Les dits du corbeau noir

Ensemencement bardi Bran du 01 05 2012

L’ensemencement…                         Avril 2012    Bran du   (Beltan/Beltaine)

La pierre se tenait là, en assise sur la mémoire d’un monde alors qu’un ciel faisait sa ronde de crachins et de brises…

L’étendue s’offrait  aux souffles et je faisais de même…

Les rais solaires frappaient l’enclume de mon front, forgeaient en moi l’épée de mon être…

J’ouvrais grand mes bras pour signifier l’Accueil, pour que Cela qui Est franchisse le seuil où mon cœur se tenait…

Un sang vif et frais parcourait mes veines, vitalisait les artères de ma pensée, irriguait les canaux de mes songes, enflait les voiles tendues de mes aspirations….    J’étais cette chair dressée comme un arbre au sommet des attentes… Des chants me visitaient venus des vastes prairies du ciel…

Deux corbeaux apparurent qui se posèrent chacun sur l’une de mes épaules pour m’entretenir du passé et de l’avenir… Alors je pris vol de clarté et de plume ; de noir et de bleu furent ma parure…

Comment dire, traduire cet « état », comment, quand les mots ne peuvent suffire ?…

Vous inviter, vous convier, selon votre désir, selon votre volonté, à ces noces concélébrées entre le lieu et la « formule », à prendre rendez-vous avec cela qui en vous aspire à se fiancer ?….

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Etre là précisément, exactement, là; pleinement là et non… ailleurs, habiter un cœur, une demeure pour le  véritable « soi »….

Etre là, en sa masse » de chair mais, cependant, en divers endroits, transparent !

Heurter en sa profonde caverne les deux pierres, entrechoquer vision et réalité…

Allumer cette résine, cette huile « essentielle » dans la coupelle de la pensée…

Et tracer du bout des songes les lignes et les formes qui sur la paroi des yeux font naître ce à quoi nous sommes viscéralement destiné !…

Etre là, totalement dénudé, totalement revêtu…

Etre là, charnellement ensemencé comme une terre retournée à ses origines, comme un saumon revenu à la Source, comme un soleil reprenant sa course après six mois d’obscurité…

Etre là, conjoint, conjugué, connecté, être là à pervibrer parmi les ondes et les vibrations, en se laissant porter par cette circulation de forces et d’énergies qui émane d’une lumière à la fois dicible et indicible, visible et invisible…

Réapprendre lors, au corps, ces pas de danse jadis, par les vagues et les rémiges ,initiés…

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Se savoir comme un brin d’herbe dans l’étendue frémissante des herbes…

Se tenir entre le genêt et l’ajonc comme un homme en ses saisons aux couchants à venir…

Sentir, percevoir, visualiser une présence qui nous ressemble, mais « transformée », « métamorphosée », apte à épouser l’air et la lumière…

Avoir conscience, épidermiquement et charnellement conscience que le chaos dans lequel nous dérivons parfois n’est jamais « qu’une somme de désordres organisés » et que cela qui fragmente notre insondable totalité à pour vœux de nous « reconstituer » sur d’autres plans et avec d’autres degrés d’entendement et de compréhension…

Comprendre que les « lois » pour beaucoup ignorées (voire bafouées quand elles sont reconnues !) qui agencent la trame sur lesquelles se tissent les fils de la vie est issue de la Matrice d’Eternité…. D’une FORME-MERE *…

Toute fin, ici, clame une origine et un renouvellement !…

ETRE se suffit qui au silence se confie !

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*La FORME-MERE est un "concept" que je suis en train d'explorer et de développer... A suivre...



01/05/2012
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