NOUVELLES DES GAULOIS (SUITE) BRAN DU 04/AVRIL 2012
ART GAULOIS : Pierre Marie Guihard Dt en histoire ancienne extraits
Des monnaies gauloises :
« Nous sommes devant une métamorphose de l’harmonie et de la proportion qui témoigne d’une réelle et profonde volonté de donner à voir une autre réalité…
Les artistes se libèrent de toute servitude figurative…
(C’est une décomposition savante, une désarticulation du figuratif qui dans une fragmentation éparse recompose la forme créatrice à l’œuvre. C’est séparer ce qui constitue une forme pour mieux comprendre l’énergie qui l’assemble… (C’est un art interrogatoire qui invite à pénétrer les champ des résolutions possibles… Nota Bran du)…
Cet art démontre que chaque être n’est qu’une infime partie de l’univers et cet univers peut-être composé en éléments premiers qui seraient les formes géométriques… »
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« Le rythme peut avoir en lui-même sa beauté au même titre que les formes. » Lancelot Lengyel - l’Art Gaulois
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Les Gaulois reviennent en force Archéologia N° 497 Mars 2012 extraits
« Instruire le visiteur plus que le distraire… »
« Les nouvelles collections toilettées du Musée de St Germain en Laye offrent enfin une vision en accord avec les découvertes les plus récentes de la recherche. Il y a là rassemblée une importante synthèse des recherches de ces trente dernières années liée à la montée en puissance de l’archéologie préventive (avec un accent particulier mis sur l’habitat, les sanctuaires et l’art celtique mal connus jusqu’alors.)
En terme d’art celtique, la vision réductrice que l’on pouvait en avoir jusqu’ici s’estompe au profit de la réalité d’un art autonome riche d’un corpus original…
Les archéologues s’intéressent maintenant à l’iconographie et à l’image même que livrent les objets d’art gaulois. C’est une manière, nous dit Laurent Olivier, conservateur du musée, de pénétrer au cœur de la civilisation gauloise, d’essayer de la comprendre de l’intérieur et de découvrir sa maîtrise des connaissances scientifiques…
Aujourd’hui, on ne sait pas décrypter l’art celtique qui est plein de symboles et fait références à des mythologies ajoute-t-il. Ce n’est pas juste un décor, une ornementation mais une manifestation de la société celtique. Une découverte récente sur cet art concerne la géométrie et la division du cercle. Les décors de l’art celtique du Vè et IVè siècle sont beaucoup construits sur la division du cercle. Cela met en œuvre des concepts géométriques et physiques très élaborés qui sont ceux de l’époque de Pythagore (pour diviser un cercle en sept segments parfaitement égaux par exemple.)
Il faut des connaissances mathématiques qui font appel à la géométrie des triangles rectangles. Les artisans celtes auraient pu diviser le cercle en six parties égales mais les artisans gaulois préfèrent les motifs complexes à partir de cinq ou sept parties…
L’étude de cet art démontre bien que les décors sont chargés de symboliques et constituent un langage d’initiés que maîtrisaient les druides. »
« On notera le caractère raffiné des créations gauloises. Dans l’iconographie gauloise, les monnaies ne représentent pas des personnages mais des symboles, des êtres mythologiques… Il n’existe aucun écrit qui aurait pu développer la manière dont les gaulois pensaient leur société. L’archéologie révèle beaucoup de chose sur les rituels mais pas sur le monde des croyances (perdu s’il n’a pas été enregistré). Mieux connaître les dieux reste difficile. »
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Hors Série : Les Gaulois Mars 2012 Sylvio Luccisano extraits
« Tout le peuple gaulois se passionne immodérément pour les choses de la religion. » César
Extrait de l’article de J L Bruneaux
« …Bien des aspects de la relation entre l’homme et le divin demeurent encore obscurs. Il est particulièrement difficile de s’en faire une idée exacte.
Une aire de rassemblement est un espace relativement vaste généralement, libre de toute construction, placé sous la protection d’une divinité où les gaulois se réunissaient pour prendre des décisions politiques importantes…
Les gaulois se faisaient une conception essentiellement mentale de leurs dieux. Beaucoup d’incertitudes et d’interrogations demeurent sur leur société, en particulier en matière de religion.
Le gui était censé, comme la forêt et les animaux sauvages, appartenir aux divinités…
On a comparer les druides aux pythagoriciens et en effet les druides leur ressemblaient beaucoup ; comme eux, ils croyaient en l’immortalité de l’âme et en sa réincarnation. Ils cultivaient le sens de la pureté. Les druides voulurent prendre en charge toutes les activités communautaires. Ils s’occupèrent activement des choses de la religion. Ce furent des théologiens plus que des prêtres. Ils reformèrent les rites hérités de la Préhistoire et installèrent un culte public, une véritable religion d’Etat.
Ils remplacèrent les divinités naturelles par des dieux fonctionnels assez semblables à ceux des grecs et des Romains. Ils étaient soucieux d’éthique. La maîtrise de la religion leur permit dans un second temps d’instituer une nouvelle forme de justice et de nouvelles règles de vie politique. Ils formaient une grande famille, une grande corporation. Il leur était habituel de se rencontrer en d’immenses assemblées où découvertes scientifiques, doctrines religieuses et problèmes politiques étaient débattus. Très tôt, leurs contemporains reconnurent dans les druides des êtres particulièrement justes…
Les druides cherchaient à transformer la société en la rendant meilleure, notamment par l’invention de nouvelles règles politiques. Les druides étaient dans la société celtique des hommes à part. ce sont des maîtres qui enseignaient leurs connaissances dans tous les domaines du savoir. Ils excellaient dans les sciences de la nature.
Leur savoir a été en grande partie perdu sauf dans le domaine de la pharmacopée. Ils cherchaient à mettre en place un gouvernement harmonieux juste et stable. Ils sont lentement apparus au tout début du 1er millénaire avant notre ère.
C’est en observant le ciel et en reconnaissant quelques mouvements cycliques que ces savants de la Préhistoire ont acquis les premiers rudiments scientifiques. Leur apogée se situe probablement aux IV et Vè siècle avant notre ère. L’influence romaine sur la société celtique est déjà perceptible au IIè siècle…
On constate alors un « déclin » de leurs pouvoirs. En - 60 avant notre ère un druide faisait la guerre, s’occupait d’affaires financières et reniait toutes les valeurs de la communauté spirituelle dont il était issu, au point de ne même plus se revendiquer du statut de druide (Il s’agit de l’Eduen Diviciac)
Aux premières années de notre ère les druides laissaient entièrement place à leur mythe. »