Les dits du corbeau noir

INCINERATION : LE DESARROI DES FAMILLES BRAN DU 2018 REFLEXION 28 11 NOVEMBRE

 

 

 

Incinération : le désarroi des familles !

Bran du    08 11 2018

 

 

Quand, sur une population donnée, plus de 50 % des individus optent pour l’incinération de leur corps cela à une signification qui ne devrait pas laisser les sociologues indifférents !

Un tel choix majoritaire rompt avec des siècles de pratique de l’inhumation et ce n’est point sans poser de question… 

 

Ce n’est pas un choix banal ou ordinaire loin de là et on ne me fera pas accroire que cette option fondamentale ne résulterait que de considérations purement matérielles, fonctionnelles et financières !

 

 

Cela accompagne et manifeste fortement l‘évident déclin de la religion chrétienne et sa perte notoire d’influence….

 

C’est vis-à-vis des usages et des coutumes une émancipation des plus phénoménales en sachant que cette « rupture » avec les habitudes familiales et communautaires s’est opérée en moins de trente années !...

 

 

L’Eglise n’accompagne pas les familles lorsque le défunt à fait choix de l’incinération, il en résulte que c’est à la famille d’accompagner son « cher disparu » au crématorium…

 

 

Les Pompes Funèbres Générales qui procèdent à la crémation ont été de plus en plus amenée à suppléer à l’absence d’un prêtre lors de cet « office funèbre » et proposent un service de substitution incluant des hommages, des témoignages, l’écoute de musiques ou de chants censés plaire au défunt ou rappeler des souvenirs heureux de celui-ci avec, par intermittence, un temps de silence pour le recueillement….

 

A la fin de ce qui fait œuvre de cérémonie les personnes sont invitées à se rapprocher du cercueil, voire à poser la main sur celui-ci, pour l’ultime adieu…

 

 

A part quelques rares exceptions les familles ne sont absolument pas préparées à vivre cela et, en absence de personnes issues du clan familial aptes à prendre en charge et à « animer » le temps et l’espace de la crémation, sans une suppléance des P.F.G, c’est alors le total désarroi dans l’assistance !...

 

 

Certes, la prise de paroles en de telles circonstances est difficile,  ce qui a pour effet, si elle n’intervient pas, de générer un malaise interminable et généralisé difficilement supportable pour chacun et pour tous !...

 

 

J’ai pu observer (par expérience et en de trop nombreuses fois hélas ces derniers temps) combien quelques mots, une parole appropriée, bienveillante et bienfaisante, avaient valeur de grand soulagement et de « libération » aidant les uns et les autres à exprimer ce que le cœur et la timidité retenaient en eux…

 

 

J’ai constaté il y a peu, dans une salle réservée au recueillement de la famille, qu’un livre blanc mit à disposition par les Pompes Funèbres Générales et destiné à recueillir les avis ou observations des familles quant à la qualité » du service rendu servait en fait de livre de condoléances et d’expression des sentiments alors qu’une affiche au-dessus de ce livre rappelait que ce n’était absolument pas la vocation de ce livre !

 

 

On imagine volontiers que ce support fut le seul « espace » et « instant » où purent s’exprimer des ressentis et tout le « malaise » qui a précédé cette expression « libératrice de tensions. »

 

 

On peut ainsi mesurer l’état de désarroi qui accompagne le déroulé de telles cérémonies quand elles ne sont pas « accompagnées » ou « animées » par une parole bienvenue et adéquate…

 

 

Ce constat amène les Pompes Funèbres Générales à incorporer au sein de leurs prestations un service d’accompagnement plus spécifique qui ne faisait pas parti initialement des services coutumiers ; ceci amenant un personnel à se « qualifier » à cet usage !…

 

 

Il serait en amont o combien souhaitable que la personne qui fait connaître sa volonté d’être incinérée précise elle-même les conditions dans lesquelles elle souhaite que se fasse celle-ci (En présence ou non de la famille, avec tel type d’intervention et d’expression, telle musique etc…)…

 

 

Il se peut aussi que les impératifs de service au crématorium soient bousculés par un nombre important de crémations a réaliser dans la même journée obligeant au respect de créneaux horaires et de durée limitée…

 

 

Personnellement, ayant opté pour moi-même depuis fort longtemps, lucidement et sereinement, pour l’incinération, je souhaite que cette « formalité » matérielle et administrative (encadrée par la loi)  soit la plus courte et rapide possible sans pour autant que la famille se réunisse au crématorium.  Une seule personne suffit pour récupérer l’urne mise à disposition le jour même ; le contenu de celle-ci étant ultérieurement déversée en Brocéliande retrouvant l’humus et le terreau de ma « renaissance spirituelle »…

 

 

Si je fais abstraction de la mémoire affective encore attachée à un visage, à un corps, (car ce n’est pas là que se situe pour moi l’essentiel, bien au contraire), je considère que si des liens doivent subsister, ils sont d’un bien autre ordre et que cet « ordre » est purement spirituel et ne saurait être « autre »…

 

 

Au décès de mes grands-parents, de mes parents, de ma sœur, de mes oncles, tantes, cousins et ami(e)s, j’opère ce que j’appelle un transfert  « abstrait » en moi-même ; en effet et selon ma conviction, ils ne sauraient se résoudre à un corps déposé dans un cimetière ou parti en fumée, donc j’accueille le souvenir, la mémoire, que j’ai d’eux et je crée une « cohabitation » mentale et sensible avec ceux-ci qui rejoignent définitivement et tant que je vivrai moi-même, la demeure accueillante et fidèle de mon cœur….

 

 

Je n’ai donc pas à chercher bien loin pour me reconnecter avec l’image vivante et heureuse que je conserve en moi de mes « chers disparus » qui de ce fait ne le sont pas tout à fait  et auquel je ne saurais dire totalement et pleinement « adieu » !

 

 

Ceci pour ce qui est du domaine de la « souvenance », mais

celui de l’Esprit m’importe davantage !…

 

 

Ainsi si mes proches et amis souhaitent se « connecter » à la partie « animique », subtilement éthérée de ce qui a, seul, survécu (sur certains « plans») de ma « personne », ils le pourront à tout instant à partir du moment où ils conçoivent que la force retourne à la Force, l’énergie à l’Energie, la lumière à la Lumière, l’amour à l’Amour, la manifestation et l’expression temporaire,  expérimentale et informative de l’individualité (unique) que fut mon existence passagère retournant de même (pour les « fruits » produits par mon Arbre de Vie) au point premier et originel d’émanation de diffusion et de rayonnement !

 

 

A partir du moment où vous me convierez par la pensée et « spirituellement » à me conjoindre à vos pensées et à vos actes, je « serais là » totalement inclus dans les Forces, Energies et Lumières requises avec sincérité et ferveur!...

 

 

 J’ai coutume de dire que lors de nos rituels, le cercle de fraternité formé comme il se doit, non seulement le dit cercle s’anime de nos présences fraternelle est symbiotiques, mais se trouve également activé et animé par tous ceux qui jadis ont marché semblablement, et donc circulairement, au sein de l’anneau d’alliance et de ferveur…

 

(Sans omettre évidemment toutes les Entités protectrices et bienveillantes de Force, d’Energie et de Lumière convoquées initialement !)…

 

Nulle séparation, nulle disparition, définitive donc, mais des liens et des relations qui prennent d’autres formes plus « vibratoires, fluidiques, éthériques et subtiles... »

 

..........................

 

 

Le défunt parti pour la destination qui lui convient demeure la famille entourant le cercueil au sein de laquelle réside le corps, l’enveloppe charnelle de ce qui fut vivant et dont l’anima s’est « exonéré » une fois son œuvre « alchimico-spirituelle » accomplie…

 

 

Si les personnes présentes (parents et amis), conçoivent ou peuvent concevoir l’existence d’une âme en tout individu et à plus forte raison ici en ce qui concerne le défunt , ils peuvent donc valider l’idée que cette âme se libère, l’échéance existentielle survenue et qu’ils n’ont plus en face d’eux qu’une bière contenant un corps charnel et rien d’autre…

 

Ce qui va « subsister » du « cher disparu » ; c’est sa mémoire que les uns et les autres entretiendront dans le temps et l’espace…

 

Pour les croyants et selon le concept précité, l’âme à définitivement quitté le corps pour une destination que l’on espère paisible, sereine et « lumineuse »…

 

 

Ce qui repose donc sur les tréteaux n’est plus que la « matière charnelle » « dévitalisée en quelque sorte objet de respect mais déjà inscrite dans le « passé » et dans une absence perpétuelle…

 

 

Ce constat indiscutable réalisé que faire alors de cette « présence absente » ?

 

Emettre sans doute tous les vœux et souhaits pour son « âme » afin qu’elle gagne les « félicités du ciel ».

C’est là le seul et ultime point qui concerne encore le « défunt »…

 

Pour le reste il s’agit prioritairement alors d’accompagner, une famille souvent désemparée , déboussolée, désorientée, affectivement et majoritairement incapable de rationaliser vraiment l’événement douloureux, de le conduire et de le maîtriser émotionnellement parlant…

 

 

C’est par exemple à ce niveau qu’il appartient au sacerdote (au Druide, à la Druidesse) d’accomplir de son mieux ses fonctions en instaurant et en animant une « communauté de vie » retrouvant sens et Essence, cohésion et entendement, au sein même de ce rapport à la mort…



...............................



26/11/2018
0 Poster un commentaire