Les dits du corbeau noir

Pierre RABHI Passeur d'espérance (suite) nov 2013

 

Passeur d'espérance Vers la Sobriété heureuse Pierre Rabhi ( suite)

et La part du Colibri l'Aube éditeur... extraits

 

Les propos des plus interpelatifs et pertinents qui suivent émanent d'un homme qui se dit ne plus être un homme des religions, mais qui a de fortes affinités avec la sagesse des peuples amérindiens... (Sioux /Dakotas)... Nous ne serons pas étonnés alors de retrouver dans ce plaidoyer pour la vie, la terre, les hommes, des paroles qui sonnent, bardiquement et druidiquement, à nos coeurs et à nos oreilles... Bran du

 

Quelle planète laisserons-nous à nos enfants... Quels enfants laisserons-nous à notre planète ?”

 

Dieu donne pour que l'on donne.”...

 

Il est urgent de placer l'humain et la nature au coeur de nos préoccupations et de mettre tous nos moyens et compétences à leur service...”

 

La quête du sens semble devenir une priorité dans les engagements de la vie.”

 

La terre, être silencieux, dont nous sommes l'une des expressions vivantes, recèle les valeurs permanentes faites de ce qui nous manque le plus : la cadence juste, la saveur des cycles et de la patience, l'espoir qui se renouvelle toujours car les puissances de vie sont infinies.

Il nous faudra sans doute pour changer juqu'au tréfonds de nos consciences, laisser nos arrogances et apprendre avec simplicité les sentiments et les gestes qui nous relient aux évidences. Retrouver un peu du sentiment de ces êtres premiers pour qui la création, les créatures et la terre étaient avant tout sacrées...

 

L'agroagriculture nous met en présence des phénomènes qui entretiennent la vie depuis les origines. C'est une nécessité à ne pas transgresser...

 

Les deux nécessités sont : se nourrir et préserver la vie...

 

L'agriculture industrielle sera un jour déclarée catastrophe écologique et sociale majeure...

 

J'ai la conviction que la majeure partie de nos désastres est due

aux mauvais rapports avec la nature et la rupture de notre relation avec celle-ci. Nous avons oublié que la terre est la seule garante de notre vie....

 

Il nous faut concilier, avec humilité, l'histoire humaine avec nos fondements naturels...

 

L'harmonie entre les humains et la nature est le fondement de l'écologie...

 

L'humain a transgressé dangereusement les règles établies par l'intelligence de la vie....

 

Notre vocation n'est pas de produire ni de consommer jusqu'à la fin de notre vie mais d'aimer, d'admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes...

 

C'est la nature qui doit avant tout nous inspirer, car elle est la seule garante véritable de notre pérennité...

 

Le sol est un organisme vivant...

 

La vie offre tant de possibilités, de combinaisons possibles, encore faut-il se ibérer des vieux schémas et des références périmées qui nous rendent impuissants à penser le monde autrement...

 

Le changement humain ; c'est la générosité, la compassion, l'éthique et l'équité...

Qui sert aujourd'hui la convivialité du monde ?

Comment “mutualiser” ?

 

On peut produire sans détruire...

 

La modération comme principe de vie et la modération comme expérience intérieure constituent l'avers et le revers d'une seule et même quête de sens et de cohérence...

 

Pourquoi sommes-nous si peu à nous poser les véritables questions, celles qui sont les plus fondamentales ?...

 

La quête du retour à la terre que j'ai mené nous a donné à ma famille et à moi-même la sensation de cheminer sur une voie juste et libératrice, intimement liée à une nature dont la beauté et le mystère ont instillé dans notre esprit cette étrange sensation d'être véritablement reliés au principe originel et à l'énergie incommensurable qu'il a engendré...

 

Nous considérons la terre et les animaux compagnons comme des offrandes à la vie. Cette vie est à l'évidence un chemin initiatique ascendant...

 

Les “primitifs”, nos lointains géniteurs, pressentaient la puissance du divin dans toutes les manifestations de la vie...

Dans la vision première de l'humain celui-ci proclamait son appartenance à la vie au lieu de revendiquer d'en être propriétaire...

 

Il est dommage que le temps passé a essayé de savoir s'il existe une vie après la mort ne soit pas consacré à comprendre ce qu'est la vie et en comprenant son immense valeur, à agir pour en faire un chef-d'oeuvre inspiré par un humanisme vivant et actif au sein duquel la modération serait un art de vivre...

Se demander d'abord s'il existe une vie avant la mort et ce qu'elle représente comme mystère...

 

L'univers tout entier nous invite à la liberté de penser et de concevoir la plus absolue...

 

Il serait injuste de ne pas donner leur juste résonance à ce qui, au sein des Traditions, honore l'être humain et à des valeurs dont le monde à un besoin croissant...

 

Il y a comme un point déquilibre que beaucoup de peuplades sur la planète ont su atteindre dans leur rapport avec la réalité vivante ; des précepts dictés par un certain code moral pouvaient modérer les pulsions négatives et des autorités charismatiques s'employaient à maintenir l'harmonie au sein du groupe...

 

Pour que les arbres et les plantes s'épanouissent, pour que les animaux qui s'en nourrissent, prospèrent, pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée...

 

Du féminin :

 

Comment se fait-il que la moitié du genre humain, constitué par le monde féminin, soit toujours subordonné à l'arbitraire d'un masculin outrancier et violent ?...

 

Un masculin voué au culte outrancier de la puissance est à l'origine d'un monde aussi violent...

 

Peut-être devons-nous demander en un dernier courage, aux femmes gardiennes de l'Eau, du Feu et de la Terre de la Vie, de gravir les grandes éminences sacrées et faire offrande au crépuscule du reste de notre ferveur pour que demain ne soit pas sans lumière...”

 

Il nous faut rendre hommage aux femmes gardiennes de la Vie, et écouter le féminin qui existe en chacun d'entre nous...

 

Il y a une nécessité absolue d'un rééquilibrage entre le masculin et le féminin qui permette un rapprochement et une harmonisation dynamique des valeurs et des sensibilités, des talents dont la complémentarité peut sauver le monde...

suite

Nous ne pourrons nous affranchir de la tyrannie de la finance qu'en nous organisant pour ne plus en dépendre totalement...

 

 

 

L'éducation qui prédomine est déterminée et inspirée par des priorités de l'idéologie marchande et financière. (Une machine à fabriquer des soldats de la pseudo-économie.) Il est urgent de développer une pédagogie de l'être qui permette à l'enfant, avant toute chose, de le faire naître à lui-même.

 

L'éducation s'inscrit dans un climat de compétition qui donne à l'enfant l'impression que le monde est une arène, physique et psychique, produisant l'angoisse d'échouer au détriment de l'enthousiasme d'apprendre...

 

 

 

Notre société est organisée, fondée sur un “homo économicus” considéré comme une entité productrice et consommatrice...

 

 

 

L'argent a pris les pleins pouvoirs sur le destin collectif...

 

La première des utopies ( qui est une pulsion de vie) est à incarner en nous-mêmes ;pas de mutation sociale sans le changement des humains...

 

 

 

Il est navrant et révoltant de voir le patrimoine vital de l'humanité et des innombrables créatures qui partagent son destin être, sans vergogne, subordonné à la vulgarité de la finance.

 

 

 

La modernité a édifié une civilisation “hors sol”...

 

 

 

l'avenir sera ce que les humains en feront, rien d'autre...

 

Il s'agit de fonder une société fondée sur le bonheur d'être plutôt que sur la volonté de l'avoir...

 

 

 

La complémentarité est à instaurer entre les démarches d'évolutions personnelles, les expériences alternatives locales et les prises de position pour un nouveau modèle de société...

 

 

 

Il faut en appeler plus que jamais à l'insurrection des consciences...

 

 

 

Il nous appartient de restaurer l'harmonie et la fécondité de la terre...

 

 

 

Tirer parti d'un principe vital sans le connaître est une lacune monumentale...

 

 

 

La sobriété est un art et une éthique de vie source de satisfaction et de bien être profond...

 

 

 

Nous considérons que la beauté, la sobriété, l'équité, la gratitude, la compassion, la solidarité, comme des valeurs indispensables à la construction d'un monde viable et vivable pour tous...

 

 

 

Le choix d'un art de vivre fondé sur l'autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants ; cela est une évidence. La seule économie qui vaille est celle qui produit le bonheur avec de la modération.... C'est ce que Georgeseu Roegen (économiste) appelle la “décroissance soutenable”...

 

 

 

Vieillir aujourd'hui ce n'est pas s'accomplir, fructifier et transmettre avant de s'éteindre, mais déchoir avant de disparaître... Comment ne pas appréhender une fin de vie condamnée à l'isolement, à la solitude d'un univers aseptisé ?

 

 

 

La beauté est à l'évidence une nourriture immatérielle absolument indispensable à notre évolution vers un humanisme authentique. Trouver impérativement une façon juste d'habiter la planète et d'y inscrire notre destin, d'une manière intelligente pour le coeur, l'esprit et l'intelligence...

 

 

 

Nous avons une créance de survie millénaire à l'égard des animaux, compagnons de notre destin...

 

 

 

Il nous faut considérer le passé comme un patrimoine de l'humanité à réhabiliter et à harmoniser avec ce que notre modernité à produit de positif...

 

 

 

Prôner le recours à une vraie intelligence, en d'autres termes à la lucidité ; ce qui n'est pas une affaire de cerveau bien lubrifié et performant, mais de connexion à un ordre transcendant qui préexiste à notre avènement et auquel nous devons, sans la moindre contestation, notre existence. Comprendre cet ordre, oeuvrer avec lui et non contre lui, c'est cela, l'intelligence.

 

 

 

Nous aurons à accomplir le réenchantement du monde...

 



27/11/2013
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