LES MYSTERES DE LA VILLE D'YS Pascal BANCOURT (EXTRAITS ET NOTES) 2025 07 09 SEPTEMBRE
Pascal BANCOURT(extraits)
Les Mystères de la Ville d'Is
(L'héritage spirituel des légendes celtiques) Editions du Rocher
IS (Ys), un ensemble de contes et de légendes, ambassadeur de la Bretagne et condensant sous couvert d'éléments de mythologie forts anciens...(Un passé celtique et pré-celtique)...
On y trouve selon l'auteur la trace d'un très ancien art de l'Initiation, perdu de nos jours, qui savait autrefois transmuer l'être humain...
« Le mythe de la ville d'Ys nous invite à explorer une dimension de nous-mêmes ignorée de nos facultés ordinaires. » « Le déchiffrage de ces allégories nous livre les clefs d'un message qui rassasie l'esprit, sans jamais contrarier la subtile émotion qu'engendre l'appel du mystère. »...
...Tant que l'individu ne songera pas à élever son regard au-dessus de la conscience ordinaire conditionnée par les sens il se verra condamné à vivre dans le monde de la pluralité et de la contradiction...
Il y a pour l'individu dans sa prise de conscience une dimension transcendante du message qui lui est destiné et qui doit se traduire en lui par une réelle unification intérieure...
L'élan poétique devient l'allié vivace du raisonnement discursif...
La rationalité intellectuelle ne contredira plus la subtile émotion...
Il s'agit ici d'une renaissance à la vie spirituelle...
L'intégration des pensées anciennes et nouvelles, que la tradition celtique et pré-celtique a réussi a opérer sur le plan culturel extérieur, doit nous servir de modèle au niveau individuel. Il nous appartient de reproduire à l'intérieur de nous mêmes cette unification analogue entre les facultés humaines et entre les différences tendances que comprend une personnalité humaine...
Le patrimoine culturel de la Bretagne, hérité de civilisations millénaires, et enrichi par une succession d'apports extérieurs, a survécu dans les mémoires par la force inhérente de la mythologie...
Laquelle a subsisté à travers les siècles les mythes touchant plus ou moins fortement les couches profondes de la conscience. Leur transmission formelle ne s'est jamais interrompue jusqu'à nos jours...
La magie et l'enchantement propres à cet héritage n'ont pas cessé d'inspirer des artistes, des musiciens, des poètes et des écrivains et les lumières que laisse entrevoir un véritable fond intellectuel continueront, à n'en pas douter, de stimuler d'autres chercheurs de vérité...
Etendre notre regard sur les dimensions du monde et de nous-mêmes que la conscience ordinaire laisse ignorée (une lueur d'enchantement, des valeurs plus ou moins ressenties comme essentielles) ont persisté jusqu'à nos jours...
Il nous faut cependant constater des siècles de relégation d'un besoin fondamental pour l'épanouissement de l'homme en accord avec la place qu'il occupe dans le monde. (L'esprit des profondeurs.)
L'intérêt qu'il s'exprime de nos jours pour les racines séculaires de la civilisation teint à des raisons bien plus profondes qu'un simple attachement sentimental (comparable à une nostalgie considérée négativement par les par les Celtes comme étant une maladie de langueur ! N.D.R ).
Les civilisations antérieures ont eu la chance de posséder une science de l'Initiation.
C'est en apprenant a jeter un regard différent sur le monde et sur lui-même que l'homme découvrira l'unité dans les situations où il ne percevait auparavant que des conflits. (Fonctionner de concert au-delà et par-delà les antagonismes. N. D.R)...
La ville d'Ys...
Synthèse de l'une des versions les plus répandues :
La submersion, l'engloutissement d'une cité bâtie sur le rivage en dessous du niveau de la mer et protégée par des très hauts murs (construits avec l'aide de « femmes consacrées ») contre les marées...
Des écluses fermées à clef (clef détenue par Gradlon le roi de la cité) permettent l'entrée et la sortie de cette citée...
La fille du roi Dahut (appelée aussi Ahés) mène une vie aux mœurs très légers libre consacrée à la débauche et à la licence : des comportements contagieux qui s'étendent dans toute la cité au grand désarroi du sage Corentin qui déplore hautement cela et qui s'en plaint au roi lequel n'a plus aucune autorité sur sa fille …
Un jour un jeune homme ( prince ou seigneur) habillé de rouge se présente à la cour et séduit Dahut qui tombe amoureuse de lui. Il réclame la clef des écluses que Dahut lui remet après l'avoir subtilisée à son père.
Il ouvre les écluses et la ville est submergée. Le roi prévenu à temps s'enfuit sur son cheval accompagné du sage. Dans sa fuite, il aperçoit sa fille et l'a prend en croupe sur son cheval mais le sage lui crie de rejeter la « démone » ce qu'il fait... Dahut se noie...
Mais se transforme en sirène....
Notes BD : Il est fort curieux et paradoxale que le courroux dit céleste est fait appel à un personnage diabolisé par le monde catholique pour punir une cité vivant dans le « péché » ! ?
Peut-être faut-il comprendre que l'extrême sécheresse du cœur humain, l'aridité de son esprit, amènent à une submersion et à un engloutissement « salutaire » amenant à une forme de « renaissance » sensible, intellectuelle et spirituelle ?
Pour l'auteur ce récit est un processus d'initiation qui emprunte au processus alchimique son déroulé aboutissant à l'or philosophique et spirituel...
(Impliquant la concélébration des noces de l'Eau et du Feu.)
Le conte devient alors le chaudron ou la matrice d'une transformation, mutation ou permutation de la « matière » corporelle, charnelle ; (une transcendance) aboutissant à une spiritualisation synthétisée dans l'âme humaine...
(La fécondation progressive de l'esprit, anima de l'âme, se faisant alors au sein de l'athanor humain. La submersion étant alors une mise à nu ; un total dénouement faisant la place à une recouvrance essentielle)...
L'auteur rassemble les éléments de ses recherches et de sa propre quête révélés par l'étude approfondie de ce conte à des fins de poser et de se poser la, les questions sur la finalité existentielle...
« Il restitue la dimension intemporelle du mythe, demeuré intacte dans les esprits, qui doit avant tout se vivre dans le présent. »
Assurément une ville d'Ys réside dans les abysses de notre intériorité, une citée appelée à résurgence « épurée » philosophiquement et spirituellement !