Haïku Eté 2014
Des haïku de transhumance Bran du Aout 2014
Le ruisseau se veut océan ;
se rue de plaine en plaine
vers le sel de son baptême....
Une fois moissonnés
les champs
se retrouvent sur la paille ! ...
L'insatisfaction
nourrit l'aigreur
laquelle pourrit le coeur !
Les arbres aussi, meurent,
par le coeur
et sans bruit...
Les boeufs recherchent la fraîcheur
sous l'arbre
gardien des ombres...
Nue, parmi les tournesols
la lune
entourée de soleils...
Certains étaient croyants
d'autres se disaient parfaits...
Lui vivait en parfait croyant...
En l'ère qui est le nôtre
Il respirait
l'air de rien !...
Tolérance, liberté
humanisme
La triade cévenole...
Plus de vers à soie
regrette l'ancien
buvant son pastis !...
la magnanerie
sert des verres
qui ne sont plus de soie...
Onze mille espèces
pour la flore des Cévennes...
Essayer d'en connaître une vingtaine... (2400 espèces pour la faune)
Le sureau plus que centenaire
Le mur s'est appuyè dessus
comme le lézard et la cétoine...
Dans les buis
les petits buissons
les amants polissons !...
Demain, mercredi,
penser
à ne plus penser !...
Entre terre et ciel
le chemin
de songe et de sang...
Il saigne le marmot ?
Non, il est barbouillé
de mûres...
Il habitait
un endroit rêvé :
Montpieu !
Nuages de terre
Ciel inversé
Dans les vallées du Rouergue...
Maisons perchées
dans les nuages ;
Des arches dans la brume...
Le cri
a plus larges ailes
que celles de la buse qui le pousse...
Elle vivait en fonction
de ce que pensent les autres...
Funeste procuration !...
Ciel de pluie...
A défaut de sortir, réécouter
L.A. Woman des Doors...
Platières, terrasses
bancels ou Faïsses...
Des escaliers vers le ciel...
L'audace de traquer
le flambé*
entouré de vingt sept ruches ! * papillon
Le champs est couvert
de millepertuis...
Je ne sais par où entrer !...
Dormant au soleil
les lavandes
font le dos rond...
Ils sont des milliers
à se tourner vers le soleil...
Ce tournesol là... non !
Ils ne savent pas
ceux là qui abattent des arbres
qu'ils perdent de leur coeur, l'éclat...
Antonin, aurélien, célestin...
Philémon, jules, baptiste...
Morts pour la France (Monument de Puivert)
Depuis des jours
les gouttières débordent...
Y'en a marre !
Un chat en carpette
un hérisson en boudin
sur la route des vacances...
Ici la nature apprend à l'homme
l'autonomie...
On y fait son pain comme sa vie...
Ici, on fait son marché
de mains vives
et de mots de saison...
Elle court sur le Ménez
l'échine du Grand Serpent
aux cent mille écailles...
Le matin
soudain
et son geste suspendu...
Les fleurs ont la rosée
la femme son missel, le pain son four,
en ce matin...
Monstrueux
inoffensif
le crapaud alyte...
Ivresse de cents flacons
l'averse
après les fenaisons....
Regard et émotion
sont les deux boeufs accolés
qui tirent le poème....
Entre la pierre et le buis
pousse le seigle ;
le blé du pauvre...
La pierre roule
sur le chemin...
Marcher dans le torrent de la mémoire...
L'eau ne se soucie point
de refléter un château
ou la queue d'une vache !...
La fleur sur sa tige
est amoureuse
du balancement feuillu de l'érable...
Chemin faisant
dévidons l'écheveau
des turpitudes humaines !
Rien de parfait
Tout à parfaire
Faire sa part !
Libre et dénudée
- ta robe à tes pieds -
la beauté te revêt...
La rivière
Serveuse
à grand débit...de poissons !...
Forêt du Kercorb
Pentue et moussue...
Marcher en transversale...
La place
à sa place
entre vivants et morts...
Au lit de la rivière
s'estompe
l'écoulement des heures...
Pas le seul à aimer
les mûres bien mûres...
le gros criquet aussi !
Le cimetière ;
ce rucher
du grand sommeil...
Un parcours pour chameau
ou dromadaire...
Que des bosses ! (Cirque de Mourèze)
Là sous les pierres
entourées de sable
Le scorpion jaune (inoffensif)
Trois heures qu'ils disaient
pour le circuit bleu...
Plus de cinq heures à la montre ! (crête du Mont Liausson 529 m)
Perchée est la cigale
qui ne chante pas
pour les importuns...
Trois buses
l'une derrière l'autre
en convoi silencieux...
Le "flambé" aurait du
s'appeler le "voilier"
tant il tire de bords !... (Papillon)
Danger à la descente...
Grande difficulté pour la remontée...
Les pierriers des Gorges de la Vis...
Par instinct, avant de m'asseoir,
j'ai soulevé la grosse pierre...
Dessous, une vipère à la sieste !... (Lac du Salagou)
Algues à profusion et en
décomposition...
Baignade compromise...
Quand deux papillons se croisent
Ils s'invitent
à un tour de danse...
Lui, en chemise canadienne,
Elle avec ses maigres bras..
Tous deux, main dans la main...
Les ancolies déjà fanées
cèdent la place aux valérianes
qui n'ont pas peur des gueules de loup...
Et l'Amour qui sans cesse
me questionne :
"- dis, quand me concélébreras-tu ?...
L'heure douce :
quand tourne
le manège des hirondelles...
L'éternité !
L'éternité ?
Et puis après ?
Entre l'ici-bas
et l'au-delà
surfer sur les vagues !...
Revigorer – Revivifier - Revitaliser
Remembrer – Restaurer – Réconcilier
Réactiver.... Renaître donc !...
Du haïku ("le petit rien qui change un regard est absolument essentiel." ) revue Kazen
Bran du :
La rosée n'est qu'une goutte
d'aurore
qu'un rêve évapore...
Les coquelicots...
Oui, je sais, les coquelicots...
Ils te faisaient une robe...
Un carnet...
un compagnon de route
pour des mots en balade...
Passer le fil de la vie
entre la trame des mains...
Ainsi est le métier !...
On ne peut, entrant en forêt,
contacter les lutins
qu'en passant par l'inter-faune !...
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Dans le cadre des échanges :
Haiku... D'Isabelle
Au-dessus , les étoiles...
En-dessous , des yeux endormis...
Entre eux le toit...
Au loin, une voiture...
Tout prés ; l'herbe...
Et moi... là !
Orage dans l'air ;
Les mouches énervées
Se collent sur la vitre...
Nuit à Dahouet...
Dans la poubelle ; mon paquet de tabac...
… Surtout, rester au lit !...
C'est une noctambule
Cette fille de la nuit :
L'effraie...
Sourires de mise
Et guibolles en fête
Quand on danse à Dahouët
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Haiku de Fanny... Haiku d'oeil (images et voyages)
Dans la rue, Le sel des rencontres
se mêle à la lourdeur
des parfums entrecroisés...
Soleil citron,
Orange, grenadine et framboise...
Demain, la nuit ne sera plus là...
Etreinte rapide
Sous l'eucalyptus :
Amère rançon de l'éphémère.
Filtrer entre nos mains
Le sable éphémère
De la rencontre.
Imprimer dans ce sable
Vierge de pas
L'infini de nos silences.
Solitude parfaite
Pas un cri, pas un mot,
Ecouter les musiques
De Shergi
Et vibrer à l'infini...
Quitter le désert,
Arrachement à l'absolu.
Retrouver le chemin des errances.
Emporte mes cheveux, la mer,
Et que d'un nid d'oiseaux
Naisse l'arbre des vœux.