Les dits du corbeau noir

EN PARCOURANT LA "CAMPAGNE" IMPRESSIONS ET REFLEXIONS 2019 BRAN DU 14 05 MAI

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 Le "Compagnon Blanc"  Photo Bran du

 

 

 

 

 

En Parcourant la « campagne »

Réflexions et impressions     Bran du 2019   le 14 05

 

 

 

 

Parcourir la campagne, c'est pénétrer les territoires de la paysannerie, ceux du monde dit « rural » et très anciennement ceux du paganisme et des croyances originelles...

 

 

L'élevage et la culture y dominent avec de très nombreuses problématiques quand à la survie et à la rentabilité des fermes et « exploitations »                   (Le suicide de paysans est parmi les taux les plus élevés en France !)               La politique agricole et les directions de Bruxelles ne sont pas pour rien dans les difficultés récurrentes des agriculteurs et éleveurs pris entre des obligations diverses et variées et les crédits leur permettant de « tenir », mais qui les étranglent par ailleurs...

 

 

Arpenter la campagne impose de connaître ces difficultés et implique le respect et la considération pour cette paysannerie durement mise à l'épreuve... et qui très souvent montre une capacité d'accueil, de service et de cordialité fort appréciable...

 

 

L'orientation encore lente vers de nouvelles formes d'agriculture et d'élevage demande à être « accompagnée » afin d'en favoriser le développement indispensable sur tous les plans...

 

 

D'autres exploitations très investies dans le rendement à l'hectare nécessitent le recours à des pesticides et à des insecticides, soit à des « entrants » chimiques qui ne sont pas sans conséquences sur notre alimentation, celle du bétail et sur les dégradations de notre environnement, mais aussi sur la santé des « travailleurs de la terre »...

 

 

Qui finalement « exploite » qui ? (au fort détriment de l'humain et du « vivant »)...

 

 

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Le Rosier des Chiens

 

 

De temps en temps je m'offre une échappée à travers ces vastes territoires d'herbes et de feuilles, soit une immersion physique, psychique et sensuelle dans la palette des verts dont les multiples vibrations relèvent d'un registre apaisant et adoucissant...

 

 

La Nature, pour autant qu'on en préserve les substances et contenances, procure généreusement une revitalisation, un ressourcement, une régénération sereine à tout l'organisme qui la parcoure, l'humecte, la ressent, et si plus « d'affinités » encore la célèbre... (Relation intime et profonde avec le monde végétal et animal, offrandes, protection, préservation...)

 

 

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Ce sera bientôt le grand bal des aubépines et des sureaux, des sommités en robes blanches que visitent les insectes qui s'enivrent de leurs parfums...

 

 

Chemins creux quasi « matriciels », creusés parfois de profondes ornières qui entretiennent l'humidité et donc une flore adaptée à ce milieu...

 

 

La prépondérance est au vert de toutes les nuances disputés ici et là par des touffes d'autres couleurs, florales le plus souvent...

 

 

C'est le mois de mai dans son apothéose, dans son florilège de formes, de parfums et de couleurs....

 

 

C'est la « cirrhose du choix » pour les insectes qui ne savent plus où donner de la trompe !...

 

 

Le printemps à soulever le lourd rideau de l'hiver et le monde végétal y va de toutes ses représentations et mises en scène...

 

Luxuriances, enchantements, beautés époustouflantes... C'est un régal pour les yeux et pour les sens convoqués à ces noces d'entendements entre la Terre et le Ciel avec pour lumineux convives la Lune et le Soleil...

 

 

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Géranium sauvage

 

 

 

Les orchis s'affublent de l'apparence d'un insecte femelle afin d'amener les mâles ainsi bernés à contribuer à leur pollinisation...

 

 

De part et d'autres des sentes rurales se tiennent des près, des « clos » où pâturent les bovins, les chevaux, les moutons tous à mâcher et à ruminer du matin au soir...

 

 

Le passage d'un humain n'est pas sans apporter, par « curiosité » et événement inattendus, une attention soutenue de ce bétail, amical le plus souvent...

 

 

Pour peu que les sentes soient assez éloignées des bâtiments agricoles, longent des rus, ruisseaux et rivières, traversent des bois ou des forêts, serpentent à flanc de coteaux, on peut avoir la sensation d'avoir quitté le monde de l'urbanisation pour un autre bien différent de celui-ci...

 

 

 

Ce sont des espaces dits « naturels » plus ou moins sauvegardés dans leur « naturalité » et dans leur ensauvagement, mais qui à des degrés divers nous restituent une « respiration première » dont notre organisme, bien avant nos perceptions intelligentes, retrouve l'immédiat bienfait....

 

 

Ayant quitté les enclos artificiels de l'urbanisation outrancière ; ceux de « l'Avoir » et du « paraître », nous retrouvons les lisières et frondaisons de l'Etre... et pouvons lors pénétrer (presque voluptueusement) ce qui nous pénétrera de toutes ses substances apaisantes et enjouées...

 

 

Ici est là, ce sont les feuilles duveteuses, presque argentées des bouillons blancs et molènes, les hampes des compagnons rouges et blancs, celles en cours de levage des digitales, les pousses des achillées aux mille feuilles, les torsades audacieuses des liserons et des clématites sauvages, le bleu des jacinthes sauvages et des véroniques petites feuilles, le blanc des silènes et celui des marguerites au cœur de soleil...

 

 

On pourrait faire sans se lasser le prodigieux inventaires de formes, couleurs et parfums qui cohabitent souvent avec intelligence et parfois entraide au sein du règne végétal dont une partie non négligeable, mais fort négligée par l'humain, co-participe généreusement (et bien trop souvent à son détriment), de notre santé et de nos besoins alimentaires et fonctionnels...

 

 

Comprendre lors combien nous sommes tributaires et inter-dépendants vis-à-vis de ce règne qui subit (comme le règne animal), et de plein fouet, tout le désastreux et absurde impact de nos nombreuses prédations !...

 

 

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Queue de rat ou de lièvre...

 

 

 

Les genêts et les ajoncs, faussaire géniaux tous les deux, exhibent sans scrupule l'alchimie solaire de leurs fleurs d'or...

 

 

D'une colline on peut suivre les circumambulations des arbres (surtout des aulnes) qui trahissent la présence d'une rivière serpentine...

 

 

Les orchis et ophrys percent les vertes mousses des prairies rases et des talus offrant une palette de roses et de mauves...

 

 

Je suis dans le secteur de Montauban de Bretagne dit anciennement en breton Menez Alban (la Montagne Blanche). Ce changement d'intitulé de localisation est symptomatique d'une « dépoétisation généralisée » comme le dit Sylvain Tesson dans « Sur les Chemins Noirs » !...

 

 

Quand je sais avoir rendez-vous avec un espace de nature, je me sens habité d'une bienfaisante fièvre. Je sais tout ce que cela va me prodiguer de joies simples...

 

 

 

Ma transhumance enjouée va se trouver immergée dans un océan coloré d'herbes et de feuilles, de résines et d'écorces, de vagues et d'écumes, de roches et de lichens, de nids et d'envols, d'odeurs de menthes, de noix de coco, de champignons...

 

 

C'est un bonheur ineffable et à chaque fois renouvelé, de saison en saison, d'âge en âge, jamais épuisé et toujours substantivé de merveilles, de découvertes, d'enchantements, avec ce fort sentiment de renouer à chaque fois et en parfait entendement avec ce qui en moi se conjoint à l'élémentaire et à l'essentiel...


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Roquette

 



14/05/2019
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