »...)

Cela paraît aujourd'hui incroyable que tant d'ignominies soient venues à bout d'une civilisation où le juste, le vrai, le beau, le bon, l'honneur et la dignité, le courage et la fierté d'être tout cela tenaient une si grande place ?

Cela ne peut que très fortement nous interpeller aujourd'hui et c'est comme si ce que l'on appelle les « valeurs humaines » seraient incapables de faire face à tout ce qui détruit, avilie, dévaste, asservie le « Vivant de la Vie » !

Hélas, les 21 siècles qui ont succédé à la civilisation celtique n'ont fait qu'amplifier et ce de la façon la plus horrible qui soit, l'abolition de toutes les valeurs et leurs soumissions à toutes les dictatures de puissance, de pouvoir, d'orgueil, de démesure, de domination et de soumission, l'humain ne cessant d'inventer de nouvelles manières pour présider à toutes les prédations du corps, du cœur et de l'esprit....

Quelque soit la société et la civilisation, quelque soit le continent où elle se trouve ou l'époque où elle à vécu, le petitement, le médiocrement, le cruellement humain à toujours été le vecteur et le facteur principal de la dégradation et de l'extermination des valeurs censées être constitutive d'une véritable humanité...

Un des grands tournants bouleversant toute déontologie axée sur le bien être individuel et collectif et remettant en cause l'esprit communautaire de service, d'entraide et de solidarité est le fait, lors de la sédentarisation, d'avoir mit en œuvre la notion de « propriété » et d'avoir délégué à un individu tous les « pouvoirs » détenus solidairement par chacun...

Un second tournant ouvrant à toutes les catastrophes et infamies humaines sera l'option prise majoritairement par la société humaine de favoriser l'avoir et le paraître au détriment de l'être lui-même !

Un troisième pourrait être une volonté farouche de consommer le Vivant de la Vie et ses ressources morales afin d'assouvir ses facultés de prédations diverses et variées !

Nous souhaiterions connaître qu'est-ce qui à prévalu à la déliquescence, au délitement, au sabordage d'une société humaine ?

La réponse est simple et tient dans l'humain lui-même capable certes du meilleur mais trop souvent du pire !

La question aujourd'hui est simple : Quel « humain » voulons-nous être  ou encore quelles valeurs voulons nous incarner, instruire, témoigner, protéger et défendre ?

Bien fraternellement       Bran du