Les dits du corbeau noir

LE FESTIN CELTIQUE (COMPTE RENDU 5è COLLOQUE) ET NOTES 2019 BRAN DU 19 11 NOVEMBRE

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 Photo Pierre Laborde

 

 

 

DU FESTIN CELTIQUE Bran du Novembre 2019

Compte rendu du 5è Colloque organisé par les Editions du Németon (Keltia Magazine) du 11 Novembre 2019 à Paris...

 



Avec pour intervenants et conférenciers : Fabien Régnier, Mathieu Poux, Valery Raydon, Françoise Le Goaziou, Philippe Walter....



 

Merci aux organisateurs et chercheurs qui nous permettent une meilleure connaissance de notre Tradition et nous apportent émulation et stimulation, intuition et rigueur pour mener au mieux nos propres recherches et applications adéquates...



Ce qui suit est un compte rendu non exhaustif de tous les propos tenus, mais s'efforce d'en retracer les lignes de force et axes majeurs...

 

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On pourrait intituler le festin celto-druidique  d’assemblée de cohérence ; laquelle est le maître-mot partagé avec ceux d’équilibre et d’harmonie…

Cohérence, harmonie, équilibre me paraissent structurer, agencer, réguler toute assemblée digne de ce nom…

 

C’est une triade en tant que telle et elle se devrait d’animer toutes nos assemblées et rencontres et nos rituels tout autant…

 

La dimension sacrale commence dès les préparatifs : (méditation, contemplation , ascèses  et imprégnations ou « immersions » diverses en milieu « naturel »…)

Jusqu’à l’extinction des derniers feux et dernières lumières de l’assemblée…)…

 

Les impulsions, inspirations et intuitions de « l’Awen » (le Souffle inspirant, l’Essence inspiratrice) président à toute cérémonie et rassemblement spirituel, convivial, fraternel et festif…. 

 

La respiration individuelle se fait respiration comme Une !... (Un même Souffle anime, un même Verbe conjugue…

Un même Esprit induit à entendements)…

 

 

 

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Ce que Mathieu Poux (un de nos meilleurs archéologues !) nous apporte comme éléments relatifs au festin , c’est l’attestation que les festins Celtes se tenaient très près des lieux de culte ou au sein même de ceux-ci et ce dans des espaces réservés (la plupart du temps entre hommes (guerriers.)…

(Les femmes étaient admises en d’autres circonstances où elles tenaient parfois un rôle important au sein d’autres rituélies non spécifiques à la classe dite « guerrière ».)…

 

L’aspect religieux du festin est indéniable…

On pouvait dénombrer plus de 1000 à 2000 invités conviés au festin et y prenant place selon des règles précises de justes répartitions…

 

Le festin celtique se présente en effet comme très ritualisé, très « codifié », très établie (pas de place au hasard ou à de l’improvisation) et assez complexe…

 

On n’y consomme pas n’importe quel aliment ou boisson. La nourriture distribuée au cours de chaque festin est assez constante de même que le service des boissons ne varie pas…

(Selon les études pratiquées on consomme en général  trois quarts de caprins et un quart de porc (domestique), mais aussi du bœuf, de la volaille et du chien.)…

(Ceci répondant à des critères « religieux » et à la « symbolique » attachée à telle ou telle espèce animale.)…

 

 

 

 

 

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Philippe Walter lors de son intervention portant sur les nourritures (oie et cochon) distribuées lors de la St Martin (fêté le 11 novembre) confirmera l’aspect « rituélique » de certaines consommations…  (Et plus particulièrement autour du début novembre soit autour de la Samain (Samonios chez les gaulois) (Le nouvel an celtique)…

 

Un texte irlandais rappelle les nourritures et boissons traditionnelles servies lors de la Samain :

« Viande, bière, noix, andouille, lait baratté, pain et beurre frais ainsi que des fruits »

(Traditionnellement, dans les campagnes,  on « tue le cochon » en novembre.)…

 

La viande servie est censée être abondante comme le sont les « nourritures de l’Autre-Monde)… On ne saurait sortir d’un festin sans y avoir été rassasié !...

 

 

Samain à le sens de « récapitulation de l’été » et à ce titre correspond à la maturité des glands, de certaines baies et des fruits….(Pommes, poires, noix…)…

 

En principe : On est ce que l’on mange…

On ne mange que ce que l’on a semé et cultivé soi-même…

Et on bénéficie des apports de la nature (plantes et animaux)

 

 

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St Martin est l’un des très grands « pourfendeurs d’idoles », c’est dire si ses combats contre le « paganisme » ont revêtu une ampleur certaine. On compte environ 4500 églises dédiées à St Martin en France (autant de lieux repris sur les cultes païens antérieurs ! ?)…

 

La viande de porc essentiellement domestique (la présence de sanglier dans les reliefs de repas est très rare) s’explique par la qualité de cette viande à se conserver (après salage plus particulièrement mais aussi après « fumage ».) (Une charcuterie gauloise très appréciée des autres sociétés de l'Antiquité)...

 

 Des récits celtiques font état de porcs magiques dont la consommation n’affecte en rien le troupeau qui reste toujours le même !...

C’est lors une nourriture dite surnaturelle…

 

La viande de porc serait un met favorisant par sa mastication des qualités visionnaires... (On la mâche puis on la recrache puis on « prophétise »…)

 

C’est ce que pourrait faire un druide ou Merlin lui-même… Après mastication, il s’endort et rêve puis à son réveil, il explique sa vision…

 

 

 

Philippe Walter en profite pour faire un aparté sur le cortège du Graal qui, selon lui, ne comporte ni mythe, ni mystère, mais que des éléments mal compris…

Pour le conférencier et auteur, le Graal est simplement un plat, un « service de table » et ce qui importe, c’est ce que contient ce « service » comme par exemple du saumon, du brochet ou de la lamproie et les valeurs (symboliques, analogiques, sacrées…) traditionnellement attribuées aux boissons ou mets présentés…

 

 

Il était aussi de tradition à la St Martin de manger de l’oie…

Les gaulois, à priori, ne mangeaient pas d’oie, mais il y a pu avoir des exceptions selon les régions de la Gaule…

(Peut-être que le souvenir des « oies du Capitole » leur est resté au travers de la gorge N.D.R. ?.)

 

L’auteur semble, par ailleurs, vouloir faire des moines gallois ou irlandais des anciens druides « convertis », ce que je ne validerais pas…

 

L’oie nage, vole et marche, c’est dire si elle épouse toutes les facultés liées à la terre, au ciel et aux eaux…

Ceci pouvant lui conférer un caractère sacré…

 

Il semblerait bien qu’il y avait des « interdits alimentaires » liés à la religion ou aux Traditions… (oie, lièvre, sanglier) avec peut-être des exceptions ou dérogations exceptionnelles dans un cadre rituélique par exemple ?)…

 

 

 

 

 

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Pour Mathieu Poux : Tout repas partagé comporte un fort contenu symbolique visant à obtenir un bénéfice de nature socio-politique, à instaurer ou affermir des liens d’obligation et de réciprocité entre les convives…
Tout festin est par définition ritualisé…

 

Ces festins rassemblent des données ou notions liées à l’alliance, à la mobilisation, à l’investissement, à la solidarité, au patronage, à une « réparation », à une compétition… à la religion, au mariage, aux pratiques funéraires (sur la tombe du défunt)…

 

Un banquet pouvait durer un an…. (commémoration d’un événement sur une année !)… et rassembler plus de 2000 personnes… (On pense ici aux mariages bretons et aux tables et banquettes creusées à même la terre , repas colossal impliquant jusqu’à plus de 20 « marmites géantes » !....)(et l’abatage d’une dizaine de gros bétail)…

 

Le service du vin (peut-être pas exclusivement d’importation car il semblerait que les gaulois cultivaient aussi la vigne et produisaient aussi du vin (affaire à suivre) avait une grande importance pour honorer les hôtes ou faire valoir la, «haute richesse » (éthique et matérielle) de celui qui invite et reçoit…

La boisson traditionnelle est le cidre, l’hydromel ou la bière (cervoise)…

 

Il est à noter cependant que ce sont des millions d’amphores à vin qui ont été retrouvées sur le sol celtique !...

 

Il pouvait y avoir lors de ces festins un « décorum » particulier et des ustensiles utilisés seulement dans ce cadre…

Le service se déroulant selon une « mise en scène » élaborée…

……………

 

 

 

 

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Valéry Raydon nous entretiendra plus spécifiquement du chaudron et plus précisément celui du Dagda (l’irlandais) (Dagodevos en gaulois) ou encore dit le « Dieu Bon »…

 

Les découvertes et analyses archéologiques des chaudrons dits celtiques révèlent que ceux-ci ne contenaient pas de vin, mais de l’hydromel ou de la bière. Les services trouvés dans les tombes sont des services à bière ou à hydromel…

Si les « symposiums » sont des banquets  avec « beuverie », ils concernent dans le monde « oriental » des aristocrates en position allongée. (Ce sont à l'origine chez les Grecs des banquets démocratiques et égalitaires.)…

 

Ce ne sont pas des festins gaulois qui relèvent d’autres conceptions et mises en œuvres même si la notion « égalitaire » de juste répartition entre les convives y est présente…

 

Le terme de « banquet gaulois » est donc impropre à utiliser pour désigner les festins celtiques…

A noter que l’hydromel serait le premier des alcools bus dans l’Antiquité…

Il était d’usage d’offrir aux dieux les parties peu consommables de l’animal sacrifié, les hommes se réservant la meilleure part !...

 

L’agneau était plutôt sacrifié au printemps (à Imbolc, soit début février) et le porc lors de la Samain (début novembre)…

 

Le vin a toutefois fait l’objet d’un commerce et d’une importation très conséquente (en certains sanctuaires on « marche sur des tessons d’amphores » !)…

 

Selon ce que l’on sait du monde celtique, si les Celtes importaient beaucoup de vins, ils n’importaient pas pour autant les pratiques et usages liés à cette consommation dans le pays qui produisait ce vin…

 

Il semble bien qu’après le festin on « triait » les restes jetés dans les fossés-poubelles qui faisaient l’objet de certains agencements et triages… Peut-être y avait-il dans l’assemblage de certains restes, dans des agencements spécifiques,  des rituels ou pratiques volontaires de « fertilisation ou fécondation du sol. »…

 

On peut penser que l’analogie entre le vin et le sang pouvait laisser accroître que le vin renversé sur le sol avait valeur de sacrifice comme le sang humain !...

 

On a trouvé des seaux en bois d’if (réputé toxique) et très ouvragés ne servant à priori que dans un cadre lié aux festins et rituels associés…

Il est possible que dans ce contexte particulier des festins certaines substances particulières aient été utilisées (ainsi des traces de chanvre (cannabis) ont été retrouvées!)…

(Afin d’obtenir peut-être des  « hallucinations sacrées » ?)…

La viande reste cependant un plat d’exception…

A l’origine elle est réservée aux festins, puis peu à peu, elle se « démocratisera »…

 

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Les Festins celtiques (suite) 

Le Chaudron du Dagda (Valery Raydon)

 



Le Chaudron du Dagda fait partie des quatre objets sacrés remis aux Tuatha Dé Danannn dans les quatre îles du Nord du Monde lors de leur apprentissage du « druidisme »  par quatre druides et sages primordiaux… Le chaudron provient lui de l’île de « Murias » (lié à la mer)…

Avec le Chaudron du Dagda (qui appartient à la 3è fonction, celle des « producteurs) (le Chaudron produit en effet de l’abondance.) il y a :

La Pierre de Fal ( pierre dite de royauté) (elle pousse un cri quand le souverain élu monte sur elle et qu’il est digne de la fonction.) (Elle appartiendrait à la première fonction dite « sacerdotale »)

L’épée royale du roi Nuada et la lance de Lug ( armes de jet ou de poing.) (Elle appartient à la deuxième fonction : la fonction guerrière.)

 

Le Chaudron du Dagda (une représentation mythifiée) occupe une place de choix dans la littérature galloise et irlandaise… (C’est un héritage commun au pays de Galles et à l’Irlande.)

Le chaudron n’est pas un attribut réservé au Dagda, il existe d’autres chaudrons (comme celui dit de Ceridwen par exemple.)…

C’est un schéma complexe…

Sa « codification » est très stable sur plusieurs siècles…



Le Dagda préside le festin d’immortalité…  C’est aussi lui le « Dieu du Druidisme »… (Le Bon Dieu ou le Grand Bon Dieu est son titre.) (Il est dit Eochaid Ollathair…)

Ce Chaudron ne laisse aucun convive non rassasié…

(Il produit une génération spontanée de nourritures.)…

L’abondance concerne les vertus du chaudron lui-même….

 

La bataille dite de Mag Tured ( qui comporte deux parties et qui oppose des dieux célestes et des dieux chtoniens) est une petite théogonie en soi ( c’est le récit des origines des dieux des Tuatha Dé  Danann « les gens de la tribu de Dana)…

Il y a lieu de croire à l’authenticité des textes gallois et irlandais, divers recoupements permettent d’apprécier la fiabilité des informations…

N’oublions pas que le symbolisme structurait les anciennes croyances…

 

L’application rituelle du Chaudron suppose un modèle théologique et religieux…

 

 

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Valery  Raydon parle de sociogénèse…


Le chaudron est un objet magique…

Il relève de l’art païen…

Il est question aussi des origines mythiques des rois irlandais… (Le Chaudron est un « talisman » de souveraineté)… (Il recouvre les trois fonctions qui architecturent la société celtique)…

Le schéma lie la royauté à la société…

(IL est non seulement crédible mais « authentique »…)

 

Le « ventre » du Dadga : c’est aussi le ventre du chaudron (parfaite analogie en terme de prodigalité.) (Ces analogies ont le sens de « forces fécondantes », de pouvoirs génésiques…





Valery Raydon compare le chaudron aux maelstroms formés par la rencontre de deux ou plusieurs rivières ou fleuves, ou encore aux marmites naturelles (creusées par les eaux d’une rivière ou d’un torrent dans une roche friable) une convergence qui trouve son centre tournoyant et « bouillonnant »… 

(Le nom du maelstrom en irlandais a le sens signifiant de « chaudron ».) (De la rencontre de courants contraires amenés à faire centre et cercle sortent toutes les richesses de l’Irlande !)…

 

A noter que le Dagda à pouvoir sur les eaux (il est le patron des forces aquatiques) … (Il peur créer des cours d’eau ou les faire disparaître)…

A noter aussi que ce genre de « maelstrom » est aussi appelé « le lit du couple » (la marmite étant assimilée à une alcôve amoureuse !)…

 

 

On attribue au Dadga une massue, mais il s’agit plutôt d’une branche ou d’une fourche à deux « dents » (forgée) …

Cet attribut est proche du « maillet » de Sucellos (Sucellus en latin) (Le Bon Frappeur)(Tape dur) en Gaule…

 

Nous savons par les textes que le Dagda peut donner la mort par un bout de sa fourche et ressusciter par l’autre bout…

 

Avec le « maillet » le Dagda creuse des limites, des frontières… Et aussi les fossés qui entourent les forteresses…

 

Le « maillet » ou la « massue » ou le « marteau » faisait de la bouillie de ce qu’il frappait (de la bouillie d’os et de moelle par exemple !)…

Le « motif » mythique connaît une « deuxième vie » dans le monde des hommes….    Le « motif » ou « modèle » du Chaudron du Dagda se retrouve et perdure dans les autres chaudrons…

(Mêmes associations, mêmes adéquations…)

 

Il ne s’agit pas seulement de « vertus alimentaires »…



Le Chaudron du Dagda serait le « Père » de tous les autres chaudrons  (comme un vase sacré, il est le prototype générateur d’abondance nourricière)…

 

Le Dagda pour rappel est le « Roi des Dieux » ; il est le maître de la Troisième fonction…(Les « producteurs »)...

 

Le chaudron procède d’une obligation pour son détenteur ; celle d’assurer au mieux l’hospitalité nourricière royale au bénéfice des hommes et femmes d’Irlande…

(A priori au moins quatre fois par an lors des fêtes d’ouverture des saisons.)…

 

 

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Dans la première partie de la bataille de Mag Tured on essaye de rassasier le Dagda, mais sans y arriver ce qui traduira l’incapacité du roi des Fomoire à satisfaire son peuple….

 

Lors du festin le Chaudron (à vocation religieuse) distribue des parts socialement justes…

(A chacun sa juste portion)…

Le chaudron est un juste répartiteur…

(On ne donne pas n’importe quoi à n’importe qui.)…

(Il s’agit le plus souvent de viande « bouillie »)…

Le chaudron ne saurait manquer de « reconnaissance » d’où la justesse de la répartition…

 

Il fournit à juste proportion selon le rang ou le cadre du convive…

 Le chaudron dit « à cinq points» donne spontanément la part juste à celui qui y plonge sa fourchette… (ce qui implique un « savoir sociétal »)…

(Le chaudron connaît le statut et le rang de chacun.)…

 

Le Chaudron est un prolongement du Dieu et partage l’Essence de celui-ci…  (Il connaît tous les arts pratiqués dans la société ».)… Il relève de l’omniscience…

 

Il y a là un schéma très ancien et sans doute pré-européen…

Le Chaudron  procède à une sorte de «régénération sociale »… (Il joue un rôle conséquent lors des offrandes pratiquées au cours des fêtes cosmiques et périlleuses soit les grandes fêtes de la roue de l’année.)

 

Il semble bien que chez les aristocrates le chef de clan voir de famille disposait aussi d’un chaudron ayant même fonction d’attribut de l’hospitalité et de la juste répartition…

 

 

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Notes… Bran du…

 

Les colloques qui réunissent les meilleurs chercheurs et les meilleurs travaux effectués dans le cadre de la religion et de la mythologie celtique nous livrent de précieuses données et informations, apportent de nouveaux éléments, en rectifient d’autres erronés et font considérablement progresser la connaissance complexe du monde Celte…

 

Il appartient aux divers responsables et animateurs de la diaspora druidique comme à tout « cheminant » de suivre de près ces évolutions de la connaissance afin d’étudier celles-ci, de revisiter leurs propres conceptions,  d’en avoir entendement puis application au sein de leurs communautés….

 

Ce qu’implique notre fonction et notre quête individuelle et communautaire, c’est la recherche permanente de cohésion et de cohérence, d’équilibre et d’harmonie, d’adéquation et de compatibilité entre sens et Essence…

 

Nous ne pouvons nous contenter de dupliquer des données conceptuelles et rituéliques héritées de nos prédécesseurs du 18 iè au 20è siècle qui, certes, ont œuvrer en fonction des données disponibles et de l’état des recherches de leur époque, mais qui ne disposaient pas des éléments nouveaux mis à notre disposition par le progrès et les avancées des études et découvertes archéologiques récentes…

 

La Tradition est d’une certaine façon immuable en son « Fond », en son Principe » en son « Essence » en son « Esprit » donc, mais elle est un germe et un ferment permanent  d’évolution, d’adaptation et de novation quant-à ses « formes » qui se doivent d’être ajustées à ce qui les induit et instruit…

 

La recherche, les études, nourrissent la connaissance laquelle nourrit à son tour l’esprit, le cœur la pensée et l’intelligence qui mettent lors en œuvre l’action en conformité avec ce qui l’inspire et la conduit…

 

La forme ne saurait fixer l’Esprit et avoir préséance sur Celui-ci…

 

Le chaudron est bien un prototype de toute recherche de connaissance authentique…

Chacun de nous en possède un en son royaume et domaine « intérieur »…. Et ce avec les attributs et vertus adéquates…

 

Nous sommes appelés également à « organiser » les festins qui célèbrent tout autant la vie et l’existence et ce, dans une notion de justice égalitaire et de juste répartition et ce, avec une pensée constante, éclairée et avivée qui veut que le dit festin soit aussi un acte de mise en rapport et en relation symbiotique (harmonisé, cohérent et équilibré) avec les lois évolutives du cosmos et donc de tout l’univers…

 

Le but, l’objectif majeur étant de mettre tous les plans (humains et supra-humains) en justes correspondances et accords.)

 

(D’où l’importance des notions de paix, de sérénité, de maîtrise, de tempérance…)

 

L’équité et la justice ont aussi un rôle considérable dans la bonne tenue du festin. Cela trouve son sens (et son essence) dans le terme et l’œuvre de juste répartition…

 

Si cette dernière notion trouvait sa pleine application planétaire, le monde ne serait pas celui de l’iniquité et pourrait satisfaire chacun et chacune selon sa juste mesure…

 

La nourriture spirituelle nourrit en fait toutes les autres nourritures…

 

 

 

 

 

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Un rituel/festin se doit donc de réunir :

La préséance et la transcendance spirituelle

Les éléments fondateurs et concepteurs de la Tradition

(Principe, Essence et Anima)…

Le sens profond et élevé du don et de l’offrande…
La nécessité de « nourrir » chacune et chacun selon ce qui lui revient et en juste proportion de ce qu’il a offert et a su donner…

Une vigilance sur tout ce qui peut contribuer à l’harmonie et à l’équilibre ( a l’osmose, à l’égrégore…) et surtout sur tout ce qui peut y porter atteinte…

Le « faste » sans le « néfaste »…

La redistribution équitable des « richesses » de diverses nature…

Un esprit comme Un de concélébration (respect, ferveur, enthousiasme…)

L’entendement et la compréhension mutuelle de ce qui « Fût, Est et Sera » en ses manifestations de Forces, d’Energies et de Lumières…

 

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On ne saurait par ailleurs mésestimer ou omettre

le Souffle inspirant de l'Awen (Intuition, Vision et Inspiration) sans lequel l'âme Celte ne saurait trouver son Anima, son ruissellement et sa flamboyance !...

 

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J’aurai aimé que, dans le rapport au Sanglier, il ait été fait état de la « traque », de la poursuite de celui-ci, en tant qu’animal « magique » lié à l’Autre Monde et porteur d’objets précieux dotés de divers pouvoirs… Il est « objet de quête » jalonnées d’épreuves assez redoutables et très périlleuses au bout desquelles le héros ou le champion obtient la gloire ou l’éternité…

 

Ces quêtes relatées dans les récits celtiques expriment un cheminement initiatique fondamental…

 

Consommer du dit sanglier ne peut s’entendre que sur un plan « spirituel » et ne pouvait me semble-t-il faire l’objet d’une consommation « matérielle » sauf cas sans doute assez  rare d’un processus lié à un rituel spécifique…

 

 

 

 

 

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19/11/2019
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