Les dits du corbeau noir

L'AU-REVOIR ET LES HOMMAGES A CHRISTIAN TUAL 2019 19 06 JUIN

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 Christian TUAL Passeur d'Horizons

 

 

Départ de Christian TUAL :

 

Envoi de Martine Jardin, la compagne de Christian Tual :

(extrait)

 

 

Christian, Gaël et moi vous sommes très reconnaissants de cet halo de tendresse, de ce cocon  que vous avez tissé pour nous adoucir cette période rude.

 

 

Christian est parti dans la paix et l'amour, comme il l'avait souhaité. Entouré de sa famille, de ses proches amis. Il nous a offert plusieurs semaines extraordinaires.

 

 

C'est certainement étrange à recevoir mais c'est pourtant exactement ce que nous avons vécu : un  chemin initiatique, une parenthèse d’harmonie, d'amour pur, de douceur, de fluidité, de délicatesse, de respect.

 

Les sœurs et les amies de Christian (mes petites Fées!) ont chorégraphié une ambiance tellement douce, tellement paisible. Ces moments de grâce nous ont marqués d'une façon indélébile.

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Christian avec Charlotte (exposition à Erquy)

 

 

 

 

Le mot qui me vient, qui s’impose à moi, c’est le mot GRATITUDE.

 

GRATITUDE à Christian qui nous a offert ces dernières semaines un véritable chemin initiatique,

GRATITUDE à sa famille qui nous a accompagnés tous les deux avec force et tendresse,

GRATITUDE à tous ses amis, éparpillés de par le monde, qui ont soufflé avec constance sur les braises chaudes de l’amour et de l’amitié, dans cette ouverture œcuménique à laquelle Christian était si attaché.

GRATITUDE à l’équipe d’HAD et aux infirmières qui ont accompagné Christian à la maison avec respect, douceur et délicatesse,

GRATITUDE à vous, mes amis, qui êtes présents aujourd’hui.

 

 

Christian était un PHARE. Il a éclairé le chemin de centaines de stagiaires qui ont découvert, grâce à lui, leur pouvoir de création. Ce flambeau qu’il a allumé en chacun de nous va continuer à nous éclairer, à rayonner. Il a transmis le témoin à Gaël.

 

Je suis fière et heureuse d’avoir partagé un moment la vie de cet être exceptionnel, de ce Crist-Tual / Cristal comme dit Marie-Hélène. Il a su transmuter en lumière pure toutes ses souffrances, ses chagrins, ses douleurs. Je l’appelais instinctivement MON ANGE. Prémonitoire !.....

 

Martine, la Compagne de Christian

 

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Christian Tual (Salle des Régates / Pléneuf Val-André)


L'au-revoir de Pascale :

 

Cher Christian, mon Ami, mon frère spirituel, toi que nous ne pouvions qu'aimer, toi dont les paroles douces et lumineuses résonnent encore en moi depuis notre ultime entrevue, toi dont ma mémoire gardera pour toujours le beau sourire d'amitié ce jour-là, je voudrais te dire encore, dans la lumière de cette journée d'été, à toi qui t'es désormais fondu dans la vaste lumière cosmique que tu voyais derrière les apparences du monde et savais rendre perceptible dans ta peinture, je voudrais te dire encore combien la personne que tu as été fut une source de rayonnement, sur nous tous.

 

 

Ta vie et ton œuvre ne forment qu'un. Elles s'éclairent et se nourrissent mutuellement. Tu ne pouvais vivre sans créer ; créer ; c'était vivre pleinement. Je me souviens de ton exaltation, de ta gratitude profonde devant les beautés de la nature, que tu voulais absolument traduire par la peinture, non pas en copiant ce que nos yeux perçoivent, mais en exprimant ce que ton esprit, ton cœur, voyaient au-delà ; cette vie secrète de l'univers que tu ressentais très fortement.

 

 

Tu peignais, disais-tu avec les yeux du cœur. Tu n'étais pas un simple esthète, mais un voyant. Et ce travail accompli avec la constante d'un ascète – car il s'agissait pour toi d'une véritable ascèse à la fois physique et spirituelle – te rendait vraiment heureux ; et, je tiens à le signaler, toujours avec la plus grande modestie...

 

 

Tu étais épris de pureté, d'absolu, et cette exigence te rendait parfois malheureux car le monde des hommes n'était pas toujours à la hauteur de ton idéal. Cependant, ce qui toujours te sauvait et te donnait la force de poursuivre l’œuvre commencée, c'était ce besoin de rendre perceptible, par l'art, ta propre vision du monde.

 

 

Et tu ne t'es pas enfermé dans une tour d'ivoire, tu considérais qu'il était de ton devoir de transmettre, de faire passer de cœur à cœur cette flamme, cette ardeur, ce besoin de comprendre, d'exprimer et d'aimer.

 

 

Ceux qui ont eu la chance de participer aux stages que tu organisais disent qu'il ne s'agissait pas d'un simple enseignement de techniques, mais d'une ouverture à une forme de spiritualité. Tu aidais les autres à se révéler, à naître à eux-mêmes, à faire éclore la vérité qu'ils portent en eux. Pour avoir entendu certaines de tes conférences, Christian, je dirai que tu nous faisais entrer tout naturellement dans des jardins dont tu étais le gardien des clefs, où tu te promenais toi-même en toute liberté, dans la confidence des maîtres des lieux. Ces maîtres qu'étaient les grands peintres du passé étaient tes amis, tu conversais avec eux avec une grande familiarité, et c'était toujours avec passion que tu évoquais leur vie et leur œuvre.

 

 

Mais, tu vivais aussi de plein pied avec les éléments : tu aimais nager, marcher sur les sentiers, prendre soin de tes roses, sculpter le bois. - ou plutôt poursuivre le travail commencé par la nature elle-même... - magnifier les pierres glanées au hasard de tes errances, en un mot faire naître la beauté, à en faire sentir la vibration...

 

 

Et comment ne pas évoquer aussi ta passion pour la:musique ?

 

Tu as été un très bon jouer de flûtes, puis tu décidas tardivement d'apprendre à jouer de la guitare. Tu as composé de nombreuses chansons aux paroles poétiques, que tu interprétais toi-même avec sensibilité. J'ai eu le privilège de t'entendre chanter, jusqu'aux dernières semaines de ton existence. Car malgré la maladie, tu as chanté, peint, composé, écrit, créé jusqu'au dernier moment ; si forte était ton énergie créatrice !

 

Comment ne pas évoquer la série de toiles que tu fis dans un ultime dialogue pictural de quelques mois avec Gaël, ton fils auquel tu as transmis ton énergie créatrice. Tu l'as fait avec passion, dans l'urgence, et toujours avec le plus grand bonheur. Merci de m'avoir associée à cette dernière course vers la lumière ; lumière de la beauté, de l'harmonie et de l'amour. Car ton œuvre fut généreuse ; au sens où tu as donné de ta personne, de ce qu'il y avait de meilleur en toi.

 

 

J'ajouterai que le sens de l'écoute n'était pas le moindre de tes qualités. Tes relations humaines se faisaient dans la profondeur, la sincérité, la délicatesse. Tu étais un être sensible, au sens positif du terme, cette sensibilité qui te permettait de vivre intensément chaque moment de vie, dans la nature, dans ton travail d'artiste, ou avec tes amis les plus chers.

 

 

Cher Christian, te voilà désormais rendu à cette lumière que tu as tant aimée, tant recherchée, ta,nt exprimée, au sein même d'une matière vivante que tu avais le don de spiritualiser. Tes plus belles œuvres expriment ce mystérieux et sublime mouvement de métamorphose. Par elles tu vivras encore longtemps ; ce ne sont pas de simples traces que tu aurais laissées dans le sable de la vie, vite effacées par le vent ou la mer, mais des pierres lumineuses et denses qui résisteront longtemps aux assauts du temps.

 

 

Et tu vivras encore longtemps en nous qui t'avons connu, grâce au rayonnement de la personne que tu as été, qui vibre en nous et nous éclaire sur notre chemin.

 

 

Mais il est impossible de parler de toi sans rendre aussi hommage à ta compagne Martine, qui t'a donné toute la lumière de son cœur, qui t'a accompagné avec tant d'amour, sur tes chemins de création comme dans les plus terribles épreuves.

 

 

Cher Christian, voici pour finir ce poème que j'ai écrit il y a déjà longtemps et qui figure dans un recueil que tu aimais :

 

 

Au-delà de la mort

Rayonnera la Lumière

Si durement conquise au fil des jours

Comme vibre autour des siècles

La musique de jean Sébastien Bach

 

Ce qu'il y a de plus pur en chacun de nous-mêmes

Durera aussi longtemps que vivra le soleil

 

La beauté a uni

 

La mort ne séparera pas.

 

 

Pascale

 

 

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Christian Tual jouant avec Gilbert Aubert

 

 

À ceux que j’aime, et qui m’aiment”

Poème amérindien

 

Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !

 

 

Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !

 

 

Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.

 

 

Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !

 

 



Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !

 

 

Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !

 

 

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !

 

 

Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !

 

 

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.

 

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Christian accompagnant Bran du

 

 

 

Je connais des bateaux

Mannick

 

 

Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile au dehors.



Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
Leur voyage est fini avant de commencer.



Je connais des bateaux tellement enchaînés
Qu'ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment surs de ne pas se quitter.

 


Je connais des bateaux qui s'en vont deux par deux
Affronter le gros temps quand l'orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

 


Je connais des bateaux qui n'ont jamais fini
De s'épouser encore chaque jour de leur vie,
Et qui ne craignent pas, parfois, de s'éloigner
L'un de l'autre un moment pour mieux se retrouver.



Je connais des bateaux qui reviennent au port
Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils
Quand ils ont partagé des années de soleil.



Je connais des bateaux qui reviennent d'amour
Quand ils ont navigué jusqu'à leur dernier jour,
Sans jamais replier leurs ailes de géants
Parce qu'ils ont le cœur à taille d'océan.

 

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19/06/2019
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