Les dits du corbeau noir

LE CHANT DE LA SPIRALE SACREE 2023 BARDI BRAN DU 18 12 DECEMBRE

 

 

 

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Jan Kounen

 

 

Le Chant de la Spirale Sacrée Bran Du décembre 2023

Ce Chant est inspiré par la magnifique exposition qui se tient à Paris Quai Branly du 14 novembre 2023 au 26 mai 2024 et qui est intitulée VISIONS CHAMANIQUES...
Des images visionnaires induite par l'ayahuasca...(La Liane des Morts en Quechua.)

Pour illustrer cela j'emprunte à Jan Kounen (Cinéaste, Producteur et Réalisateur, Peintre et Dessinateur) deux de ses illustrations et je vous invite à visionner son fabuleux film intitulé Blueberry...

 

(Personnellement je ne connais d'ivresse ou de vision que la musique, le chant, la danse, la poésie et bien plus rarement l'amour réciproquement partagé !)

 

 

 

 

...C'est le Chant de la spirale sacrée

qui circule entre l'os et l'ongle et draine le suc de l'Arbre de Vie dans les canaux ouverts et offerts à sa visitation...

 

 

Cela au carrefour médian où se concentrent, où s'écartèlent, où se dilatent, où se fusionnent, où se diluent, ou s'expansent, où s'écoulent et s'enflamment les longs vaisseaux du sang, des rêves et des songes...

 

 

Grandes bulles d'ambre d'où perle un ruisseau d'émeraude et de rubis, tout l'or, tout l'argent liquide du soleil et de la lune, et d'où sinue un chant d'écorce et d'écume...

 

 

Tout me vient aux rivages et dépose le sel rouvre sur mes lèvres...

Tout depuis l'infini, tout depuis l'inconnu, tout dans un seul grain de sable, tout dans le cri d'un corbeau, tout dans l'offrande fervente et fiévreuse d'une aurore, tout dans le diamant étincelant de ce qui Fût, Est et Sera...

 

 

Sont des échasses blanches et roses surmontées de plumes en éventail, des anses vermeilles sur la coupe de la soif, sur le chaudron de cuivre roux aux feuilles multicolores...

 

 

Courbe contre courbes je suis, courbes contre courbes je nais, courbes contre courbes j'enlace.... Je suis une orbe qui ricoche d'une planète à l'autre, je fais cercle avec le Cercle, ma pensée n'est que rondeur et j'ai cerceaux de souvenirs...

 

 

Je vais comme une anguille parmi les eaux noires surmontées de libellules bleues et vertes, le feu couve sous ma peau, dilate mes paupières... J'ai tissu de ciel et enlacement de vagues pourpre...

 

 

Qu'est-cela qui tisse et brode des fils de Mémoire sur le métier de mes ans. Est-ce tisserand pour l'ouvrage de l'Âme ? De nacre et la lumière qui s'enroule sur la verticalité de mes feuilles...

 

 

Toute fleur est une étincelle qui tourbillonne au jardin de la nuit là où s'entrecroisent les désirs avortés de ceux et de celles qui ne savent plus aimer la Vie...                        L'oiseau est plus que l'oiseau, la pierre plus que le pierre, le sang se fait plus blanc, plus ocre que l'écume...

 

 

Dans un bosquet d'épines une chose et son contraire se font l'Amour, une chose dont les humains se sont défaits pour épouser ce qui rend aveugle et sourd aux battements de cœur de l'Univers...

 

 

Une lave volcanique enveloppe mes hanches et mes cuisses, elle glisse voluptueuse tout le long de mon torse mais cela est sans brûlure. Lors brasille le foyer de mes pensées et crépitent mes bois morts...

 

 

J'entends, je perçois comme un nom aux aspects de brumes, j'entrevois ses volutes qui pénètrent mes orifices corporels, je prend rythme par le souffle qui accompagne le mien et cela se fait tambour que martèlent les étoiles...

 

 

Oui j'ai bu aux sèves forestières, j'ai résine sur l'écorce blessée de mes bras, de mon ventre et de mes entrailles, la saison d'hiver suppure entre mes pores... J'apprends sa chanson de glace et de neige...

 

 

De quel brasier suis-je le flambeau de rêves et de chair ?

Par quelle source ais-je appris la transparence ,

et quelle Femme offerte comme une figue éclatée de soleil a mis sur ma langue le miel des origines ?

 

 

Je tourbillonne dans le lit d'un fleuve, j'ai remous d'argile et j'oscille d'un bord à l'autre de la Vie... Je suis une barque sans voile à son mât, paisible est le courant et délicieuse la dérive...

 

 

J'ai bu aux mamelles de la voie lactée le nectar de la jument d'Epona ; le lait de la vierge et celui de la vache sacrée...

 

 

S'opère lors en l'athanor de mes sens une divine alchimie qui me fait passer de la Matière à l'Esprit...

 

 

Qu'importe qui je suis, j'ai parole d'arc-en-ciel et fleurissement dans ma bouche, j'accouche les enfants du Verbe et je donne naissance aux extases du silence...

 

 

Ce monde est plus que monde et ma joie plus que la joie...

 

 

Dans un bois des enfants rieurs font la ronde et en leur rotonde tourne et retourne le son aux sept voix... Il fait Grande Lumière en ce bois où l'on se dénude jusqu'au cœur... C'est l'enfance du Monde  où l'Amour est la     Loi !...

 

 

De lin est le drap où les amants se couchent, où leurs serpents s'abouchent et s'abreuvent d'émois...

 

 

J'ingère la chair bleuie d'un champignon qui sent l'humus et le terreau, qui sent la terre nourricière, qui sent le parfum du renouveau lors, je déploie mes ailes et me hisse vers le Plus haut et me voici Homme de Dessus Terre... Et me voici tombe et berceau...

 

 

Je n'ai plus de limites tout mon être se prolonge dans l'éther, s'effiloche et se disperse puis, immensément fractionné, se rassemble soudain en un éclair, en un atome dont ma pensée est le noyau...

 

 

Je pénètre des royaumes enceints de cris et de larmes, grise et la lumière sous la cendre du ciel, l'air n'est que tremblements et frissonnements, des doigts s'accrochent aux nuages, griffent les vents et s'engloutissent dans un magma qualifié d'indéfinissable...

 

 

La Peur, c'est Elle la maîtresse de ces lieux, c'est là l'ossuaire de nos plus belles aspirations, le cimetière anonyme de nos avortements, là, pourrissent les amours inaccomplis, les dons refusés, les orphelins de l'offert et les jeux illusoires du paraître...

 

 

Je suis aspiré dans une colonne serpentine où je tangue entre ivresse et vertige mais sans violence dans les heurts...

 

Je monte en spirale, je monte de siècles en siècles mais je n'ai plus d'âge, mon corps est resté en bas et je n'en éprouve nulle désarroi...  Mon Âme file devant appelée en son ultime demeure...

 

 

J'insuffle le temps,

j'insuffle l'espace

J'insuffle cela dans les sept directions...

Je chevauche le Grand Serpent des flux et des ondes

et je sonde le juste et le vrai dans les poumons de la Création...

 

Bran Du               Décembre 2023

 

 

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Jan Kounen



18/12/2023
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