Les dits du corbeau noir

Du Sacerdoce druidique bran du juin 2012 (3 développements)

La fonction sacerdotale druidique :                                        Approche, esquisse, ébauche

                               Réflexion Bran du 05 06 2012

A mon Frère Den ar C’hoat

 

Cette fonction s’articule sur la notion de « servir » impliquant de développer et d’épanouir le meilleur de soi-même pour le meilleur de tous …

 

C’est une fonction exigeante, car elle se révèle dans le caractère authentique de l’expression généreuse et aimante de tout notre être ( corps, cœur, esprit, âme), dans l’adéquation entre notre pensée, notre réflexion, notre « méditation » et nos actes quotidien lesquels se doivent d’avoir valeur d’exemplarité et être à même de témoigner de la réalité d’un Anima oeuvrant au sein du « sacerdote » en donnant à celui-ci sa « réalité absolue », son « évidence », son « adéquation » entre désir, volonté et réalisation…

 

Celui qui sert réellement, authentiquement, donne à voir, à percevoir, à comprendre, à interpeller, à aimer et à servir à son tour  « Cela » qui fait objet d’un tel dévouement pour celui ou celle qui en prend acte et conscience et se trouve lui aussi en résonnance avec cet « appel »…

 

Celui ou Celle qui « sert » est le sujet aimé du Verbe « aimer » qui s’exprime et se formule à travers son servant ou sa servante à tous les temps et en toute conjugaison…

C’est une fonction médiatrice et régulatrice apte à rechercher, à trouver, à instaurer ou restaurer les déséquilibres de toute nature…

 

C’est la capacité à devenir un être intermédiaire entre les plans, entre les dualités opposées, un être qui s’emploie sagement et sereinement à concilier et réconcilier, à « marier les contraires »… En ce but et à cette fin, Il s’appuie sur une Verticalité spirituelle transcendante qui opère le retour à la mesure et à la concorde dans l’horizontalité éprouvante et discordante de l’existence humaine…

 

Le « Sacerdote » cultive la vertu du DON, soit l’art de s’ouvrir et de s’offrir, d’accueillir en soi et sur soi ce qui demande soutien, aide, solidarité, compassion, compréhension, accompagnement, soulagement, apaisement, entendement et compréhension…

 

Face aux fléaux majeurs et destructeurs que sont la peur et l’ignorance, le Servant ou la Servante apporte la Connaissance, cette faculté libératrice qui transforme les attitudes générées par les dits fléaux en une volonté nouvelle, forte, éclairée, consciente et efficiente qui s’inscrit audacieusement et fièrement dans la dynamique constructive et positive du Désir ; un désir qui alors peut réellement faire bouger ce qui semblait des montagnes ou des précipices ou des abysses !...

 

Cette Connaissance est le fruit longuement et patiemment mûri de leur Arbre de vie, un fruit merveilleux qui régénère périodiquement les aptitudes et capacité à Etre car Con-naître c’est aussi renaître et ce avec « reconnaissance » pour Cela qui autorise et favorise un renouvellement par l’apport cyclique de nouvelles sèves printanières qui nous revisitent et nous revivifient de la racine au faîte… Ce fruit de la connaissance est déposé dans la corbeille de l’être afin que les lèvres en attentes puissent mordre en la chair ainsi dispensée et s’en nourrir de cœur et d’esprit…

Le « Druidicat » implique, suppose, atteste, proclame, révèle, la présence intrinsèque des « Forces-Energies et Lumières » à l’œuvre dans le creuset alchimique, philosophique et spirituel de celui ou de celle qui s’est « creusé », « évidé » comme un vase en l’attente du « bouquet »…

 

Le Druide ou la Druidesse sont à la fois souche et la source de la Tradition Première des peuples habitant des territoires « païens » (ce qui deviendra plus de 2000 ans après l’Europe…) Ils sont un silence, un chant, un cri, une musique, une percussion, une parole, un langage « originel », « primordial », « essentiel », « fondamental », « élémentaire »… Ils sont la Manifestation heureuse et joyeuse, lucide et pertinente, volontaire et consciente, d’un Principe allié à une Essence… 

 

A l’exemple de ce couple sacré et divin, le druide ou la druidesse ont fonction d’organiser le chaos individuel et collectif, d’agencer, d’ordonner, de structurer, d’architecturer ce qui doit l’être afin que la LOI D’EVOLUTION réalise son « office » et que la vie puisse perpétuer la vie en développant à cet effet son génie novateur, son époustouflant « imaginaire »…

 

Le druide ou la druidesse sont dont « associé » au vivant, partenaire du vivant, coopérateur du vivant et servant de celui-ci…

 

Dans le champ affronté et antagoniste voir meurtrier ou suicidaire de la compétition, de la recherche de pouvoir et de puissance à usage de domination, de possession, de soumission et d’asservissement, le « Sacerdote » œuvre avec bienveillance et bienfaisance au rétablissement des « balances », de l’équité, d’une certaine « égalité », en ramenant les rapports et relation à l’équilibre et en agissant pour cela sur ce qui « excède » un « Point de Vérité » appelé Sagesse…

 

Il fait en sorte de passer « l’apaisante Branche de chêne » entre les luttes farouches et les combats stériles que se livrent sans répit les dragons tant intérieurs que sociétaux…

 

Tout «Sacerdote » sait intimement, profondément et avec une ardente et vigilante conviction que ce qu’il a reçu du passé il le doit à l’avenir enrichi de sa propre existence et de ses propres expériences, pratiques et connaissances…

 

Tout « Sacerdote » est effectivement sève, souche et racine de l’Arbre de vie sacerdotal et chaque Arbre est ici la racine de l’Autre….

 

Tout « Sacerdote » est un accompagnateur ( au sens qu’il partage son pain d’existence avec ceux et celles qui marchent avec plus ou moins grande difficulté ou facilité, à la recherche de leur « vérité intérieure », (d’un soi profond occulté par un moi envahissant…)

 

Sédentaire en sa réflexion, en sa méditation, en son lieu d’existence, en sa demeure humaine, le Sacerdote est Nomade en l’Esprit, c’est un « Voyageur du temps et de l’espace » qui affouille les mémoires du monde, les territoires anciens et secrets, les hauts lieux où se rassemblent les forces, les énergies et la lumière tant telluriques que cosmiques, c’est un Explorateur de l’invisible qui ramène en surface et selon les formes expressives de son ou de ses « arts », le « diamant des profondeurs »…

Ce « Médiateur » ou cette « Médiatrice » est le canal sacré et offert par lequel l’Awen (le Souffle, le Verbe, L’Inspiration, l’Alchimiste divin) agit sur toute chose…

 

Récepteur ou Réceptrice des Ondes et Vibrations « incrées », le Sacerdote retransmet sur la même onde de fréquence et sans parasitage personnel les flux reçus additionnés de son amour, de sa connaissance, de sa « créativité »… Tous deux savent que le mot Tradition à le sens de Transmettre et ce de la façon la moins altérée et déformée possible…

 

Fidèle à l’Amour, au Féminin, à la Déesse, à la Mère, le « Sacerdote » adapte à la modernité, actualise, un concept qui relève des règles chevaleresques appelé : « le Service de la Dame »…

 

Druide et druidesse sont tous deux en recherche des complémentarités qui naissent des polarités féminines et masculines quand celles-ci sont intelligemment et sensiblement conciliées et aptes de ce fait à des enfantements majeurs et à des remises au monde importantes et salutaires…

 

Druide et druidesse ne nomme pas « l’Inconnaissable » mais ils invoquent et célèbrent les Forces, Energies et lumières qui rayonnent et émanent du Principe et de l’Essence qui en sont l’Expression et le langage premier…

 

Les mots véhiculaires ayant souvent atteints leur limite, le geste, le son, (le chant des voyelles et des consonnes, la danse, la musique) suppléeront en leur emploi et usage approprié à cette impossibilité… Aussi Druide et druidesse cultiveront et feront apprentissage des arts les mieux adaptés pour faire circuler les vœux, souhaits, intentions et aspirations pouvant nourrir bénéfiquement le champ des relations instaurées…

 

En terme de communication il sera fait emploi d’un langage « analogique », transposant en image, en comparaison, les idées, pensées et visions reçues afin d’en faciliter la représentation et la compréhension… (Le langage dit « des oiseaux » est aussi un outil concourant à un meilleur entendement.)…

 

La tenue des rituels, leur préparation, leur mise en œuvre « résonnante » et « accordée » relèvent du Sacerdote qui en assure toutes les étapes comme un chef d’orchestre ramène au Centre de l’expression commune la somme périphérique des « accords   réalisés » ( ce qui implique que chaque participant ait « réglé » l’instrument personnel de son être en s’accordant avec tous les autres afin que soit la symphonie des cœurs et l’harmonie de l’Esprit)

 

La fonction consiste ici à rassembler au Centre du Cercle la somme de ce qui est offert en partage et en remerciement afin que monte et s’élève l’Offrande existentielle où viendront puiser les entités protectrices pour les redistribuer « augmentées » dans le Sein du Sein de l’Assemblée aimante et fervente…

 

Les actes ritualisés et importants de la vie ( naissance, mariage, désincarnation…) se déroulent aussi sous l’égide du « Sacerdote » auquel on fait appel lequel comme pour tout rituel assure ce service non seulement dans la gratuité absolue mais aussi avec toute sa générosité humaine et ses capacités à accompagner joies et douleurs…

Les fonctions relatives aux Initiations dans le Cercle (soit le passage progressif et avéré d’un état de conscience à un autre marqué par un rituel spécifique) relèvent aussi d’une même attention et des mêmes facultés de préparation, d’accompagnement et de « validation »…

 

Représentant de la Tradition, de sa sagesse, des conceptions fondamentales de celle-ci, des bases et fondements qui la constituent, des axes majeures et des lignes de force qu’elle développe et actualise sans cesse, le Druide ou la Druidesse ont la maîtrise de leurs actes et une très sérieuse « connaissance » dans l’ambassade de cela auprès de tous et de chacun. Ils sont en aptitude et compétence pour présenter et représenter la dite Tradition, l’honorer et la servir et en faire connaître toutes les arcanes…. Ils en sont également les gardiens vigilants et les généreux « passeurs »…

 

Ils ont a cour de donner, de restituer, un vrai visage à des contenus et concepts parfois dévoyés et défigurés par des idéologies qui tentent de s’en approprier à des fins mercantiles ou politiques et totalement illégitimes (en opposition totale avec une réalité métaphysique qui ne saurait demeurer prisonnière d’une matière aussi servile animée seulement de cruauté, d’orgueil et de mensonge)…

 

Cette réflexion est loin d’être exhaustive. Elle se contente de brosser quelques traits saillants et majeurs à partir desquels une figure difficile parfois à visualiser, prend dessein…

 

Artisan attentionné et aimant de la vie, acteur au sein même de ce vivant, druide ou druidesse, avec fierté et humilité, entendent assurer et assumer leur sage mission sous la protection et le « guidage » Trois Rais Incrées afin que Cela qui est et qui fût, soit encore et à nouveau dans la Ronde de vie et la Danse de l’Univers…

 

Précision utile : Sauf apposition directe et exceptionnelle « des mains de l’Awen » sur l’impétrant ainsi révélé en ses missions et fonctions, le « druidicat » ne saurait être l’objet d’une auto-proclamation, mais résulte d’un long cheminement dans le cycle annuel de la roue de l’année et des passages initiatiques « régulièrement » opérés et validés (Par un collège, un ordre, un bosquet, une clairière, une confrérie, affilié à un processus lui-même initiatique et reconnu authentiquement comme tel) au cours de cette circonvolution existentielle faisant passer d’un niveau de conscience à un autre avec dotation d’une sagesse et d’une maîtrise accrues à chaque fois…

 

Il est usage traditionnellement de dire que l’on reconnaît un chêne aux glands qu’il a su dispenser autour de lui et à la qualité de la nourriture ainsi offerte…

 

Aux Marcassins et aux Mabinogs d’apprécier, de discerner, la valeur authentique ou non de cette généreuse et savante « glandée » !

 

AWEN

 

CE QUE REQUIERE LA FONCTION SACERDOTALE :

 

J’ai profondément conscience de ce que la « fonction sacerdotale » requière comme qualité, faculté, compétence, connaissance, expérience, responsabilité, comme probité, compassion, entraide, humilité, dignité, « sacrifice », don du meilleur de soi pour le meilleur de la vie…

 

Je ne saurai que valider et « cautionner » de toute « évidence » que l’œuvre de l’Awen au cœur, au corps et en l’esprit de celle ou de celui qui, ayant, en toute conscience et connaissance, préparé son « initiation », sollicite de ses Pairs au sein du Cercle consacré la « reconnaissance » fonctionnelle, horizontale, existentielle et spirituelle…

 

En dehors de cette « consécration par le Souffle », il me sera difficile d’apprécier de la qualité du demandeur ou de la demandeuse, car je n’ai pas et ne dois avoir la qualité de « juge » en ce domaine comme dans tout autre domaine.

 

Je ne peux que prendre acte d’un travail réalisé, d’une œuvre entreprise, des efforts, des attitudes et comportements adéquats, d’une volonté éclairée, altruiste et inébranlable, d’une sincérité et d’une fidélité aux bases et fondements de notre pensée traditionnelle…

 

Il me faut tenir compte également d’une authenticité de faits et d’intentions en discernant si possible ce qui relève soit d’un besoin biologique naturelle (une légitime gratification) (on peut être légitimement «  fier » d’un ouvrage réalisé), soit d’un égo oeuvrant (très sourdement parfois) sous couvert de déontologie et d’éthique…

Je ne peux que considérer et analyser une situation (l’initiation demandée) et des faits (ce qui justifie la demande, l’argumente, la valide ou non)…

 

Je ne suis pas le « Plan », mais qu’un serviteur de Celui-ci pour ce qui m’importe de réaliser dans mon existence et dans ma fonction, et mes raisonnements et déductions ne sont pas à l’abri d’interprétations s’avérant trompeuses et iniques… D’où l’absence de jugement !...

 

A quoi se limite ma « responsabilité », ma « prise de décision », mon aval, mon consentement à reconnaître la vérité et l’aptitude, à accueillir le frère et la sœur dans l’aboutissement maturé de sa démarche initiatique ?

 

A Reconnaître, à entendre, à discerner peut-être, ce qui sonne juste dans le désir et la volonté de revêtir une saie conforme à des vœux et à des souhaits exprimés à travers des témoignages antérieurs et renouvelés d’une vie et d’une démarche conformes à la finalité de ceux-ci ; conformes à l’Anima, au Principe et à l’Essence qui œuvre en tout être qui s’offre à eux à des fins d’évolution et de transformation spirituelles…

 

Il y aura toujours le risque d’une décision arbitraire, prématurée, injuste et, à moins que la cause soit parfaitement entendue dans l’évidence d’une inadéquation à la fonction sollicitée et qu’un prolongement d’approfondissement dans la démarche encore « immature »soit indispensable, cette décision se doit d’être mesurée en se répartissant sur les deux plans « humains » et « divins », ce dernier ayant primauté sur le premier cité…

 

Si nous pouvons apprécier un état en « l’instant » que pouvons-nous dire de l’évolution positive ou négative de celui-ci dans l’avenir ? Il nous faut nous prémunir contre des jugements hâtifs, contre des projections de l’affect, contre des remémorations porteuses de projections comparatives qui perturberont l’appréciation…Et contre un certain nombre de « préjugés » altérant nos facultés de discernement….

Dans la majorité des cas, il nous faudra faire « confiance » au plan supérieur car nous ne pouvons connaître les destinées et providences émanant de ce plan lesquelles peuvent constituer des épreuves salutaires, des « passages » obligés dans le parcours de l’impétrant amené ainsi à « éclairer sa voie », à la fortifier, à la maîtriser davantage…

C’est dire si l’exercice est difficile s’il se cantonne aux facultés humaines de discernement et d’appréciations supposées « justes »….

 

Mais, il nous faut aller au-delà d’un préalable et des limites qui sont les nôtres et nous en remettre plus grandement à ce « Plan » lequel demeure initialement une affaire « privée » entre celui qui postule à l’initiation et ce qui suscite et appel celle-ci….

 

C’est en toute conscience, clarté, lucidité, sens de l’engagement et de la responsabilité, de la dignité et du « service » à incarner, que se présente le postulant ou la postulante à l’Initiation sous les « Trois Rais Incréés », face aux Entités protectrices, bienveillantes et bienfaisantes, face à « l’Oeil de Lumière » face au Principe et à l’Essence, face à tout le Monde créé visible et invisible, face à la Mémoire d’un lieu, aux Ancêtres, aux Elémentaires, aux Forces, Energies et lumières en présence, face au Cercle de Vie, face à ses Frères et Sœurs et à ses Pairs…

 

Le Serment qui sera lors prononcé engage la totalité de l’être présent et en devenir. En l’instant même de la formulation, il en mesurera, il aura à en mesurer, toute l’importance et la conséquence en cas de « parjure »……

 

Nous n’avons pas d’autres « garanties » à présenter, à solliciter, que celle-ci relevant de ce Plan et de Lui seul…

 

Nous aurons, nous n’avons, alors qu’à accueillir, qu’à ouvrir nos bras et qu’à serrer sur nos poitrines un cœur semblable au nôtre et battant au même rythme que l’amour et qu’une véritable fraternité…

 

Awen…

 

Face aux demandes d’initiation (Accès à la fonction sacerdotale druidique)

 

Réflexion Bran du 06 06 2012

 

Pour ce qui me concerne…

 

Je suis « Entré dans le Cercle » comme disciple barde en 1981 puis barde en 1986 puis eubage en 1994 (au sein du Collège des Gaules en présence de Michel Raoult (An Habask), de mon « Sanglier » Jacques Gestalder (Cernunnos) et d’Huguette Cochinal (Uxellia), de Jean Thos (Yann Sukellos), de Bernard Baboneau (Arz Bro Naoned), de François Bourrillon (Myrdhin ar du) et de plusieurs collèges druidiques présents au Cinquantenaire du Collège des Gaules dont j’assumai la commémoration et l’organisation.) (A Roudon dans le Loiret près de la rivière des Mauves au Solstice d’été)…

 

Je fut reçu dans le druidicat en 2001 à St Gilles les Bois au sein de la clairière de la Comardia, en présence de Divona et d’Odaccos ( Maguy et Yvon Lozarc’h), de Myrdhin et de Ceux du Pays de l’Ours….(Jean Claude et Elisabeth Cappelli)

Je mesure ces vingt années parcourues de Cercles en Cercles et tous les efforts, les exigences, les audaces aussi déployés afin de faire progresser notre Tradition au-delà d’une matérialité et d’une horizontalité « envahissantes » et « préjudiciables »…

 

J’ai assisté « impuissant », mais rebelle et résistant, à bien des effondrements de ce qui ne tenait plus en assise, aux égarements d’une « matière » livrée a elle-même et oubliant, hélas, une verticalité spirituelle sage et transcendante, aux manquements répétitifs et rédhibitoires ; des manquements bien présents et actifs là où je ne pensait pouvoir en trouver le moins !...

 

31 ans à ce jour de cheminement sur la Sente de Lumière et si bien des déceptions se sont présentées à moi, elles l’ont été uniquement au niveau humain à travers des comportements et des attitudes indignes de la saie sacerdotale et desservant la Tradition au profit de l’individu, de son orgueil, de son égocentrisme forcené, de ses volontés de pouvoir et de puissance, de sa petitesse, de son manque d’humilité et d’authenticité…

 

Je n’ai jamais remis en cause la Tradition elle-même car elle est ce que nous en faisons en dignité ou indignement…. (Si je suis amener à l'interpeller, à me remettre en cause à travers elle, c'est pour me garder et me préserver de toute « intégrisme »)...

 

Elle m’aide à vivre, à aimer, à créer, à connaître, a espérer et à mourir et cela fait un tout qui n’est que remerciement…

 

Je n’ai procédé qu’à très peu d’initiations sachant combien l’exigence serait grande et la vigilance permanente pour être vrai en ce coeur du monde et résonner juste en nos vibrations humaines et spirituelles…

 

………/……….

 

Préambule :

 

L’Initiation a le sens de « commencement » et de « recommencement »… Elle est l’initiale enluminée et illuminée d’un récit, d’un poème, d’une légende existentielle… Elle implique une « mort symbolique » et une « renaissance », le passage d’un état de conscience à un autre…

 

Il s’agit de renaître périodiquement à soi-même au sein d’une nouvelle perception existentielle qui nous conduit sur une sente où la lumière devient plus « vive », plus « vivifiante » sans nous éblouir ni nous aveugler cependant…

 

C’est un processus évolutif qui concerne toute forme de vie et de structure. C’est une réorganisation constante de tous les tissus visibles oui non qui composent la « trame du vivant » (La vie est plus une « trame » qu’un « drame » si l’on considère cet aspect « initiatique » !) (En fait, des éléments jaillissant d’un chaos qui deviennent propices à un agencement ordonné, agencé, équilibré et harmonisé) C’est la Trame dont nous sommes tissus !

 

Si l’Initiation a un caractère ponctuel alors solennisé dans un rite et objet d’une consécration, elle est également « permanente »… Tout Sacerdote renouvelle régulièrement ses « Initiations », se « dépouille », se dévêt, se met à nu, afin de favoriser une nouvelle « recouvrance », une « régénération » de son être et de la fonction qu’il anime…

 

La désincarnation est sans aucun doute l’Initiation suprême !…


On ne reçoit pas l’Initiation, on s’offre et on s’ouvre pleinement, totalement et sans réserve, à Elle ! A chacun et à chacune de « concevoir » sa propre naissance ou renaissance, d’en écrire, d’en chorégraphier, d’en composer le déroulement, le chant, le poème et la danse…"

 

……………

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 




07/06/2012
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