Les dits du corbeau noir

MANIER LE TAMBOUR BRIGITTE PIETRZAK (EXTRAITS) ET LORENZA GARZIA LE 09 08 AOUT

 

 

Divers terrasse et Bodhran 09 08 2021 006.JPG
 

 Bodhrans

 

 

 

Brigitte Pietrzak (Extrait) Natives N° 5

Ciel Blanc, Ciel Noir Edition Mama

A paraître : Le Journal de l'Inivisible (Ed Mana Automne 2021)

 

Voyager et communiquer à partir du Tambour :

 

A votre appel :

 

"L'esprit choisi de venir vers vous...

C'est lors un mouvement d'accueil de la part du chamane, de réceptivité qui doit se faire en toute humilité et en pleine conscience."... ("C'est un état amoureux". "Nourrir avec le coeur cette part d'inconnu et vivre l'expérience.")

 



« Manier le Tambour » (Le cheval de feu pleine peau.)



« ...Chaque tambour à sa vie propre ; son identité.

 

Il s'agit de le « chevaucher », d'apprivoiser le son, de fusionner avec lui et de sentir qu'il devient au fur et à mesure, l'évidence d'un prolongement de soi.

 

Il est notre double, notre passeur, notre volonté . Rien n'est déterminé par avance.

 

Il y a un endroit où aller au-delà des apparences, un espace à fendre et à tenter d'explorer.



Je frappe au centre du tambour.

Mat et précis est le premier coup. Celui-ci est décisif, c'est lui qui donne le ton pour la suite du rituel.

La frappe du tambour dans sa répétition est la clef de voûte de la cérémonie, peu importe la durée de celle-ci...

 

Il s'agit de céder à sa force d'attraction, de ne pas lui résister, de commencer le voyage, de rejoindre le vide et de s'y fondre...

Jouer avec constance, ajuster ce mouvement à ce cœur qui bat sans relâche...

 

Jouer jusqu'à ce point où l'on ne s'aperçoit plus que l'on joue du tambour, bousculé dans cet état modifié de conscience, indéfinissable que l'on appelle « transe »...

 

La fatigue ne se fait pas sentir, car ce n'est pas moi qui fais, investie par des présences qui se rejoignent en agissant en mon nom...

 

Je ne suis moi-même qu'une intermédiaire, un instrument...

 

La note se trouve quand on ne l'attend plus, émergeant de l'essentiel...

 

En trouvant mon rythme, je touche à l'ordre du monde, à son horloge, à sa détermination à construire et aussi à détruire dans un cycle sans fin...

 

J'appelle les esprits et les renvoie en leur demandant réparation pour tous les désordres accidentels causés pour des raisons connues ou inconnues...

 

Les mains ouvertes, je prie avec humilité.

 

Le rituel doit être aussi simple que possible, laissant venir les gestes et les mots, sans les chercher...



Rien n'est jamais pareil, si ce n'est que je me sens toujours porté par une intention lumineuse qui me montre le chemin...

 

Je tiens la corde et je ne la lâche plus... J'entrevois une lumière. Je capte l'étincelle qui me permet de poser mon regard sur l'horizon.
Je m'ajuste au rythme de mon instrument qui ne demande qu'à me faire avancer.

 

Je prends la direction que l'on m'indique en écoutant ce qui émerge du silence, guidée par les coups successifs du tambour qui s'harmonisent en circonvolutions enveloppantes et décuplées...

 

Je découvre de nouveaux paysages habités de présences inconnues, entités ou animaux, que j'interroge comme des relais, dans ma progression improvisée, sans point final de destination, là où le tambour m'emmène toujours plus loin...



Je sais maintenant qu 'au commencement était le son. J'en fais l'expérience...

(C'est lui qui me donne la direction en me prenant la main, révélant la force de vie pour la restituer intacte...)



J'évolue désormais dans un nouvel espace-temps où n'existe que le présent...

 

Le son me montre que toute impression de division est illusoire... Je le touche de l'intérieur...

Il est la clef de la fusion entre le visible et l'invisible...

Il est le représentant de l'indéfinissable qui rend possible toute création...

 

La clarté se fait après que l'espace a été pétri, comme si l'ombre cédait d'épuisement...

 

A la fois présent et éphémère le tambour enracine la cérémonie de ses coups répétés qui conduisent à l'éveil et à la résolution du désordre... »

 

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Additif 9 août :

 

 

 

 

 

Lorenza Gracia Natives N° 3

 

 

 

Du Tambour.

 

 

 



 

 

 

« On appelle tambour chamanique un tambour dont la fonction est d'être utilisé pour une guérison lors d'un voyage chamanique. Ce modèle de tambour est commun à de nombreux espaces ethniques distincts à travers le monde.

 

 

 

 

 

On en trouve en Sibérie, chez les Mongols, en Laponie, en Inde, en Amérique du Nord et du Sud.

 

 

 

 

 

Ces tambours font partie de la famille des membranophones.

 

 

 

 

 

Les vibrations de la peau tendue créent un son lorsqu'on la percute.

 

 

 

Considéré comme sacré par ceux qui l'ont créé et pratiqué ; il devient l'instrument autochtone le plus ancien dont les lois et la pratique reposent sur des règles strictes.

 

 

 

 

 

Inspirés de l'univers sonore naturel, les hommes et les femmes l'ont utilisé pour communiquer avec les mondes visibles et invisibles.

 

 

 

 

 

Les pratiques actuelles au tambour chamanique posent question sur les chemins qui y amènent.

 

 

 

 

 

Par exemple, le tambour rituel (Düngür) est un attribut chamanique répandu dans l'ensemble des peuples turcs de Sibérie.

 

 

 

 

 

Selon la tradition, la mise au monde d'un tambour chamanique consiste à insuffler la vie à l'instrument.

 

 

 

Le rituel de naissance permet d'unir conjointement les forces de l'existence de l'animal qui a donné sa peau à celles d'autres animaux. »

 

 

 



 

 

 

Formes et Matières :

 

 

 

 

 

Le tambour est structuré d'un cadre ou caisse de résonance. Sa forme peut-être ronde, ovale, octogonale, carré ou rectangulaire, avec une cavité ouverte ou close par une matière dure ou souple.

 

 

 

Les éléments utilisés sont le bois, la terre cuite, le métal ou le bronze.

 

 

 

 

 

Sur l'un des orifices ou sur les deux est tendue une peau, frappée à l'aide des doigts, de baguettes ou d'une mailloche.

 

 

 

 

 

L'amplification de la frappe permet de créer différentes sonorités puissantes. Selon les milieux naturels, les essences d'arbre sont l'érable, le cèdre, le hêtre, le pin.

 

 

 

 

 

La peau de l'animal peut provenir d'une chèvre, d'une vache, d'un cheval, d'un orignal, d'un bison, d'un cerf, d'un mouton ou d'une renne.

 

 

 

 

 

Lorenza Garcia

 

 

 

 

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09/08/2021
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