Les dits du corbeau noir

Réflexion juin 2023 Bran Du

Triste constat de faits et de situations :

Enthousiasme et renoncement...

L'enthousiasme ( en théo ) (une « Energie divine ») se trouve majoritairement confronté à l'avortement redondant du désir dénoué lors de toute volonté.... Une attitude hélas récurrente ou les élans vers la vie sont brisés à coup de peur, de crainte, d'appréhension, d'incertitude, de doute, de réticence etc...

(Soit l'entière panoplie et le très large éventail d'un Moi dogmatique et dictateur qui n'entend pas laisser le Soi s'exonérer de ses diktats !)

La pulsion vitale se trouve trop souvent réprimée et ce notamment quand des affects sont mis en jeu.. La force du renoncement et de l'abandon l'emporte sur « l'appel au Vivant de la Vie »....

Le passé pèse dans de très nombreux cas sur les possibilités qu'offrent l'avenir de se libérer des entraves psychiques (et des conséquences physiques) provoquées par des expériences relationnelles antérieures génératrices de traumatismes plus ou moins conséquents et fermement ancrés dans la mémoire...

La peur de reconduire des modèles supposés être redondants grève et inhibe un devenir pourtant o combien salutaire et libérateur...

C'est comme si il y avait une forte opposition à toute forme de délivrance opérative et réelle liée à un conditionnement interne qui se complaît en fait à entretenir une souffrance rédhibitoire et une mémoire douloureuse au sein desquelles elle se nourrit et s'entretient...

C'est là un exemple parmi d'autre de toute « l’ambiguïté » humaine et de son extrême complexité !

Le lent processus qui a amené la vie à la VIE n'est en aucun cas accompagné de peurs ou de réticences, ces« attitude » ne relèvent pas des mécanismes d'élaboration du « Vivant » mais d'un cerveau humain orienté vers l'emprise, la possession, la manipulation idéologique d'un individu sur un autre.

C'est l'arme essentielle et très efficace employée pour asservir et dominer une personne ou un peuple et les « autorités », qu'elles soient religieuse ou politiques, n'ont eu de cesse d'y avoir recours comme on le sait et encore plus spécifiquement ces dernières années...

Le monde dit végétal ou encore animal OSE LA VIE en permanence afin de perpétuer celle-ci et il n'y a que dans le règne humain où le vivant se voit l'objet et le sujet de prédations constantes et de grandes ampleur allant jusqu'à mettre en péril l'ensemble du monde créé !...

« OSER la Vie » suppose et implique d'avoir confiance en Elle, non de façon béate ou robotique, mais en mettant conjointement en œuvre une liberté consciente, lucide, objective, solidaire, symbiotique et responsable au sein de laquelle se forgent et s'élaborent le courage, l'audace, la vaillance, l'intrépidité, la hardiesse, la bravoure, la témérité...

Etre « valeureux » ne consiste-t-il pas à incarner des « valeurs » constitutives d'une humanité digne de ce nom, de cet adjectif et d'une éthique existentielle mise constamment au service des Forces, Energies, Vibrations et Lumières qui sont l'Anima même de ce « Vivant » comme nous l'enseigne notre Tradition et la Sagesse qui en est un de ses fondements ?

Ici aussi le gâchis relationnel est considérable car il altère grandement les liens instaurés d'abord avec soi-même mais aussi tous les autres extérieurs à soi-même....

L'Existence est une sorte « d'entreprise », de défi et de pari, sur un devenir certes incertain mais qui sera aussi ce que nous déciderons de ses choix et orientations, buts et objectifs, désirs et volontés affirmés etc...

Bien des aspirations de nos semblables sont on ne peut plus légitimes et justifient amplement leurs « investissements » afin de les réaliser mais elles sont pour une partie non négligeable soumises à l'individu lui-même et à ses hésitations pour leur mise en œuvre et c'est à ce niveau que tout se joue ; soit l'incarnation d'un rêve, d'un projet ; soit son « avortement » volontaire en redondance à bien d'autres renoncements antérieurs puisant aux mêmes origines que les fois précédentes....

Vivre se réalise, s'incarne dans un désir et une volonté affirmée et tenace c'est-à-dire quasi inébranlable à défaut de quoi nous ne pourrons parler que de « survie » dolente et non de vie....

« L'Inconnu me remettra au monde » clamait la poétesse et druidesse Angèle Vannier et cela est vérité...

La peur de cet inconnu est pourtant telle qu'elle inhibe tout désir et toute volonté de vivre la Vie que l'on souhaite et que l'on veut vivre pleinement, authentiquement, solidairement, pacifiquement et sereinement...

Un arbre ne saurait se poser de telles questions, quelque soit l'environnement que le sort ou le destin lui aura attribué, il fera tout ce qu'il peut pour mettre et remettre périodiquement au monde les fruits et les futures semences nées de sa « pulsion de Vie »....

Qu'en est-il de nous même dont les contraintes environnementales sont moindres que celle d'un arbre ?...

Notre existence et intimement et profondément liée à la notion de « relation » (avec soi, l'autre, les autres, l'univers entier...)

Et toute relation nécessite une confiance sans laquelle elle ne saurait s'établir...

Comment lors assurer et goûter aux bienfaits d'une relation si nous ne voulons ou ne pouvons faire confiance à la Vie, à ce qui aspire avec sincérité à se relier à nous-mêmes ?

C'est de « survivre » lors qu'il s'agit lorsque la confiance n'existe pas ou n'existe plus et l'individu se fait alors le siège d'un « orphelinat » et d'un « veuvage » existentiel intolérable comme on le sait car il se reconduit régulièrement...

Nous souhaitons le plus souvent être « accompagné » dans notre cheminement ou notre « navigation » existentielle mais cela est devenu d'une grande et récurrente complexité car entaché d'héritages émotionnels douloureux qui font obstacle à toute nouvelle « aventure humaine » mais également à toute guérison, à toute cicatrisation des blessures occasionnées lors des épreuves passées...

C'est à tout cela que depuis plus de trente années maintenant je me heurte régulièrement en accompagnant comme je le peux ces souffrances induites oscillant entre désirs et renoncements et sur lesquelles je me sens parfois bien impuissants n'ayant pas la faculté ou la capacité de soulager cela qui dépasse l'Amour que je peux mettre en terme de bienveillance et de bienfaisance et cela m'est d'une grande tristesse...

Bien fraternellement     Bran Du