Les dits du corbeau noir

 Photo  Bran Du

Impressions Bran Du Novembre 2022

A Gwenn...

Le ciel au-dessus de moi, ses mouvements incessants, ses chorégraphies ailées avec le survol des cormorans, mouettes, goélands et canards plus ou moins sauvages...

Les allées et venues des aigrettes, du martin-pêcheur, des bergeronnettes (des rivages et des parkings.)...

L'eau au-dessous de moi avec la transhumance des mulets, les alternatives océanes des marées...

Flux et reflux m'environnent en permanence dans l'alternance des jours et des nuits...

Et je respire avec tout cela, prenant source aux mêmes origines du Souffle...

La Vie est un rythme auquel s'associent les battements de mon cœur...

Rythme binaire et pensée ternaire... Accouplement des sens et de l'Essence...

Toute conscience naît dans l'obscurité la plus complète...

Il suffit pour Cela qui Fût, Est et Sera d'une étincelle de Lumière...

L'existence est une transhumance entre l'ombre et la clarté...

Le chemin compte plus que l'horizon à atteindre même si celui-ci dynamise l'acheminement...

La Vie, là, nue, avivée, poétiquement avivée, quand j'ai « rencontre » et que deux flammes font torche pour s'éclairer mutuellement...

Le ciel au-dessus de moi, la terre sous mes pieds et la mouvance marine tout autour....

Vague après vague, nuage après nuage, une saison après l'autre, tout se déroule et s'écoule, en fait tout embrasse, moule, étreint ; la peur, le doute, l'appréhension, les « interdits », l'ignorance, l'absence de confiance y font obstacle !....

Beaucoup de mes semblables vivent par procuration, n'ont regard que par le regard trouble, aveugle et perturbé des autres....

IL sera encore bien long le passage du non-Être à l'Etre s'accomplissant... Mais il se fera comme l'arbre, la plante font leurs graines et semences... A nous d'en préparer l'humus et le terreau...

L'horizon n'est rien sans la Verticale qui le traverse et transperce de haut en bas... Nulle limite ne démultiplie, ne fait conjonction, de concélèbre quoi que ce soit... Seule, la Verticale...

Etre pénétré, c'est bien naître ou renaître en paix avec soi même par l'accueil que l'on fait de cela qui fait sauter les verrous de notre cœur....

Les hirondelles sont reparties, il n'est plus de broderies au temps qu'elles tissaient en leurs vols...

Les touristes de même laissant leurs cartes postales jaunir sur le présentoir rouillé de l'oubli...

Qui de plus urgent, de plus prioritaire, de plus essentiel que de se sentir pleinement vivant parmi le Vivant de la Vie ?

Tout véritable et authentique sentiment de présence au monde est l'offrande de la conscience à ce qui Est...

Cela fomente l'alliance où s'épousent tous les Cercles tracés depuis l'origine de l'Humanité sur la poitrine de la Mère !...

La carence est nécessaire parce que d'elle jaillissent les interpellations majeures qui font juste question sur la Présence...

Nous ne sommes, il est vrai, que de passage... pourvu que le chemin soit de sagesse !...

La rencontre est un fruit offert sur l'Arbre de la Vie...

« Oser » est le maître-mot de toute pensée et de toute action...

Faire peur à la peur : un juste retour des êtres générationnellement apeurés...

Apprendre au « Moi » les multiples avantages qu'il y a à collaborer avec le « Soi »... (Tout diktat est un manque absurde de conciliation, d'équilibre, d'harmonie et de cohérence.)...

La dissolution dans l'infini (au crépuscule du soir) permet à l'aube, à l'aurore, d'éclabousser le jour de leur divine lumière...

Le pain des mots se pose sur la nappe blanche de la table des partages...

Dans écrire, il y a cri, un cri jaillit du berceau du silence...

L'indifférence est une carapace, une armure qui se resserre sur soi au fil des ans....

Pourquoi la pluie, pour moi, évoque l'épanchement d'amour ; des noces ruisselantes et flamboyantes d'eau et de feu ?....

Les cormorans (sept ce matin) rabattent leurs proies au centre de leur cercle.... Ainsi fait la peur, ainsi fait le doute, ainsi fait la crainte, ainsi la défiance, ainsi la résignation, ainsi l'asservissement, ainsi la « Non-Vie » !...

Les rais solaires sont des caresses sur un tapis de larmes...

L'attente est assise au bout d'un quai désert... Le vent seul sait ce qui adviendra...

Il avait les deux mains posées devant lui paumes tournées vers le ciel... Il ne savait rien de ces petits ruisseaux de sang qui circulaient dans la vallée de sa chair...

Mais, de celle-ci, il en faisait une coupe, un calice, un réceptacle ciselé de songes et de rêves pour une éventuelle plénitude à venir !...

La porte tantôt ouverte, tantôt fermée, tantôt entrebâillée ; une vie faîte d'entrées et de sorties... Une seule certitude lors, l'Amour n'est pas fait pour demeurer sur le seuil, sur le pas des attentes...

Bien à vous    Bran Du