Les dits du corbeau noir

Mondes Amérindiens extraits de lectures / Mini étude comparative et bardi Bran du

David Ducoin Amérindiens Hommage aux Fils de la Terre Glénat éd



«Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la terre. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même…»

Chef Seattle Nation Iummi 1855



«Je suis un être humain qui vit sur la planète Terre. Et je dois prendre soin d’elle car elle est ma maison.» Adolfo Tanupa (Bolivie)



«La seule qui ait des droits, c’est la nature. Et le rôle des hommes c’est de la protéger." Ati Quigna (Colombie)



«Le but de l’éducation est de nous permettre de comprendre la réalité qui nous entoure. Si un peuple reçoit une éducation en accord avec sa propre réalité, il a alors la possibilité de faire face aux défis du développement.» Flaco Salazar (Bolivie)



«Il ne faut pas avoir peur de parler à la Terre : elle nous entend. Beaucoup ne croient pas à cela. Il pense que si personne ne répond, c‘est qu’il y a personne pour écouter. Ils pensent que l’on ne communique que par les mots. Mais quand on sait se concentrer, écouter, s’ouvrir, la nature répond par le rêve ou à travers le subconscient. Elle se met en relation avec nous.» Ana Julia Tombe (Colombie)



«Parfois, je pleure, je suis triste pour ma mère la terre. Je suis triste parce que je pense que nous lui manquons.

Nous sommes ses enfants.

Elle a surement beaucoup de chagrin pour nous.

Elle doit penser: mais où sont mes enfants Dénés ?

Alors je pars dans les bois chaque fois que je peux. Je vais chanter pour elle avec ou sans mon tambour. Je vais lui dire que nous sommes là, que nous allons revenir.»

Joachim Bonnetrouge (Peuple Déné – Canada)

«Si tu dois refaire ta vie, retoruner vivre dans les bois, mère-nature s’occupera de toi. Elle t’enseignera la survie. Si tu sais écouter et observer, tu survivras.» (idem)



Nous pensons que le retour de notre spiritualité, c’est la Terre-Mère qui le demande à grands cris.» Atu Quigna (Colombie)



«Chaque pierre, chaque animal, chaque fleur, chaque étoile, chaque arbre et ses fruits, chaque être humain fait partie d’un seul et même corps. Nous sommes unis à tout ce qui fait la réalité.»

David Choquehuanca (Bolivie)



«Pour nous, Dieu se sent, se mange, se voit, se touche dans tout ce qui est. Il est le mouvement de l’air, de l’eau de la rivière, il est la pluie, il est la parole et la vie.»

Fortunato Mendoza (Guatemala)



«C’est parce que nous croyons en Dieu que nous dansons.»

Gabino Flores Martinez (Mexique)



«Parle avec ton cœur et pas tant avec ton esprit. Connecte ton esprit à ton cœur, parce que c’est en lui que se trouve la réponse.»

Bausha(Canada)



«Le plus important n’est pas la dignité, c’est l’identité. Parce que la dignité sans l’identité, c’est la plante sans racine.»

David Choquehuanca(Bolivie)



«Il ne s’agit pas d’un combat entre tradition et modernité, mais entre humanisation et déshumanisation.»

Manuel Munoz (Chili)



«Tous les hommes recherchent l’unité. mais le monde actuel veut l’unité dans l’uniformité, tandis que nous voulons l’unité dans la diversité.»

Fidel Limachi (Bolivie)



«Parce que la mondialisation nous asphyxie, nous devons mondialiser la lutte.» «Nos anciens disent qu’avant la guerre, avant la force et le fusil, doivent primer la raison et les mots, l’influx de l’esprit qui, lui seul, cherche la vérité et la justice.»

«Il n’est pas acceptable qu’un modèle de développement qui prône le bien-être de la majorité se construise au détriment de peuples entiers, de leur culture, de leur histoire, de leurs droits, de leur territoire.»

Luis Evelis (Colombie)



«Tous ce que nous avons, nous sommes prêts à le partager. Mais seulement avec ceux qui entrent par la porte.»

Angel Nantip (Equateur)

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Le monde amérindien (Native peoples - Peuples autochtones)

 

(First Nations – Premières Nations) extrait de Les Amérindiens Larry J Zimmernan A Michel Sagesse du monde éd

 



 

«Les populations autochtones de l’Amérique du Nord ne sont pas seulement des survivances du passé, elles sont également incluses dans le monde moderne.

 



 

Leurs cultures possèdent une richesse, une souplesse et des capacités d’adaptation qui ne peuvent être en aucun cas traduites par de grossiers stéréotypes.

 



 

Ce sont précisément ces qualités qui leur ont permis de survivre au traumatisme de cinq siècles de génocide….»

 



 

«Dans l’imaginaire occidental, il existe désormais un indien archétypal, unique et porteur d’un certain nombre de vertus que nous, hommes blancs, aurions oubliées.

 

Cette «image de l’indien» est extrêmement forte car elle est au carrefour d’un grand nombre de nos désirs et frustrations, de notre besoin de survie et de rédemption.

 

Elle finit même par échapper à la réalité historique et ethnologique, pour devenir le lieu de cristallisation de notre besoin de changer le monde, dans le but de retrouver une harmonie avec la nature, avec le cosmos et avec nous-mêmes.

 

Ce n’est plus une réalité extérieure mais bien une projection intérieure qui a sa vie propre.»

Michel Piquemal

 



 

De nombreuses tribus indiennes conçoivent l’écoulement du temps comme cyclique, jalonné par la naissance, la croissance, la maturité, la mort et la régénération de toutes les créatures qui se partagent la Terre ; les plantes, les animaux et les humains.

 

Une conception inspirée des cycles lunaires et solaires.

 



 

Le passé est le lieu où se trouve désormais tout ce qui a accomplit son cycle naturel non pas distant du présent mais immanent à lui.

 

L’indien observe un calendrier naturel dont les divers repères sont les modifications saisonnières de son environnement…

 



 

Beaucoup d’Indiens croient que leurs ancêtres ne sont jamais trés loin d’eux, et qu’après leur mort ils les rejoindront dans un autre état d’existence, qui se trouve être enchâssé dans le présent… Larry J Zimmernan

 



 

(Un rayon de soleil tombe sur une spirale et une croix tracées dans le roc par les Anasazis, des paléos-indiens, en Arizona.)

 

(Il existe de nombreux tumulus dont la plupart sont alignés en parallèles à un alignement solsticial ainsi que des cercles de poteaux servant de calendrier solaire permettant de déterminer les dates des fêtes rituelles et des cérémonies religieuses. )

 

(Il existe un poteau du solstice.) (Culture du Mississippi)

 



 

On connaît aussi des cercles de pierres dits roues-médecine(proches des Grandes Plaines) considérés soit comme observatoires astronomiques ou comme représentations symboliques de la voûte céleste ou des cycles éternels).

 



 

Un des thèmes centraux des traditions autochtones d’Amérique du Nord : le respect que tout être humain doit à son environnement naturel.

 



 

Les nouveaux convertis au christianisme lors des missions puritaines venues d’Europe doivent abandonner leurs croyances, leur culture, leur identité, leur médecine, leurs pratiques…

 



 

Chacun des rituels, chacune des cérémonies traditionnelles, célèbre l’unité de la Création et réaffirme les liens sacrés qui unissent tous les éléments de cette Création ; éléments doué d’un «esprit» attribué par le Créateur

 



 

La spiritualité est intimement mêlée à la vie quotidienne profane

 



 

Le moindre des gestes et le moindre des actes ont une profonde signification religieuse…

 



 

Il existe des attitudes et concepts fondamentaux entre les groupes autochtones :

 

la croyance en une divinité suprême, énergie mystique et force créatrice

 



 

Chaque animal, chaque végétal, chaque entité géographique, chaque phénomène naturel est la demeure d’un esprit, d’un Mamitou….

 



 

Les cycles des saisons sont la preuve que toute existence est cyclique et que la Création est éternelle

 

Chaque individu rend grâce quotidiennement à cet «Esprit» pour le seul fait «d’être en vie»…

 



 

Tout manquement envers les esprits est une marque d’irrespect qui compromet gravement l’équilibre et l’harmonie du monde, et met en péril la survie de la communauté…

 



 

Aux yeux des premiers Américains, la nature et la spiritualité sont indissociables et interdépendants, car un esprit réside en toute chose…

 



 

La terre est au centre de ce système, elle est le meilleur exemple du cycle génération-destruction-régénération, par lequel toute chose et tout être vivant doivent passer.

 



 

La conception de la terre en tant que force nourricière trouve son expression dans le culte de la Terre-Mère, un culte commun à tout le continent, est l’un des plus anciennement attesté avec celui des ancêtres et des morts…

 



 

A la base de la plupart des traditions indiennes et inuit, on trouve deux idées fondamentales :

 

Les êtres vivants sont les hôtes de la terre, et les hommes sont enracinés dans cette terre qui leur donne vie comme elle donne vie à la plante…

 



 

Tous les éléments de la création se partagent la Terre à égalité et chacun est responsable des autres.

 

Une attitude en contradiction avec la tradition judéo-chrétienne dans laquelle Dieu accorde aux humains la domination sur la Terre et sur toutes ses autres créatures…

 



 

Le paysage est sacré car il est source d’identité et de force…

 



 

«Le Grand Esprit est notre père, mais la terre est notre mère.

 

Elle nous nourrit.

 

Ce que nous mettons en elle nous est rendu au centuple.

 

Elle nous donne aussi les plantes qui guérissent.

 

Lorsque nous sommes blessés, nous nous allongeons de façon à placer notre blessure contre notre mère, afin qu’elle nous soigne.» Bedagi (Gros Orage) Indien Abénaquis

 



 

Les Anciens jouaient un rôle capital…

 

Ainsi ce sont souvent les grands parents qui élèvent les enfants et leur transmettent leur sagesse et leurs connaissances…

 

Ils étaient les dépositaires et les transmetteurs de la tradition de leur peuple (mythologie, valeurs spirituelles…)

 



 

Le Powwow est une assemblée, un grand rassemblement traditionnel, profane, tribal ou inter-tribal, incluant des chants et des danses et de brèves cérémonies destinées à honorer telle ou telle personne.

 

C’est aussi l’expression publique et spectaculaire de l’identité indienne…

 

Lors de ces rencontres les relations humaines sont aussi importantes que les chants et les danses.

 

On participe à des prières en commun

 



 

Des rencontres, des confrontations ont lieu, de nouvelles amitiés se nouent, des amitiés anciennes sont, à cette occasion revivifiées

 



 

Créatrice de vie, la femme était un abrégé de la Terre-Mère.

 

Elle était vénérée et son pouvoir inspirait la crainte…

 



 

La plupart des indiens croyaient qu’un homme avait au moins deux âmes : l’une était libre de toute attache et pouvait quitter le corps pendant le sommeil et la maladie, l’autre était chevillée au corps.

 



 

La première gagnait immédiatement le monde des esprits. La seconde subissait le même sort que le corps périssable ou, du moins, restait attachée à lui pendant un certain temps…

 



 

Le passé est éternellement présent…

 

Le passé commun et primordial est réitéré et réactualisé en permanence…

 

C’est une présence invisible mais active…

 



 

La pipe sacrée : Elle est l’un des liens qui relient les Indiens à leur passé. Fumer la pipe sacrée c’est communiquer avec les ancêtres, l’ensemble de la Création et le Grand Esprit lui-même.

 



 

C’est revivre le moment où les esprits ont fait don de cette Pipe aux Indiens…

 



 

Chez les Lakotas, la Pipe sacrée a été offerte par la Femme Bison Blanche…

 



 

Le Potlatch : les personnes de haut rang devaient, en de rares occasions, faire théâtralement la preuve de leur richesse – confirmant du même coup leur rang – en la distribuant ou en la détruisant en partie lors de cette cérémonie…

 



 

Un chef de maison, de clan, de village, offrait à ses invités des réjouissances, un festin et des cadeaux

 



 

Cette cérémonie était souvent organisée pour marquer un rite de passage (naissance, mariage, puberté, mort, succession…)

 

Dans certaines tribus le potlatch symbolise la transmission du pouvoir d’une génération à l’autre, à partir des ancêtres mythiques…

 



 

Indiens et Inuit pensent que les rythmes de l’univers sont semblables à celui d’un battement de tambour dont la régularité et la durée dépendent de la constance du batteur..

 



 

Ainsi la participation de l’homme, sous la forme de rituels de renouveau calendaires, est absolument indispensable à la perpétuation des cycles naturels

 



 

Le tambour est un cercle. La rotondité du tambour symbolise l’unité indéfectible du passé, du présent et de l’avenir et ses battements évoquent les rythmes fondamentaux de la nature, de l’univers, de la vie auxquels font écho les voix des chanteurs et des conteurs…

 



 

«Nous n’avons pas de liste de commandements écrite sur un morceau de papier. Nous tenons les nôtres directement du Grand Esprit.

 



 

Il nous les a enseignés, nous les avons appris et nous les suivons depuis ce jour.»

 

Viola Hatch (Cheyenne)

 



 

Rêves et visions ont une grande importance pour les autochtones d’Amérique du Nord.

 



 

Rêver est pour eux une source de pouvoir spirituel, mais aussi de connaissance de soi et de l’avenir…

 

Le chiffre sept tient une place importante dans les traditions autochtones Nord-américaines… Par exemple, beaucoup d’indiens se sentent responsables de ce qui arrivera à leurs descendants jusqu’à la septième génération…

 



 

La vision de Black Elk (reçue de «six grands pères») évoque la «route rouge»:

 



 

«Elle vient de là où vit le géant (le Nord) et se dirige dans la direction où tu regardes toujours (le Sud). C’est la route du bien, et c’est elle que ton peuple doit emprunter.

 



 

Elle relie le passé au futur, elle est sacrée, et tout le monde peut y cheminer…»

 



 

«Des Occidentaux désemparés, en quête de spiritualité, pillent notre culture.

 

Ils sont persuadés que les Indiens sont des êtres primitif, donc purs, et qu’ils détiennent des réponses pour endiguer leur mal de vivre.

 

Le mythe du bon sauvage est déshumanisant pour nous, tout comme le mythe du mauvais sauvage.

 

Nous sommes des êtres à part entière.» James Welch

 



 

«Mais cela correspond de toute évidence à une nécessité vitale…

 



 

l’Occident, conscient de son dysfonctionnement et de sa «dysharmonie», se recherche des symboles-forces pouvant l’aider à surmonter ses contradictions.

 

C’est un mouvement inhérent à l’être humain…

 



 

On ne peut interdire aux hommes de symboliser et d’idéaliser (c’est dans l’ordre de la nature), surtout lorsqu’il s’agit de leur propre survie…

 

Les Indiens eux-mêmes, qui ont terriblement besoin en cette fin de siècle de se reforger une identité, ne se font pas faute de diaboliser l’homme occidental pour en faire le repoussoir de leurs propres valeurs…

 



 

Ils ne se privent pas non plus de participer au jeu de la mystification des vertus ancestrales…

 



 

L’image de l’Indien est donc finalement une réalité avec laquelle il nous faut compter…

 



 

Mieux connaître l’Indien, aussi bien celui d’hier que celui d’aujourd’hui, (et dans toute sa complexité) ne peut être que bénéfique à ceux qui désirent se «ressourcer» pour bâtir le monde de demain…

 



 

Il nous faut abandonner l’image d’un Indien unique pour accepter une pluralité de cultures et de modes de vies différents, parfois même contradictoires…

 



 

L’Indien est un homme et non un sur-homme…» Michel Piquemal

 



 

Le fameux discours du chef Seattle est en grande partie apocryphe (réécrit par un professeur d’université dans les années 70) mais il est porteur d’une force qui aide à se construire…

 



 

«Vous avez remarqué que toute chose faite par un Indien est dans un cercle, il en est ainsi parce que le pouvoir de l’Univers agit selon des cercles et que toute chose tend à être ronde.

 



 

Dans l’ancien temps, lorsque nous étions un peuple fort et heureux, tout notre pouvoir nous veanit du cercle sacré de la nation, et tant qu’il ne fût pas brisé, notre peuple a prospéré.

 



 

L’arbre florissant était le centre vivant du cercle et le cercle des quatre quartiers le nourrissait…

 



 

L’est donnait la paix et la lumière, le sud donnait la chaleur, l’ouest donnait la pluie et le nord, par ses vents froids et puissants, donnait force et endurance…

 



 

Cette connaissance nous vint de l’outre-monde avec notre religion. Tout ce que fait le pouvoir de l’Univers se fait dans un cercle…

 

Même les saisons forment un grand cercle dans leurs changements et reviennent toujours où elles étaient…

 

La vie de l’homme est dans un cercle de l’enfance jusqu’à l’enfance et ainsi en est-il pour chaque chose où le pouvoir se meut.

 

Nos tipis étaient ronds comme les nids des oiseaux et toujours disposés en cercle, le cercle de la nation, le nid de nombreux nids où le Grand Esprit nous destinait à couver nos enfants.»

 

Hehaka Sapa – Black Elk Oglada

 



 

«Notre Sainte-Mère la Terre, les arbres et toute la nature sont les témoins de vos pensées et de vos actions.» Proverbe Winnebago

 



 

«Le Lakota etait rempli de compassion et d’amour pour la nature.

 

Il aimait la terre et toute chose de la terre, et son attachement grandissait avec l’âge.

 

Les vieillards étaient - littéralement – épris du sol et ne s’asseyaient ni ne se reposaient à même la terre sans le sentiment de s’approcher des forces maternelles.

 

La terre était douce sous la peau et ils aimaient à ôter leurs mocassins et à marcher pieds nus sur la terre sacrée….

 



 

Le sol apaisait, fortifiait, lavait et guérissait…

 



 

C’est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie.

 



 

S’asseoir ou s’allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement ; ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et ils se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient…

 



 

Ils avaient un sentiment de fraternité envers le monde des oiseaux et des animaux qui leur gardaient leur confiance…»

 

Standing Bear (Lakota)

 



 

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Monde Celte et Peuples Amérindiens de l’Amérique du Nord et Canada…

 



 

Des mondes en convergence d’Esprit…. Etude partielle Bran du

 



 

Il en est des Celtes comme des Amérindiens, on ne saurait globaliser les différentes tribus ou les divers peuples qui composaient ces «ensembles de populations» ni faire l’éloge, quasi onirique et sans aucune restriction, de ces sociétés considérées à tort comme «parfaites»…

 

(Il faudrait plutôt évoquer des pluralités de cultures et des modes de vies différents.)

 



 

Parfaits, ces ensembles d’hommes et de femmes ne l’étaient pas, ce n’était pas des surhommes ou des surfemmes, les tendances belliqueuses côtoyaient des tendance pacifiques comme dans toutes les sociétés humaines…

 



 

Cependant, il y avait au sein de ces populations des aspirations profondes tendant à réguler les débordements et les dérives tant d’un individu que de sa communauté d’appartenance.

 



 

Tout ce qui engendrait le déséquilibre et la disharmonie faisait l’objet d’un encadrement social, spirituel et éthique afin de protéger les liens et relations établis avec le domaine du sacré…

 



 

Toute la nature, sous toutes ses formes, relevait d’une sacralisation impliquant des attitudes de respect applicables à tous et à chacun faute de lourdes sanctions dans le cas contraire…

 



 

La Vie, le Vivant, l’environnement de la Création et des Créatures, jouissaient d’une très haute considération et induisait des comportements jugés comme salutaires pour le bien-être de tous et la pérennisation de tous les «Etres» au sein du «Cercle de l’Univers»…

 



 

Le déroulement de l’existence, du cycles des âges et des saisons, à toutes les échelles de l’organisation humaine, nécessitaient une «Verticalité» venant réguler ou assurer la stabilité du plan Horizontal temporel, charnel et matériel indispensable à la poursuite de l’Evolution et aux «régénérations» vitales…

 



 

Le monde Amérindien conçoit son existence et son évolution dans un Cercle lequel contient tout (le réel, le potentiel, le virtuel, le passé, le présent, le futur, la naissance, la mort et la renaissance…)

 

L’expression orale joue un rôle prépondérant au sein de ces sociétés qui ont un goût immodéré pour l’éloquence et la maîtrise du Verbe (Ambassadeur de l’Esprit)…

 



 

Le chant, l’invocation, la gestuelle et la danse participent totalement de cette expression…

 



 

L’âme est une notion commune aux Celtes et aux Amérindiens…

 



 

Il existe aussi un «Autre Monde» comme celui du Pays des Chasses Eternelles…

 



 

Comme chez les Celtes on n’y connaît ni mort ni maladie et la nourriture y abonde…

 



 

Spiritualité et vie profane sont intimement liées…

 



 

Il y a également la notion d’Arbre Sacré, celui-ci est au centre du Cercle…

 



 

Le calendrier des rites et des fêtes s’inspire à la fois de la lune et du soleil…

 



 

La vision et le rêve sont des pratiques privilégiées pour se connecter à l’Esprit…

 



 

Il y a une proximité quotidienne avec la mort et les ancêtres…

 



 

Il y a une unité de la Création…

 



 

«La divinité suprême se conçoit comme une «substance spirituelle», une énergie mystique, une force créatrice…

 



 

Chez les Amérindiens, les enfants sont éduqués par les grands parents, les oncles et les tantes du monde Celte se chargeaient de cette éducation…

 



 

La notion de distribution de biens et de richesses, de festins offerts, est commune…

 



 

Le féminin est respecté et c’est la Femme-Bison Blanche ou une autre entité féminine qui «initie» l’homme ou enseigne celui-ci…

 



 

Nous voyons à partir de ces quelques exemples combien ces peuples sont apparentés en Esprit.

 



 

Ainsi on peut mieux comprendre tous ces liens actuels noués avec nos frères et sœurs Amérindiens (mais aussi avec nos frères et sœurs des peuples dits primitifs ou de la nature.)

 



 

Notre cheminement passe aussi par ces liens et ces entendements mutuels...

 



 

Un déchirant et bien réel constat :

 



 

L'amnésie sévit partout , elle s'appelle refus de voir, de savoir, d'entendre, de connaître ; elle relègue dans les oubliettes de la mémoire des pans entiers d'histoire qui sont la honte et la lie de l'humanité ; une humanité devenue sourde et aveugle quand il s'agit de reconnaître les horreurs qu'elle à pu commettre et produire en son nom et au nom d'un Dieu censé prendre partie pour un camp ou un autre au sein de génocides et de guerres fratricides dont il importe avant tout d'effacer la trace ou de minimiser les actes et ce qu'ils ont induits....

 



 

C'est un miroir que l'on brise à cause de sa capacité à restituer la réalité d'un reflet qui couvre tout visage des pustules de la barbarie...

 



 

C'est encore le cas aujourd'hui en ce qui concerne le sort terrible des populations amérindiennes des États-Unis et plus encore peut-être du Canada qui a mis sous tutelle l'ensemble de ces peuples livrés à l'oubli et dont on ne souhaite majoritairement qu'une chose : la disparition avec, à la clef, la résolution de tous les conflits juridiques dont le vœux majoritaire des "nouveaux occupants" et avant tout de s'en débarrasser une fois pour toutes faute de derniers plaignants pour réclamer «justice» !...

 



 

Il est évident que la conscience n'est pas convoquée au sein de cette société qui se refuse d'endosser la moindre responsabilité et qui ne se plie que dans quelques très rares cas où le délit est tel et si probant que les artifices et manipulations juridiques n'ont pu étouffer la réalité et la validité des actions menées en réparation, des actions embourbées dans des imbroglios de lois et de règlements tels qu'elles durent et courent sur des décennies de procès...

 

En cause toutes les innombrables, légitimes et justes revendications quant à tous les droits et traités ignominieusement bafoués et au grand détriment de ces anciens occupants d'un nouveau monde qui ne veut pas d'eux...

 



 

Que peux-t-on espérer d'un monde dit moderne qui se construit sur une telle amnésie et sur des territoires usurpés, (acquis dans des marchés de dupes), sur la ruine des âmes d'un peuple décimé, acculturé, sevré de sa propre langue et de ses propres sèves et racines et dont la jeunesse s'est trouvée orpheline de ses propres traditions par volonté de formatage évangélique et politique ?

 

Les conséquences de cette mise en «réserve» d'une part d'une très ancienne humanité, c'est le chômage, l'alcool , la délinquance, la drogue, la misère, les maladies, la mise à l'écart, le sous-traitement par assistance interposée, autant d'entreprises humaines qui en font des citoyens de seconde zone jugés unilatéralement inaptes à prendre et assumer, selon les lois en vigueur et imposées, leur propre destinée...

 

Oui comment ne pas avoir «le cœur qui saigne» à l'énoncé de tels comportements qui ne relèvent plus de l'humanité ou alors de cette humanité dont il ne reste plus aucun visage sous le masque qu'elle porte de nos jours !

 



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L’Aigle Bran Du 10 01 2010

 



 

Dédié aux 500 Nations…

 



 

Le printemps est revenu…

 

Les fleurs recouvrent la Grande Prairie ;

 

Des fleurs jaunes comme le soleil

 

Qui réchauffe et fortifie les nouvelles pousses de la vie…

 



 

Le printemps est revenu… Yé ya Yé ya !

 

Il s’étend sur la terre meurtrie, sur la plaine devenue un immense cimetière

 

Depuis longtemps maintenant les brumes et les saisons enveloppent la tombe des Anciens…

 



 

Le printemps est revenu… Yé ya Yé ya !

 

Sur la poitrine blessée de la Mère

 

La Femme bison Blanche garde en ses flancs, en son sein, le sang répandu par les Pères de nos Pères…

 

Rouge est la terre des peuples exterminés après avoir tendu la main…

 



 

Le printemps est revenu… Yé ya Yé ya !

 

Les os de nos frères et de nos sœurs, ceux de leurs enfants, ont blanchit….

 

Un silence épais s’étend dans la plaine du funeste destin…

 



 

Le printemps est revenu… Yé ya Yé ya !

 

Est avec lui les jeux et les amours des chiens de prairie,

 

Des perdrix et des coqs de bruyère…

 

Mais les bisons ont disparu

 

Comme ont disparu les femmes et les hommes de cette terre…

 



 

Le printemps est revenu… Yé ya Yé ya !

 

Il drape de son manteau et de sa lumière l’herbe grasse et fleurit

 

Un aigle parcourt les étendues du ciel,

 

Il plane entre la terre et le soleil ;

 

Son ombre caresse les plantes et les fleurs….

 



 

Le printemps est revenu…Yé ya Yé ya !

 

L’âme d’un peuple s’éloigne sur les grandes rémiges de l’aigle

 

Et mon cœur saigne en se souvenant,

 

Et mon cœur se serre quand disparaît à l’horizon,

 

Dans un grand brassement de plumes, les ailes du souvenir…

 

Yé ya yé… Yé ya yé….

 

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03/08/2015