Les dits du corbeau noir

PANDEMIE ACTE 3 2020 BRAN DU DOCUMENTS ET COMMENTAIRES 23 03 MARS

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PHOTO BRAN DU

 

 

 

 

 

Pandémie Acte 3      Bran du    Le 22 mars 20200

 

 

« Vivre sans tendresse on ne le pourrait pas ! » Bourvil

 

 

Mais sans attention prodiguée, sans entraide ni solidarité, sans écoute, sans dialogue, sans partage, sans rencontre, sans échange, sans relation ni lien, sans affection ni amour, ce serait de même !...

 

 

 

Préliminaire :

Ce « dossier » se veut contribuer à faire circuler des informations soumises à votre libre arbitre et à votre libre critique et se propose de vous accompagner dans vos propres réflexions...

C'est là une attitude qui se veut solidaire de vos interrogations...

Je vous invite à consulter sur ce sujet les articles précédents qui traitent d'autres aspects de cet événement...

 

 

 

Envoi de Klaer :

 

 

"NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE et n'avons pas à l'être...


Il est intéressant de constater combien nous ne savons envisager chaque événement qu’à travers un prisme de défense et de domination.


Les mesures décrétées hier soir par notre gouvernement sont, depuis ma sensibilité de médecin, tout à fait adaptées. En revanche, l’effet d’annonce qui l’a accompagné l’est beaucoup moins.


Nous ne sommes pas en guerre et n’avons pas à l'être.


Il n'y a pas besoin d’une idée systématique de lutte pour être performant.
L’ambition ferme d’un service à la vie suffit.
Il n’y a pas d’ennemi.
Il y a un autre organisme vivant en plein flux migratoire et nous devons nous arrêter afin que nos courants respectifs ne s'entrechoquent pas trop.


Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge pour nous.
Bien sûr il y aura, à l’échelle de nos milliards d’humains, des traversées en dehors des clous et des accidents qui seront douloureux.
Ils le sont toujours.
Il faut s’y préparer.
Mais il n’y a pas de guerre.


Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.


Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit - ô combien- parfois faire de la place aux autres.


Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel.


Notre corps et notre immunité aiment la vérité et la PAIX.


Nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons pas à l’être pour être efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisés par les armes mais par
l'Intelligence du vivant qui nous contraint à la pause.


Exceptionnellement nous sommes obligés de nous pousser de coté, de laisser la place.


Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité."


Sophie Mainguy, médecin urgentiste....

 

 

 

 

 

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Notes Bran du :

 

 

Certes, nous ne sommes pas en « guerre » et n'avons besoin d'un Président auto-proclamé « chef des armées »...

 

La guerre, la vraie, nous la menons sournoisement via la vente de nos armes et entre autres de nos avions qui participe sous des formes hypocritement dissimulées à quelques-uns des 50 conflits armés qui détruisent ce qui nous reste d'humanité à travers les homicides qui touchent de plein fouet des populations civiles innocentes et elles désarmées...

 

Tout ceci étant la dramatique et éhontée résultante des méfaits de la colonisation, du partage du monde à Yalta, des ententes politico-économico-financières faites sur le dos des peuples et à leurs dépens et de la course effrénée au pouvoir et à la domination de certains dirigeants ainsi que de la main mise de la Finance sur les fonctionnements dits démocratiques!»...

 

Nous ne sommes pas en guerre en effet, mais de paix, de justice, d'équité, de vérité, d'égalité, il n'en est guère !...

 

Face à cela nous ne sommes pas « désarmés » mais bien des armées d'hommes et de femmes dotées d'une conscience en état d'éveil et de maturation mais aussi de convergence et de cohérence dans l'entendement majeur et prioritaire de notre alarmante et évidente situation...

 

Mais, toutefois, cependant, nous menons pourtant et quoi qu'il en soit, l'éternel combat de la lumière contre l'obscurité et il n'est aucune nuit qui ne cède devant la vive et rayonnante clarté du jour revenu !...

 

Les motifs falsifiés et les arguments inventés ne manquent pas pour justifier le meurtre volontaire et parfois prémédité de frères par d'autres frères en humanité... Et les assassins se comptent par centaines et centaines de milliers !...

 

Notre Tradition de sagesse, d'équilibre et d'harmonie (et d'autres avec elle) nous enseigne et nous instruit des fléaux qui frappent sans cesse nos communautés humaines, nos sociétés, nos civilisations soit :

l'orgueil (avec l'arrogance), la cruauté (avec les génocides inclus) et le mensonge (qui est devenu un art pour gouverner, asservir, dominer, posséder, s'approprier...)...

 

Tout cela avec l'usage instrumentalisé de l'outil préférentiel de toute dictature, de toute emprise sur autrui, de tout esclavagisme : la peur sous toutes ses formes, des plus sournoises aux plus cruelles et monstrueuses !...

 

 

 

 

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La Parole par son pouvoir même peut autant servir le pire que le meilleur... Elle est à elle seule une arme redoutable...

Reste à savoir les intentions qui la mettent en œuvre !...

Elle peut autant faire progresser la paix qu'alimenter les conflits...

 

Jadis, avant et au début de notre « ère » historique, elle était l'apanage des Bardes et des Druides : « les Princes et Rois de l'éloquence », car ils en avaient la plus sage des maîtrises en tant qu'ambassadeurs de paix, de conciliation, de mises en convergence et régulaient, par leur verbe les tensions humaines...

Par leur fonction de médiateur, ils ramenaient les oppositions à une symbiose d'entendements... Ils « mariaient » les contraires !...

 

Ils savaient que le mensonge brûle la langue et les lèvres de ceux qui les professent !...

 

Ils avaient trois buts, trois objectifs prioritaires :

La recherche, la connaissance, la pratique...

L'instauration, la « confortation » et la restauration de trois éléments essentiels pour une communauté humaine et son avenir :

l'équilibre,

l'harmonie

et la cohérence de tout ensemble constitué...

 

Ils conseillaient la souveraineté et veillaient sur la classe guerrière et productrice soit sur l'ensemble de la communauté sociétale d'alors... Il n'étaient lors de dons sans contre-dons et tout mandat confié était assujetti à devoirs et strictes obligations !...

 

Ils veillaient lors des banquets royaux aux justes répartitions et ce afin que nul ne fut oublié dans la distribution des bienfaits généreusement octroyés.....

Mais ce n'était pas pour autant une société « parfaite », même si les hommes et les femmes connaissaient entre eux des plans d'égalité bien rares à cette époque !...

 

L'honneur, la dignité, le courage, l'audace, la bravoure y prenaient une grande place et la science comme la poésie trônaient alors sous la couronne de l'ollam ; le barde suprême !...

 

Cette partie de notre mémoire bien occultée et combattue par ailleurs au cours des siècles par tous les tenants d'un pouvoir dominant a su se glisser à travers les mailles de l'Histoire qui n'a su la retenir et l'étouffer dans ses rets !...

Comme le saumon mythique qui illustre nombre de ses récits fabuleux, elle se joue des barrages de toute nature....

A ceux et celles qui en font une claire recouvrance, elle prodigue ses valeurs et ses vertus !...

 

 

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Et ceci nous ramène au sujet et aux propos qui précèdent cette légère « dérivation bardique » laquelle n'a pas pour sujet dans son aboutissement de vouloir recréer une société celtique, mais de s'inspirer des fondements, concepts, axes, piliers, sagesses, éthiques, outils, méthodes qui ont fait leurs preuves en celle-ci tant que l'homme ne s'est pas insurgé par orgueil et individualisme forcené contre ce qui le contraignait diplomatiquement à demeurer en cohérence, équilibre et harmonie avec lui-même, les autres et tout ce qui l'entourait de Vie et de Mouvement de Vie...

 

En effet, cet extraordinaire patrimoine hérité que véhicule encore notre « inconscient collectif » et qui circule aussi en nos gènes pourrait-bien être un germe de « résilience » face aux adversités que nous rencontrons encore de nos jours pour que règnent la paix, la justice, la fraternité etc ?...

 

N'est-ce pas là autant de semences de résistance envers toute oppression politique ou religieuse, envers toute mesure liberticide et inégalitaire ; des semences précieusement conservées dans les greniers du cœur et dans les granges de l'âme en vue des moissons fraternelles du futur ?...

 

 

 

 

 

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Etat des lieux et des situations...

 

Dans le monde :

 

A ce jour 22 mars 2020 :

 

1 humain sur 7 est confiné...(statistique basée sur 900 millions de terriens.)

 

292 000 personnes infectées

 

13 000 décès dont 5500 en Italie

 

Plus de 80 % des personnes infectées sont guéries....

 

Plus de nouveaux cas détectés en Chine...(le pays-source de la propagation)...

 

 

 

 

L'épidémie est loin d'être derrière nous... (une crise que nous n'avons pas su voir venir. Et à laquelle nous n'étions pas préparés...)

 

 

Les défaillances, hésitations, incohérences et dysfonctionnements du gouvernement font de plus en plus l'objet de dénonciations...

 

 

Les particules fines qui pullulent dans les zones fortement polluées sont une sorte d'autoroute pour les virus qui attaquent aussi des organismes humains dont les défenses sont déjà affaiblies du fait de vivre dans un environnement particulièrement dégradé...

 

 

Les attitudes et comportements des individus qui composent nos sociétés humaines confrontées à ce fléau inédit sont autant de signes manifestes qui témoignent de l'état psychique et éthique des dites sociétés...

Nous y trouvons deux tendances récurrentes : l'une cultive et se concentre sur l'individualisme et l'autre développe la solidarité et l'entraide... En période de crise grave il semble bien que la solidarité l'emporte et que les valeurs dites altruistes dominent...

(Il n'est pas certain qu'une fois la crise passée cette tendance persiste !)...

 

 

La conscience du danger et du risque très réel qu'il représente ne sont pas la même pour tous d'où des attitudes opposées ; hors nous sommes là placés devant la mort qui peut frapper à tout moment tout individu...

 

Et c'est bien là le symptomatique de cette situation qui fait que cette réalité objective ne semble pas être ni perçue ni conscientisée par certains de nos semblables !... (Et cela me semble très significatif de la relation qu'une société donnée entretient avec la mort.)

 

 

 

 

 

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La mort est une partie constitutive de la vie et si on fait comme si elle n'existait pas ; comme si son caractère inéluctable n'avait plus d'évidence ni de réalité alors on ne peut prétendre vivre sereinement.

 

Il ne s'agit pas en effet de nier cet état de fait, d'enfouir cette perspective au fond du tiroir de l'existence mais de se confronter une fois pour toute à elle, d'en accepter l'évidence et de régler au mieux ce rapport avec elle...

Une société humaine qui ne sait pas ou ne veut pas donner à la mort sa juste place, qui la tient dissimulée derrière un écran de fumée, ne saurait « vivre » au sens plein du terme !...

 

L'acceptation par « compréhension » vaudra toujours mieux que la négation irréfléchie, stupide et imbécile !...

 

 

La déforestation joue aussi un rôle non négligeable dans l'origine même de ces pandémies...

 

Des animaux sauvages telles les chauve-souris qui développent le virus dans leur organismes sont chassées de leur habitat originel par les gigantesques travaux de déforestation et se rapprochent des zones urbaines et d'occupations humaines..

Des animaux sauvages infectés par elles infectent à leur tour des animaux domestiques...

Les uns et les autres consommés par l'homme ou en rapport de proximité avec lui transmettent l'infection à l'espèce humaine...

C'est là la chaîne de propagation constatée à plusieurs reprises...

 

 

C'est un élément et argument qui devrait nous amener à reconsidérer nos positionnements ou notre indifférence face à la destruction massive des forêts tropicales dont la disparition pourrait bien, tout simplement et tout naturellement, précéder la nôtre !...

 

 

Mais il est bien vrai et attesté que dès que l'on creuse l'origine d'un fléau frappant l'humanité et le « vivant » de celle-ci (végétaux, animaux...) on trouve la prédation ou l'erreur humaine (nonobstant les catastrophes dites naturelles comme les tremblements de terre, raz de marée, incendies d'origine non humaine, tempêtes, cyclones, tornades etc...

 

 

Mise en place et sensibilisation sur la « cohésion sociale » bien mise à mal antérieurement à la pandémie... (Tout pouvoir qui veut se maintenir pratique la division et la dislocation des groupes contestataires.)

Il y aura des comptes à rendre une fois la « crise » estompée !...

 

 

 

 

 

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La question qui se posera étant celle-ci : a-t-on volontairement envoyé et exposé toute une population en invitant celle-ci à aller voter massivement (puis en la confinant juste après) et ce pour des raisons d'intérêts purement politiques ?...

 

 

L'intérêt positif de cet événement inédit et dramatique, c'est qu'il favorise et permet de revisiter « l'ossature sociétale » et ce qui circule en son sein et fait « vivre » l'organisme qu'il soutient...

Revisiter l'ensemble des structures et leurs dépendances et interdépendances entre elles...

 

 

Il est évident qu'une récession économique suivra l'estompage de cette crise, mais c'est aussi une opportunité qui nous est donnée de repenser et de reconsidérer la mondialisation et ses marchés ainsi que la dépendance injustifiée des états vis-à-vis du lobby banquier qui contrôle le monde !...

 

 

Il est aussi évident que les braises de la protestation et de la contestation, provisoirement recouvertes par les cendres de l'événement, trouveront un nouveau souffle passé celui-ci et que les colères des « gilets jaunes » s'enflammeront de nouveau alimentées par une conscience accrue, des expériences objectivées et une réflexion plus approfondie...

 

 

Nous avons énormément à retirer d'éléments positifs de cette situation o combien douloureuse !....

 

 

Ce qui tient de mortier, de ciment, de lien au sein d'une communauté, c'est une ensemble d'entendements mis en convergence, validés et appliqués par celle-ci...

C'est aussi quand l’intérêt individuel se conforte dans l'intérêt collectif...

 

 

 

 

 

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Le fait de constater au quotidien de notre vie que nous avons un grand et indispensable besoin des uns et des autres est « réconfortant » et prometteur... Le fait de constater que nous pouvons partager des sentiments et des émotions amplement similaires ouvre sur des perspectives encourageantes d'un « vivre ensemble » conforté, approfondi, innovant et solidaire...

 

 

Une période allongée et inédite de privation en terme de relations humaines a pour effet salutaire de se rendre compte via les absences et carences relationnelles de l'importance de l'autre et des autres dans notre vie...         Ce constat nous amène à reconsidérer la notion et la valeur d'une présence humaine autour de nous et dans notre vie...

 

 

Une communauté scientifique divisée quant à l'emploi d'un médicament utilisé contre le paludisme qui s'avère à priori efficace contre le coronavirus.... (Un protocole de soins mis en place par le docteur Raoult et qui présente des résultats prometteurs.)

C'est un médicament, (la chloroquine associée à un traitement antibiotique) qui a fait ses effets depuis des dizaines d'années et dont les effets secondaires sont connus mais qui demanderait davantage de tests pour ceux qui en conteste l'efficacité et l'emploi prématuré.) (Depuis peu des autorisations sont données par les autorités sanitaires pour tester cela à une plus grande échelle.)

 

En France : 4 traitements sont pratiqués à grande échelle...

 

 

 

 

 

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Coronavirus : Les propos de Jean-Dominique Michel

Anthropologue de la santé auteur de

Chamans, Guérisseurs, Médiums... Les différentes voies de la guérison

 

 

« Covid-19 : Fin de partie ?!



Telle était la tonitruante affirmation proférée le 26 février dernier par le meilleur infectiologue au monde (selon le classement expertscape), accueillie pourtant avec scepticisme et même sarcasmes par la communauté scientifique. Trois semaines plus tard, la réalité est en train de lui donner raison. Révélant au passage que nous aurions à peu près tout faux face au virus. Ce qui est en fait une excellente nouvelle !



Nous voici donc nous dit-on en « état de guerre ». Nouveauté certes pour nos générations qui (sauf pour les plus anciens) n’ont connu que des temps de paix. L’Europe est sous un quasi-couvre-feu, avec une restriction massive des libertés individuelles et une casse économique et sociale qui promet d’être dramatique. Les discours des chefs d’état s’enflamment à qui mieux mieux: nous sommes « attaqués », l’ennemi est « invisible », « sournois », « redoutable » mais nous en viendrons à bout ! Ce genre de vocabulaire paraît d’un autre âge. La réalité est plus prosaïque : nous subissons la contamination à large échelle par un virus qui est un pur produit de la rencontre entre la bêtise humaine (l’entassement dans des cages d’animaux sauvages de diverses espèces dans des marchés insalubres…) et de l’inventivité du vivant. La bestiole a donc franchi la barrière inter-espèces et s’est propagé à partir de là entre humains. Ce n’est pas une guerre, nous ne pourrons jamais vaincre ou éradiquer cette créature. Nous prémunir contre ses dégâts si, puis nous aurons à apprendre à vivre avec elle. Ce qui réclame une autre intelligence que celle des slogans martiaux sanitaires…

 

Précaution liminaire



Je l’ai dit et le répète : en ces temps de mobilisation collective, nous avons tous à respecter scrupuleusement les mesures qui sont imposées. Même si on doute de celles-ci ou qu’on les trouve inadaptées, aucun d’entre nous ne peut se donner le droit de suivre sa propre idée. Cette compliance -que je n’ai cessé de prôner- m’habite inconditionnellement.



Par contre, cette obéissance civile ne doit surtout pas conduire à une interdiction de penser ou de parler. Nous vivons des temps hautement traumatiques, avec des dégâts sur la population qui seront considérables. Donner sens à ce que nous vivons, nous renseigner, oser poser des questions est non seulement un droit inaliénable mais aussi une nécessité vitale !



J’ai lu passablement de commentaires ironiques sur le nombre soudain de virologues ou d’épidémiologies amateurs s’exprimant sur les réseaux sociaux, ce que je peux comprendre. Mais je pense à l’inverse que plus les citoyennes et citoyens s’intéresseront à ce qui nous arrive, plus ils s’informeront ou même se documenteront, mieux cela nous aidera à mettre en dialogue ce que nous vivons, ce qui essentiel à la fois pour notre santé psychique individuelle et notre résilience collective.



On m’a parfois objecté que j’avais une responsabilité en tant que scientifique, que les analyses que je pouvais faire (toutes pertinentes qu’elles soient) risquaient d’être mal interprétées ou pousser les gens à faire n’importe quoi. Je le rappelle donc : nous avons tous à suivre sans discuter les instructions des autorités. Et abstenons-nous strictement de toute automédication, en particulier en ce qui concerne les substances que je mentionnerai plus loin. Utilisées hors suivi médical strict, elles peuvent en effet être dangereuses. Ceci posé, allons-y !

 

 

 

 

 

 

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D’où je parle…



Je suis anthropologue de la santé et expert en santé publique. Mon métier consiste depuis plus de 30 ans à étudier les pratiques des soins et les dispositifs sanitaires. J’arrive à un âge où l’on sait (hopefully) qu’on n’est pas le nombril du monde et (sauf exception) qu’on n’a pas inventé le fil à couper le beurre. J’ai quelques références dans mon domaine, comme celle d’être (malgré  l'embarrassante immodestie de ce propos) un des meilleurs connaisseurs actuels des processus de salutogenèse et de rétablissement ainsi que des déterminants de la santé. Ce qui m’a valu d’être invité à enseigner dans une quinzaine de programmes universitaires et de hautes écoles en santé (Facultés de médecine de l’UNIGE et de l’UNIL, EPFL, IHEID, Universités de Montréal, Fribourg, Neuchâtel, etc.) J’ai exercé ma profession hors des milieux académiques, préférant agir au sein des politiques de santé ainsi que sur le terrain. J’ai créé différents dispositifs socio-sanitaires innovants, en particulier en santé mentale, dont certains font encore référence aujourd’hui.



Je m’excuse pour ce petit étalage. C’est le prix à payer pour me prévaloir d’une (modeste) compétence quant à ce que je vais maintenant avancer.

 

 

Banal ou pas banal ?



Depuis le début de l’émergence du coronavirus, je partage mon analyse qu’il s’agit d’une épidémie  banale. Le terme peut choquer quand il y a des morts, et a fortiori dans la crise sanitaire et la dramaturgie collective hallucinée que nous vivons. Pourtant, les données sont là : les affections respiratoires habituelles que nous vivons chaque année font bon an mal an 2'600'000 morts à travers le monde. Avec le Covid-19, nous en sommes, au quatrième mois, à 9'000 décès, et avec le pays initialement le plus touché qui est parvenu à juguler l'épidémie. Nous sommes très très loin d'avoir un effet statistiquement significatif au regard de la mortalité habituelle et en particulier de la surmortalité saisonnière.

 

Je l’ai dit et je le répète : le même traitement politique ou journalistique appliqué à n’importe quel épisode de grippe saisonnière nous terrifierait tout autant que l’épidémie actuelle. Comme la mise en scène (avec décompte en live des victimes) de n’importe quel problème sanitaire d’envergure, qu’il s’agisse des maladies cardiovasculaires, des cancers ou aux effets de la pollution atmosphérique nous ferait frissonner d’effroi tout autant et même infiniment plus !



Nous savons aujourd’hui que le Covid-19 est bénin en l'absence de pathologie préexistante. Les plus récentes données en provenance d'Italie confirment que 99% des personnes décédées souffraient d'une à trois pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaire, cancers, etc.) avec un âge moyen des victimes de 79,5 ans (médiane à 80,5) et très peu de pertes en-dessous de 65 ans.



Les quatre plus grands facteurs à l'origine des maladies chroniques étant :

- La malbouffe.

- La pollution.

- Le stress.

- La sédentarité.

Les maladies chroniques seraient évitables à 80% si nous nous donnions les moyens de protéger la population plutôt que de sacrifier sa santé au profit d'intérêts industriels. Nous avons depuis des décennies accordé des facilités coupables à des industries hautement toxiques au détriment du bien commun et de la santé de population (pour un développement de ce constat, se référer à l’article suivant).

Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé se développer depuis des décennies.

 

 

 

 

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Stats et probas en folie

Il y a un autre problème : les taux en particulier de complications et de mortalité qu’on nous brandit sous le nez jour après jour ne veulent rien dire. En l’absence de dépistage systématique de la population, nous n’avons aucune donnée fiable à laquelle référer les données dont nous disposons (nombre de cas déclarés et de décès).

C’est un classique en épidémiologie : si vous ne dépistez que les morts, vous parviendrez à 100% de taux de mortalité ! Si vous ne testez que les cas critiques, vous en aurez moins mais encore beaucoup plus qu’en réalité. Si vous dépistez beaucoup, vous aurez beaucoup de cas alors que si vous dépistez peu, le nombre de cas sera faible. La cacophonie actuelle ne permet juste pas d’avoir la moindre idée de la progression réelle du virus et de sa diffusion.

Les estimations les plus crédibles laissent penser que le nombre de personnes déclarées est très largement inférieur (dans un facteur allant  selon les meilleures estimations jusqu'à 1/47) au nombre de personnes réellement infectées, dont à peu près la moitié ne se rendra même pas compte qu’elle a contracté le virus. Pour un redoutable tueur, il est parfois plutôt sympa…

Nous n’avons donc à ce stade aucune idée de l’ampleur réelle de la propagation du virus. La bonne nouvelle est que les données réelles (en particulier les taux de complications et de mortalité) ne peuvent être que largement inférieures à ce qui est couramment avancé. La mortalité réelle, comme annoncé dans un précédent article, doit en fait s'établir au plus à 0,3% et probablement encore moins. Soit moins du dixième des premiers chiffres avancés par l’OMS.

Les dernières statistiques en provenance de Chine évaluent à 800'000 le nombre de personnes infectées (et donc très probablement immunisées) pour 3'118 décès. Soit effectivement un taux de mortalité de 3/1000.

 

Fin du monde ou pas ?!

Pareillement, les projections qui sont faites pour imaginer le nombre de morts possibles sont rien moins que délirantes. Elles reposent sur un « forçage » artificiel et maximal de toutes les valeurs et coefficients. Elles sont faites par des gens qui travaillent dans des bureaux, devant des ordinateurs et n’ont aucune idée ni des réalités de terrain, ni de l’infectiologie clinique, aboutissant à des fictions absurdes. On pourrait leur laisser le bénéfice de la créativité et de la science-fiction. Malheureusement, ces projections, littéralement psychotiques, font des dégâts massifs.



Mon expérience en santé mentale me fait éviter strictement les expressions toutes faites comme « schizophrénie » ou « psychose », qui sont à peu très toujours utilisées abusivement et d’une manière désobligeante pour les personnes concernées. Médicalement, la psychose se caractérise par des distorsions cognitives, perceptuelles et affectives entraînant une perte de contact avec la réalité. Ici, le terme est hélas pleinement indiqué.



J’en appelle à mes collègues de la Faculté de médecine et autres instituts universitaires pour qu’ils arrêtent de produire et de colporter des modélisations fausses et anxiogènes. Ces experts se protègent en reconnaissant par précaution de langage le caractère outrancier de leurs formalisations, les journalistes le mentionnent scrupuleusement (c’est à leur crédit), on n'en construit pas moins diligemment un sentiment de fin du monde qui non seulement n’a absolument pas lieu d’être, mais de surcroît est lui-même profondément nocif !

 

 

 

 

 

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On peut certes donner crédit à nos dirigeants d’envisager le pire du pire sur la base de ces élucubrations pour ne surtout pas prendre le moindre risque qu’il se produise. En attendant, on construit une hallucination -collective- sur la base de chiffres qui ne veulent rien dire.  La réalité, à nouveau, est que cette épidémie est largement moins problématique et dangereuse que ce qui est affirmé, le visionnement de la première vidéo référencée en fin d’article donnera au lecteur (ou la lectrice) les éléments nécessaires à comprendre le bien-fondé de cette affirmation.



 

Oui, mais tous ces morts et ces services engorgés ?!



C’est hélas le vrai point noir : s’il n’y avait pas ces cas graves, l’épidémie serait insignifiante. Il se trouve qu’elle entraîne des complications rares mais redoutables. Comme me l'écrivait le Dr Philippe Cottet, en première ligne aux HUG : « il faut le dire, les pneumonies virales sont rarissimes d’habitude en Suisse. Elles ont un tableau clinique fruste et d’évolution parfois fulminante, dont les signes annonciateurs sont difficilement identifiables face aux cas plus bénins. C’est un réel challenge clinique, sans compter le nombre de cas simultanés... »



C’est l’existence de ces cas graves (estimés de manière absurde à 15% des cas, probablement en réalité 10 fois moins) qui justifie que l’on ne s’en remette pas simplement à l’immunité de groupe. On nomme ainsi ce processus par lequel chaque personne qui contracte le virus et n'en meurt pas s’immunise, la multiplication des immunisés conduisant à un effet collectif de protection immunitaire…



En l’absence -jusqu’à il y a peu- de traitement pour protéger ou guérir les personnes à risque, le choix de laisser l’immunité se construire en laissant circuler le virus est apparu comme étant trop dangereux. Le risque pour les personnes vulnérables est tel qu’il s’avèrerait éthiquement indéfendable de prendre cette direction, du fait de la gravité des conséquences possibles.



C'est une des difficultés de la santé publique : la médecine comme le journalisme travaillent dans le cas particulier. En médecine, c'est pour cela par exemple qu'il n'y a pas "remède-miracle". Chaque personne sera susceptible de réagir différemment à un traitement.



En journalisme, on cherche à illustrer une thématique avec des cas particuliers, en montrant donc des images et paroles souvent choquantes. En santé publique, on n'agit pas à ce niveau "narratif" singulier. On collecte des données pour voir les contours exacts d'une problématique. Ainsi en Italie, seuls 7 des 2'500 premiers décès concernaient des personnes âgées de moins de 50 ans. Ces cas existent, mais ils sont heureusement marginaux.

 

 

 

 

 

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Un possible motif d'inquiétude en revanche est cette affirmation qu'il y aurait des personnes jeunes en quantité non négligeable atteintes de pneumonie et placées sous assistance respiratoire. Elles semblent heureusement survivre, mais c'est bien le nombre de lits en soins intensifs qui risque de poser problème si l'encombrement se poursuit.



C’est dans ce paradoxe compliqué entre la très grande innocuité du virus pour l'immense majorité des gens et sa dangerosité extrême dans certains cas que nous sommes trouvés coincés. Nous avons alors adopté des mesures absolument contraires aux bonnes pratiques : renoncer à dépister les personnes possiblement malades et confiner la population dans son ensemble pour enrayer la diffusion du virus. Mesures à vrai dire moyenâgeuses et problématique puisqu’elles ne ralentissent l’épidémie qu’au risque de phénomènes de rebond potentiellement encore pires. Et qu’elles enferment tout le monde alors qu’une faible minorité seulement est concernée. Toutes les recommandations en santé publique sont à l’inverse de dépister le plus de cas possibles, et de confiner uniquement les cas positifs le temps qu’ils ne soient plus contagieux.



Le confinement général constitue un pauvre pis-aller face à l'épidémie dès lors qu’on manque de tout ce qui permettrait de lutter efficacement contre elle



Pourquoi en est-on arrivé là ? Simplement parce que nous avons défailli à mettre d’emblée en place les bonnes réponses. Le manque de tests et de mesures de dépistage en particulier est emblématique de ce naufrage : alors que la Corée, Hong-Kong et la Chine en faisaient la priorité absolue, nous avons été d’une passivité invraisemblable à organiser la mise à disposition de quelque chose de techniquement simple.

Les pays mentionnés ont mis à profit l’intelligence artificielle notamment pour identifier les chaînes de transmissions possibles pour chaque cas positifs (avec les smartphones, on peut par exemple faire l’inventaire des déplacements et donc des contacts que les personnes infectées ont eu avec d’autres personnes dans les 48h précédent l’apparition des symptômes).



Enfin, nous avons réduit de manière importante la capacité de nos hôpitaux au cours de la décennie écoulée et nous retrouvons en manque de lits de soins intensifs et de matériel de réanimation. Les statistiques montrent que les pays les plus touchés sont ceux qui ont réduit massivement les capacités des services de soins intensifs.



Rien de tout ceci n’a été pensé, alors que le risque de pandémie est un risque sanitaire majeur. La vérité, c’est que nous avons été complètement dépassés. C’est évidemment plus facile de jouer sur les métaphores guerrières que de reconnaître notre tragique impréparation…



 

 

 

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Fin de partie ?!



Le premier expert mondial en matière de maladies transmissibles s’appelle Didier Raoult. Il est français, ressemble au choix à un Gaulois sorti d’Astérix ou un ZZ top qui aurait posé sa guitare au bord de la route. Il dirige l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée-Infection à Marseille, avec plus de 800 collaboratrices et collaborateurs. Cette institution détient la plus terrifiante collection de bactéries et de virus « tueurs » qui soit et constitue un des meilleurs centres de compétences en infectiologie et microbiologie au monde. Le Pr Raoult est par ailleurs classé parmi les dix premiers chercheurs français par la revue Nature, tant pour le nombre de ses publications (plus de deux mille) que pour le nombre de citations par d’autres chercheurs. Il a suivi depuis le début du millénaire les différentes épidémies virales qui ont frappé les esprits et noué des contacts scientifiques étroits avec ses meilleurs collègues chinois. Parmi ses hauts faits, il a découvert des traitements (notamment avec la chloroquine…) qui figurent aujourd’hui dans tous les manuels d’infectiologie au monde.



Le 26 février, il publiait donc une vidéo retentissante sur un canal en ligne (comprenant le mot « tube ») pour affirmer : « Coronavirus, fin de partie ! »



La raison de son enthousiasme ? La publication d’un essai clinique chinois sur la prescription de chloroquine, montrant une suppression du portage viral en quelques jours sur des patients infectés au SARS-CoV-2. Des études avaient déjà montré l’efficacité de cette molécule contre le virus en laboratoire (in vitro). L’étude chinoise confirmait cette efficacité sur un groupe de patients atteints (in vivo). Suite à cette étude, la prescription de chloroquine fut incorporée aux recommandations de traitement du coronavirus en Chine et en Corée, les deux pays qui sont le mieux parvenus à juguler l’épidémie…



La chloroquine -avec son dérivé galénique l’hydroxychloroquine- est une molécule mise sur le marché en 1949, largement utilisée comme antipaludique. Tous les voyageurs des pays tropicaux se souviendront des comprimés de nivaquine (un de ses noms commerciaux) qui leur étaient prescrits à titre préventif contre la malaria. Ce remède a ensuite été remplacé par d’autres pour certaines zones géographiques, restant en usage pour certaines destinations.

 

 

 

 

 

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So what ?!



Pourquoi vous parler de cela ? Eh bien parce que le Pr Raoult et ses équipes sont les meilleurs spécialistes actuels au monde de l’utilisation de la chloroquine. Il avait notamment eu l’idée géniale de l’essayer contre des bactéries intracellulaires (qui pénètrent les cellules comme les virus), en particulier les Ricksettia. L’IHU de Marseille dispose donc d’une expérience clinique et pharmacologique sans équivalent quant à l’usage de cette molécule.



La chloroquine a également démontré une puissante efficacité thérapeutique contre la plupart des coronavirus, dont le redouté SRAS de sinistre mémoire. Raoult trouva donc dans l’essai clinique chinois la confirmation que la chloroquine était aussi indiquée contre le Covid-19.



Il fut toutefois accueilli comme un cheveu sur la soupe, ses confrères dénigrant d’emblée sa proposition. Les journalises du Monde allèrent même jusqu’à qualifier sa communication de « fake news », accusation reprise sur le site du ministère de la santé pendant quelques heures avant d’être retirée.



Le Pr Raoult obtint pourtant dans la foulée l’autorisation de conduire un essai clinique sur 24 patients dans son service et fut appelé à faire partie du comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif français, afin "d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus".



Les résultats de l’essai clinique étaient attendus avec impatience, en premier chef par votre serviteur. Nous savons la prudence requise face à de substances prometteuses et l’importance de ne rien avancer avant que la recherche confirme ou non une hypothèse La science n’est ni divination ni magie, elle est observation, test, puis le cas échéant validation.



Les résultats de son étude clinique sont sortis hier, confirmant l’obtention d’effets thérapeutiques spectaculaires. La méthodologie est robuste, puisque l’IHU de Marseille a pu comparer la négativation du portage viral chez les patients qui ont suivi le protocole avec des patients d’Avignon et de Nice qui n’ont pas reçu le traitement.



« Ceux qui n’ont pas reçu le Plaquenil [médicament à base d’hydroxychloroquine] sont encore porteurs à 90 % du virus au bout de six jours, tandis qu’ils sont 25 % à être positifs pour ceux qui ont reçu le traitement », explique le professeur Raoult.



Mais ça ne s’arrête pas là :  l’IHU Méditerrannée- Infection conseille (comme d’autres) depuis longtemps de donner concomitamment un antibiotique dans les infections virales respiratoires « parce qu’elles se compliquent surtout de pneumopathies. Donc tous les gens qui présentaient des signes cliniques qui pouvaient évoluer vers une complication bactérienne de pneumopathie, on leur a donné de l’Azithromycine. Il a été démontré que ça diminue les risques chez les gens qui ont des infections virales. L’autre raison, c’est que l’Azithromycine a montré en laboratoire qu’elle était efficace contre un grand nombre de virus, bien que ce soit un antibiotique. Donc quitte à choisir un antibiotique, on préférait prendre un antibiotique efficace contre les virus. Et quand on compare le pourcentage de positifs avec l’association hydroxychloroquine et Azithromycine, on a une diminution absolument spectaculaire du nombre de positifs. » ajoute-t-il.



 

 

 

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Portage viral ?



Une étude publiée dans la revue Lancet le 11 mars avait entretemps révélé une donnée nouvelle mais essentielle : le temps de portage viral (durée entre le début et la fin de l’infection- et donc de contagiosité possible) s’avère supérieur à ce que l’on croyait, avec une durée moyenne de 20 jours. Avec l’association hydroxychloroquine / azithromycine, cette durée est réduite à 4-6 jours.



La réduction drastique du temps de portage viral donne non seulement l’espoir de traiter les cas critiques, mais aussi de réduire le temps nécessaire à une personne infectée pour ne plus être contagieuse. Et donc présente des perspectives énormes pour prévenir la propagation du virus. Cette nouvelle est bien sûr la meilleure nouvelle que l’on pouvait attendre. Les autorités et les scientifiques l’ont donc accueillie avec joie penserez-vous…

Eh bien que nenni ! Les réactions qui se sont fait entendre disputaient dans un premier temps la bêtise à la méchanceté.



Certes, ni les études chinoises, ni l’essai clinique marseillais n’a valeur de preuve (« evidence ») selon les critères de la recherche scientifique. Une réplication des résultats par d’autres équipes est requise, sans même parler d’une étude randomisée en double-aveugle, le top of the pop des méthodologies de recherche.



Mais diable ! nous sommes dans une situation d’urgence. La chloroquine est un des médicaments les mieux connus et les mieux maîtrisés (en particulier par l’IHU de Marseille). On peut donc tabler sur une très solide expérience relative au sujet de sa prescription. Se réfugier derrière un intégrisme procédural est éthiquement indéfendable dès lors qu’on parle d’un médicament qu’on connaît par cœur, qui a déjà démontré son efficacité sur d’autres coronavirus, confirmée sur celui-ci par deux essais cliniques, et alors que des vies sont en jeu jour après jour !



Raoult a relevé avec ironie qu’il n’était pas impossible que la découverte d’un nouvelle utilité thérapeutique pour un médicament tombé de longue date dans le domaine public soit décevant pour tous ceux qui espèrent un prix Nobel grâce à la découverte fracassante d’une nouvelle molécule ou d'un vaccin… sans oublier la perspective des dizaines de milliards de dollars de revenus à prendre, là où la chloroquine ne coûte littéralement rien.



 

Célébration des soignants !



Depuis quelques jours, la population confinée s’exprime chaque jour pour rendre hommage aux soignants et les soutenir dans les circonstances éprouvantes qu’ils vivent. Il s’agit d’une belle expression de solidarité, évidemment méritée par des professionnel-les remarquables d’abnégation et d’engagement, au front de cette lourde souffrance et de ce nouveau danger.



Dans les cercles des sommités, les choses sont hélas en général moins reluisantes. La recherche et l’autorité médicales sont aussi souvent faites de mesquineries, de manipulations, de malhonnêtetés ou d’abus en tous genres, ainsi que de pitoyables mais violents combats d’ego.



Sur BFM TV, le Dr Alain Durcadonnet cassait aussitôt du sucre sur le dos de Raoult en rappelant qu’une conclusion scientifique se publiait dans des revues scientifiques et non pas par vidéo… Ceci alors, que dans sa communication, le Pr Raoult (le chercheur français qui, rappelons-le, a le plus publié dans les revues scientifiques dans son domaine) venait évidemment de préciser que l’article décrivant son essai clinique avait été envoyé pour publication à une revue à comité de lecture. Cette anecdote montrant le niveau, comme les suivantes.



Le 1er mars, bien après la publication du premier essai clinique chinois, le directeur général de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, disait ainsi au micro d’Europe 1 : "La chloroquine marche très bien dans une éprouvette, mais n’a jamais marché chez un être vivant", ce qui était déjà parfaitement faux !



Dans les retours de la presse nationale, l’insistance est mise lourdement sur le risque du surdosage avec la chloroquine, effectivement toxique au-delà de 2 gr/jour en l’absence de comorbidité somatique. Les chinois ont privilégié des doses de 2x 500 mg/jour pendant leur essai. Raoult et son équipe, trouvant ce dosage excessif, préférant opter pour 600mg/jour. L’objection est donc d’une consternante vacuité- rappelons que nulle équipe clinique ne connaît mieux cette molécule que celle de Méditerranée-Infection. Cela reviendrait à dire à une équipe de neurologues au sujet du Dafalgan : ouh là là, attention, il peut être toxique s’il est mal utilisé, donc ce n’est vraiment pas une bonne idée d'envisager de traiter les maux de tête avec ce médicament !



On invoqua (si, si, lisez la presse !) les risques liés à une utilisation prolongée, là où le traitement proposé dure en moyenne 6 jours.  L’IHU dispose de surcroît de l’expérience de prescriptions exceptionnelles au long cours (jusqu’à deux ans !) dans le cadre du traitement de certaines bactéries intracellulaires. On a beau savoir qu’il est bon d’être charitable avec son prochain, des fois la bêtise combinée à la malhonnêteté rendent la chose ardue...



D’autres insistèrent (et insistent encore) sur le fait qu’on ne peut tirer de conclusions définitives sur la base d’essais cliniques. Ce qui est tout-à-fait juste dans l’absolu mais s’applique mal au cas présent, étant donnée la parfaite connaissance de cette molécule ! Situation absurde résumée ainsi par Raoult : « Il y a une urgence sanitaire et on sait guérir la maladie avec un médicament que l'on connaît parfaitement. Il faut savoir où on place les priorités. » Face à la réalité de l'épidémie, il préconise d’arrêter de s'affoler et de détecter les malades sans attendre que leur cas s'aggrave pour mieux les traiter.

 

 

 

 

 

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Le problème va plus loin…

La solitude de la compétence extrême ?! Raoult explique comment Emmanuel Macron est venu le chercher après sa première annonce publique du 26 février et l’étrange expérience qui a été depuis la sienne dans le cercle d’experts qui conseille le martial président. A la question posée par un journaliste de Marianne : « Y êtes-vous  entendu ? », il répond : « J'y dis ce que je pense, mais ce n'est pas traduit en acte. On appelle cela des conseils scientifiques, mais ils sont politiques. J'y suis comme un extra-terrestre. »



C’est sa certitude, évidemment inconfortable pour les autorités : avec les mesures prises actuellement contre l’épidémie, on marche sur la tête. Nos pays ont renoncé (contrairement aux Chinois et aux Coréens) au dépistage systématique au profit d’un confinement dont le Pr Raoult souligne qu’il n’a jamais été une réponse efficace contre les épidémies. C’est un réflexe ancestral de claustration (comme à l’époque du choléra et du Hussard sur le toit de Giono). Confiner chez eux des gens qui ne sont pas porteurs du virus est infectiologiquement absurde- le seul effet d’une telle mesure est de détruire l’économie et la vie sociale. Un peu comme bombarder une ville pour en éloigner les moustiques porteurs de malaria…



La seule voie qui fasse sens selon lui est de confiner les porteurs du virus uniquement, et de les traiter en cas de besoin soit pour éviter de terribles complications comme celles que l’on voit, soit pour réduire le temps pendant lequel elles sont contagieuses.

En Suisse comme en France (et partout en Occident), la décision prise est de confiner les gens chez eux, malades ou non. Quand ils sont malades, on attend qu’ils aillent mieux puis (du fait de la durée de portage viral), on les laisse ressortir alors qu’ils sont en fait encore contagieux ! Les personnes à risque, elles, développent parfois des complications, en particulier une détresse respiratoire aiguë qui les conduit aux urgences. Elles viennent alors engorger les services de soins intensifs, et, pour certains malades, y mourir alors qu’affirme Raoult, on aurait pu les traiter avant !

Confiner l’ensemble de la population sans dépister et sans traiter, c’est digne du traitement des épidémies des siècles passés.

La seule stratégie qui fasse sens est de dépister massivement, puis confiner les positifs et/ou les traiter, tout comme les cas à risque puisque c’est possible, comme on le voit en Chine et en Corée, qui ont intégré l’association de dépistages massifs avec la prescription de chloroquine dans leurs treatment guidelines.

Ni Hong Kong ni la Corée, deux territoires qui ont connu les plus faibles taux de mortalité face au Covid-19 n’ont imposé de confinement aux personnes saines. Elle se sont simplement organisées différemment.

 

La décadence de l’Occident

Elle est hélas criante et révélée ici dans toute sa crudité… Nous disposons d’une médecine de qualité, mais d’une santé publique moyenâgeuse. Le leadership technologique et scientifique est passé à l’Extrême-Orient depuis longtemps déjà, et notre nombrilisme intellectuel nous fait souvent nous raccrocher aux lanternes du passé plutôt qu’à la science d’aujourd’hui.

Des tests systématiques seraient faciles à instaurer, pour autant qu’on en fasse une priorité sanitaire et que l’on s’organise, ce que les Coréens ont fait en un temps record. En Europe, nous avons été complètement dépassés, comme si nous vivions dans un autre temps. Les autorités comprennent maintenant qu’il s’agit d’une priorité absolue -suivant en cela les recommandations insistantes de l’OMS.

Produire les tests ne présente aucune difficulté :« C’est de la PCR [réaction en chaîne par polymérase] banale que tout le monde peut faire, la question c’est l’organisation, pas la technique, ce n’est pas la capacité de diagnostic, nous l’avons, commente Raoult. C’est un choix stratégique qui n’est pas celui de la plupart des pays technologiques, en particulier les Coréens qui font partie, avec les Chinois, de ceux qui ont maîtrisé l’épidémie en faisant dépistage et traitement. On est capables dans ce pays comme n’importe où de faire des milliers de tests et de tester tout le monde. »

Certes, des régimes politiques plus disciplinés ou même autoritaires ont un avantage de compliance sociale, mais la question n’est pas là. Le problème, c’est bien nous. La France s’enfonce dans des polémiques sans fin avant même que qui que ce soit ait ouvert la bouche, pendant que son jupitérien président s’envole dans des pérorations antiques sur l’« état de guerre » en se contemplant dans un miroir… Dans notre pays, le Conseil fédéral a réagi sans agitation ni malice, mais en donnant comme toujours l’impression qu’on le réveillait déplaisamment de sa sieste.

Bref, pour notre pays qui se targue de sa qualité d’innovation et de biotech, c’est encore un peu la fête au village…

 

Le changement c’est maintenant ?!

Heureusement, on peut espérer que le vent change vite et bien. Le ministère de la santé français vient de mandater le CHU de Lille pour un essai visant à répliquer les résultats obtenus à Marseille. Rappelons que des essais probants ont déjà été menés en Chine et en Corée -mais en France on tient en général que ce qui vient de l’étranger est indigne du génie français.  Quelques services hospitaliers et leurs médecins-chefs sont capables d’envisager qu’ils se sont trompés, c’est par exemple le cas du Pr Alexandre Bleibtreu de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qui a tweeté récemment avec humour :



L’intérêt pour la chloroquine est désormais mondial avec des équipes travaillant aux quatre coins du monde. Si l’efficacité aujourd’hui très probable du médicament se confirme, ce sera un major game-changer.

Une fois les personnes à risque de complications diligemment traitées, les innombrables infections bénignes dues au SARS-CoV-2, que nous serons très nombreux à vivre, pourvoiront l’immunité de masse qui ravalera cette « pandémie » au rang de sale mésaventure.

Le dépistage de masse est désormais enfin une priorité sanitaire. Le temps d’organiser la capacité d’analyses des laboratoires, nous y aurons tous progressivement droit. Le laboratoire Sanofi vient par ailleurs de proposer au gouvernement français de produire gratuitement un million de de doses de chloroquine.

Et si la molécule ne tenait pas ses promesses ? C’est bien sûr une hypothèse possible, même si elle est à ce stade peu probable. D’autres médicaments sont actuellement en voie d’examen, notamment des antiviraux connus (comme le Favipiravir) testé en Chine également avec des premiers résultats cliniques encourageants. Selon une nouvelle tombée ce matin :



"La Chine a achevé une recherche clinique sur le favipiravir, un médicament antiviral présentant une bonne efficacité clinique contre le nouveau coronavirus (COVID-19).



Le favipiravir, médicament antigrippal dont l'utilisation clinique a été approuvée au Japon en 2014, n'a provoqué aucune réaction adversaire évidente dans l'essai clinique, a révélé Zhang Xinmin, directeur du Centre national du développement biotechnologique de Chine relevant du ministère des Sciences et des Technologies, lors d'une conférence de presse.



Le favipiravir a été recommandé aux équipes de traitement médical et devra être inclus le plus vite possible dans le plan de diagnostic et de traitement du COVID-19, a-t-il fait savoir."



Ce qui est frappant autour de la chloroquine, c’est la religiosité du débat que cette option provoque  -un classique toutefois en science. Raoult est décrit comme une espèce de gourou (malgré ses états de service scientifiques remarquables) et on décrit la « croyance » en ce médicament comme étant l’attente d’un « remède-miracle » qui égarerait les gens en faisant miroiter des « espoirs impossibles ».



Heureusement, il reste une démarche qui s’appelle la science et qui vise justement à passer du registre des opinions (chacun voit le monde à sa manière) au savoir (ce que l’on a éprouvé, vérifié et validé indépendamment des opinions personnelles).



Si les résultats obtenus à Marseille et Chine se démentent, alors l'hallucination collective dans laquelle nous sommes engoncés se poursuivra, avec de très lourdes conséquences sur notre société, nos mode de vie, notre santé psychique et sociale. Si en revanche ils se confirment, on aura fait un pas de géant pour sortir de cette lourde gonfle, et ce sera alors bel et bien « Fin de partie ! pour le Covid ». Nous aurons appris bien des choses au passage.

 

Hommage aux autorités

Il n’est pas dans mes habitudes d’être complaisant avec les autorités. J’ai trop souvent vu les ravages de la flatterie et de la veulerie (comme de la critique gratuite ou du procès d'intention) pour tomber dans le piège. Ici, on entend bien des critiques qui me semblent injustes. Oui, notre système de santé n’en est pas vraiment un, on a une industrie de la maladie – ce qui n’est pas pareil. Oui, nos réponses sanitaires sont incroyablement poussiéreuses et même dépassés. Oui, le Conseil fédéral a des godasses de plomb -ce a aussi d'ailleurs parfois ses avantages.



Mais je tiens à dire mon sentiment que la réaction des autorités fédérales et cantonales a été proportionnée à ce que nous savions et ne savions pas. Il est facile de dire qu’il aurait fallu fermer les frontières il y a un mois dans un monde où la menace était encore peu visible et où nous aurions été les seuls à le faire.



Tout fermer conduit inévitablement à un désastre économique et social. En l’absence des moyens d’appliquer la meilleure stratégie (dépistage – confinement – traitement), recourir à un « lock-down » est une mesure archaïque et peu efficace, mais la seule qu'il était possible de prendre.



A Genève en particulier, le Conseil d’Etat (avec MM. Mauro Poggia et Antonio Hodgers en première ligne) a été solide, humain, rassurant, et clair, agissant avec calme et un indéniable sens de la proportionnalité.



Une fois l'urgence passée, il faudra bien en revanche que les responsables sanitaires et politiques rendent des comptes sur la manière dont ils se seront révélés totalement pris de court par un risque sanitaire parfaitement identifié, avec une situation en l'occurrence très peu grave par rapport à ce que serait une vraie pandémie tueuse.



Rappelons que le risque pandémique est redouté depuis plus de 30 ans, en provenance d'Extrême-Orient comme désomais des toundras subarctiques, à risque de libérer d'innombrables variétés de virus jusque là congelées sous le permafrost...



Un peu donc comme si dans une région à risque de tremblement de terre, on n'avait ni prévu de normes de construction antisismique ni de procédures de protection de la population ! Ceci alors que des cohortes de hauts fonctionnaires et universitaires étaient généreusement payés pour anticiper ces risques...



Il faudra aussi répondre de l'inaptitude à répondre vite et bien (comme d'autres nations) en requérant au besoin de manière contraignante la mise à disposition des capacités industrielles et scientifiques pour faire ce qu'il aurait fallu. Comme me l'indique un lecteur, la France est tout de même le leader mondial de la production de machines d'assistances respiratoires et sa capacité pharmaceutique est puissante.



Un dernière info enfin, qui nous incitera tous je l’espère à la prudence : les dernières données infectiologiques tenderaient à confirmer que les enfants ne sont que très peu porteurs et/ou contaminateurs du SARS-CoV-2. Si cette hypothèse se confirme, la fermeture des écoles ne serait en fait pas une mesure nécessaire. Les données que je relaye ici sont tombées cette semaine.

Au moment où la fermeture a été décidée, on les ignorait- comme je le précisais dans mon blog précédent- il s'agissait donc d'une mesure de précaution, dont l'indication pourrait être démentie si les données en question se confirment.



Soyons donc patients et appliqués. Une fois cette hallucination collective passée, il sera alors temps de faire un rigoureux « post-mortem » des décisions sanitaires et de chercher à comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’on génère cet invraisemblable gâchis sociétal…

 

Jean-Dominique Michel

 

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A SUIVRE...

 

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23/03/2020
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