Les dits du corbeau noir

MARS EN POESIE BRAN DU 08 03 MARS

 

 

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Photos Bran Du

 

 

MARS EN POESIE.....    

 

3 Respirations au rythme de l'Awen      Bran Du

 

 

C'était une sorte de lamento dont je ne pouvais déterminer la source d'émanation, des notes étirées comme des nuages absorbés par un ciel en chaleur...

Au nord des prairies, la pluie du matin demeurait calfeutrée dans ses nids de hautes herbes...

C'était bien là un temps de violoncelle...

De la lucarne de ma chambrette je pouvais voir la grève de Poulblan et la lumière céleste se refléter sur la robe lisse d'une marée se retirant en sa chambre d'abysse...



Le temps... Je mordais en lui comme dans un fruit délicatement acidulé... J'avais en bouche une pulpe de mémoire, fraîche et croquante, dont le suc liquide coulait au coin de mes lèvres...



La musique s'alanguissait, infiltrait tout le jardin et la sauvagerie de celui-ci livré à l'abandon depuis le décès des propriétaires dans un accident de voiture... Cela faisait plus de dix ans maintenant...

Je louais à leur nièce une sous pièce mansardée comprenant un lit, un lavabo une table, une commode et une chaise....



Rimbaud, Arthur de son prénom, cherchait pour lui-même et à sa convenance « le lieu et la formule »....



Il me semblait avoir trouvé l'un et l'autre, comme un mot, un prénom, un adjectif, un verbe trouvent un jour leur poème...



C'était là mon refuge existentiel à deux pas de la côte et des rumeurs ou fureurs de la mer.... J'avais pour voisin des mouettes et des goélands, quelques faucons crécerelles, des hirondelles du rivage et une vieille buse qui veillait farouchement sur son territoire de chasse... Et cela faisait écho et résonance au tumulte intérieur de mes silences poétiquement entretenus...



J'allais ainsi vers mes soixante quatorze années connaissant des hivers et des printemps, des étés et des automnes avec lesquels je n'étais plus censé avoir rendez-vous...



En cette fin d'après-midi une escadrille de rémiges blanches et noires qui revenait des terres labourées depuis peu regagnait l'île de son insulaire séjour...



Mes pensées, elles aussi et très souvent, passaient d'un rivage à l'autre de ces continents où se perdent les songes et où s'égarent les rêves...



Contemplation...Jusqu'à ce moment où il est important de rendre ses oiseaux au ciel, les nuits à leurs lumières, les amours à leur chagrin...



Il m'arrivait d'avoir du bleu dans la tête et je ne savais que faire de cela n'ayant point d'ailes pour en explorer les mystères et point d'écailles pour en sonder la profondeur...



L'étrange oui l'étrange est peut-être bien cet « ange de l'être » dont on ne sait qui il est et d'où il vient...



Se souvenir... d'une image, d'une forme, d'une senteur...

Un prénom suffit comme une étoile dans la nuit, lors tout s'éclaire

l'inconnu comme l'infini....



La lune, je n'est pas commerce avec elle... Elle est là parmi les branches comme s'y suspendent les fruits...



Excusez-moi mais j'entends l'océan qui m'appelle....



Et ce soir, vraiment, je ne saurais rien vous dire d'Elle qui hante tout le vivant de mon vivant...

 

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Le champ a été moissonné

Avec ce coquelicot

Qui me fût un baiser

Par toi donné

Sur les lèvres de l'enfance...



Entends-tu

Rien ne fût oublié

Qui me fût d'importance...



Ainsi des rêves en partance

Vers l'éternité...



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Gravir une haute montagne ou descendre dans les profondeurs de soi-même demande un même effort tendu vers une commune blancheur, vers la Reine des Neiges..

Il est venu le temps de la graine, le temps de la semence, du germe confié à l'humus, au terreau que nous sommes...

Lors faisons labours d'Amour, renversons l'argile de nos souffrances, la glaise de nos malaises, qu'un soc luisant de soleil et de lune retourne le gaste de nos terres, donnons croissance à l'espérance, la terre à rendez-vous de ciel, l'Arbre brasse les aurores et les crépuscules...

Lors, écartons et levons nos bras et que s'y posent les oiseaux du devenir et que s'y forment les nids, que jaillissent les chants de notre futur dans l'arrondie du possible...



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Il suffit d'un corps de danse pour se mouler à l'espace et animer l'instant dans le grand « respire » même de celui-ci...

Le corps mouvant , le corps émouvant dans sa gestuelle, dans le don de sa chair, de ses muscles, de son sang...

Toute danse est un offertoire, un autel, un promontoire visant un ciel d'entendement...

Tous nos sens convoqués pour des noces concélébrées entre aimantes et amants...

Invocation, inspiration charnelle adressée à l'Essence des Êtres et des Choses....

Danser dans les bras des Vents et des Souffles...

« Cosmunier » avec les Verbes du Silence....

Vague après vague, mener l'extase aux rivages du Don.....



La joie est un fruit ; le préféré de nos lèvres...

Nos pensées virevoltent comme tourbillonnent les planètes...

Nous sommes ce tourbillon infini où se mêlent toutes les Sources... D'où jaillit toute Vie...

La Danse est l'étincelle dans l'enflammé de nos attentes, dans le ravivé de nos braises...

Notre corps est plus que notre corps ; c'est l'Eau Vive, c'est un ruissellement dans la volupté du Vivre...

Et nous voici partenaire des flux et des ondes, de l'enspiralé des saisons,....

C'est cela le corps ; l'enluminure de ce manuscrit que paraphe l'Univers...

Il est grand temps d'inviter la conscience à venir sur la piste de nos cœurs....

                                                          Musiques !

 

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08/03/2023