Les dits du corbeau noir

Magie de l'art celtique ancien Serge PINEAU (extraits)


Lecture :  SERGE PINEAU   Magie de l’Art Celtique Ancien   Coop Breizh Ed   extraits

Préface : « …/… Les artistes Celtes puisaient leur inspiration au-delà de la réalité.    L’art celtique procède d’une sorte de folie maîtrisée qu’on appelle l’imagination ou l’intuition.   Son objectif délibéré : provoquer le vertige, la stupeur et l’interrogation chez celui qui le découvre…  Les Celtes, habitués à l’interpénétration du profane et du sacré, du rêve et de la réalité, de la vie et de la mort, aimaient aussi introduire la magie de l’art dans l’existence quotidienne…

 

Ce sont des artistes de l’âme… Au-delà de la joie de vivre que manifeste une luxuriance décorative, il est évident que ces artistes entendaient exprimer des idées, une certaine vison du monde, des croyances, voir des messages… Ils se voulaient encore porteurs d’une spiritualité dont-ils témoignaient par l’intermédiaire du symbolisme… Une authentique approche de l’art celtique demande à être sous-tendue par une réelle connaissance des croyances et des mythes ayant nourri la philosophie et la psychologie des Celtes.   C’est un art trop méconnu illustrant une civilisation celtique, reflet d’un certain nombre de courants humains qui …/… ne fut jamais vraiment totalement aboli dans l’espace et dans le temps.  Par leur rôle de civilisateurs, les Celtes ont été dans le ponde antique des « porteurs de flambeau et nous leur avons succédé » ce sont là les termes d’Henri Hubert. »      Christian QUERE

…/… « L’art est une chose sacrée. Il exprime le sentiment de la croyance…  L’art celtique constitue un moyen d’accès privilégié de l’univers spirituel des Celtes… le rôle de l’image à ici pour but d’illustrer les mécanismes cachés ( à travers la transmutation des éléments du monde visible : végétaux, animaux ou humains) Il n’existe, dans l’univers particuliers des Celtes, ni Nature ni Sur-Nature, mais un monde pétri par le divin.

Ce que les celtes anciens recherchaient derrière la forme de l’expression graphique, c’était d’abord l’indice spirituel, le moteur même de cette forme, et non la forme pour elle-même.  Les signes qui sont œuvres, demeurent des sources d’énergies dormantes, n’attendant que le geste, la main, la pensée qui viendront les réactiver… L’objet est lui-même porteur d’une dédicace et non d’un simple décor… Les symboles ne se manipulent pas n’importe comment et pour n’importe quel usage…

C’est par le sens de la ligne courbe et de toutes ses dérivées que l’esprit de l’art celtique peut être suivi à travers les siècles. Ce qui est souple et courbe représente la vie, ce qui est rigide : la mort, la non-existence…

Ce qui est important aux artistes et artisans Celtes c’est l’exploration du monde qui se cachait derrière la forme. Ils étaient subjugués par cette question : Qu’y a-t-il derrière le monde ?
C’étaient des êtres « férus d’énigmes »…

Ils préféraient t ce qui suscite un profond mouvement de l’âme à la curiosité intellectuelle. Ils appelaient à une vision globale de l’univers ; celle qui jaillit de « l’esprit » et non de l’intelligence… L’art celtique est un miroir total, qui ne se brouille jamais. C’est un germe puissant qui se présente encore à nous avec sa double face, objectivité/subjectivité de l’univers. Il porte en soi notre passé et notre avenir…

Notre vision du monde, à nous les héritiers du monde Celte, est celle d’un univers où le réel et l’imaginaire se confondent intimement. Celtes, nous revendiquons notre appartenance à l’universel.

La « Tradition », ici la nôtre, «  n’est pas une cendre que l’on remue », écrivait Rabelais, « mais une braise que l’on avive. »

…/… Les ustensiles, même les plus prosaïques, ont eu, en tout temps et en tout lieu, une connotation sacrée. Liés à la vie quotidienne, ils contiennent tout ce qui entretient et prolonge l’existence.   Les contenants (vases, coupes, chaudrons…) sont souvent comparés à des seins nourriciers…

 

Le chaudron, sa forme, ses usages sont le résultat de l’œuvre de la déesse mère… Selon la Tradition irlandaise le chaudron proviendrait de l’Océan, Murias (c’est une forme plastique semblable au chaos). Il est, en fait, ce qui est issu de la Matière première du Monde, ce en quoi se manifestent les consciences qu’il représente. Il est comme le nid de l’oiseau conçu et réalisé par la mère… c’est un chaudron de résurrection.. Il contient les dieux, les déesses et les mythes primordiaux d’un monde fabuleux…

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Suit en ce livre fortement recommandé un catalogue de planches de dessins d’une très grande qualité graphique et d’un entendement majeur…

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Commentaires Bran du :

Si nous ne disposons que de très rares et plus ou moins fiables documents écrits sur la Pensée des Anciens Celtes, les œuvres réalisés par les artisans et artistes sont des clefs qui ouvrent à bien des compréhensions et entendements…  On ne saurait se priver de tels sésames ni d’une lumière interne stable en sa flamme pour accéder pas à pas dans ce dédale de formes, dans ce labyrinthe de l’Esprit… mais quelle exploration et quelles découvertes !

Car le miroir agit et réfléchit !

Serge PINEAU à de multiples talents et a pénétré les arcanes majeures de notre Tradition, c’est un frère initié en « druidité »… (C’est un ancien membre de la Comardiia). Il a mis toutes ses compétences rassemblées au service de notre Tradition et sert bellement et fidèlement celle-ci.

Son ouvrage et les connaissances qu’il expose avec clarté et maîtrise sont des aides précieuses pour cheminer sur la Sente de Lumière et faire acte d’entendement et de compréhension…   

Ce chemin est une ligne courbe qui défie le linéaire, elle est faite pour l’amour et par l’amour car elle épouse, enlace, étreint, enveloppe, enserre,  de toutes ses courbes, les courbes mêmes de la vie et de l’univers….

Sans commencement ni fin elle tisse et retisse des spirales infinies qui sont cocons transparents de chrysalides pour des rêves à venir…

Nous sommes avec ce Chaudron celtique dans les eaux primordiales, dans le feu primordial, dans les terres et l’éther des origines… Nous sommes dans la genèse des mondes, en notre propre genèse…

Nous retournons dans l’océan sans forme qui redonnera formes à notre nouvelle vie appelée « Renaissance »…  Et nous serons du sacre absolu et immense, dans le recouvrement des vêtures essentielles et fondamentales car nous serons forgés d’étoiles et d’espérances…

 



16/08/2012
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