Les dits du corbeau noir

GAULOIS, CELTES, DRUIDES UNE AVANCEE DANS LES MEDIAS..+ INTRO LE BILLET DU DRUIDE BRAN DU 2021 02 07 JUILLET

 

 

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Entrelacs celtiques (Irlande) Photos Bran du

 

 

Un envoi de Klaer :

 

Les gaulois, leurs druides, leurs guerres...

 

https://www.lefigaro.fr/culture/les-gaulois-leurs-druides-leurs-guerres-et-le-roman-vercingetorix-cinq-malentendus-sur-nos-ancetres-20210618

 

Les Gaulois, leurs druides, leurs guerres et le roman Vercingétorix… Cinq malentendus sur «nos ancêtres»

 

INTRO BRAN DU :

 

 

Le monde Celte, la civilisation celtique, font l'objet depuis une vingtaine d'années et plus particulièrement au cours de la dernière décennie d'une sorte de « réhabilitation ».

 

Même si cette « mémoire » qui est la nôtre et celle de la pré-europe est encore bien mal traitée et méconnue voir caricaturée quand elle est par ailleurs toujours évacuée de l'apprentissage scolaire ( et ce depuis plus de trente ans!), elle interpelle de plus en plus nos contemporains dont certains se mettent en quête de « recouvrement » d'une spiritualité et d'une philosophie tournée et axée sur la Vie individuelle et communautaire, sur l'amour de celle-ci et sur sa protection...(Ce à quoi s'ajoute un sentiment écologique qui prend lui aussi de l'ampleur et qui est au cœur même de notre Tradition celto-druidique.)

 

 

De ce fait bien des médias s'emparent de ce « sujet » prometteur d'audience mais peu le font avec sérieux et honnêteté et sans une déontologie faite de respect et de confiance...

 

 

Il est curieux tout de même qu'une Tradition combattue de toute part pour ses enseignements de sagesse fondés sur la recherche d'équilibre et d'harmonie, sur une « consciente et cohérente liberté-responsable » et totalement adogmatique, ne comportant aucune volonté de conversion ni de prosélytisme, soit de plus en plus sollicitée et ce par tous les âges...

 

 

Sans doute apporte-t-elle nombre de réponses à bien des interrogations et interpellations de notre société actuelle sur le « sens de la Vie », notre façon d'être plutôt que de paraître et sur les carences, absences et frustrations existentielles qui hantent les aspirations et désirs essentiels inaccomplis en bien de nos semblables... (La « crise » actuelle favorise l'éveil et la maturation des consciences et il en était plus que temps!)...

 

 

La notion de destinée communautaire ainsi que l'idée d'un changement de paradigme sociétal voient le jour et induisent des initiatives en ce sens...

 

 

Et c'est, avec la solidarité et l'entraide, la notion de « don » et de « contre-don », une pensée de plus en plus symbiotique, le fait de se sentir enfin acteur et artisan du Vivant, des voies de résolutions pour chacun et chacune....

 

 

Merci à Klaer pour l'envoi de ce lien. Il restera à faire le tri dans ces informations qui quelque soit leur qualité démontre cet engouement croissant pour un passé qui est un présent fait au monde et un tremplin d'envols pour un meilleur devenir...

 

 

Bien fraternellement Bran du

 

 

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 Source des Infos  : Pour partie le Figaro mag...

 

 

À l'occasion des Journées européennes de l'archéologie, coup de projecteur sur quelques découvertes et débats qui émaillent, depuis trente ans, l'étude des peuples de la Gaule.

 

Jamais les Gaulois n'ont été aussi à la mode : des expositions en pagaille s'enchaînent de la Gaule chevelue à la Narbonnaise, les ouvrages les plus spécialisés comme les plus accessibles paraissent à cadence régulière, tandis que la politique elle-même évoque à loisir les «Gaulois réfractaires» de la France actuelle.

 

Cette activité n'a rien d'un trompe-l'œil. Depuis trente ans, les nouveaux apports de l'archéologie, de l'histoire et de l'anthropologie ont remodelé en profondeur notre connaissance des peuples qui habitaient, il y a plus de 2000 ans, les territoires qui forment la majeure partie de la France actuelle.

 

De l'économie gauloise à ses formes d'organisations politiques, bien des malentendus qui subsistaient encore au milieu du siècle passé s'éclaircissent – au moins en partie – à la lumière de ces nouvelles perspectives.

 

À l'occasion des Journées européennes de l'archéologie qui se déroulent du 18 au 20 juin, prenons un tour du côté de cette Gaule antique en plein renouvellement pour voir, en cinq thèmes, nos connaissances historiques en pleine mutation.

 

 

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Les Gaulois, des Celtes sous influences

 

La délimitation, parfois confuse, entre Celtes et Gaulois, ne manque jamais de laisser perplexe. Comme l'explique Dominique Garcia, président de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), les Gaulois sont ni plus ni moins des Celtes hellénisés puis romanisés au contact du monde méditerranéen.

 

«Sur un substrat celtique vient s'imposer des influences méditerranéennes, et donc la naissance d'une nouvelle culture», indique l'archéologue chevronné, qui a fait paraître en mai une petite somme colorée sur les habitants de la Gaule (Les Gaulois à l'œil nu, CNRS Éditions).

 

«Dans les avancées anthropologiques de ces dernières années, nous avons pu déceler que les peuples ne forment pas des entités immuables, mais ont des éléments qui se fabriquent, qui évoluent», poursuit-il.

 

À cela s'ajoutent de nouvelles perspectives historiques, menées par exemple au Collège de France par Christian Goudineau (1939-2018), qui a montré comment César avait circonscrit la Gaule comme un espace de conquête arbitrairement limité par le Rhin. Une frontière qui n'en était pas une à l'époque. «Les Germains étaient un peuple celtique comme un autre ; à partir du moment où ils sont mis au-dehors de l'espace de la guerre des Gaules, ils vont évoluer différemment», résume Dominique Garcia.



Loin d'avoir été un espace sauvage et isolé, la Gaule tombe dans l'aire d'influence économique et culturelle romaine dès la fin de la Seconde guerre punique (en 202 av. J.-C.).

La guerre des Gaules peut dès lors être perçue comme la défense d'un marché et de l'intérêt des marchands romains.

Jeremy Perraudeau

 

 

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Une Gaule romaine avant la conquête

 

On imagine encore çà et là que la Gaule, farouchement sauvage et indépendante, ne se serait romanisée qu'à partir des conquêtes de César, au milieu du Ier siècle avant notre ère. C'est méconnaître la profondeur du hold-up romain sur l'économie qui s'impose au lendemain de la seconde guerre punique.

 

La quantité d'amphores mises au jour par les différents acteurs de l'archéologie permet ainsi de suivre l'évolution de la consommation de vin italique, qui passe d'environ 20 % des alcools en circulation vers 200 av. J.-C. à près de 80 %, dès 150 av. J.-C.. Une emprise qui ne s'est pas limitée aux seules boissons, loin de là.

 

«Les dernières découvertes à Bibracte, sur le mont Beuvray, ont montré qu'il y avait des domus de type romain, alors qu'on est vraiment dans le monde gaulois», remarque Dominique Garcia.

«Les modes de vie, l'économie, la culture, et même jusqu'à la diffusion de la monnaie au IIe siècle avant notre ère, tout cela montre que la Gaule est alors déjà dans une sphère qui est romaine».

 

La fouille plus étendue du territoire gaulois, notamment grâce à l'essor de l'archéologie préventive, permet aujourd'hui de mieux saisir toute l'étendue de cette puissance économique qu'est la Gaule un siècle avant César. Et de mieux comprendre, par ricochet, son éventuelle annexion.

 

Un peuple mais des pays

 

Organisée en une soixantaine de «cités» indépendantes de la taille de nos départements actuels, la Gaule n'a jamais formé de bloc monolithique et encore moins centralisé. Malgré la primauté des certains groupes – comme les Éduens et les Arvernes – les estimations démographiques réalisées ces dernières années convergent vers une répartition assez homogène de la population gauloise, qui aurait compté entre 5 et 20 millions de personnes.

 

«Il n'y avait pas d'État gaulois ni de nation gauloise, cela n'a jamais existé. En revanche, des pratiques cultuelles et économiques partagées ont mené à une organisation des cités entre elles», explique le président de l'Inrap. Ce fonctionnement en réseau de cités indépendantes facilite leur réunion au sein de confédérations ; un mode d'organisation que l'on retrouve dans le reste de la Méditerranée, en Étrurie comme dans le monde grec.

 

Cette mosaïque de cités différentes, de mieux en mieux connues par les fouilles archéologiques, ne formait par conséquent ni un front uni ni, encore moins, un îlot de tribus autarciques, mais un système complexe, comme l'évoque Dominique Garcia :

«Il y avait une diversité d'organisations politiques mais aussi une volonté de convergence, avec l'existence de lieux d'échanges comme la forêt des Carnutes».

 

 La majorité des représentations de divinités gauloises qui nous sont parvenues datent de l'époque gallo-romaine

 

 

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Les druides, prêtres ou philosophes ?

 

(Difficile de valider la notion de "prêtre" pour les druides, des sacerdotes qui servent le sacré oui, sans nul doute, mais pas une institution du type "Eglise". N.D.R)

 

Popularisés par la figure de Panoramix, sous les crayons de Goscinny et Uderzo, les druides n'étaient pas des prêtres au sens strict du terme, comme peuvent le suggérer leurs réinterprétations néopaïennes modernes.

 

«Ils transmettent la connaissance et forment, avec d'autres, un clergé organisé, rappelle Dominique Garcia. On parle parfois aussi de savoirs philosophiques, mais il est difficile d'en apprendre davantage à ce sujet.»

 

Ce que l'on connaît de mieux en mieux, en revanche, ce sont les sanctuaires et les enclos sacrés gaulois, établis sur des sites naturels symboliques comme des sources ou des sommets.

 

Longtemps restés aniconiques, c'est-à-dire qu'ils ne représentaient pas leurs dieux, les Gaulois ont finalement adopté, au contact du monde méditerranéen, un culte de héros anthropomorphique, sculptés avec un torque autour du cou. Cette parure de prestige, bien plus répandue dans la société gauloise qu'on ne le soupçonnait il y a encore quelques dizaines d'années, persiste dans les représentations postérieures de divinités, à l'époque gallo-romaine.

 

 

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Vercingétorix, l'ennemi fantasmé de César

 

Vercingétorix, le chef arverne qui mène la grande révolte gauloise de 52 av. J.-C., continue d'être au centre des discussions entre archéologues et historiens qui lui consacrent une attention particulière. Paru il y a vingt ans, le Dossier Vercingétorix de Christian Goudineau rappelait ainsi le contraste abyssal qui existe entre les sources historiques du personnage et son historiographie récente. Comment dès lors approcher au plus près du Vercingétorix véritable ?

 

Sans aller jusqu'à lui accorder une biographie complète, comme ce fut le cas de l'historien Jean-Louis Brunaux en 2018, Dominique Garcia propose à rebours, dans son ouvrage Les Gaulois à l'œil nu, de voir en Vercingétorix un chef de guerre monté en épingle par son adversaire romain.

 

«Il a existé, c'est évident, mais j'ai l'impression qu'il a été essentiellement bâti par César, qui a vu en lui un chef fougueux, mais à sa main, confie-t-il avec prudence. Il en fait l'ennemi public numéro un parce que politiquement on sait qu'on va le vaincre.

 

Il sert à construire l'histoire, à rythmer son texte, et à personnifier le combat mené». Vercingétorix, un homme de paille ? À moins d'une trouvaille archéologique inespérée, le débat devrait encore se poursuivre.

 

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Avec les progrès de l'archéologie, un nouveau regard sur les Gaulois

 

DOSSIER - Une biographie de Vercingétorix et un essai sur les Celtes corrigent l'image que Jules César avait donnée de ses adversaires dans « La Guerre des Gaules ». Et montrent que la civilisation gauloise s'est développée en osmose avec le monde grec.

Vercingétorix, un guerrier éduqué par les druides

Longtemps, Vercingétorix n'a existé qu'à travers la plume de César qui dans La Guerre des Gaules fait de lui un portrait aussi partiel que partial. Il magnifie les qualités guerrières de son adversaire pour exalter ses propres mérites stratégiques. Aux yeux de César, les Gaulois étaient des Barbares que Rome devait dominer pour instaurer la paix.

Cette conception sera remaniée par les historiens nationalistes du XIXe siècle pour qui les Gaulois étaient nos ancêtres et Vercingétorix leur chef flamboyant. Une sorte de «souverainiste» avant l'heure, un militant de l'indépendance nationale dont de Gaulle fera d'ailleurs l'apologie dans ses discours de guerre. Le grand perdant de ces représentations fut Vercingétorix lui-même, dont on ne savait presque rien.

 

 

«Nos ancêtres les Gaulois»…histoire d'une expression controversée

 

FOCUS - Cette formule, née sous l'école de la Troisième République pour forger le «roman national», a été abondamment critiquée par les historiens, qui dénoncent une fiction sans caractère scientifique.

 

«Autrefois, notre pays s'appelait la Gaule et ses habitants, les Gaulois.»: C'est par ces mots simples que débutait le manuel d'histoire d'Ernest Lavisse, véritable catéchisme patriotique de la Troisième République après la défaite de Sedan en 1870.

 

 

Fiction historique et géographique

 

Les historiens ont beaucoup critiqué cette formule, rappelant à juste titre que la «Gaule» est une fiction géographique et une invention des Romains pour désigner un peuple qui n'était pas homogène, mais constitué d'ethnies différentes: les Ambiens, les Helvètes, des Pictes, et autres celtes divers et variés.

 

Les Romains désignent par «galli» les tribus qui menacent le nord de la péninsule italienne. Jules César parle des «Gaules» pour désigner le territoire qu'il a conquis de 58 à 51/50 av. J.-C.

La monarchie capétienne préférait se trouver des ancêtres Troyens, occultant les origines gauloises. Ainsi, dans Les Chroniques de Saint-Denis, rédigées au XIIIème siècle, le prince Francion échappe à Troie en flammes et vient avec ses compagnons fonder le peuple des Francs.

 

La «mode» des ancêtres gaulois est apparue au moment de la Révolution française. La noblesse est alors associée aux Francs, et le peuple triomphant, aux Gaulois.

 

Dans Qu'est-ce que le Tiers État?, l'abbé Sieyès appelle même à «renvoyer dans les forêts de la Franconie toutes ces familles qui conservent la folle prétention d'être issues de la race des conquérants».

 

Mais c'est au XIXème siècle que le mythe gaulois prend un tour politique. Napoléon III, qui se prend pour César, ordonne des fouilles sur les sites de Gergovie et d'Alesia. Vercingétorix, chef gaulois vaincu par César en -52 avant Jésus Christ est exhumé des oubliettes de l'histoire et rentre dans les manuels sous le Second empire, avant de devenir sous la Troisième République le premier héros français, tout premier chef d'une nation qui lutte dans l'adversité.

Le parallèle est fait entre les Gaulois résistant aux Romains et la France, qui a perdu, après un siège long et pénible, face aux Prusses à Sedan. On crée les contours d'une imagerie populaire, d'un Gaulois blond, bon sauvage moustachu et ripailleur qu'on retrouvera chez Astérix.

 

 

Forger le roman national

 

A la même époque que Lavisse, Ernest Renan écrit dans Qu'est-ce qu'une nation? : «Le Français n'est ni un Gaulois, ni un Franc, ni un Burgonde. Il est ce qui est sorti de la grande chaudière où, sous la présidence du roi de France, ont fermenté ensemble les éléments les plus divers.»

 

Les historiens de l'époque ont donc bien conscience que l'ascendance gauloise des français est une fiction qui n'a rien d'historique. L'objectif est avant tout idéologique: il s'agit de forger la nation à travers un récit commun, celui du «roman national».

 

Comme l'explique Ernest Lavisse «Il y a dans le passé le plus lointain une poésie qu'il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique.

 

Faisons-leur aimer nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Godefroi de Bouillon à Jérusalem, Jeanne d'Arc, Bayard, tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes car c'est un malheur que nos légendes s'oublient, que nous n'ayons plus de contes du foyer, et que, sur tous les points de la France, on entende pour toute poésie que les refrains orduriers et bêtes, venus de Paris. Un pays comme la France ne peut vivre sans poésie.»

 

« Il y a dans le passé le plus lointain une poésie qu'il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique. Faisons-leur aimer nos ancêtres les Gaulois »

Ernest Lavisse

Cette leçon «poétique» des «ancêtres gaulois» sera celle des petits écoliers français jusque dans les années 1960. On l'enseigne même dans les colonies aux peuples indigènes.

 

A partir des années 60, la phrase «nos ancêtres les Gaulois» est critiquée d'un point de vue historique, mais aussi d'un point de vue idéologique. En forgeant la nation sur une ethnicité, elle ne permettrait pas l'inclusion des minorités, nourrissait la xénophobie et nierait les richesses du multiculturalisme.

 

C'est ce qu'explique Suzanne Citron dans son livre Le Mythe national. L'histoire de France revisitée. «Le problème, souligne Suzanne Citron, c'est qu'on a occulté le récit véridique de notre histoire, beaucoup plus multiculturel et multiethnique»



Avec l'arrivée de la pédagogie dans les années 1970-1980, les programmes évoluent: on y parle moins d'une ascendance directe et des grandes figures historiques que de l'étude de la vie et des mœurs des Gaulois, on cherche à casser l'image d'Epinal du Gaulois ripailleur et querelleur.



Néanmoins la volonté de réécrire les manuels d'histoire dans un sens plus «lavissien» pour forger le roman national ressurgit régulièrement chez les politiques. Outre la dernière sortie de Nicolas Sarkozy, François Fillon avait dans une tribune parue dans le Figaro , insisté sur la nécessité d'«enseigner le récit national à nos enfants» et déplorait la disparition de Vercingétorix des manuels d'histoire.

Eugènie Bastié

 

 

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Nos vrais ancêtres les Gaulois sur France 2

 

Un docu-fiction historique, entièrement réalisé en animation, réhabilite les soixante peuples qui composaient la Gaule.



Sur le fond, ce docu-fiction marque une rupture avec les mythes de nos «ancêtres les Gaulois». Non, les habitants de la Gaule (une soixantaine de peuples occupaient un territoire correspondant à la France, la Belgique, le Luxembourg et une partie de la Suisse actuels) n'étaient pas de grossiers guerriers moustachus, qui passaient leur temps en banquets arrosés de potion magique.

 

La civilisation gauloise était raffinée ; elle possédait des armes et des équipements de combat d'une grande sophistication et était composée de cultivateurs et de commerçants prospères. Loin des fantasmes véhiculés au cours des siècles, Le Dernier Gaulois s'appuie sur les découvertes archéologiques les plus récentes pour raconter une histoire plus fidèle à la réalité que celle d'Astérix ou celle que retrace César dans La Guerre des Gaules.

Les séquences documentaires, intercalées avec fluidité entre les images d'animation, ont été supervisées par Jean-Louis Brunaux, chercheur au CNRS spécialiste de la protohistoire celtique.

 

 

Unis pour la première et dernière fois

 

L'histoire des Gaulois est décrite à travers le destin d'Apator, un riche aristocrate éduen (les Éduens sont l'un des peuples de Gaule), bras droit de Vercingétorix. Nous sommes en 53 avant Jésus-Christ, au moment de la bataille d'Alésia, l'une des plus fondamentales de l'histoire de l'Antiquité. Apator se souvient de l'année qui vient de s'écouler.

 

Il y a un an, le chef éduen vivait encore en bonne intelligence avec les Romains, à Bibracte, en Bourgogne. La ville était un centre économique et politique important, on y commerçait avec Rome, on y travaillait le cuir, le bois et les métaux, on y vendait des poteries et des tissus. Mais toutes les cités n'étaient pas aussi prospères que Bibracte. Au sein de la confédération des peuples gaulois, des voix s'élevèrent contre l'alliance avec les Romains. Cherchant à asseoir son autorité pour prendre le pouvoir à Rome, César exacerba les tensions jusqu'à l'affrontement final à Alésia, en Bourgogne.

 

 

Pour la première et dernière fois, les peuples gaulois s'unirent, sous la houlette d'un jeune chef arverne, Vercingétorix. Celui-ci perdit la guerre, à l'issue d'un terrible siège, d'une bataille qui opposa 70.000 légionnaires romains abrités derrière de solides fortifications à 310.000 guerriers gaulois (la plus grosse armée jamais réunie en Occident pendant l'Antiquité) plus habitués aux attaques éclairs, aux embuscades et au corps à corps qu'aux guerres de position.

 

L'affrontement sera sanglant. Vercingétorix se rendra à César, les guerriers gaulois seront réduits en esclavage et distribués aux légionnaires. Ce sera la fin de la civilisation gauloise. Vercingétorix passera six ans dans les geôles romaines et sera exécuté en 46 avant Jésus-Christ pour la célébration du triomphe de César à Rome.

Muriel Frat

 

 

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La vraie vie des Gaulois

 

Entre Vercingétorix, le guerrier farouche qui a osé défier César, et le personnage loufoque d'Astérix, le Gaulois, érigé en ancêtre fondateur de la France, est victime des stéréotypes et de la caricature. Voici ce que l'on sait, grâce aux découvertes récentes des historiens et des archéologues, de son vrai visage.

Le jour se lève lentement sur ce qui est aujourd'hui Marsal, en Moselle.

 

Nous sommes entre 58 et 51-50 av. J.-C. Jules César vient d'entrer en Gaule avec ses légions. Dans la lueur des fours, les sauniers gaulois, chargés de récolter le sel, sont au travail. Tout autour de ce bassin minier enrichi par le grand commerce antique du sel, s'étend un vaste paysage ouvert et festonné de champs. De larges bâtiments en bois, chaume et torchis, évoquent déjà ceux des grandes fermes traditionnelles de nos campagnes, tant par la forme que l'étendue. Souvent délimités par de profonds fossés et entourés d'enclos, ces domaines agricoles de 2 hectares en moyenne, abritent des habitations, des remises, des potagers, des fours et des moulins équipés de meules en pierre. Mais aussi des ateliers de forgerons, de potiers, de bronziers ou des échoppes d'orfèvres habiles et réputés.

 

 

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Les Gaulois sont de retour

 

Le Musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye ouvre cinq salles avec l'idée de dépoussiérer l'image d'une civilisation.

Par Claire Bommelaer

 

Nouvelles salles et nouvelle interprétation. Le Musée d'archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye a célébré,jeudi, en présence de Frédéric Mitterrand, «le retour des Gaulois» dans ses murs. Après dix ans de fermeture des salles qui leur étaient consacrées, «nous avons voulu dépoussiérer leur image », explique Laurent Olivier, conservateur en chef du département des âges du fer.

 

Cinq salles, situées au premier étage de ce château qui accueillit François Ier et Henri IV, présente 1350 objets. Les trois quarts n'avaient jamais été montrés. Ici, un char découvert lors du chantier de l'aéroport de Roissy ayant peut-être appartenu à un druide. Là, une armée gauloise en armes et en marche contre Jules César. Là encore, des épées ou des éléments d'orfèvrerie du Ve siècle av. J.-C. merveilleusement restaurés.

 

C'est la professionnalisation de l'archéologie ces trente dernières années, l'avènement de l'archéologie préventive ainsi qu'une série de découvertes majeures, qui ont permis au musée de revoir le message autour de cette civilisation, courant de 800 avant Jésus-Christ à la conquête romaine.

 

On les croyait hirsutes, barbares et, pour tout dire, peu éduqués jusqu'à ce qu'ils «bénéficient» de la civilisation romaine. Or, la nouvelle muséographie montre des Gaulois capables de réaliser des objets ciselés, de travailler le bronze et le fer avec minutie, de raconter des histoires sur l'au-delà. «On sait par exemple que les druides connaissaient les mathématiques, que les Gaulois ne vivaient pas dans des huttes mais dans des villes, qu'ils avaient érigé des temples et suivaient des rites religieux », poursuit Laurent Olivier.

 

Les cinq salles («La Gaule des origines», «Les cultes», «Aristocrates, guerriers sages et savants», «Napoléon III et l'archéologie gauloise» et «La Gaule de Vercingétorix») déroulent une série de trésors dans des vitrines épurées. «L'idée était de présenter les collections d'objets comme autant de collections d'œuvre d'art», souligne Laurent Olivier. Le musée a investi 2,5 millions d'euros dans la restauration de ces salles.

 

Trois millions d'objets

 

Déjà, à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, une exposition souligne le décalage entre l'imagerie populaire des Gaulois - exploitée par les politiques et la publicité - et leur haut niveau de civilisation. Très ludique, axée sur les enfants, elle rencontre un grand succès populaire. Le musée de Saint-Germain-en-Laye poursuit cette veine d'une manière plus scientifique, ou du moins nettement plus sérieuse.

 

Créé il y a cent cinquante ans par Napoléon III, partie intégrante de la Maison de l'histoire de France, le musée montrait au départ les collections d'archéologie issues des grandes fouilles de l'époque, dont celles d'Alise-Sainte-Reine, l'ancienne Alésia de La Guerre des Gaules. Tous les objets laissés sur le champ de bataille par les Gaulois et les Romains (pilums, casques, monnaies, boulets de pierre, clous de chaussure…) et découverts lors des recherches des XIXe et XXe siècles ont été dévolus au musée.

 

Au fil du temps, les collections se sont étoffées, et plus de 3 millions d'objets s'y trouvent désormais, ce qui permet au château de rivaliser avec les collections du British Museum.

Musée d'archéologie nationale, place Charles-de-Gaulle, Saint-Germain- en-Laye (78). Tél.: 01 39 10 13 00. www.musee-archeologienationale.fr

 

 

 

 

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02/07/2021
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