Les dits du corbeau noir

LES LAMENTATIONS DU GUERRIER BARDI BRAN DU 2022 15 03 MARS

 

 

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Irlande : sculpture à la mémoire d'un héros

 

 

 

 

Les Lamentations du guerrier...

 

Bardi Bran du Le 15 03 2022

 

 

 

Je ne boirais plus l'hydromel tamisé, je ne porterais plus mes lèvres enfiévrées à la coupe d'or des vainqueurs, le morceau du héros ce sera pour les autres plus vaillants que moi....

 

 

Jadis, je fus un chien de guerre, mon bouclier était mon armure, tranchant était son bord et ferme mon poing serrant la sangle...

 

 

Je me tenais à la droite du roi et on levait la corne à l'énoncé de mes exploits...

 

 

Jadis, j'ai mêlé sang et sueur dans le rouge des combats...

Les noires corneilles volaient au-dessus de moi, exaltaient ma bravoure...

Je n'ai jamais reculé d'un pas ni tourné le dos à la mort...

Mon visage n'a jamais connu les boutons de la honte...

 

 

Jadis, j'avais torque au cou et lance prompte comme l'éclair...

 

 

Qu'importe la vie brève, si elle porte à mémoire...

Heureux l'homme dont on relatera l'histoire devant les neuves assemblées...

 

 

Les Pères de mes Pères combattaient des géants monstrueux et Lug les conduisait à la victoire...

 

Je fus moi aussi, en mon temps, de l'âpre combat entre l'obscure et la lumière...

 

 

Aujourd'hui je suis las et je suis vieux, la nuit s'installe dans mes yeux, bientôt je cesserais de voir...

 

 

Oui, j'ai juré par les dieux qu'honorent mon peuple, j'ai fait serment d'eau, de feu et de terre, j'ai servi la vie et de cela j'en suis fier, mais, aujourd'hui, devant le jour, je baisse les paupières et mon corps fléchit comme l'automne des fougères...

 

 

Mes compagnons sont déjà partis vers l'île qui réjouit les corps et les cœurs... Beaucoup sont tombés sous le fer des épées, mais moi, c'est la vieillesse qui me terrasse et la faiblesse qui m'envahit et ainsi, petitement, je meurs...

 

 

Je suis comme une pomme fripée, ridée par les âges...

Je n'ai que solitude pour compagnie et plus de sein rosé pour poser ma tête et enivrer mes pensées...

Il n'est plus de printemps pour succéder à mes hivers....

 

 

Elle s'est envolée ma jeunesse de naguère, je n'ai plus ni vigueur ni ardeur, leur sève de mon arbre s'est retirée...

 

 

Je crains, oui je crains, d'être, de tous, oublié...

Il n'est de barde pour me chanter et louanger ma fierté et mon honneur...

 

 

Toute existence est éphémère et cette loi est par tous partagée...

Mais c'est mourir deux fois que d'être oublié....

 

Qui, de moi, fera souvenir ?

 

 

Allons, éloignons, ces bien tristes pensées...

 

Soyons digne et allons vaillamment mourir !

 

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Une réponse et un prolongement reçu d'Yvan Guehennec :

 

 

 

Il est des druides et des bardes dont le nom ne sera pas oublié des gens d'art de Celtie

 

 

 

il est coutumier de voir l'aurore fâner au crépuscule d'une vie de labeur

 

 

 

il est coutumier de voir le barde disparaître vers les îles

 

 

 

il est coutumier de retenir son nom parmi les gens de l'ethnie

 

 

 

il est coutumier de chanter la harpe en évoquant le guerrier qu'il fut

 

 

 

guerrier de parole et d'écrits, de jeunes reines qui passèrent près de luise souviendront encore de son nom, de ses mains sur leurs seins

 

 

 

il ne sera pas oublié celui  qui a oeuvré pour la tradition

 

 

 

son nom sera dans les mémoires et transmis de génération en génération

 

 

 

il sera toujours parmi nous et auprès des Enfants de Don

 

 

 

il ne sera pas seul car nous le rejoindrons.

 

 

 

 

 

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15/03/2022
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