Les dits du corbeau noir

En l'état de poésie... cueillette automnale Bran du Nov 2013

 

Les roseaux en leur souple frange

 

et la barque tendue sur sa chaîne...

 

Tous se voulant passagers du vent... Bran du

 

 

 

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Histoire du chemin Bran du Novembre 2013 Entre Cherbourg et Rennes

 

 

 

J'ai perdu moi aussi le chemin...

 

Au détour d'un bois ou contournant un rocher, pénétrant dans le marais de ce qui était alors mon quotidien...

 

J'ai perdu, un jour ou bien une nuit, ce qui était mon chemin....

 

 

 

J'ai perdu le précieux chemin

 

Il y a bien longtemps de cela...

 

J'ai suivi par mégarde des pas

 

Qui n'étaient pas conformes aux miens !...

 

 

 

Très longtemps, usant ma rude vie,

 

j'ai marché droitement sur la route,

 

allant de doute en doute

 

vers le soir ou sortant du matin...

 

 

 

Le temps fuit, le temps toujours passe

 

Et me voici lors, devant l'impasse...

 

Au bout de ma route, il n'y a rien

 

rien qui ne dépasse le moindre petit chemin !...

 

 

 

La vague, l'onde de la rivière,

 

le corbeau noir sur le sapin vert,

 

savent bien eux le chemin de la lumière

 

Dont leurs mouvements bordent le sentier serein...

 

 

 

Aujourd'hui, j'ai faim de vents et de nuages ;

 

comme eux, en effet, je ne suis que passage

 

entre la douce terre et le chaud et vif soleil...

 

Je sais, c'est certain, que l'homme vrai marche sous le ciel !...

 

 

 

Maintenant que je suis devenu une oie, un cygne ou bien une grue,

 

Je donne à mes pensées des frissons qui font trembler mes ailes...

 

Je vais, simplement heureux, vers des contrées inconnues

 

Ayant laissé à ce monde mes vieilles sandales et leur pauvre semelle...

 

 

 

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Las, nous nous sommes égarés

 

sur les autoroutes de la pensée...

 

Eblouis, aveuglés, par des panneaux prometteurs,

 

Nous avons engagés notre coeur à vivre par défaut...

 

 

 

Nous étions comme hypnotisés par des rêves superbement goudronnés.

 

Nous filions ainsi à plus de cent à l'heure

 

laissant, délaissant, l'essentiel sur le bas-côté !

 

Mais, c'est en cela, messieurs, que vraiment l'on meurt !

 

 

 

Et pourtant tout là haut criait le corbeau :

 

 

 

- Vous faites erreur ! Vous faites erreur !

 

La désillusion vous attend à l'arrivée,

 

coupez votre moteur, allez à pieds,

 

sortez, sortez, désertez les routes balisées !”

 

 

 

Les renards, les enfants connaissent les sentes buissonnières

 

et les amoureux les chemins de halage, les laies forestières...

 

Comme les poètes nus, tous, en leur propre coeur, voyagent

 

avec la lune, le soleil et les étoiles pour seuls repères !...

 

 

 

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Une lumière fait sa percée à travers le brouillard d'un millénaire qui a bien du mal à disperser les brumes de l'artificialité et de l'humaine arrogance...

 

Il suffit d'un rai et d'une trouée, d'une faille, d'une lézarde entrouverte, d'un interstice audacieux, dans la chape d'orgueil et de mensonge pour que le possible se ru écartant la déchirure jusqu'au coeur même d'une conscience lumineusement révélée à elle-même... Bran du

 

 

 

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Mer, je reviens, vois-tu, à tes rives et à tes grèves, au désolé et à l'immense, au rythme qui est fidélité et obstination ; je reviens poser mon poids d'homme sur la légèreté de tes sables et sur le têtu de ton granit faisant front aux butoirs des siècles...

 

Me voici de nouveau arpentant les circonvolutions de tes marées, retraçant de mon empreinte les franges de tes défaites et conquêtes.... Faisant s'envoler tes bordures de plumes et de becs...

 

Vois-tu, je suis parti chercher femme, chercher amante belle dans les terres du possible, dans les contrées douces et tortueuses du féminin et je reviens le coeur plus lourd que la glèbe de novembre collée sur l'acier luisant des illusions...

 

J'avais forgé en ma tête un anneau pour la sublime alliance, mais je n'ai trouvé de doigt qui se voulait de ces noces d'eau et de feu, alors, l'anneau je te le donne, je l'offre à tes vagues écumantes et à tes flots rageurs ou tendres...

 

Tu sauras le rouler sur ton coeur et le faire briller d'équinoxe en équinoxe jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un souvenir très lointain dans le légendaire des océans..

 

 

 

Bran du 08 11 2013

 

 

Tu sais l'aimer toi, celle-là, à la chevelure multicolore, en des ébats qui dispersent sa toison d'algues serpentines aux quatre coins du monde...

 

On dit que tu lui a offerts des colliers d'îles qui sont autant de perles pour parer sa fière poitrine... On dit aussi qu'autour de ses seins, tes courants font la ronde !....

 

 

 

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Haikus du voyage (Lamballe, Rennes, Cherbourg et retour) Bran du Nov 2013

 

 

 

Depuis trois jours la mer fait la gueule

 

Ses mouettes sont parties

 

Naviguer en prairie au fonds des terres !...

 

 

 

L'arbre, essentiellement posé,

 

entre le ciel et la terre.

 

Que ne suis-je un arbre !...

 

 

 

Avons-nous besoins de rails fixés sur le sol

 

Pour emmener nos rêves en voyages ?...

 

 

 

Tout arbre qui accueille

 

des nids au printemps

 

et un arbre de pleins chants...

 

 

 

Mouettes et goélands

 

arpentent les labours de l'automne...

 

La terre, poitrine ouverte, les nourrit...

 

 

 

Sur l'arbre dénudé

 

il ne reste que le gui

 

qui clame l'éternité....

 

 

 

Sur le tapis vert des prés

 

sur le brun ou le roux des labours

 

se déplacent le constellations des oiseaux blancs...

 

 

 

Un corbeau là au crépuscule

 

pointant de son point noir

 

le grand phrasé du jour...

 

 

 

Le gui voyage sous les rémiges des grives

 

et nos pensées sous les ailes du songe...

 

A celui-ci, à celles-là, de prendre sève !....

 

 

 

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Samain 2013 : An chatchair shleseal : Dans “la cité rayonnante”... Bran du

 

 

 

Au pressoir des nuages coule le vin de novembre

 

et les rus débordent des célestes vendanges...

 

Par route serpentine, les bons flux s'acheminent...

 

 

 

Le long serpent à bu à la coupe des cieux

 

comme nous boirons, dans l'ivresse et le feux,

 

au banquet des dieux invités au festin....

 

 

 

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A Samain, l'aube à larges paumes

 

qui empoignent les terres...

 

Ainsi se conclut l'accord entre ombre et lumière...

 

 

 

La terre a donné le fer

 

Du fer est sorti le clou

 

Le clou s'est enfoncé dans la poutre

 

La poutre s'est fait charpente

 

Et le bois charpenté, le navire

 

Et le navire voyage sur les mers...

 

Mais qui se souvient du clou du voyage ?...

 

 

 

Le ciel était si beau à travers le carreau

 

que j'ai souhaité découpé celui-ci

 

et t'en faire cadeau !...

 

 

 

La brume ce matin,

 

pourvue qu'elle ne se lève pas...

 

Elle masque tant de laideurs !...

 

 

 

L'eau en abondance

 

submerge les prairies et les champs...

 

En moi aussi, le monde est “flottant”...

 

 

 

Un hameau se réveille sans bruit...

 

L'aube se faufile, cherche la faille

 

parmi les ombres de la nuit...

 

 

 

En ce paysage couvert de brume

 

les terres sont parsemées d'îles

 

d'où émergent les mâts des forêts...

 

 

 

Ce matin, le pays tout entier

 

semble peint à l'encre de Chine...

 

Mais, ni hérons, ni carpes, ni cerisiers en fleurs...

 

 

 

Il y a ce qui tombe du ciel

 

ce qui tombe de l'arbre

 

et ce qui tombe de sens sous le ciel et sous l'arbre...

 

 

 

De la rencontre entre le ciel et la terre,

 

entre la chaleur et l'humidité,

 

surgit ce matin une brume épaisse,

 

mais jamais aussi épaisse que celle qui réside en l'homme !...

 

 

 

Terres ennoyées...

 

les mouettes, en villégiature,

 

prennent les eaux...

 

 

 

Quand le bas du Cotentin

 

a les pieds dans l'eau

 

Le soleil se mouche dans les nuages à Cherbourg !... (Entre Dol et Avranche)

 

 

 

Si les peupliers tendent si haut

 

les pavillons de leurs oreilles

 

c'est qu'ils sont durs de la feuille !

 

 

 

Squelettes de marronniers...

 

Deux dans la cour de l'école

 

et trois sur le quai de la gare... (Carentan)

 



09/11/2013
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