Les dits du corbeau noir

LES DERNIERS MOTS DU SCALDE 2018 BRAN DU 24 08 AOUT

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Les derniers mots du scalde

( Dédié à Odinn et à la Tradition Germano-Scandinave)

Bran du                   Août 2018

 



trois fois je fus élevé au ciel

et trois fois déposé sur le sol

de lait, de sève et de sang

la Force me fut donnée

la Force à nulle autre semblable

la Force sur mon front et mon visage

la Force cousue dans le cuir de ma peau



j'avais racine d'arbre

et corde à mes pieds

la tête contre les étoiles

et les signes vinrent sur moi

comme les bourgeons sur la branche



j'avais source ruisselante

au berceau de mes jours

l'eau coulait sur moi

et répandait son origine

comme un limon

aux berges de ma naissance



aux vents aussi je fus offert

trois fois dans les mains rudes du destin

le miel roux de la vie

la bière rousse du printemps

mes lèvres les ont connus

un chant y avait séjour

tisonné d'ardeur et de bravoure

j'étais le ciel et ses clameurs



le destin est ma demeure

et tout mon fleuve en suit le cours..



ils ont joué avec les dès de la mort

mais c'est la vie qui ramasse les gains



de mes courses, de mes nages, de mes envolées

j'en sais la fin dans le sang noir de la grande nuit

qu'importe, je chevauche mon destin

je l'empoigne par la crinière

nous plongerons tous deux dans l'antre du soleil

la lune recrachera tous mes lambeaux d'écaille

tous périront Baldr comme Odinn

mais chaque rune tracée de mains de maître

redira le fier amour qui fût ma force



j'ai donné aux lavandières

une mèche de mes cheveux

car il est bon que le sort tisse la trame



chaque jour est accomplissement

le marteau sans cesse frappe l'enclume

des étincelles sortent de mon front

vivre est un métier de forge



nul corbeau n'arrachera l’œil de mes poèmes

nul feu pour faire fondre la glace de mon chant

une fureur m'habite qui bout comme un volcan

mon rire je le confie à l'ambre de mémoire



Coupes sont mes paumes

où le ciel déverse

la cervoise de ses rêves

l'hydromel de ses désirs



L'ivresse est en moi

qui flambe et qui roule

comme pierre de montagne

que l'océan digère



J'ai tendu les cordes et résonne l'accord

Terre et ciel sont à leurs noces

L'eau et le feu sont au banquet du cœur

Mon cœur est le festin dressé pour les convives

qui ont des braises au fond des yeux et des sources dans leurs regards



Que soit offerte à mes lèvres

la bière miellée des poètes.

Je sais, j'entends, et je vois

les sombres Messagères

et leur cavale de nuages



Puisse Yggdrasill me prendre en ses bras

Je ne veux d'armure que ses feuilles

que sève et sang s'unissent

dans la rouge rivière de mes vœux

sans crainte ni peur pulsent mes veines

je suis prêt à l'envol !



Que flambent les voiles et les mâts...

 

 

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24/08/2018
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