Les dits du corbeau noir

MM GEORGES SAND ET LA LITTERATURE CELTIQUE PLUS CITATIONS 2019 BRAN DU 01 10 OCTOBRE

 

 

Madame Georges Sand

(Le Monde N° Hors Série)

Bran du Le 01 10 2019

Citations de Georges Sand :

 

 

« Ne rompez point les chaînes qui vous lient à la société, respectez ses lois si elles vous protègent (…) mais, si, quelques jours, elle vous calomnie et vous repousse, ayez assez d'orgueil pour vous passer d'elle. »

 

« Il y aura quelques mois durs à passer, quelques années plus ou moins troublées et puis une éclosion de je ne sais quoi, qui nous portera je ne sais où, mais qui sera la Vie. »...

 

 

« Pour que la condition des femmes soit transformées, il faut que la société soit transformée radicalement »...

 

« ...Que l'esclavage féminin est ainsi son Spartacus. Je le serai ou je mourrai à la peine. »

 

« J'ai la poésie pour condition d'existence... ; un songe d'âge d'or. »..

 

« L'homme-oiseau ; c'est l'artiste. »...

 

« Les hommes ont trop de rancunes, trop de peurs, trop de petitesses. »....

 

« La faiblesse est l'asservissement du sexe, la liberté est la puissance de l'autre. »...

« Je plains l'humanité, je la trouvais bonne (…) parce qu'elle est moi, parce que le mal qu'elle se fait me frappe le cœur, parce que sa honte me fait rougir, parce que ses crimes me tordent le ventre. »

« Je voudrais jouir de tout par l'instinct. »...

 

« Je vivrai dans ceux qui vivront après moi. »...

 

« Voir aussi loin que possible.

Nous n'avons de devoirs évidents qu'envers nous-mêmes et nos semblables. » « Nous leur devons de rester debout pour qu'ils ne tombent pas. »...

 

« Je n'accepterai jamais un maître, même en amour. »...

 

« Vivre et mourir, c'est vivre de mieux en mieux. »

 

///...

 

« Georges San meurt, mais elle nous lègue le droit à la femme puisant son évidence dans le génie de la Femme. »

Victor Hugo Oraison Funèbre pour Georges Sand

 

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Notes Bran du

 

Parmi les nombreuses œuvres de Georges Sand, je recommande volontiers « les Maîtres-sonneurs. »...

C'est une histoire d'Amour à différents niveaux et c'est un « conte » merveilleusement initiatique qui nous dit que ne peut être réellement « musicien » que celui qui sait marier le mont et la vallée et en célébrer les noces...

Celui qui est « maître » des vibrations qui émanent de sa bouche, de sa voix, de sa parole et de tout l'instrument de son corps, celui-là parle au ciel et à la terre, à tous les vents, à tous les souffles et tout être et toute chose ont faculté de l'entendre...

 

 

Georges Sand et les « chefs d’œuvres » celtiques :

 

Quand Georges Sand à découvert le livre d'Hersart de la Villemarqué» : le Barzaz Breiz, (Le Livre des Bardes de Bretagne), elle en a été tellement émue et « bouleversée » qu'elle a écrit à tous les poètes et écrivains en leur recommandant vivement d'en faire lecture car celle-ci allait leur révéler que le monde celtique avait lui aussi ses récits et ses mythes qui valaient largement la renommée des plus belles épopées... (Elle sera également très touchée par l'ouvrage de Macpherson intitulé Ossian.)

 

 

 

Lettre de Georges Sand à Hersart de la Villemarqué :

 

« .Je vous remercie beaucoup de l’envoi des poésies bretonnes. C’est un excellent travail que la réunion, la classification, et l’explication de tant de chefs d’œuvre inconnus à nos classes lettrées. Ce sont là d’inimitables modèles, bien utiles pourtant à étudier, car ils retrempent l’esprit dans des sources pures et fortes. Cette publication est un éminent service rendu à l’art et au pays. Elle jette aussi un grand jour sur l’histoire et doit compléter particulièrement celle des guerres de Vendée et de Bretagne sous la révolution. Voici une lecture qui compte parmi les plus rares et les plus vives satisfactions de ce genre que j’ai goûtées. Je vous en ai donc une gratitude bien sentie.
Agréez, Monsieur l’expression de mes sentiments distingués »
George Sand

 

« C’est à vous que je dois une des plus grandes jouissances littéraires que j’aie éprouvées dans ma vie.»...

 

Lettre aux ecrivains :

 

« Une seule province de France est à la hauteur, dans sa poésie, de ce que le génie des plus grands poètes et celui des nations les plus poétiques ont jamais produit ; nous oserons dire qu’elle les surpasse. Nous voulons parler de la Bretagne. Mais la Bretagne, il n’y pas longtemps que c’est la France. Quiconque a lu les Barzaz-Breiz recueillis et traduits par M. de la Villemarqué, doit être persuadé avec moi, c’est-à-dire pénétré intimement, de ce que j’avance. Le Tribut de Nominoé est un poème de cent quarante vers, plus grand que l’Iliade, plus complet, plus beau, plus parfait qu’aucun chef-d’œuvre sorti de l’esprit humain. La Peste d’Elliant, les Nains, Lesbreiz et vingt autres diamants de ce recueil breton attestent la richesse la plus complète à laquelle puisse prétendre une littérature lyrique. Il est même fort étrange que cette littérature, révélée à la nôtre par une publication qui est dans toutes les mains depuis plusieurs années, n’y ait pas fait une révolution.
Mac Pherson a rempli l’Europe du nom d’Ossian ; avant Walter Scott, il avait mis l’Écosse à la mode. Vraiment nous n’avons pas assez fêté notre Bretagne, et il y a encore des lettrés qui n’ont pas lu les chants sublimes devant lesquels, convenons-en, nous sommes comme des nains devant des géants. Singulières vicissitudes que subissent le beau et le vrai dans l’histoire de l’art !
Qu’est-ce donc que cette race armoricaine qui s’est nourrie, depuis le druidisme jusqu’à la chouannerie, d’une telle moëlle ? Nous la savions bien forte et fière, mais pas grande à ce point avant qu’elle eût chanté à nos oreilles. Génie épique, dramatique, amoureux, guerrier, tendre, triste, sombre, moqueur, naïf, tout est là ! Et au-dessus de ce monde de l’action et de la pensée plane le rêve : les sylphes, les gnômes, les djiins de l’Orient, tous les fantômes, tous les génies de la mythologie païenne et chrétienne voltigent sur ces têtes exaltées et puissantes. En vérité, aucun de ceux qui tiennent une plume ne devrait rencontrer un Breton sans lui ôter son chapeau. 
»

 

Seconde lettre de Georges Sand à l'écrivain :

 

« Monsieur, si je l’avais osé, c’est moi qui vous aurais écrit il y a longtemps, lorsque pour la première fois j’ai lu le tribut de Noménoé dont je n’ai pas encore dit tout ce que je pensais en écrivant pour ce froid public qui prend toujours l’enthousiasme pour de la réclame. Certes c’est à vous que je dois une des plus grandes jouissances littéraires que j’aie éprouvées dans ma vie, et c’est moi qui loin d’accepter vos remerciements, vous adresse l’expression d’une vive reconnaissance. Pour traduire ainsi, il faut avoir un sens profond du beau et du vrai. Je ne sais pas un mot de breton, et je veux croire que vous n’avez rien mis du vôtre dans cette traduction. Mais peu m’importe. Savoir communiquer complète l’impression que vous a causée un chef-d’œuvre. C’est se l’assimiler au point d’en être le créateur soi-même. Soit dit de Noménoé, sans préjudice des autres pièces du recueil dont je n’ai jamais pu lire une seule sans avoir envie de pleurer. Au reste je ne suis pas le seul lecteur passionné à ce point. Mes enfants, mes amis, tout ce qui m’entoure, tout ce que je connais est du même sentiment, et je voudrais que vous eussiez assisté à certaines veillées où nous avons initié quelque nouveau venu à notre jouissance. Elle est inépuisable. Il ne se passe d’année sans que nous reprenions cette culture qui écrase toutes les autres. Agréez donc monsieur, ce tribut de famille, qui vous est si bien dû, et qu’il est doux de vous offrir. »


George Sand

 



01/10/2019
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