L'AUTRE MONDE CHEZ LES CELTES : SUITE BRAN DU 2022 LE 09 11 NOVEMBRE
L'AUTRE-MONDE DES CELTES (Suite) Bran Du 09 11 2022
« L'Au-delà c'est le monde où selon certaines religions vont les âmes après la mort » Définition de Wikipédia.
En guise de sérieux avertissements :
« ...Plusieurs mythes de création devenus pour nous inaccessibles ont coexisté sans aucun doute...
D'autres cultures Celtes ont partagé l'essence de ces concepts et vraisemblablement des structures mythologiques analogues pour les expliquer...
Le monde Celte ancien reste généralement mal connu et souvent mal jugé...
Il ne reste que peu de chose aujourd'hui de l'héritage de nos ancêtres...
L'Eglise a éradiqué efficacement tous les gestes d'allégeance au paganisme... (On pourrait parler de « terrorisme » pseudo spirituel. NDR)
Le Monde Celte est une matière subtile encore plus malaisée à exposer qu'à appréhender... » Claude Sterckx
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« ...Nul doute que le monde celtique connaissait des doctrines secrètes assorties de rituels qui sont, par nature, malaisément décelables. » Ph Jouet
« Les idées sur le devenir des constituants de l'être variaient sans doute sensiblement d'un milieu ou d'un autre. Aussi ne trouve-t-on pas une doctrine unitaire du devenir post-mortem... »
« Il n'y a pas de doctrine unique mais des conceptions différentes selon l'époque et le milieu (avec un héritage des chasseurs-cueilleurs du néolithique par exemple.) Idem
« On ne peut envisager le séjour des morts sans parler des fins dernières. Les fins dernières celtiques étaient diversifiées comme les voies de « l'outre-tombe » l'étaient déjà chez les indo-européens et chez leurs héritiers. »
« Les questions relatives aux âmes sont liées aux fins dernières individuelles et collectives. » (Idem)
« Rien n'introduit dans les récits l'idée d'une survie individuelle cependant le culte des mânes (âmes) associées à la terre transparaît dans les mythes et la doctrine héroïque implique une immortalisation dans l'Autre-Monde des dieux (une voie « solaire » )
« Il existe donc de nombreuses théories étudiées à partir :
des textes antiques qui sont fort rares et du comparatisme.»...Idem
(Qui ne saurait tout éclairer mais d'un recours fort utile cependant. NDR)..
« Il y a de ce fait plusieurs aspects du « monde d'après »...
Fabien Régnier
« En ce qui concerne l'Autre-Monde des Celtes, il s'agit d'une vision qui a évoluée dans le temps sous l'influence du christianisme. » Fabien Régnier Keltia Magazine...
(Voir à ce sujet le Cycle Arthurien où l'on passe du Chaudron des Dieux et Déesses au « Graal »! NDR)
« L'Autre-Monde recouvre différentes réalités subjectives. »
Yvan Guehennec
« Les âmes sont impérissables, le monde aussi mais un jour portant régneront seuls le feu et l'eau. » Strabon
C'est là sans doute le concept le plus et le mieux affirmé du Monde Celte même si nous n'aurons pas vraiment de « définition » relative à cette âme pour en connaître la « constitution » NDR...
Mais Philippe Jouet, à ce propos, nous dit :
« L'immortalité de l'âme est une convention et on ne saurait être trop prudent dans l'utilisation des données antiques relatives à l'immortalité de l'âme... »
Pour cet auteur L'Autre-Monde ce sont les régions divines ou infernales, fastes ou néfastes...
Le pays des dieux et des héros...
La région dangereuse qui le sépare des hommes - caverne, étendue d'eau...
Le monde souterrain confondu avec ce qui précède...
Le champ morphique de toute réalité... ( une expression qui définit un champ hypothétique qui contiendrait de l'énergie ou de l'information sans être constitué de matière (atome, électrons, etc.). Ces champs seraient déterminants dans le comportement des êtres vivants notamment en ce qu'ils hériteraient d’habitudes de l’espèce par « résonance morphique » et que leurs actions influenceraient lesdits « champs de forme ».
Il s'agit d'un concept qui n'est pas scientifiquement validé, donc qui se limite à une croyance. )
C'est aussi la forteresse du festin de miel... La forteresse de rigueur, de froidure...La forteresse de verre... La fontaine pleine de fruits.... La forteresse de l'obstacle...
Le pays des enfants du (roi) du monde d'en-bas (un peuple fée doué d'invisibilité)...
En Irlande l'Autre-Monde c'est la Terre des Vivants, la Terre des Femmes, la Terre des Jeunes, la Terre sous la vague, l'Autre-Terre, Le Pays brillant, la Terre de la promesse (christianisation), la Grande Plaine...
L'année est conçue comme deux rives à la fois vie et mort.
L'Autre-Monde à deux faces l'une diurne (claire), l'autre nocturne (sombre).
Le monde des dieux est celui de la clarté diurne opposée aux ténèbres mortelles de l'hiver...
« C'est un pays merveilleux où il y a de la musique, où les habitants sont invisibles aux humains ; Ils sont beaux et sans défauts. La jeunesse y est durable... On y boit une bière sans égale et des vins choisis... On n'y connaît ni mensonge ni injustice... C'est une terre brillante et noble. »
C'est donc un lieu « ambivalent » où se côtoient des forces antagonistes que l'on se doit de concilier, de maîtriser avec l'appui ds dieux, des héros, des bienheureux... Ce qui n'est pas de tout repos !... NDR
L'Autre-monde intervient dans une fin de règne, une fin de cycle, une fin du monde...
Il n'y a pas de culte des morts mais un culte des ancêtres...
Il n'y a pas de place pour le morbide...
Le commun des mortels rejoints la troupe immortelle des souffles (Anaon en breton)...
La Propitiation ( la façon de rendre une divinité propice) des mânes (l'âme des morts) existe...
L'accès aux îles merveilleuses est réservé aux héros qualifiés...
On peut avancer que les îles paradisiaques étaient réservées aux héros bienheureux, les tertres aux mânes...
Voir pour plus de détails l'article précédent sur ce blog....
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Notes Bran Du :
« La question de l'autre-monde est une enclume traditionnelle sur laquelle on martèle une pensée d'où jaillit des étincelles de neurones. » Bran Du
Les observateurs romains et grecs de l'époque font état des dispositions permanentes des Celtes au regard de la vie religieuse qu'ils pratiquent avec ferveur...
Ces pratiques religieuses abondantes et constantes relèvent d'une spiritualité, d'une théologie conceptuelle qui se doit d'expliquer non seulement la « création du monde d'ici-bas » mais également les fins dernières individuelles et collectives ce qui ne saurait être la moindre des préoccupations de tout « croyant » de toute époque...
Et cela se devait d'être expliciter clairement et être rendu accessible et compréhensible au « commun des mortels » afin d'assurer une cohésion et une validation sociales et un entendement communautaire sur tous les territoires Celtes...
Qui des croyances validées par le quidam gaulois, irlandais, gallois, britton en ce qui concerne l'Autre-Monde ou l'Après-vie ?
Il est pourtant fait état par nombre de chercheurs d'une forte unité religieuse chez les Celtes et ce d'un vaste territoire à l'autre ?
A la lecture des ouvrages étudiés à propos de l'Autre-Monde des Celtes, on ne peut pas dire que l'entendement est immédiat mais que l'approche des concepts déduits et proposés demeure au stade d'une certaine confusion voire d'une confusion certaine tant les différentiels sont nombreux et souvent opposés et que la contradiction existait déjà au sein des récits explorés !...
Il a toutefois nécessairement existé une présentation « globale » de l'Autre-Monde compréhensible par tous et par chacun... Je la cherche encore dans toutes les études réalisées à ce jour !....
« L'absence de formulations n'exclut pas pour autant la croyance en un séjour paradisiaque des dieux et des bienheureux voir d'un enfer pour les autres défunts. » Claude Sterckx
Ces rapprochements avec le paradis et l'enfer et le comparatisme que cela implique me gêne aux entournures de l'esprit car cela est trop similaire aux schémas chrétiens qui semblent à priori avoir ici aussi recouverts de forts anciens concepts celtiques étrangers à ces concepts... (Une recouvrance tardive mais bien réelle.)
(Les 47 premières triades du Barddas semblent échapper à ce recouvrement et pour partie seulement celles qui suivent.)
Reste à déterminer qui sont ces « bienheureux » et sous quelles formes résident-ils au paradis des Dieux ? Cela aussi reste « flottant, approximatif et nébuleux »...
Si, a ce qu'il paraît, l'Autre-Monde est à l'opposé du nôtre on peut alors concevoir qu'il ne saurait comporter de formes « humaines », corporelles, charnelles etc...
L'âme ne saurait alors n'être revêtue que d'elle-même et de son anima et rejoindre la Source même de son origine et de son devenir post-mortem !
De ce fait elle échappe totalement aux contingences de notre humanité ne connaissant ni le temps, ni la durée, ni la vieillesse, ni la maladie, ni la mort, ni le chagrin ni la peine, ni le déplaisir mais une sorte d'ataraxie bienfaisante en goûtant aux suaves parfums, aux douces musiques, aux nourritures « magiques » et aux tendres attentions du féminin prodigue en bienveillance...
Ces « bénéfices » étant d'autant plus appréciés que la Conscience préside au banquet et festin de « l'Etre de plénitude enfin lumineusement réalisé »...
(« L'Être procède du non être et non le contraire. ») Claude Sterckx
Peut-être que les « fins dernières devraient se rapprocher des origines premières ! » Mais l'une et l'autre de ces conceptions majeures ont sans douté été les premières à être éradiquées par le monde chrétien !...
De même pour le séjour des bienheureux que je serais « bienheureux » de connaître !...
J'imagine volontiers que pour les observateurs romains et grecs les difficultés de compréhension et de discernement devaient déjà être bien présentes ce qui nous amène à être prudents avec leurs affirmations !
Il me semble que seules se devraient de compter dans cette approche complexe des notions liées à l'Âme, à l'Esprit, au Souffle, à l'Awen, aux Voies Solaire, au Principe, à l'Essence, à l'Anima, aux « Forces, Energies, Vibrations et Lumières » de Cela qui Fût, Est et Sera (de toute éternité pour toute éternité !)...
(J'ajouterais aujourd'hui « la Conscience » et l'Approche Quantique de la notion d'âme.)
L'aboutissement du cheminement existentiel terrestre pourrait se « cristalliser » dans la « spiritualisation » progressive, magique et alchimique, en Abred (le passage terrestre et « obligé ») de la « Matière corporelle humaine »...
La « mort » pouvant alors être considérée comme « l'Initiation Suprême.» donnant accès au « Bienheureux Séjour » !
Cette accession « possible » selon le Barddas au sein du Gwynfyd (ou Gwenved) (Le monde Blanc de la Toute Lumière) valide et récompense la Victoire sur les mondes ténébreux, sombres, nocturnes, sur la longue traversée hivernale et sur les forces néfastes qui tentent de nous retenir par tous les moyens dans leurs démoniaques emprises...
Quoi qu'il en soit les idées développées ici ne relèvent et ne saurait relever que d'hypothèses, de postulats, de supputations, d'interprétations, de conceptions, de projections, de spéculations avec des degrés de « probabilités » fort différents...
Quoi « qu'île en soi », celle-ci ne saurait se concevoir que dans le royaume de féerie et de poésie o combien celtique au demeurant !...
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La localisation de l'Autre-Monde fait l'objet de nombreuses « destinations »...
Pour une part des récits, l'Autre-Monde se situe sous terre, en bas de « l'ici-bas » qui est le nôtre, sous la mer (dans le Pays sous la vague.)
« Pour l'Irlande, l'Autre-Monde se situe par delà l'obstacle d'une mer peuplée de monstres ou dans les tertres enchantés qui s'ouvrent à la fin du cycle annuel. »...
« C'est une île lointaine tapissée de fleurs située aux limites du monde connu. On y connaît une joie habituelle, on y entend de douces musiques et on dispose de richesses et de trésors de toutes les couleurs. Le bonheur y réside avec la santé. C'est un jour d'éternel printemps. »
Tertres, lacs, cours d'eau, océans... font aussi l'affaire...
Au Pays de Galles, il y avait une croyance populaire qui voulait que les morts résident dans la Maison de Donn (La Grande Déesse -Mère)...
La fameuse île d'Avallon et son verger aux pommes merveilleuses est le lieu de « dormition » du roi Arthur veillé par Morgane et ses huit sœurs...
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Ce qu'en disait le Grand Druide
Gwench'lan le Scouezec :
“Nous croyons en l'éternité de l'homme sous la forme de son esprit.
(A ce SOI ; cette partie, ce noyau, irréductible de l'Etre.)
Dans le cycle naturel des choses, la mort est pour la vie, et la vie pour la mort.
Les Druides croyaient à la continuité de la vie sous le flux des métamorphoses.
L'Autre-Monde est proche de nous et il suffit pour le découvrir de lui ouvrir nos yeux.
Par-delà le multiple, par delà le monde et l'Autre Monde, on atteint à l'universel.
La vie religieuse était centrée sur le jaillissement de la vie et sur la splendeur du monde et au-delà du monde sur la Source même de l'être (vers laquelle l'âme bardique nous conduit). »
Gwenc'hlan Le Scouezec
Entretien avec un Druide
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