Les dits du corbeau noir

LE TERTRE DE LA RENCONTRE BARDI 2016 BRAN DU 08 11 NOV

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Au Tertre de la Rencontre...    Bardi  Bran du      08 11 2016

 

 

J'irai au tertre de la rencontre...

Là où l'océan du ciel borde celui de la terre...

J'aurai branche de paix et paume conciliante...

 

J'irai au troisième jour de mai

Dans le fleurissement de l'aube...

Un chant sur mes lèvres, un corbeau à l'épaule...

 

 

Nul n'a versé en moi le breuvage d'oubli...

J'ai source qui bouillonne aux terres de recouvrance...

Le Vieux Sentier des Anciens, mes pas l'épousent et mes pensées...

 

 

J'ai été au rivage de science, mon front à connu neuf flots de poésie...

J'ai flux et reflux dans la marée des âges...

J'ai sel à mes tempes ; les vagues du temps sur moi se fracassent...

 

 

Cela qui n'est nommé, nulle force ne le connaît...

L'étincelle ma mis au monde, je fus frappée entre deux pierres...

L'aurore était là veillant sur mon berceau flottant...

 

 

La fontaine de santé, mes écailles l'ont connue...

Neuf étaient les coudriers, les ruisseaux de sagesse...

Saumon encore je suis en remontée des eaux...

 

 

Le souffle de la terre et le respire de l'air, cela me donne vie...

Des vieillards, j'ai appris le feu de la jeunesse...

Grand est le savoir de l'arbre accompli...

 

J'ai donné un oeil pour acquérir une claire voyance

et cela que je vois fait figure d'unité...

L'ombre que je projette sait dire sa lumière...

 

 

Quand la pomme est au pommier

et le poème sur la langue...

Tout est au mieux dans la corbeille des saisons...

 

 

J'ai défriché le ciel pour en chercher l'étoile...
Celle-ci résidait dans la nuit de mon cœur...

Je la vois maintenant par delà les nuages...

 

 

Chacun est souverain...

Chacun a son royaume...

Il n'est que de vouloir, il n'est que de connaître !...

 

 

Le Nord m'a appelé en son grand lit de Femme...

J'ai puisé dans le feu le cri de ma naissance...

Braise m'est restée quand je regarde les mondes...

 

 

Aux banquets et festins, je fus Parole fière

Terrassant l'ignorance, révélant le mensonge...

Mes poèmes tournent encore dans le chaudron des sages...

 

 

Trois glands m'ont dit

les sucs et les sèves

De l'Arbre de la Vie...

 

 

Je sais, de la Roue, le moyeu,

le médian, le milieu...

Les huit barreaux qui ensemble s'ébranlent...

 

 

Il importe que l'on soit équitable

Il importe que l'on soit généreux...

Lune et soleil nous en sont reconnaissants...

 

 

Une seule minute d'entendement peut féconder l'espace et le temps...

Nous sommes tous et toutes graines et semences...

Cela, la terre, de nous, l'attend...

 

 

Rien ne sépare, sinon l'homme...

Rien ne distend, sinon l'homme...

La vie nous est conjointe....

 

 

J'irai, je retournerai au tertre de la rencontre...
J'aurai bandeau d'azur noué dessus mon front

Et noix et noisettes dans la corbeille du don....

 

 

J'ai posé mes lèvres sur l 'écorce des forêts

et mes rêves ont bu à la vague d'écume...

Mon poème chante parmi les oiseaux du large...

 

 

Trop de choses ont été rompues...

Il n'est d'avenir sans le sceau des alliances...

La mort et la vie ont des noces secrètes...

 

 

La flamme vacille sur la chandelle du mensonge...

Indigne est celui-là dont la saie se couvre de suie et de cendre...

Le feu sait si le feu à une âme....

 

 

L'homme ne sait tenir ses serments...

De ceux-ci, il ne veut être le gage...

Lors s'abattent les brouillards et tempêtent les vents...

 

 

Demain, j'irai au tertre rouge,

j'irai nus pieds dans la rosée abondante

marchant parmi les genêts et les ajoncs...

 

 

J'aurai couronne de feuilles de chênes

Et bel oursin enroulé dans la blancheur du lin...

J'aurai pure vêture, lumière en mes pensées...

 

 

Pour Cela qui Fût, est et Sera, j'allumerai le Feu de la Rouge Parole...

 

 

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08/11/2016
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