Les dits du corbeau noir

POEMES ET PENSEES ESTIVALES (SUITE) 2018 BRAN DU 04 09 SEPTEMBRE

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Isis et Osiris (les chats d'Erwan) Photos Bran du

 

 

 

Poèmes et pensées

En direct de la Touche Marou (St Malon sur Mel)

Bran du       28 08 2018

(Merci à Erwan pour sa généreuse hospitalité et son agréable compagnie.)



Brume



La brume, pour nous rappeler nos propres opacités ; tout ce que recouvre d'une chape de cendre l'inconnu de nous-mêmes...

La brume épaisse déposée par couches sur nos désirs refoulées, la brume complice de nos peurs entretenues, de nos aspirations légitimes avortées...

La brume pour entretenir la face cachée de nos rêves...

La brume devant nos yeux, enveloppant le regard du cœur qui cherche désespérément une trouée pour la lumière...



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Brumes sur l'aurore estivale

Matinée en prémices d'automne

Les maïs vont s'enrhumer



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Pourquoi accorder tant d'importance, mobiliser tant d'énergie, entretenir des conflits qui ne reposent que sur des futilités ?

L'océan de la vie balaye tout cela d'un revers de ses vagues !...



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Il y a des pensées qui tournent autour de vous comme des mouches, mais il n'y a pas de tapettes pour les pensées !...

 

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La vie donne rendez-vous à la vie.

L'amour, la création, la joie, la nature, l'esprit, la contemplation, la beauté, la tendresse, l'inspiration, la poésie, le chant, la musique, la danse sont ses cartons d'invitation...

 

 

 

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Je danse....



« Je danse avec les ombres et la lumière

avec cela qui danse l'alternance

nécessaire et régulière...

à l'évidence...



A l'évidence, je danse, je danse

le dense et l'intense de la Vie

qui danse elle aussi

pour chaque naissance

pour tout ce qui dépérit

et qui est germe de renaissance

en l'absolu, en l'infini...



je danse et je me réjouis

de concélébrer ainsi la vie

et sa magnificence...



je danse l'éternelle jouvence ;

de danser, cela me rajeunit,

donne à mon corps de l'aisance

et à mes pensées de l'esprit...



Je danse avec l'air, le soleil ou la pluie

je fais ronde aux saisons d'importance

j'ai bras de lune au cœur des nuits

et les étoiles sur ma piste s'élancent...



 Je danse avec les ombres et la lumière

avec cela qui danse l'alternance

nécessaire et régulière...

à l'évidence... »

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Une petite lucarne éclaire ma vie intérieure, mais ma fenêtre reste grande ouverte sur le monde...

 

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La vague écumante à son sel et sa cadence moi, j'ai un peu de rythme dans la peau suffisamment pour naviguer (non sans tangage) sur l'océan des êtres et des choses.

 

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Ne dresse pas de pierres, ne relève pas ce qui se doit d'être relevé,si tu penses qu'il n'y a aucune dignité à vouloir se tenir debout !

 

Dresser une pierre pour l'homme qui vacille puis se couche, dresser une pierre pour celui qui renonce et s'alite, dresser une pierre pour celui qui tombe frappé d'impuissance, inhiber en ses élans et aspirations légitimes, dresser une pierre pour dire « debout » à tout cela qui gît à terre orphelin de ses plus nobles désirs....

 

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Une tresse d'amour       Bran du    septembre 2018



« ...J'ai, patiemment, longuement, avec une extrême attention et douceur, avec ferveur et ardeur mêlées, tresser le corps nu, émouvant et troublant, amant et aimant, d'une Femme de désir et de libre, joyeux et volontaire consentement...



J'ai tressé ses regards, j'ai tressé ses signes d'acquiescement, ses gestes et mouvements, ses « invites » silencieuses, ses attouchements et frôlements, ses attentes, ses fiévreuses demandes portant masque de demi-mot, ses sourires de fenêtres ouvertes sur sa plus intime demeure, sur son jardin secret, sur son verger d'amour...



J'ai tressé ses bras, ses mains, ses doigts, sa bouche, sa langue, ses lèvres, ses joues, ses cheveux, ses oreilles, sa nuque, ses épaules, sa poitrine, ses seins (leur galbe, leur aréole), son dos, ses hanches, ses fesses, ses jambes, ses cuisses, ses chevilles, ses pieds, son corps tout entier empreint d'un buisson sacré dépositaire de toutes les plus belles émotions et sensations qui puissent être, humainement exprimées et partagées...



Tout cela je l'ai jubilatoirement, voluptueusement, tendrement tressé ; de tous les brins offerts, consentis et donnés, j'ai fait entrelacs, danses et jointures...



Souple, rouge-feu, ruisselante, fut cette tresse de chair, de sang, de sueur, de braise et d'écume entremêlés...

Souple et ruisselant, fluide et limpide, le jeu des courbes au lit de la rivière et chantantes les berges caressées...

Magiques et féeriques, la spirale des enlacements, le tourbillon des âmes dans l'air ascendant, nos ailes et rémiges déployées dans le vent...

Apothéose enfin, les frissonnements et les tressaillements, les râles, les gémissements puis les cris, le bouquet d'extases de l'amour mutuellement accompli et consacré au sein des marées aux splendides amplitudes.. ».



Cela dont j'ai si émouvante mémoire, je n'en aurai plus, semble-t-il concélébration ainsi en est-il quand l'âge vous vient qui altère fortement votre capacité et désir de « séduction » et ce surtout vis-à-vis d'un mode extérieur pour qui l'esthétisme, la beauté et l'intime splendeur résident dans les surfaces et non dans les profondeurs.

Ne plus « tresser » le Féminin de la vie est une forme de détresse et de désolation, ne demeurent lors que les souvenirs, la nostalgie et l'infini veuvage que tentent d'apaiser les mots d'un poème...

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La « nudité » du poète     Bran du    Septembre 2018



Le poète avance « nue » sur la route qu'il trace, pas à pas, mot à mot, dans sa vie...

Nu de cœur, nu de pensée, nu d'âme, nu d'intention...

Il est donc dévêtu comme l'enfant qui vient de naître mais,

la feuille le couvrira, l'arbre le couvrira, les saisons le couvriront de mousse et d'argile, de brume et de rosée, d'écorce et d'écume, de plumes et d'écailles, de braises et de flammes, de bruines et de neiges, de soleil et de lune... Aussi lui sera fait don d'un manteau d'étoiles...



Le Féminin aimant et sans peurs, le couvrira, posera sur lui une autre peau de tendresse, fera grève de pentes douces pour l'arrondi de ses vagues...

Le poète avance nu, dépouillé de ce superflu, de cet orgueil qui fait surenchère et dont le monde s'est épris ; il est nu de sens, de corps et de vie, nu sur le chemin qui mène à « l'habit de lumière »...



Il offre à ce qui vient, les mots de bienvenue, le poème de sa vie...

 

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Je voudrais me passer de mots, faire silence sur ta peau, déposer ma plume sur l'écritoire de ton cœur...

 

 

 

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04/09/2018
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