Les dits du corbeau noir

Pensées traversières

Pensées traversières…                Bran du      02 01 2013


La neige… en son étendue, en ses recouvrements…

La blancheur extrême… Sa « peau », son pelage, nu et sans souillure…

N’Etre que cela, connaître le diamant de glace, l’étoile de givre puis fondre au soleil…

N’Etre que cela mais tout cela et en cela naître et renaître !…

Etat transitoire; éphémère, passage du « solide » au liquide…

Le temps, juste le temps d’aimer, d’être aimé…

Effusion, fusion, flocon sur flocon…  Feux de la terre, feux, des êtres, feu du ciel…Ecoulement…




Qu’il est difficile, qu’il est merveilleux, d’aller d’une rive à l’autre…

Instruire le pont, construire le pont, franchir le pont…

Laisser la peur au fond de l’abîme, l’ignorance aussi, la crainte de même…

Tisser la liane des mots, en faire une passerelle…




J’ai songe d’une île, j’ai songe de ses rivages..

L’attente est une barque qui pourrit dans la vase…

Mon sang se veut vaisseau et j’ai voiles dans mes bras…

Ma vie est-ce courant dans le travers des flots

Sa source est mon voyage…




Le temps est une orange dans les yeux d’un enfant de soixante trois ans !…



 

Que ceux, que celles, qui ont désir de douces flammes s’en aillent au rivage ou vers le lit du fleuve, qu’ils fasse choix de la pierre de rêves que leur main saisira et sur laquelle leur paume se refermera
et qu’ils disent lors, au vent, aux nuages, aux cimes, aux vallées, aux brumes, aux brouillards, cette lave qui les consume, cette eau qui bouillonne en eux, cette tempête qu’ils préparent pour la venue, pour le retour, en eux, des déesses et des dieux…

Tant de choses, se tiennent, frémissent, s’enfièvrent et s’apprêtent au seuil, à la lisière où se tient votre brûlant et émouvant désir… Tant de choses qui pourtant ne tiennent qu’en un seul poème dont vous êtes les consonnes et les voyelles, si votre Verbe se veut aimant et conjuguant, si votre joie se fait chant et votre corps dansant en un feu à chérir…

Si l’absence suscite, fait entrevoir, la présence, le manque lui n’est qu’une aspiration au comblement ; un comblement qui ne saurait être une plénitude !… Le fait d’être « comblé », à supposer qu’on puisse l’être, ne laisse plus de place, plus de vide, plus d’interstice, à quoi que ce soit, à qui que ce soit… Alors ?…

Tant d’êtres sont « avides » de contentements, que le sage les plaints !

La fable se rit de se conte hanté !…

La barque du « gay savoir », la  pirogue de l’amour, naviguent entre humeur et humour !



Retour au blanc…

Celui de cette page…

Quelques traces, quelques empreintes d’une vie passée par là avec son cortège de mots, son bardique traineaux…

Pour dire une fois encore l’importance de se tenir en l’aube, au crépuscule, à l’orée des mouvements de la vie, de veiller et de guetter sur la source de toute lumière émanée du ciel et du cœur, de la terre et des pensées…

Appartenir vraiment à la Confrérie des Souffles et des Vents !

Entretenir les feux du silence…

Faire musique de l’instant…

Donner rythme à notre sang…

Se préparer au sortir de l’hiver à entrer dans la danse !…

Tisser sa couverture de mots pour des échanges de lin et de laine…

Cuire le pain d’amitié aux fours des saisons…

Que nos promesses soient comme tenons et mortaises…

Et que la vie soit bien aise en nous de faire sa demeure !…

 

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Pensées Traversières (2)

Sous le sable accumulé des siècles écumants, sous les gravières des criques et les éboulis des falaises, sous le varech et les limons, sous l’anse des marées, sous les flux du temps et le reflux des hommes, gît la cité engloutie…

Curieusement, étrangement ou pertinemment, cette cité porte le nom que chacun porte !

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Jadis on allait chercher l’eau au puits ; l’eau quotidienne qui abreuvait la vie…
On tirait le seau, on faisait remonter à la surface le précieux liquide des profondeurs , l’eau distillée dans les entrailles fécondes de la Mère, dans l’athanor d’une Matière Première inaugurant toute Œuvre à venir…
Pour la vraie soif sur les lèvres, l’eau, alors, s’en voulait jaillir…

Depuis… On a comblé les puits avec de grosses pierres… Certes, l’eau s’en va toujours à la rivière mais n’irrigue plus guère le parvis et le seuil des entendements humains…

Et je ne parle pas ici de nos plus justes faims !…

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02/01/2013
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