ELIE MARC (SUITE° SENS ET ESSENCE DE LAQUETE (BRAN DU 1992.2025) 08 06 JUIN
Elie MARC Sens et Essence de la quête :
La figure centrale du Royaume Millénaire est cette Fontaine de Vie qui est la demeure jamais destructible de l'Amour.
La source qui la nourrit emprunte sa transparence aux noires intimités de la terre comme aux blanches portes du ciel.
L'authentique magie donne au voyageur la maîtrise nécessaire pour son cheminement. La route, c'est l'Oeuvre elle-même, aussi attentivement assumée que la cuisson du métal dans le fourneau métallurgique.
Dans l'océan des repères symboliques, chaque esprit opère selon sa propre nature. Le terme du voyage est précisément cette jonction du conscient et de l'inconscient, du réel et de l’irréel où réside la vraie révélation, l'esprit des métamorphoses, (fusion du sommeil et de la veille.)
Claude Mettra ajoutera cette précision à laquelle la peinture d'Elie MARC sera particulièrement sensible : « Entrer dans l'intelligence du bleu, c'est aller au-delà du seuil qui sépare le jour de la nuit. »
Tout alors aura été dit de l'actualité, du sens et de l'essence de la quête. Il appartient aux créateurs de ce temps de retrouver la « piste des territoires du blanc », cette « virginité » promise à de fulgurantes et exaltantes fécondations de « l'Esprit du Vivant. »
L’œuvre d'Elie MARC nous aide et continuera de nous aider à pénétrer l'Esprit même du cheminement « initiatique » et « alchimique » ; chaque œuvre nouvelle apparaissant comme un « point diamanté » éclairant l'obscurité de la route et nous conduisant vers cette aube dont la clairière esquisse déjà sur nos lèvres l'infini sourire et les tendres couleurs de l'indicible accueil.
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Elie MARC Peintre :
A 17 ans, en 1074, elle quittera Paris pour la Bretagne non sans avoir décroché alors un premier prix au salon des arts de Beauvais dans l'Oise. Elle installe alors son atelier à Fréhel dans les Côtes d'Armor ou, seule, elle s'initiera à la peinture à l'huile. Elle a alors 21 ans...
La vraie aventure commence en ce cap de la Baie d’Émeraude non loin de l'Île aux oiseaux qui sera dévastée quelques temps après par la marée noire comme pour annoncer au monde, de façon probatoire, le submergement des terres blanches par un flot de matérialité sombre et outrancière...
Avertissement ou plutôt « intersigne » comme disent les Bretons mais n'en sera-t-il pas ainsi pour Elie MARC et ses ami(e)s artistes et créateurs du « bout du monde » qui seront amenés à connaître eux aussi une obscure période de doutes et de découragements dans la poursuite de leurs œuvres ?...
Revenons à cette implantation armoricaine, C'est l'poque où la chanteuse Maripol commence à faire en,tendre sa voix profonde et généreuse sur les ondes en compagnie de Jean Paul Graffard son compagnon et son compositeur qui connaîtra par la suite, lui aussi une belle carrière musicale.
Maripol débutera au casino du Val-André et sera remarquée par le chroniqueur attitré du « génie Celte » : André Georges Hamon.
Autour de Maripol se constitue une communauté culturelle qu'André Georges Hamon appellera « le groupe de Frehel ».
Potiers, peintres et musiciens pratiquent le contact et le ressourcement en un lieu propice à la créativité.
Non loin de là Bernard Potel achève dans des poutres de chênes séculaires provenant du Vaumadeuc sa fameuse série des sept saints avant que d'immortaliser dans la végétale matière les chantres de la Bretagne d'alors : Glenmor, Garlonn... et de s'attaquer au symbolisme des combats mythologiques comme « Brocéliande », le « barde aveugle » etc …
Gilbert Aubert, de passage au « pays des fées », rencontrera les uns et les autres ; des airs et des chansons naîtront au contact de la très riche et « féconde » Matière de Bretagne » et auprès des artisans du Jerzoual à Dinan.
Gilbert se souvient D'Elie MARC, de Bernard Potel et de Maripol et ceux-ci ne sont pas étrangers à sa culture musicale...
C'est dire si ce petit territoire breton produit alors une densité et une qualité d’œuvres représentatives du lieu qui les inspire et des ambiances et climats qu'il suscite...
Elie MARC n'échappera pas à cette imprégnation du sel et des embruns de Fréhel où se mêlent le parfum des bruyères, des genêts et ajoncs, d'algues, de marée, de labour et d'aubépine...
Ecoutons ce que nous dit Elie MARC :
Armor-Magazine 1974 entretien avec A G Hamon :
« Chacun est seul et c'est seul que l'on doit faire le chemin. »
A partir du moment où l'on vit, on est seul. Tout ce qui vient après sont des éléments qui viennent enrichir ta solitude, ce qu'il y a de plus profond en toi. »... « L'homme est seul dans sa destinée. »
«...Toute ma vie est axée sur la peinture ; le jour où je serai arrivée à ce que je veux, c'est-à-dire à me découvrir moi, alors je serais disponible pour les autres. J'aurai l'impression d'être
utile pour les autres et les autres me seront utiles.les autres.»...
« Une œuvre d'art n'est pas structurée au départ ; nous avons quelques éléments de base et, au fil du travail, nous suivons notre imagination, notre inspiration. Nous sommes un peu des écrivains qui ignorent comment s'achèvera leur livre ! »...
Son compagnon d'alors qui façonne l'argile à l'image de ses aspirations dira : « Artistes, nous sommes des intermédiaires, des médiums. On fait ressortir des choses qui sont existantes déjà et qui passent par ton intermédiaire. C'est sans doute cela la création, mais il faut bien dire que nous n'inventons rien. »...
Parmi tous les ami(e)s et compagnes d'alors, c'est sans doute Maripol qui aura le plus d'influences par le magnétisme de son visage et de son verbe. Sa tenue même ne sera pas sans se retrouver parfois chez Elie MARC et dans le « flottement de certaines compositions ultérieures. Les premières sculptures de Bernard Potel participeront aussi à l'exaltation du génie Celte.
Curieusement, bien des années plus tard, Maripol empruntera la voie picturale symbolique pour trouver un second souffle créateur mais sans atteindre la perfection technique ni l'aura qui se dégagent dès cette époque de la peinture d'Elie Marc...
C'était le temps de « réapprendre la vraie vie au solstice de l'hiver » et les disques de Maripol nous entraînent sur les grèves magiques et mystiques des royaumes de l'imaginaire.
La légende est partout présente qui court sur les landiers et les vagues sans cesse déroulent le blanc écheveau de l'émeraude mémoire. Quand s'apaisent le vent tenace du « Nordé » et les cris rauques des goélands argentés, on peut entendre alors dans les criques de Fréhel comme le murmure de lèvres amoureuses caressant les œillets marins et les aspérités granitiques...
Ces lèvres racontent le souvenir de l'antique cité de Nazado et de ses filles belles comme une sculpture d'ambre et d'écume dont la gorge transparente laisser voir couler le vin qui leur était offert avant que cette ville de rêve ne soit comme la ville d'Is engloutie sous les eaux de la baie d'Erquy.
Les expositions et les prix se succéderont dès 1976 ? De nombreux centres culturels bretons accueilleront ses œuvres (Dinan, Lamballe, St Brieuc, Lannion, Morlaix, Roscoff, Pontivy, Loudéac, Nantes...)
Le prix « signature » lui sera remis à Dinard en 1076, puis se sera le Nord (Lille) et l'Allemagne en 1979 puis Paris la même année..
Après un « Tro Breizh » (Tour de Bretagne) où elle sera particulièrement remarquée l'Exagone et l'Etranger auront enfin à connaître et à apprécier cette « visionnaire » du ¨Pays d'Armor.
Reportons nous aux articles et critiques parus de 1976 à 1979 :
On dira alors d'Elie Marc « qu'elle se dégage d'une peinture fantastique entièrement ouverte à des rêves visionnaires pour pénétrer une peinture de recherches et de symbolismes à l'état pur. » (Exposition au Val André en juillet 1976)...
André Legrand nous dira d'elle lors d'une exposition à St Brieuc à l'automne 1976 : « La noblesse de l'âme Celte de cette artiste qui puise ses sources d'inspiration dans un symbolisme bien composé s'exprime spontanément. Ses œuvres ne vieilliront pas. » André Legrand remarquera « l'évolution de la facture d'Elie Marc qui se dirige vers plus de fluidité et de douceur.
Le grain de la toile apparaît de plus en plus. Les tonalités s'harmonisent son à ce fondu de teintes, des motifs emprunté aux règnes de la Nature, (le monde végétal le plus souvent), animal parfois, et humain (Très dans et au-delà de ces formes, se manifeste la vision symbolique de l'artiste.)...
« Le regard se promène sans méfiance sur les toiles exposées jusqu'à ce qu'il s'insère, en quelque sorte, avec le propre regard du peintre, tout alors devient fantastique. Le coquillage n'est pas seulement un coquillage, car une fumée bleue s'échappe de sa conque. La feuille morte à des contours mystérieux et à y regarder de près, le flou des formes facilite cette évasion de l'esprit, mais celui-ci transporte ses propres rêves et ses propres fantasmes, inquiétudes ou euphories. »
« Le fantastique visionnaire qui s'exprime dans la plupart des œuvres d'Elie Marc tient également dans sa fécondité d'une profonde sincérité. Retenons dès lors ces deux termes si bien appropriés : fécondité et sincérité.»
Ceci fut écrit lors de l'exposition qui se déroula au château de Rohan à Pontivy en 1977.
Un espace splendide qui accueillit Elie Marc Elie Marc mais aussi Bernard Potel et Jean Pierre Subié (Aux calligraphies celtiques d'une grande authenticité et d'une belle virtuosité) ainsi que le peintre Yves Guilloux.
Le symbolisme ne s'est pas ici totalement départi des empreints fantastiques de notre « visionnaire ». Mais les deux registres vont se côtoyer car la vision se fait à la fois fantastique et visionnaire, fond et forme vont se faire l'amour pour le meilleur et pour exorciser le pire. La grande qualité de ses œuvres est reconnue...
Yannick Guyader la surnommera en 1977 la « Prêtresse de l'art visionnaire. » et contera ses « métamorphoses » dans les colonnes du plus grand magazine régional de Bretagne.
« Une exposition est pour l'artiste une excellente occasion de montrer le changement et l'évolution intervenus durant un certain laps de temps.
C'était la démarche d'Elie MARC qui désirait présentait un ouvrage très différent, surtout au point de vue technique, ; sa peinture est plus sécurisante, plus épanouie, dans des tons pastels et relativement claires, ce qui correspond davantage à une période d'extension que d'introversion.
Période de métamorphose pour Elie MARC qui considère la peinture comme un moyen d'exprimer des thèmes correspondant à des archétypes en sommeil dans l'être humain.
Démarche intérieure touchant d'assez près le symbolisme. »
« A chacun, dira-t-elle, de trouver une interprétation et surtout de la vivre suivant son tempérament ou ses inspirations. »
Une toile parmi d'autres retenait particulièrement l'attention : L'Ermite, celui qui travaille en secret « donne aux autres et essaie de projeter sur autrui la lumière qui jaillit en lui. »
Yannick récidivera dans un autre journal et sous sa plume nous lirons : « Une longue chevelure brune encadrant un visage où se reflètent tour à tour des élans d'allégresse et beaucoup de placidité ; c'est Elie MARC : Beaux-arts à Paris - La réalisation d'un rêve d'enfance – et puis une longue recherche spirituelle destinée à puiser l'inspiration et l'éthique d'une peinture. Car celle d'Elie MARC s'apparente davantage au visionnaire William Blake qu'à l'art fantastique. »
« L'artiste ne crée rien, simplement, il approche le domaine du sacré et un symbolisme ancestral. »
Puis se sera Dinan... Sous une autre signature :
« Elie MARC revient avec 17 œuvres nouvelles et d'une toute autre facture entraînant dans un monde étrange, voire inquiétant.
Petite, presque frêle, cette femme explose véritablement à travers sa peinture et déploie une énergie hors du commun aussi bien vitale que créatrice que l'on décèle à travers tout son univers pictural. Des profondeurs de l'inconscient, elle fait surgir des images fantastiques oniriques. Ses compositions sont très équilibrées tant au point de vue de la technique avec des dégradés particulièrement réussis, qu'au niveau de l'expression de l'imaginaire. Ainsi en va-t-il de tous les tableaux qu'il s'agisse de « l'arbre mutant » ou du « marécage des pleurs. »
Ce qui caractérise alors la démarche d'Elie MARC et fait ressortir son identité remarquable, c'est cet aspect de « visionnaire » et cette force qui jaillit dans la tourmente ou la caresse de ses lignes picturales. Elle met le « feu » à ses toiles ou enroule celles-ci dans un manteau de brouillard et de cendre afin que la naissance est lieu et que le lieu soit, et devienne naissance. »
A SUIVRE