Les dits du corbeau noir

HOMMAGE AUX BARDES DU XXè SIECLE (PRINTEMPS DES POETES) ST POL ROUX et GLENMOR BRAN DU 2016 13/03 MARS

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Photos Bran du (Eau et Lumière)

 

Hommages aux « Bardes » du XXè siècle Compilation, Citations et Hommages Bran du

Printemps des Poètes mars 2016

 

St Pol-Roux le Magnifique....

 

 

Un « panthéiste amoureux » selon Théophile Briant...

 

 

«On m'entendra mieux lorsque j'aurai présenté notre monde, la Vérité, comme les débris épars de l'originelle Beauté rompue...

La beauté étant la forme de Dieu. »...

 

« Mon idéo-réalisme est un arbre immense ayant ses racines en Dieu, ses fruits et sa frondaison ici-bas... Je ne précise point l'indigeste recensement des Choses... »

 

Il sollicitait l'inspiration afin de réaliser « L'oeuvre farouche qui l'espérait en les antres sacrés de la forêt profonde... »

(Il s'agit ici de la forêt des Ardennes)...

Il faut se séparer parfois du monde pour trouver dans la solitude « une multiplication de soi-même »...

« A une époque donnée, il sied à l'homme, drossé par les tempêtes de la vie, d'entrer dans la forêt comme dans sa conscience agrandie, aux fins de s'examiner au miroir du silence, et de heurter ses torts et ses raisons, pour en tirer l'étincelle du mieux. »...

 

 

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De la Bretagne et du monde Celte :

 

« La Bretagne est universelle et toutes les races en retour se retrouvent en elle comme dans un cercle, le cercle du celtisme, lequel est assurément la bague circonférentielle du monde... »

« Vous professez à tel point le culte de la mort que vous en faites de la vie. Vos larmes composent la rosée, pour ainsi dire, de son aurore perpétuelle.

En Bretagne, on ne meurt pas, on appareille, on largue, on s'absente, on voyage.

Partir, pour vous, ce n'est pas mourir un peu, mais vivre davantage.

Arthur, le roi breton, n'est pas mort, et Merlin répond çà l'appel de Gauvain du fond de son immortelle charmille. »

 

 

Du barde ou poète :

 

Le poète est « l'homme complet » ; atome ou fragment de l'Âme universelle...

 

« Le renouvellement intégral ou partie de la face du monde caractérise l'oeuvre du poète ; par la forme il s'affirme démiurge et davantage, car par la ciselure dont il revêt l'or sublime, le poète corrige Dieu. »

 

L'Univers n'est que la grandiose expansion d'un être...

Le poète est cet être par excellence... qui contient en lui à l'état de semences, les reflets et les sortilèges de l'Univers...

 

« Exigeons du poète qu'il soit nu et libre et daignons souffrir que – entre la colombe de sa grâce et le corbeau de ses angoisses – ce Pan humain se pare d'un O pour, en l'honneur de la vérité, faire bellement la roue au dessus des manifestations contraires... radieuses ou sombres, chrétiennes ou païennes, de son individualité pourtant une... »

 

« Là où le savant s'arrête, où le philosophe désespère, le poète commence... »

 

« L'univers est une catastrophe tranquille ; le poète démêle, cherche ce qui respire à peine sous les décombres et le ramène à la surface de la vie... »

Comprendront-ils enfin que la Poésie peut devenir davantage que l'indicatrice de la Science et qu'elle est la Science elle-même dans son initialité ?

 

Comme si le poète ne devrait pas être un prodigieux explorateur de l'Absolu !

 

Une invitation :

 

« Vivre son écot d'énergie commune et d'universelle harmonie... »

 

De l'art :

 

« L'art véritable est anticipateur... »

 

 

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Bretagne est univers.... Extraits

 

"Quelle est donc cette race aux grands yeux de mystère

Aussi nombreuse et pure que l'oiseau dans l'air.

Un de ses gâs sur chaque motte de la Terre,

Un de ses gâs sur chaque lame de la mer ?

 

Elle fut, cette race, la race première

Avec son air sacré de descendre de Dieu.

Elle a gardé la foi sainte de la lumière

En son cœur analogue à la braise du feu.

Elle partit des lys où les coqs de l'aurore

Annoncent l'Ange d'or à notre espoir humain,

Pour atteindre le ciel de son hymne sonore,

Elle muait en mots les cailloux du chemin...

 

On la nommait l'Ancienne-à-la-coiffe-innombrable,

Epanouissement d'ailes sur ses cheveux

L'Ancien accompagnait l'épouse incomparable

Et menait le long peuple émané de leurs vœux.

Elle avançait, un rêve en fleur sous la paupière,

Entre ses bras, les boucles de l'humanité,

Cependant qu'il laissait une géante pierre

A chaque étape faite dans l'éternité...

 

Parvenus, à la fin de l'ambulante histoire,

En un pays de chênes courbés par le vent,

Ils se sentirent dignes de ce promontoire

Où régnaient les dragons et le rythme émouvant.

Ayant calmé leur soif au sein frais de la pomme,

Il creusèrent la grotte du premier sommeil.

Ensuite, ils se vouèrent au destin de l'homme,

Et le rouet naquit en hommage au soleil. 

 

Cette race épandait l'éclatante harmonie

Qui coulait de son âme ainsi que d'un moulin.

Elle engendrait, de par son multiple génie,

Le chaste Perceval après l'ardent Merlin.

Un jour, elle dressa la noble Table Ronde

Où les héros, assis splendidement autour,

Buvaient le sang magique de la beauté blonde

En le métal bénit du graal de l'Amour.

 

 

 

 

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///...

 

Ses tribus débordant enfin de sa nature,

Elle trouva chétive la place du nid.

Alors elle s'en fut, au gré de l'aventure,

Inventer des foyers à travers l'infini.

La quille, tel un soc, laboure la tempête

Et des îles jaillissent du monstre béant,

La blanche nef semblable à la colombe en fête

Avec son rameau vert qui fleurit le néant...

 

///...

 

Si jamais les cités ne laissaient plus de trace

Aux peuples dispersés par le fracas du sort.
Dans un sursaut soudain, Dieu verrait cette race

Assembler ses morceaux pour survivre à la Mort.

 

Cette race est en toi, millénaire Celtie

d'Azur et de sinople, Argoat sur Arvor.".. ...///...

 

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Note Bran du et petit hommage au poète...

 

 

*Né en 1861 le poète magnifique décédera le 18 Octobre 1944

après qu'un soldat allemand ait tué sa servante et blessé sa fille Divine et lui-même...

Un bombardement survient en 1941 qui détruira entièrement son manoir de Camaret....

 

Voici donc le poète, son aube et son aurore, son soleil éclatant...

Celui-ci soulève le rideau des nuits, enfantant de ses mots, un berceau pour la lumière, ensemençant la Terre d'un germe d'espérance, portant rosée d'amour sur les bourgeons du devenir...

 

Son regard est comme un champ d'étoiles qui emblavent l'obscurité des cœurs et sa pensée sourd du granit de l'espace et du temps comme une source rare dans le désert des ans....

 

Il est l'arbre qui se dresse quand se couchent les hommes ; la branche offerte aux nids de l'avenir, la sève éprise d'azur et dont l'azur est le chant...

 

Il est le poète, la vibration ultime, l'éclat de ce diamant qui est conscience d'être...

 

Il est miroir de ce mauvais sang qui circule dans un siècle irrigué d'orgueil et d'arrogance... Il donne à voir, des visages, la laideur

et, de l'âme, la pâleur quand tonnent les canons de la désespérance, quand le frère tue son frère d'une commune violence... quand rouges se font les veines de la Terre...

 

Il voit, de ses yeux l'immense, l'absolu, l'infini...

Il voit en tout chaudron bouillonner la liqueur de vie...

Il sait, par delà les fausses carapaces, les tendancieuses armures,

Les rêves de l'enfant et ceux de l'innocence...

Il sait l'amour plus fort, l'amour plus intense

Que la haine qui se vide par l'abcès de souffrance...

 

Il sait l'Esprit qui plane et enveloppe la Terre

Il sait que l'homme est substance d'univers

Que Dieu à foyer et braise en la chair

Qui se donne au poète en gerbes de lumière...

 

 

 

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GLENMOR...(Milig Le Scanv)

 

Sources bibliographiques  non exhaustives :

André Georges Hamon La voix du Clan Glenmor

Livre des Chansons Edition Ternel 1975

Glenmor par Xavier Graal Edition Seghers

Glenmor : le refus, le rêve, la quête par Xavier le Borgne

La Sanguine Roman1996 Ed Coop Breizh

Sables et Dunes 1971

Les emblaves et la moisson 1977

La septième mort Roman 1974

 

 

« Le poète est au cœur du monde. » Hölderlin

 

« Toute vie est une marche spirituelle »

Xavier Grall

 

« Barde qui passe sur la route

arrête-toi pour écouter nos doutes

Puissent tes chants nous émouvoir

nous rendre l'ardeur de combattre

Touche nos cœurs et fais nous voir

fais renaître le feu dans l'âtre

Que nous puissions nous reconnaître

nous-mêmes

et naître ! » Gilles Servat

 

« A travers Glenmor, barde et prophète d'une Bretagne qui n'existe peut-être pas, mais qui demeure un devoir-être, nous avons tendance à voir se profiler le visage énigmatique du barde gallois Taliesin qui au V iè siècle, a personnifié mieux que tout autre l'envol fantastique du lyrisme celtique. » Jean Markale

 

 

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« Il fut même le tout premier barde des générations d'après-guerre à se dresser sur la terre bretonne. Tout alors était contrition, oubli, abandon..

« Glen, c'était le druide « pagan », païen, iconoclaste, farouchement attaché à la grande nuit celtique, faite de magie et d'initiation. » Xavier Grall

 

« Glenmor est un barde qui fait le lien entre les générations celtiques anciennes et le monde actuel. »

« Le barde des Celtes qui ne veulent pas crever, je l'ai trouvé ; c'est Glenmor. »

« Dans tout barde authentique gît un prophète... L'homme en transit, l'homme en route, l'homme en caravane vers une source là-bas très loin... » 

« Glenmor est un héros de l'histoire de Bretagne...Mais il est aussi relié à la grande tradition, celle des anciens bardes ; je ne serais pas étonné qu'il soit la réincarnation de l'un deux, il continue et transmute l'héritage et le message de l'ancienne Celtie. Il sait bien éloigné de la fonction de l'élégie des princes, mais il reste, à sa façon, le chroniqueur de sa tribu et sa spiritualité n'est pas étrangère au druidisme. » … Alan Stivell

 

 

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« Ne touchez pas à mon clan, les seuls lieux où je vis à ma mesure, le seul endroit où vivre m'est repos. » »Ne touchez jamais au clan où l'homme enfin est lui-même. »

 

« Suis né barde de petite Bretagne, de moindre pays. Personne ne me tint conseil. Seuls les chemins et les vents me furent maîtres. »

 

« C'est un besoin d'identité que tout homme éprouve pour être soi. Pour être un homme on a besoin d'être de quelque part..

Comme un arbre, on a besoin de racines. »

 

« On est défini par la terre qui nous porte. La terre ne nous appartient as, nous appartenons à la terre. Moi, j'appartiens à la Bretagne... »

 

« Il est un point semblable à tout autre point où l'homme ne peut gérer que lui-même. A lui d'en fixer la hauteur et les exigences.

De toute façon, il n'y a plus de retour possible vers le passé des temps, des choses dites et vécues. En cela, l'homme est à la divinité ce que la lumière est au jour. » 

 

« La parole et l'écrit sont libres. L'art n'est qu'écrin de libertés... »

 

« Chacun est racine de l'autre. »

 

« Compagnons insoumis des heures noires, nous avons tout de même semé et toute bonne graine honore le semeur.

La moisson est proche. »

 

« Déroulez l'écheveau de la mémoire

Ouvrez les portes de la nuit. »..

 

« Nous irons bientôt compter les étoiles

voir s'il est encore dans les coutumes de Dieu

de fleurir à jamais la dernière escale

de ceux-là qui s'aimaient un peu...»

 

« L'Amour est fleur, l'Amour est fruit

C'est le soleil qui me l'a dit

L'amour de grain devient épi

Ce sont les vents qui me l'on dit

Quand nous aurons claqué la porte

Et mis le ciel en appétit

Les gens diront leur rose est morte

Mais l'églantier à refleuri. »..

 

Et voici bien ma terre

la vallée de mes amours

Quand bien même se lève

en fleur de bruyère

la graine d'insoumission

Je retrouve ici ma terre

la vallée de mes amours.

En ma chaumière

se refont les vents du nord

traînant dans leur colère

le duvet des oiseaux morts

et la sombre demeure

qui se rit de la pluie

se refait d'heure en heure

beauté sans nuages

et nuages sans oubli

et voici ma terre

la vallée de mes amours...

 

 

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« Tu me demandes le poids et le grand secret des êtres et des choses. Alors écoute.

Vois le chêne et sa moisson de glands, le blé et ses chapelles de grains. Le blé et le gland gardent exacte mémoire du blé et du chêne puisqu'ils donnent vie à d'autres blés, à d'autres chênes. Ainsi se trame la grande mémoire, source du moi. Puis l'homme se dessèche et tombe. »

(Les Emblaves et la Moisson)

 

« Notre être c'est une participation essentielle à la Divinité.

Etre, c'est devenir éternel. J'ai écrit quelque part : l'Eternité n'est peut-être qu'un baiser sur les lèvres d'un Dieu. »

 

« Tu peux enlever à Dieu l'existence. Son Etre n'existe pas, il Est. » « Dieu fut initial. Il sera surtout le terme et l'accomplissement. » « Dieu est le créateur, son règne n'est pas achevé. Il nous a laissé le soin de la terminer. »

« Dieu ne désire que notre achèvement et notre achèvement sera la récompense de son amour. »

 

« Je grimperai ma dernière montagne. Nul ne revient d'ici. Je marcherai longtemps à travers les éternelles jachères jusqu'au point de dissolution, à la recherche du divin campement, le temple des temps et des choses. »

 

L'herbe était nouvelle

quand il vivait

le soleil était d'amour

quand il semait

le monde était tendresse

quand elle chantait

 

C'est de nos joies de naître au vent

et de nos jours que vient le temps

 

La fille était si belle

quand il glanait

la terre se faisait reine

quand il flânait

 

Le monde était tendresse

quand elle pleurait

 

C'est de nos cœurs de naître au vent

et de nos nuits que vient le temps

 

La foule entrait en guerre

quand il criait

la gloire était misère

quand il trichait

l'automne était paresse

quand elle brûlait

 

C'est de nos cœurs que naît le vent

et de la peur que vient le temps

 

La terre était folie

quand elle riait

le ciel de mélancolie

quand elle rêvait

le monde était jeunesse

quand ils s'aimaient

 

C'est à l'amour de vivre au vent

a fruit d'automne fleur de printemps...

 

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Hommage Bran du mars 2016

 

 

Milig le barde

chantait, clamait, hululait même

pour le clan des saumons et pour celui des corbeaux

pour celui de l'écume de mer, pour celui du sel de la terre

pour celui qui est résine dans l'aubier du devenir

pour celui qui prédit l'avenir dans la rondeur d'un galet....

 

Milig le barde faisait tonner sa voix, ses averses de rage, le fécondant de ses pluies.

Il le faisait oui, en germination de vies...

 

Qui peut tutoyer l'or des ajoncs et des genêts ?

Qui peut se dresser et faire front à la mer 

Et faire naître de l'obscur un poème de lumière ?...
Si ce n'est celui qui naît en son propre univers ;

Celui qui sait, dans l'herbe qui se ploie,

la courbe qui fait loi du flexible de l'air !...

 

Celui-ci, sait des mots, le flot et l'incendie...

Et l'envolée d'oiseaux qui, en lui, font son nid...

Il sait plus que tout autre le plus long des hivers

et cette graine enfouie des printemps de la terre...

 

Il est la neige posée sur le noir des séjours...

Le cri des hirondelles quand l'amour fait retour ;

La vague qui, au rivage, tisse ses dentelles

Et qui ramène au port le rêve en ses voyages...

 

Il sait de chaque feu la prime étincelle ;

les deux pierres frottées contre la joue des saisons

et ce baiser donné par l'amour sur son front

qui fait jaillir des larmes la fleur d'arc en ciel...

 

 

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Le poète est cela qui est plus que cela

il est au condensé de la chair

le point, le centre, le noyau, le milieu

Il est le chant et la danse au cœur de toute sphère...

 

Il est le barde des brumes et des embruns ;

Il est le four où l'on enfourne le pain ;

Il en est la farine, il en est le levain ;

gerbes et moissons sont ses mains...

 

Il recouvre la mort d'une feuille aurifère

Et couronne de gui le sacre de la Mère...

Il va son pas dans le cortège des saisons

Et fait bannière de ses joies, de ses dons...

 

Pour celui-ci la mort est éphémère :

Il sait en tout être la lente mutation,

L'alchimie qui, au cœur du chaudron,

Transforme en esprit la consentante matière...

 

L'Etoile est dans son sein, d'amour constellé

Il sera pour les siens cet éternel berger

Qui mène vers les îles appelées recouvrances

Et qui sont du poète l'Anima et l'Essence.

 

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13/03/2016