Les dits du corbeau noir

ENIGMES ET MYSTERES CELTES 2018 BRAN DU 30 11 NOVEMBRE

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Aux feux de la rivière Reflets d'érables à l'automne

Photos Bran du

 

 

 

 

 

Enigmes et Mystères Celtes

Etude Bran du 30 11 2018

 

 

L'état des recherches anciennes et actuelles sur la civilisation celtique démontre :

 

 

Que cette société antique issue du Monde Indo-Européen est une société particulièrement « complexe » à étudier du fait notamment de l'absence d'écrits permettant de connaître ce que les Celtes pensaient et concevaient eux-mêmes le leur société, de ses fondements et croyances...

 

La recherche se base donc, pour une bonne part, sur les ouvrages et témoignages plus ou moins fiables et objectifs des observateurs de cette époque lesquels ont eu d'ailleurs peu de contacts durables et approfondis avec des peuples celtiques dont la compréhension leur échappait ….

(Il est regrettable que le carnet de voyage de Pythéas le Massialote (de Marseille) ; Grec de naissance et explorateur des mers du Nord au IVè siècle avant JC, ait été perdu.)

 

 

L'archéologie a fait un bon considérable depuis ces cinquante dernières années avec des méthodes différentes et plus pertinentes, avec l'apport de nouvelles disciplines et la pratique de l’inter-pluridisciplinarité, une linguistique plus performante et un comparatisme Indo-européen plus efficace, tout cela soutenu et appuyé par une technologie de pointe...

 

Grâce aux compétences et aux heureuses intuitions du professeur Venceslas Kruta les « objets Celtes » étudié nous parlent, au-delà des surfaces apparentes, et nous livrent peu à peu le caché, le dissimulé, d'un langage d'initié mit au service du sacré...

 

 

Les sources irlandaises et galloises constituent la manne la plus importante et conséquente, quelques éléments armoricains apportent des compléments ou confirmation ainsi que le « folklore » traditionnel et populaire (qui demanderait un investissement considérable et des plus « rigoureux » sans doute) avec tous les discernements que cela implique dans le traitement de ces matières informatives...

 

 

L'effet de la « christianisation » opérée par les moines Celtes et les censures et épurations ou les réorientations/transpositions des contenus « païens » implique une connaissance approfondie et d'importantes dispositions dans le discernement du substrat ancien par rapport aux recouvrements ou suppressions réalisées lors des retranscriptions du dépôt « oral » subsistant alors...

 

 

On notera la disparition presque totale de tout ce qui avait rapport au « sacerdoce » et à la théologie druidique et aux rituels ou leur « travestissement » chrétien et on fera l'économie salutaire de ne pas considérer que ces braves moines irlandais cachaient sous leur tonsure particulière des idées et des pensées « druidiques » ; ces braves moines sont d'abord et surtout chrétiens, le fait qu'ils soient aussi Irlandais et attachés à leur mémoire ancestrale à permis cependant et « miraculeusement pourrait-on dire » de sauver une partie conséquente de la Tradition orale. Merci à eux !

 

 

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Voici donc l'état de « situation » de la recherche actuelle et nous n'avons pas beaucoup à espérer progresser dans ce domaine de recherche sinon à découvrir le langage des initiés !...

 

 

Des observateurs antiques nous disent que les Celtes aiment parler de façon « énigmatique »... Nous savons, nous avons récemment découvert, que l'art celtique renferme un langage spécifique accessible seulement à des « initiés » ; cela avait d'ailleurs été « supputé » par des chercheurs de la fin et du début du siècle dernier.

 

 

Ce que nous savons et qui est le plus communément admis et « validé » par la communauté scientifique des chercheurs ; c'est la croyance des Celtes en l'immortalité de l'Âme...


Toutefois nous n'avons pas la certitude que cette Âme soit conçue de telle ou telle façon et qu'elle à telle ou telle fonction, tel ou tel devenir après sa séparation avec la « matière corporelle et charnelle »...

 

Différentes pistes sont ouvertes, des suggestions, des « approches » plus ou moins argumentées, des interprétations plus ou moins « recevables » et ce, sans consensus ni unanimité des chercheurs dans ce domaine fort complexe au demeurant...

 

 

La « nouveau » vient du fait aussi des avancées de la recherche et que celles-ci permettent de supputer et ce, de plus en plus, divers niveaux de conceptions au sein de la société celtique et de son organisation tri-fonctionnelle... :

 

Une théologie qui s'applique à tous et à toutes à travers un polythéisme compréhensible, pratiqué et « validée» par l'ensemble de la communauté...

 

Des spécificités appliquées et adaptées à la classe « guerrière » (notamment pour les confréries guerrières) avec, entre autre, un concept d'Autre-Monde « réservé » pourrait-on dire...

 

Et, réservé aux seuls initiés, (la corporation dite druidique et certains artisans) une métaphysique très « élevée » « surplombant » tout cela, englobant le panthéon, les dieux et les déesses et relevant donc de doctrines secrètes non divulguées aux « profanes » et véhiculées, « dissimulées » dans un « langage » particulier, sous couvert de l'art et d'une parole « énigmatique » connue des seuls initiés....

 

 

 

L'Ouvrage de Philippe Jouet sur les Triades dites bardique, mais aussi son Dictionnaire de la Mythologie et de la Religion Druidique (Anbanner éditeur) supposent et évoquent une probabilité de cet ordre :

 

Un collège ou une corporation d'initiés...

Des doctrines secrètes (accompagnées de rituels spécifiques)

Une « métaphysique » réservée qui transcende les croyances communes...

 

 

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Des évocations de notions comme la « Flaih » irlandaise : une « Toute Puissance » qui a tout pouvoir sur les êtres et les choses, associée à un Féminin proche de la notion « d'Essence » (Déesse-Terre/Mère ou « Grande Déesse » selon des situations spécifiques et avec la prudence qui s'impose quand à l'emploi des termes et de leur « affectation ».)...

 

La notion d'Awen , (connue et évoquée dans les textes) est aussi une piste non négligeable, car celle-ci est directement reliée à la notion de Souffle, celui-ci est relié au Verbe et ce dernier à la Création inspirée....

 

 

Si les Dieux et Déesses apparaissent au niveau métaphysique, c'est, ici, davantage en tant que Forces, Energies, Puissances ou encore Lumières non « spécialisées », mais opérant dans tous les domaines de l'acte (de l'activité humaine) et de la pensée...

 

 

Flaith et Awen échapperaient donc à une classification ou à une hiérarchie déiste, mais émaneraient directement d'un Point Source et Souche régenté par un « Principe », allié , conjoint, ou symbiotiquement uni à une « Essence » (une « Forme-Mère » ou Matrice de toutes les « matrices ») produisant le « Mouvement » de Vie ou l'Anima vital, formulé et exprimé sous forme vibratoire (sonore et lumineuse) au sein de tout l'Univers et ce de façon « visible », « audible », « perceptible » ou non.

 

 

Ce n'est là bien entendu qu'un « postulat » comme un autre qui n'a pas d'autres « prétentions » que de se proposer « humblement » et « bardiquement » à la réflexion et à une libre critique objective...

 

 

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Voyons ce qu'en pense Philippe JOUET :

 

 

« Fondamentalement les dieux sont des états, des énergies... »

 

 

« Les dieux ne sont pas omnipotents et ne se confondent pas avec la puissance universelle (la Flaih en Irlande)(associée à Dana, Danu, Ana, Dôn...) »

 

 

« La Flaih est plus qu'une déesse. » (« Double apparence, faste/néfaste.)  « Une puissance libre et illimitée.)

« Elle totalise tous les pouvoirs et ne se ramène ni a sa face sombre, ni à sa face claire. »...

« La Pierre de Fal est en correspondance symbolique avec la Flaih, mais aussi avec la roue mythique de l'année sous la forme de la vielle femme et de la jeune fille ; l'année commençant jeune et finissant vieille.) »

 

« Quelques personnages féminins incarnent que qu'on peut appeler la puissance par excellence au sens de « Vir » (Flaih) extérieure au schéma tripartite, insaisissable, mais agissante à tous les niveaux. Elle est parfois dite hors fonction ou « quatrième terme » parce que l'on ne peut pas lui appliquer la contrainte du schéma, ni aucun schéma restrictif. »

 

« La Terre d'Irlande, future Mère adoptive de Lug, serait une « puissance originelle ».)

 

Ne pas confondre : la Flaih et le Faith (faid) soit le nom irlandais du poète inspiré, à la fois devin, voyant, mais aussi maître du chant, de l'art, de la poésie, de l'éloge, de la louange......

(Quoique l'inspiration est bien liée au Souffle de l'Awen et donc à la Puissance « matricielle ».)

 

 

 

Souffle et âme sont liés dans le monde celtique...

un « souffle animé »... « Le souffle « Awen » est source de poésie et objet d'exaltation. »

 

 

L'Awen : Inspiration, source de l'art poétique. L'inspiration doit se couler dans la forme appropriée. (Son origine est dans le monde brittonique.) »

 

 

« ... Certaines obscurités étaient volontaires. Il y a un langage spécial qui expose des doctrines secrètes réservées à l'initié... »

 

« L'énigme participe de la Tradition. »...

 

« Nul doute que le monde celtique connaissait des doctrines secrètes assorties de rituels, qui sont par nature malaisément décelables. »

 

«Sans doute, une grande partie du peuple partageait-elle la croyance en une survie individuelle ce qu'explique certains rites funéraires.(L'immortalité de l'âme aurait été une « vogue » populaire.»)

 

« Cela n'empêchait pas certainement l'existence de doctrines différentes que la celtique insulaire permet d'entrevoir.

En aucun cas on a reconstruit une doctrine unique de l'immortalité. »

 

« Les idées relatives à « l'immortalité de l'âme » ne se confondent pas avec le dogme chrétien de la survie d'une âme individuelle»

 

« L'Âme n'est pas individuelle ni la conscience, c'est, à l'origine le « Souffle ». »

 

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Toutefois :

 

« Il ne faut pas exagérer la part de l'ésotérisme dans le discours mythologique ni en faire un système qui serait une fin en soi. »

« Dans l'ancien monde celtique, les énigmes et les secrets ne fondent ni le sens ni les conceptions. »

 

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Voici donc des données qui nourrissent l'étude et divers postulats...

 

Ce que je retiens ce sont les termes :

 

Souffle, Âme, Awen, Puisance (Universelle, Originelle...), Energie et leur « association » et « reliance », car il m'apparaît que tout cela est « lié », « relié », que Puissance, Energie, Souffle sont partie plénière et intégrante de l'Awen et sans doute de l'Âme.... L'Âme et l'Awen ont directement et totalement à « voir » avec le Souffle (Inspiré), la Puissance (Créatrice) et l'Energie (Essentielle et Fondamentale)...

 

 

Et nous ne sommes plus là au sein d'un panthéon et d'une théologie « polythéiste », mais bien dans un retour à une religion de Principe, d'Essence et d'Anima « cosmique » antérieur à la religion « sociale » et tri-fonctionnelle nécessaire pour la cohérence communautaire, mais bien insuffisante et trop cadrée et limitée pour des « initiés » !...

 

 

Par ailleurs ces « notions » sonnent particulièrement « modernes » et semblent mettre, en convergence de recherches et d'entendement, la physique et la métaphysique notamment en ce qui concerne le pourquoi et le comment de la vie, de l'univers etc...

 

 

Ceci devrait aussi nous amener en toute logique et relation de causes, d'origines, à effets et conséquences, à reconsidérer, à "revisiter" sans doute et là aussi, l'esprit, le déroulé et le contenu de nos rituels !...

 

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Que nous dit Philippe Jouet ? C'est notamment que l'ancienne religion dite « cosmique » n'a pas été totalement évacuée des nouveaux schémas théologiques appliqués au sein de la société celtique tri-fonctionnelle et que cette théologie conserve des éléments théogoniques en rapport avec une cosmogonie...

 

(Soit des conceptions traitant des "origines" voire des "fins dernières.")

(Ce qui suppose donc au moins deux "niveaux de croyances".)

 

 

 

 

Les Grands Anciens n'ont pas souhaités partager de si hautes et si profondes conceptions avec le « commun des mortels » considérant que de telles « spéculations intellectuelles » n'étaient certainement pas compréhensibles par tous et par toutes et qu'elles requéraient des dispositions, compétences, facultés , connaissances relevant d'un individu « initié » à cela...

 

(D'où toutes les précautions passant par les secrets d'une doctrine, d'un langage « énigmatique » et artistiquement « dissimulé », d'une confrérie initiatique... etc)

 

 

 

 

Ces « données », en lien direct avec le plus sacré et le plus divin des mystères, ne pouvaient pas de même être livrées au monde profane avec les risques de « vulgarisation »,

de « dévalorisation » inhérents à cette mise à disposition...

 

 

 

 

Nous ne saurions et ne pourrions, il me semble, aborder de telles domaines en tant que « cheminants » que dans un « esprit » lui aussi éminemment « initié » autorisant certaines « approches » de compréhension et d'entendement qui ne sont donc pas à la portée de tous et de toutes car elles requièrent un état d'Etre « particulier » conféré justement par une « initiation » pour autant que celle-ci soit réalisée et vécue traditionnellement au plein sens et dans la pleine Essence du terme....

 

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Quand, en ouverture de rituel, au sein d'une cérémonie, nous invoquons et prions, faisons appel et convoquons à présence et à entendement, nous le faisons habituellement de deux façons :

 

 

 

En nous adressant à l'Incréé (à travers la Prière des Druides) et en nous tournant vers les entités spécifiques, particulières voire « spécialisées », des dieux et des déesses et en premier lieu (pour la Gaule) à Lugos, à Belenos, à Ogmios, au Dagodevos, à Taranis, à Dis Pater

 

(pour certain à Cernunnos), à Esus.... Et pour le féminin divin ; à Brigantia, à Rigantona, à Anna... pour ne citer qu'elles dans la longue liste des divinités auxquelles ont fait appel et parfois de façon plus "ciblée" selon la nature et le "patronage" convenue de tel ou tel barreau de la Roue de l'Année...

 

 

 

Il y a donc deux niveaux de mise en présence et de sollicitation ; l'un contient tous les autres lesquels sont en quelques sortes des intermédiaires délégués auprès des humains pour satisfaire (si la demande est « recevable ») des besoins particuliers liés à leurs fonctions et spécialisations...

 

 

 

La question qui se pose alors : « qui, sous quel vocable, en quels termes, sous quelles formes et de quelles façons priaient les « initiés » dont on sait qu'ils existaient et formaient une communauté secrète, sans doute « discrète » et énigmatique ;  laquelle se rassemblait et ritualisait à d'autres niveaux de conceptions théologiques que ceux de la religion communément pratiquée par tous et chacun ? »

 

 

 

Ce n'est pas ici une question innocente et inopportune et il me semble quelle se doit d'être posée, mais aussi étudiée !

 

 

 

 

Affaire à suivre donc !....

 

 

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01/12/2018
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