Les dits du corbeau noir

ENTRE OMBRE ET LUMIERE 2017 REFLEXIONS 13 03 MARS BRAN DU

Entre ombre et lumière... Réflexion   Mars 2017   14 03    BRAN DU

 

 

 

L'être humain me paraît fondamentalement bi-polaire.

Il est détenteur de deux potentialités qui peuvent s'avérer très antagonistes : des forces et énergies de construction ou de destruction, fastes ou néfastes, conciliatrices ou hostiles...

 

Bienveillance et malveillance cohabitent en tout individu de même que l'amour et la haine, la modestie et l'orgueil, le désir et la peur, la liberté et l'asservissement...

 

La bonté, la générosité, le don de soi sont confrontés à ce qui s'oppose à ses vertus...

 

D'une façon globale et synthétique, on peut résumer ces oppositions en terme symbolique et analogique sous la forme et la représentation de l'ombre et de la lumière en sachant que sans lumière il n'y a pas d'ombre possible, mais que sans ombre pour l'envelopper la lumière ne saurait jaillir dans toute sa splendeur et dans l'éclat de sa manifestation la « relevant » comme telle au monde et à notre conscience...

 

Nos maux et fléaux humains relèvent de cette bipolarité et de la façon dont nous en faisons usage...

 

 

D'où l'invitation fondamentale faite par la sagesse universelle et existentielle de tout faire pour apprendre à se « connaître » ; pour avoir connaissance de ce qui nous pense et actionne biologiquement ( A savoir comment un être humain « fonctionne », à travers quels mécanismes, articulations, engrenages, courroies de transmission etc..)

Et comment par une pédagogie efficiente de notre éducation apprendre à faire le meilleur emploi possible et pour le meilleur usage possible, de notre « existence »...

 

(Cela revient à connaître, à identifier parfaitement, ce qui nous est indispensable pour « vivre », et pour vivre le mieux possible en donnant si possible un sens véritable à la notion même d'existence)...

 

C'est inventorier clairement nos besoins essentiels afin de satisfaire nos attentes et aspirations légitimes dans ce domaine. Reste à déterminer si ces besoins nous servent ou nous déservent, déservent ou servent la Vie et tout ce qui la constitue.)...

 

D'où l'importance dune éthique, d'une « morale », d'une « sagesse » , (d'une philosophie entendue comme art de vivre), laïque, humaniste ou spirituelle...

 

On nous dit, arguments à l'appui, que l'Homme, la Femme, n'ont pas vocation, à l'origine, à être les plus grands prédateurs qui soient de leur propre espèce et de tous les autres règnes !

 

Difficile à croire n'est-ce pas ?

 

Que l'être humain soit dans ses « racines » plutôt tourné vers le don, la générosité, la solidarité l'entraide, la compassion est de plus en plus en très nette contradiction avec ce postulat lequel est battu en brèches depuis quelques millénaires il est vrai...

 

 

Il est cependant véridique que nous ne connaissons pas dans les temps préhistoriques lointains et totalement « païens» et de surcroît amplement « religieux », d'armes conçues et fabriquées pour atteindre à la vie d'autrui !...

 

La sédentarisation à travers l'agriculture et la vie pastorale, la notion de propriété individuelle et de privilèges attachés à une personne dans une communauté donnée, la naissance donc d'une différence affichée entre les individus sont des facteurs de troubles liés à l'inégalité existentielle...

Et cela ne fera que s'accentuer dans les temps historiques...

 

Les privilèges accordés à certains par rapport aux autres membres de la communauté n'ont pas été éliminés pour autant lors des « révolutions », mais ils se sont transférés vers d'autres sphères de pouvoir qui ne bénéficient, la plupart du temps, de ces privilèges que par la peur, la crainte, qu'ils inspirent et l'art consommé du mensonge, de la manipulation idéologique, qu'ils pratiquent avec efficacité en se dotant des moyens financiers et politiques pour cela...

 

 

Ce qui ne cesse de m'interpeller, c'est que nous savons (comment ne pas le savoir ? Si nous l'ignorons c'est que, hélas, nous n'avons pas été « bénéficiaires » et « donateurs » de Cela, nous n'avons pas été touchés, visités par cette « grâce »), que l'Amour existe, que cette Force, Energie et Lumière a été, est et sera par-delà et au-delà notre aventure humaine individuelle et planétaire et que, malgré cette « connaissance », nous nous efforçons encore vers tout ce qui est de nature à porter atteinte à une telle valeur et à une telle espérance pour tout le Créé, pour toute la Création ?...

 

Que l'être humain soit capable du pire alors qu'il est tout autant doté de tous les instruments lui permettant de servir le meilleur m'apparaît toujours incompréhensible et pourtant c'est une criante réalité...

 

Il est tout autant vrai qu'aimer demande, sollicite, tout alors que haïr, avoir rancœur, répandre son fiel, détruire, faire souffrir, asservir et dominer l'autre, tous les autres, tout le vivant, ne demande que la simple et obstiné volonté de s'appliquer à cela sans avoir à réfléchir aux conséquences de nos actes tout en jouissant d'une satisfaction mortifère, illusoire, cruelle et malfaisante...

 

Quand les fléaux humains que sont la peur et l'ignorance, l'orgueil et le mensonge se répandent et s'amplifient, la terre et tout ce qu'elle porte sur sa poitrine et dans son sein, tremble sur ses fondements et le ciel pleure en tentant d'effacer les mares de sang...

 

Il est effarant de constater combien l'être humain est perméable à toutes les perversions et corruptions qui font de lui l'instrument privilégié de l'arrogance et de la cruauté...

 

Il est vraiment difficile voir utopique de « croire encore en cet homme »....

 

Une triade attestée historiquement et émanant d'un « druide » fait état de ne pas nuire à autrui , lequel autrui est alors « considéré » et respecté en ce qu'il est... Ne pas porter atteinte à cet autrui est la recommandation que fait un sage, un servant de la « druidité »...

 

Quelques siècles plus tard les Triades du Ba rddas gallois mettront en valeur les notions de bonté et d'amour ; valeurs divines et sacrées communes au dieu et aux humains et réciproques entre eux...

Elles mettront en avant les notions de libre choix et de discernement et ce en invitant à accroître la lumière et à diminuer l'impact des ombres qui la menace...

 

C'est donc d'une clarification qu'il s'agit et ce à partir de propos des plus « lumineux » !...

 

 

Ombre et lumière sont indissociables et indispensables pour amener à un processus d'entendement et de discernement...

 

Tous les sages de la planète et de toutes les époques de notre histoire et préhistoire nous exhortent à "concilier les contraires" ; à faire de leur antagonisme apparent une force de conciliation dont la vertu symbiotique assurer de nouveaux équilibres et une nouvelle harmonie...

 

Aimer et haïr relèvent d'une même force et d'une même énergie, selon l'orientation que nous donnerons à cette force, selon notre capacité à faire qu'elles contribuent toute deux à transcender leur opposition, une force "comme Une" bénéficiera de cette union et la Vie et sa pérennité heureuse avec elle...

 

Nous ne saurions supporter la pleine et totale lumière en l'état actuel de notre existence, il nous faudra attendre pour cela d'atteindre le Monde Blanc ; le Gwenved... Et ce, après avoir emporté les Trois grandes Victoires sur nous-mêmes ; des victoires que nous ne pourrons obtenir sans bonté, sans équilibre et sans amour...

 

L'ombre, l'obscurité, sont les berceaux d'une lumière à venir, à jaillir...

 

Il y a donc en l'homme, en ses propres « ténèbres », en son humus et terreau, un puits possible pour le jaillissement de la Lumière...

 

Les Traditions les plus anciennes dont la nôtre nous l'affirment : « La nuit est nécessaire car elle prémédite l'aurore. » De même il ne saurait y avoir de printemps sans que l'hiver le précède...

 

Puissions nous en notre nuit et en notre si long hiver faire rejaillir Printemps et Lumière...

Là est l'Espérance, pour nous-mêmes et pour le monde !...



14/03/2017