HOMMAGE AU POETE BRETON LOUIS GUILLOUX ESSAI BRAN DU 2025 13 08 AOUT
Essai Bran Du Aout 2025
En hommage à Louis Guilloux. (Le révolté de la Bretagne ; l'insoumis et l'amoureux de celle-ci.) (Auteur de "Le Sang Noir")
L'écriture se fait vague après vague venue dont ne sait où mais sans doute d'un abysse constitué de sourdes potentialités que le poète amène aux rivages par une déferlante de vies écumantes...
L'écriture, depuis plus d'un millénaire, fait rouler sur la grève des pierres brutes arrachées aux montagnes, au schiste et au granit pour les polir afin qu'elles se frottent entre elles et s'épousent de marées en marées...
L'origine, l'élémentaire, le primordial et le fondamental sont des courants marins qui depuis toujours sillonnent les bordures côtières avec dans leur flanc des grands serpentins d'écailles bleues et vertes....
L'écriture est une houle rageuse ou un clapotis qui caresse un sable consentant aux attouchements du cœur...
L'écriture est chargée d'un sel qui préside aux naissances et les consacre sur un fond baptismal fait de varechs et de laisses de mer...(Le refoulé d'un peuple que l'on mène et soumet aux naufrages.)
L'amour tient ici dans un coquillage et ne coûte que l'offrande ou le sacrifice d'un cœur....
Oui, la mer clame ses révoltes face aux absurdités d'un monde qui ne sait plus faire la ronde avec elle...
Elle se veut ainsi grignoter mètre par mètre, chaque saison, chaque année, l'orgueil amassé par des êtres en quête de pouvoir et de puissance faisant de la vie un enfer patronné par un soi-disant paradis !
La vague elle sans cesse recoud le manteau déchiré de la splendeur et de la beauté...
La poésie et le poète qui l'exprime avec son sang, ses rires et ses larmes nous disent : « construit ta barque et jette là sur l'océan ! »
La barque des mots, des pensées, des idées, des visions et perceptions est chaloupe d'écritures, on y navigue seul vers un horizon que la mort, elle seule, peut atteindre...
L'écriture , ce sont ces goélettes chargées d'espérance qui se fracassent sur la roche et que des mains creusées par le dur labeur et les privations s'empressent de ramasser sur la grève.
Et c'est lors comme si elles avaient, en leur paume, recueillit une étoile, pour illuminer de nouveau le très obscur de leurs nuits...
Le poète connaît le secret des équinoxes et des solstices ; c'est-à-dire l'amplitude du vrai quand celui-ci submerge les mensonges et déferle rageur sur les dénis de ceux, voir celles, qui ont pris le « Vivant » en otage afin d'assouvir leur soif et leur faim de domination et d'appropriation...
Ceux-ci et celles-ci méconnaissent la belle et saine nudité du partage, ce ne sont que des « cranquets »* qui vivent sous couvert d'algues éphémères tant la lumière leur est insupportable face à leur brillance factice et artificielle....
Oui, la mer est une émouvante poitrine qui vous serre contre elle quand l'Amour n'est plus ou fait défaut.
* Le "cranquet" est ce qu'on appelle un crabe vert ou rouge très peu appétissant.