NOTES SUR LES VOSGES ET PHOTOS BRAN DU 2025 20 05 MAI
Le dieu celtique VOSEGUS
Notes sur les Vosges... Bran Du Mai 2025
Sources : Arts et Traditions des Hautes Vosges. (La Sylva Vosagus). Au Pays des Lacs, ouvrage rédigé et publié par les Ménestrels de Gérarmer
Quand la forêt vosgienne « fume » on dit que « le renard chauffe sa soupe »...
Les Vosges sont un enchevêtrement de plateaux et de vallons, de rochers, de falaises et de marécages, de lacs, de tourbières et de moraines...
En ses vallées et forêt, rocs et falaises on y verra par exemple pour les falaises trois espèces d'oiseaux rupestres comme le faucon pèlerin, le grand duc et le grand corbeau...
Ce sont des territoires parcourus par le cerf et le sanglier, les chauve-souris, le chat forestier et le lynx, le chamois, le lézard des murailles...
L'habitat humain (abri sous roche) y est fort ancien...
La "Pierre des Druides" au Wuestenberg (près de Saverne) comporte les traces laissées par l'homme préhistorique sur le grès...
Gérarmer (se dit Gérarmé). C'est dit-on la Sibérie des Vosges
(Avec loups et ours)...
Le nom des Vosges vient du dieu celtique Vosagus, maître des bois et forêts...
L'instrument emblématique de la musique traditionnelle vosgienne est l'épinette ( une sorte de cithare) qui est à la portée de tous et de toutes...
Elle était fabriquée dans les fermes avec du bois de récupération... Il en existe de nombreuses et diverses variétés...
Alimentation :
La soupe de farine...
Le jambon à l'étouffé (genre de pâté lorrain primitif)...
Le Roucîn : fromage blanc fondu
ou la tartre de meugé...
C'est le plat le plus typique de la forêt des Vosges...
Les œufs brouillés...
Le « Retirage »... Du porc salé (lard maigre), des choux, des carottes, des pommes de terre, des oignons, des navets, des haricots blancs, des fèves marais...)
Les beignets de pommes de terre rappées dits « râpâilles »...
La tarte de bloù (myrtilles et autres fruits de juillet)...
(Œufs, sucre,un demi litre de lait, beurre et sel)...
La salade de pissenlits (la chaude meurôtt)...
Le brochet en fricassée....
La truite en mattelote...
Le pain d'anis...
Le vin de groseilles...
Les veillées :
Arrivée début novembre les travaux des champs cessaient.
On se retrouvait donc en assemblée chez les uns ou les autres à l'arrivée des « mauvais temps ». On réparait ou on faisait de nouveaux outils, on filait, on cassait les noix, on épluchait les châtaignes en commun...
On y mangeait le pain noir, la tourte aux poires séchées et on mangeait des pommes, des noix et des noisettes...
On buvait le « branvïn »...
L'odeur des pipes fumées flottait sur l'assemblée...
La Loûrr :
C'est une veillée où l'on peut entendre les lourreurs
(les épinettistes) lesquels ont vocation, par tradition, de composer des airs et des chants... Ce sont les ménestrels des humbles ».
Les musiciens dits « montagnards » sont réputés...
A l 'épinette se conjoint parfois le violon...
Il est à noter que la plupart de ces musiciens ne disposent d'aucune partition et ignorent le solfège..
La chanson vosgiennes :
« Elle résume les mœurs et habitudes. Ce sont des scènes de la vie quotidienne, des « railleries » souvent fort gaillardes ou des plaintes... C'est une musique franche, vive et bien rythmée »...
Jean Grossier
Ce qu'en dit Honoré de Balzac :
« La mélodie et non l'harmonie à pouvoir de traverser les ages. »
« Ecoutez la mélodie... et vous tomberez en des rêveries profondes. Il se déroule dans notre âme des choses inouïes, immenses. »
L'appel des bergers :
c'est un chant de bergers élevé et de puissance exceptionnelle...
Iélou... Iolé... Vienlo...
A les entendre ces « hurlements » nous replonge à l'époque des premiers peuples pasteurs venus se réfugier avec leurs troupeaux sur nos sommets...
Les Bures :
Ce sont des lieux consacrés pour la danse communautaire...et les « accordailles » entre les futurs mariés...
Les danses se passent généralement non loin de l'église et à la sortie de celle-ci...
Les accordailles :
Il était de coutume pour le galant (le Feschero) de visiter préalablement la future promise (la Fescherott.) (Le galant doit « racheter » (courtiser), reconnaître sa belle.)
Celle-ci offre des œufs ou des beignets tout chauds. Si il y a « accord », ils sauteront tous deux au dessus des feux de la ST Jean l'été à venir...
L'éventuelle promise confectionne une sorte de torche censée représenter le futur galant mais si celui-ci ne se présente pas à elle, cette effigie sera brûlée...
Comment connaître les « intentions de la belle » ?
Par son tablier selon comment celui-ci est disposé sur elle et un code signalétique convenu indiquant l'accord ou le refus, l'acceptation ou le repoussement...
Le mobilier des jeunes mariés : la maie, l'armoire, le châlit, le berceau, le tonneau et les seaux et des auges...
Le Mâzeu (le Mai) :
Il est le symbole du printemps et de la fécondité... On décore les façades à cette occasion... Il y aura des feux de joie (bêye ou fêye.)...
On accrochait au chapeau des garçons des brins de buis...
On s'embrassait et on élisait un « roi de mai »...
L'arbre de mai (un bouleau) dit encore « l'arbre des fées » était garni de rubans multicolores, de fleurs et de bonbons
(Une réminiscence des fêtes païennes.) Accroché à la fenêtre d'une fille il signifiait : amour...
« Dans la religion celtique les accessoires du mythe du soleil étaient les sources et les arbres ainsi qu'un certain nombre d'objet symboliques ( l’œuf, la roue, les cercles et le feu.)
Les équinoxes et solstices étaient marqués par des fêtes à l'occasion desquelles on s'adressait aux divinités y compris la divinité suprême. » (Les Ménestrels de Gérarmer).
Le colporteur :
Il colportait surtout, de village en village, de hameau en hameau, les « nouvelles »... En arrivant, il frappait avec son bâton quelques coups sur un tuyau ou autre support pour prévenir de son arrivée et alors « on chantait sous les chaumes. »...
Danses :
Parmi les plus connues : la Soyotte ou chibrelis ou chiberlis) qui évoque le mouvement d'une scie (il s'avère que ce serait la danse des Sagards ( des scieurs)...
la valse comme la valse des moissonneurs... La polka piquée...
La danse des « Cerceïll » (raquettes de neige)...
Les « pauvres » Sagards ou Bacans :
Ce sont des « scieurs » qui vont d'une scierie à l'autre, d'une vallée à l'autre...
Ils dorment dans le foin ou la paille pour autant, qu'après une fouille minutieuse, ils ne portent pas d'allumettes sur eux et qu'ils ne soient pas en « état d'ivresse »...
Ils sont de surveillance de nuit des « haut-fer »...
Leur journée : lever à 5 heure du matin, (la goutte à deux sous offerte par la maîtresse de maison.)
A 7 heure : pommes de terre rôties aux oignons ou au lard, un morceau de fromage et du vin...
A 10 heure : du lard grillé avec un verre de vin... (En hiver, à la place du lard, ce sont des harengs grillés.)
Il fallait avant le repas se laver « rigoureusement » les mains avant d'éplucher les patates et la maîtresse de maison en faisait l'inspection près du chaudron de lessive, une brosse à la main.
Jean Saltel
Les forestarii :
Ce sont des « insoumis » et des marginaux qui n'ont pas peur des loups ni des princes de l'église et du sang qui étouffent l'esprit communautaire. Ils veulent vivre sur une terre libre et franche. (Refus des lois.)
Ils se nourrissent de châtaignes, de faînes, de baies, de champignons, d'airelles... Ils élèvent des porcs et pratique la pêche et la chasse...
Couverture des toits : en essis (un bardage avec du bois de châtaignier)...
Pour aller au marché, on porte la « hotte de cul» sur le dos...
Le schlitteur :
Il descend de la montagne sur un traîneau lourdement chargé de bois et suit une sorte de rail non sans grand danger...
Le dicton de ce bûcheron courageux :
« Au schlitteur, pour sont trépas, il suffit d'un faux pas.»