Les dits du corbeau noir

 

 

DOSSIER : DU CELTISME ET DE LA DRUIDITE

Ce qu'ils et elles en disent (Suite)

Compilation de lectures et extraits

Bran du   octobre 2022 :

 

1 / Gwenc'hlan Le Scouezec

2 / F le Roux et CH J Guyonvarc'h....

3 / G Dottin

4 / Philippe Jouet /  V. Kruta.

5 / Yvan Guehennec

6 / Renan Pollés

 

 

1 / Gwench'lan le Scouezec Les Druides époque moderne... édition Beltan extrait

 

« … La solidité de notre Tradition, en dépit de son caractère parfaitement mythologique, est un signe d'antiquité...

 

 

Le druidisme est un organisme qui vit... et la vie est évolution et on ne saurait figer notre tradition...

 

 

Les Celtes ont toujours privilégié le mouvement dynamique de la vie aux dépens du statique...

 

 

Les rituels doivent évoluer (en leurs formes mais dans le respect du Fond soit de l'Esprit et de l'Awen qui les inspirent NDR) Les rituels se défont et se refont...

 

Contrairement à ce que l'on pense parfois un rituel doit être évolutif...

 

 

La Nature imposera sa liturgie...

 

« La Nature est la clef de tout ce qui existe. » Paracelse

 

 

Le bardisme est une création continue...

 

 

Le druidisme est une philosophie naturelle, l'Esprit en est aisément perceptible... Il vient en son temps et demeure l'expression d'une vérité éternelle...

 

Telle est la force de cette philosophie naturelle qu'elle ne saurait disparaître ou s'oublier. Elle est plus forte que tout...

 

Sa poésie, c'est exprimer ce qui se voit (se perçoit, s'entend, s'écoute, se murmure... NDR)

 

La philosophie naturelle est le noyau de la philosophie druidique...

 

 

Ce qui est éternel, c'est le fondement même de la croyance, ce rapport, cette connexion à l'arbre, la pierre, la fontaine, le cycle de l'année et les valeurs que notre Tradition porte en Elle et qu'on ne peut lui ôter...

 

 

Quelle étaient les croyances des bretons d'Armorique en absence d'une présence du monde chrétien ?

 

 

Une foi certaine dans l'éternité de la Vie, la certitude du peu d'importance de la mort, une croyance dans la relativité du temps et dans la pluralité des mondes, une ignorance absolue de la divinité suprême et le sens profond de l'Abîme fondamental, sans nom, sans distinction possible, sans autre manifestation que l'Univers...

 

 

« Le Monde n'est en vérité rien d'autre qu'une image à découvert de la divinité dissimulée. » Espagnet 

 

 

« Les druides qui étaient si répandus en Irlande que de nos jours le mot irlandais pour dite magicien est druide... L'art de la magie est appelé Druidité. » John Toland

 

 

« Les Druides qui avaient l'esprit plus élevé étaient liés par des sociétés, se sont élevés par l'étude des choses les plus cachées et les plus obscures... » John Toland

 

 

Les bardes sont des druides et le seul fait que le barde ait pu exister au Pays de Galles jusqu'à la fin du XVIIIiè siècle suffit à légitimer la Tradition...

 

 

S'il est soutenu que le druidisme a disparu au 1er siècle ou au Viè siècle de notre ère, il n'était pas jusqu'à présent possible de certifier que la Tradition des Druides s'était maintenue jusqu'à nos jours, mais, il est tout aussi impossible de démonter qu'elle a disparu... (La maintenance et persistance du bardisme gallois démontre en effet le contraire NDR)

 

 

Le druidisme est d'inspiration païenne...

 

 

Les Druides, même s'ils sont d'origine Indo-Européenne, ont au moins hérité de leurs prédécesseurs...

 

 

Nous ne croyons pas que la transmission ait besoin d'être formelle pour être tenue pour vraie.

 

La philosophie de la Nature a suivi un même chemin et par la voie de l'Alchimie, la philosophie druidique est venue jusqu'à nous, puisque la Tradition de la philosophie de la Nature a persisté...

 

 

La philosophie naturelle des druides était antérieure aux présocratiques et les avaient inspiré (Pythagore en particulier) et elle serait le chaînon principal de cette transmission...

 

 

Il ne faut pas chercher la Tradition Druidique là où elle n'est pas mais bien aller dans le domaine où les Druides ont toujours été, celui de la magie et de la philosophie de la Nature. C'est bien là la clef de la tradition druidique...

 

 

Les Druides sont d'abord des magiciens et partant des thérapeutes...

 

 

Le druidisme véritable est indépendant des temples et des statues et son lieu sacré est un nemeton soit en forêt...

 

 

Les druides ne sont pas des druides parce qu'il sont aux côtés des rois mais parce qu'ils ont une connaissance des sciences et de la philosophie, une appréhension de la spiritualité, qui sont indépendantes de la situation sociale des personnages...

 

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2 / Des Sociétés Celtiques F le Roux et CH J Guyonvarc'h....

 

extraits (AR MEN)

 

 

« La société celtique est trifonctionnelle.                                    Un rythme de pensée ternaire détermine toute l'organisation, toute la construction cosmique ; aussi bien que l'agencement de la société humaine et divine que les ressorts, les mécanismes qui en déterminent et en règlent le fonctionnement...

 

 

On ne peut comprendre la société celtique qu'à la lumière de la Tradition religieuse Indo-Européenne...

 

 

La société est en terre celtique une abstraction aussi inconnue que la littérature ou que la patrie...

 

 

Il n'y a pas de société celtique au sens que nous donnons actuellement à ce mot. Il y a simplement, traduite dans les faits et exprimée dans le vocabulaire, une communauté des hommes et des dieux...

 

C'est dire la distance mentale qui nous sépare de nos ancêtres les Gaulois... Méconnaître cela, c'est se condamner à ne rien comprendre... »

 

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3 : Georges Dottin : Religion / Littératures celtiques... extraits

 

C'est ici la réédition de deux ouvrages : l'un publié en 1904 et l'autre en 1924... Merci aux Editions l'Hespéride pour cela.

 

 

 

 En préface : Dominique Aucher :

 

 

 

« Le Celtisme fait partie intégrante de la tradition occidentale...
Les Celtes ont su résister aux invasions romaines et aux évangélisations chrétiennes, en gardant leur identité, une forme originale de paganisme qu'incarnent les druides...

 

 

 

(Ces prêtres anciens, dont le temple était la nature, maîtrisaient les sciences de la vie, de la mort et de la magie.

 

Ils honoraient des dieux pas encore « humanisés »...

 

Les récits celtiques témoignent de ce panthéon vivant qui influence encore notre imaginaire. »)

 

 

 

La Religion : Georges Dottin :

 

 

 

« ...L'originalité de la religion des Celtes serait une corporation étrange de philosophes spiritualistes, de physiciens et de naturalistes, que l'on appelle les druides...

 

 

 

Ils occupent une grande place dans l'Etat...

 

Ils sont les interprètes naturels des pratiques religieuses.

 

Ils sont unis entre eux par des liens étroits...

 

Depuis qu'il y a des habitants en Gaule, les idées religieuses se sont perpétuellement transformées sans qu'on ait toujours fait table rase des anciennes croyances pour en adapter des nouvelles... »

 

 

Les Littératures Celtiques :

 

 

 

Matthew Arnold :

 

 

 

« ...L'esprit celtique est toujours prompt à réagir contre le despotisme du fait. La littérature celtique se distingue par le style, la mélancolie et le sentiment de la nature..."

 

 

 

Ernest Renan :

 

 

 

« … La pensée celtique est caractérisée par le penchant vers l'idéal, la tristesse, la fidélité, la bonne foi, la délicatesse... »

 

 

 

Georges Dottin :

 

 

 

« ...La masse énorme des « sagas » celtiques a permis avec les interprétations et les commentaires dont elle a bénéficiés depuis a renouvelé l'étude des littératures celtiques...

 

 

 

On ne laisserait sans doute pas de côté l'un des éléments essentiels de l'épopée irlandaise : « le singulier oubli de la condition humaine et de ses destinées, qu'on appelle la gaité. » J Loth

 

 

 

Il semble que la société celtique ait apporté sa part à cet ensemble complexe de sentiments et d'idées dont s'est formé, au cours des siècles, la civilisation de l'Europe... »

 

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4  : Philippe Jouet . Barddas et Triades...

      V Kruta....

 

 

« Il a fallu beaucoup de temps pour que l'idée d'une contribution des Anciens Celtes à la culture européenne fasse son chemin et que les spécialistes se débarrassent des idées préconçues selon lesquelles la civilisation des Anciens Celtes ne constitue qu'un prélude « barbare » à la véritable culture arrivée, selon les régions, soit avec l'apparition romaine, soit avec le Christianisme. »

 

Venceslas Kruta

 

 

...///...

 

 

 

« Le mot « druidisme » comme l'entendirent les rénovateurs est un abus de langage. C'est le nom d'une doctrine sans clergé... »

 

Philippe Jouet

 

 

 

« Je crois personnellement que les Traditions bardiques et les coutumes bardiques sont le plus important des divers champs pour lesquels on peut légitimement établir un contact avec le druidisme ... Les études druidiques ont encore besoin de nettoyer quelques scories... »

 

T Kendrick

 

 

 

« Le seul ordre qui peut se targuer d'une longue durée, c'est le bardisme gallois. 

 

 

 

« On est pleinement fondé à parler de « nouveau bardisme » ou de « bardisme rénové » plutôt que de néobardisme, les poètes (Beirdd) n'ont pas plus disparu que la langue qui faisait l'objet de tous leurs soins...

 

Il y eut un imaginaire bardique mais aussi un engagement bardique, entreprise de redécouverte culturelle, religieuse, rituelle, menée dans un esprit de reconquête... »

 

Philippe Jouet

 

 

 

« Le Barddas est une création d'un génie du XVIIIiè siècle (J G William dit Iolo Morganwg) et cela n'enlève rien à son pouvoir surtout pas aux Triades Barddas. » P le Meur

 

 

 

« C'est un texte très cohérent au demeurant... Il renvoie à des conceptions qui ne jurent pas avec les idées majeures du bardisme gallois médiéval. Il y a cependant quelques exagérations celtomanes.

 

 

 

Les destinées du néo-druidisme divergent aujourd'hui entre l'enfermement dans un pittoresque désuet, la fusion dans une pseudo spiritualité universelle et floue, l'essai critique d'une nouvelle appréciation de ce dont il s'agit...

 

 

 

Iolo Morganw pensait que le bardisme pouvait être retrouvé sans un fil historisant, l'Esprit primant la lettre...

 

 

 

Une partie du discours néo-druidique concerne l'actualisation d'un patrimoine sans prétention para cléricale... »

 

 

 

Il y a là le fondement d'une doctrine qui s'est acquis une place originale bien que modeste dans la culture commune des peuples celtiques...

 

 

 

Le Barddas est une ouvre composite, les commentaires de l'éditeur Ab Ithel et surtout l'esprit dans lequel on a utilisé l'ouvrage par la suite ont infléchi l'exposé de Iolo Morganwg dans le sens d'une conformité avec l'enseignement des églises réformées...

 

 

 

Dans l'exposé du Barddas on trouve des notions du Néoplatonisme et les doctrines spéculatives du XVI i- siècle européen sans rapport marqué avec les églises.

 

On repère chez Iolo les éléments d'une cosmogonie d'allure bardique sans oublier les éléments néoplatoniciens hermétistes et gnostiques...

 

 

 

Pour A Picquet, il n'y a aucune trace positive des dogmes chrétiens au sein des 46 premières triades...

 

 

 

Iolo a opéré une reconstruction personnelle à partir des matériaux antérieurs puisés dans son érudition. Son entreprise eut une fonction récapitulative et recréatrice...

 

 

 

On fabrique une celtitude bien plus nocive que la celtomanie de naguère ce qui pourrait dénaturer un petit coin de pensée libre qui fût et demeure l’œuvre du poète... »

 

 

 

Philippe Jouet

 

 

 

…///...

 

 

 

La raison d'être des druides antiques c'est l'entretien de la tradition d'un peuple celtique au service de ses institutions propres...

 

 

 

 « Si on universalise le druidisme, ce n'est plus qu'un mot creux, une coquille vide... » A Bothorel

 

 

 

Les bardes modernes auraient du être des éveilleurs de peuple...

 

 

 

Pour Owen Morgan dit Morien : il propose une vision de l'existence largement fondée sur le modèle cyclique de l'année (Cosmologie, rythmes saisonniers, fins de l'individu) en accord avec l'exposé de Iolo...

 

 

 

Il actualise les figures mythologiques brittonique : Keridwen – substance – partenaire d'un dieu caché énergétique dont le soleil est l'intermédiaire...

 

Gwion Bach ets un principe actif igné et récepteur du Logos...

 

 

 

Les récits légendaires et historiques sont à la fois conservateurs et changeants.

 

Pour ce qui est de la Tradition redécouverte on doit la distinguer de l'invention spectaculaire...

 

Il s'agit de transmettre sous de nouvelles formes (voir Iolo)...

 

 

 

Quand un besoin se manifeste, il entraîne la création...

 

Le bagage des druides de l'Antiquité n'était rien d'autre que les savoirs et la Tradition celtiques...

 

 

 

La nécessité d'un autre discours fondateur, c'est au fond une préoccupation sérieuse...

 

Tout s'est passé comme si la redécouverte d'un héritage disponible et jamais tout à fait oublié avait aimanté les hommes en quête de sens... C'est un tâtonnement des 3 derniers siècles...

 

 

 

Il y a un devoir de lucidité et un droit d'inventaire...

 

Il s'agit de ne plus passer à côté de l'essentiel....

 

 

 

Le Barddas est publié en 1862 il contient les manuscrits de Iolo Morganwg... 1ère série triades du bardisme... suivant un classement thématique. Ce qui suit les 46 triades premières paraît un développement moins original ou entaché de considérations sans rapport direct avec l'idée bardique. C'est au sujet de celles-ci que se posent les principaux problèmes d'interprétations...

 

 

 

Il n'était pas sans intérêt d'envisager ce que les triades du Barddas dans leur partie la plus originale pouvait suggérer à des lecteurs d'autrefois, ce qu'ils pouvaient en faire au regard de leur croyances et de leurs besoins personnels...

 

 

 

Si les triades devaient servir de clefs philosophiques autant ne pas se priver de l'enquête sur les notions incluses dans le vocabulaire...

 

 

 

3 choses dignes de louange pour un homme : une éloquence docte, une action juste, et sans excès de dire ou de faire...

 

 

 

Les Triades du Barddas exposent d'abord ce que sont les 3 unités premières qui se manifestent dans le monde puis les qualités et les attributs d'un dieu trifonctionnel de savoir, de force et d'amour qui sont communes à toute réalité...

 

 

 

Les qualités sont des abstractions actives et bienveillantes, des facultés, des modes d'action...

 

 

 

Les déterminations de l'existence relèvent des mêmes forces qui demandent à être équilibrées par le dieu et par l'homme...

 

 

 

Il y a 3 cercles, qui sont des lieux et des états dans lesquels tous les êtres selon leur niveau, et le dieu lui-même « tournent » en les traversant...

 

 

 

Ceugant : Le Cercle de la Vacuité, non conditionné que l'homme en tant que tel est incapable de traverser....

 

 

 

Abred : le lieu du « courant » , du devenir, de la liberté relative, du choix et du passage...

 

L'Abred est pour les vivants un parcours difficile où Cythraul le « contreur » et Drwg le « mauvais » veulent le retenir...

 

Gwynfyd, le Monde Blanc-Sacré des Bienheureux...

 

 

 

L'Annwn ou l'inframonde ou l'anti-monde voire le « non-monde » est le lieu du commencement des existences...

 

Angau ou Ankou en breton est l'une des nécessités d'Abred...

 

 

 

Par sa liberté relative et grâce au souvenir l'homme remportera les 3 grands triomphes, à condition de ne pas trahir l'éthique des 3 natures fonctionnelles, il pourrait autrement retomber et retrouver ses déterminations initiales...

 

Parvenu au Gwynfyd ses facultés atteindront leur plénitude dans une adéquation parfaite à celle du Dieu et de tous les êtres...

 

 

 

Les triades s'achèvent sur la perspective d'un rétablissement de l'équilibre où interviendrait le Souffle d'Awen, le Feu et la Vérité...

 

 

 

Quel est le Dieu du Barddas et qui est-il ? Voir P 222

 

 

 

Le tribann est le signe du bardisme rénové...

 

 

 

Aurore / Zénith / Crépuscule du soir...

 

3 moments de la carrière visible du soleil...

 

 

 

La Lumière et la Vie apparurent en même temps et furent vues sous la forme de trois rais lumineux...
les 3 rais relèveraient du bardisme médiéval...

 

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5 / Aux Sources de la Tradition Celtique

 

Yvan Guehennec Editeur LABEL LN Extraits

 

Le monde des Celtes est désormais bien accessible à qui veut faire l'effort de s'approprier les ouvrages traitants sérieusement du sujet...

 

Cela ne va pas sans étonnement pour certains qui découvrent un monde celtique non pas isolé mais partie prenante d'une vaste communauté ethnique, linguistique, culturelle et religieuse ; celle des Indo-européens occidentaux si ce n'est celle des Indo-européens tout simplement...

 

C'est par l'étude des faits de l'Inde védique et de l'Iran avestique que nous comprenons mieux les faits celtiques...

 

Il s'agit d'employer les termes justes à cette fin (les termes articulés) afin d'approcher au mieux les origines de la Tradition Celtique...

 

Tradition : Il convient d'évoquer des concepts de pensée, de parole et d'action communs à un peuple, à une ethnie ou à un ensemble de peuples issus d'une même souche...

 

A travers les diverses expressions de cette Tradition Indo-européenne, surgit un type de formule types qui attestent d'une communauté de pensée et de conception de l'Univers...

 

Des « schèmes » conceptuels (du type Pensée, Parole puis Action)...

 

L'étude des éléments cosmogoniques de la pensée des Celtes soit l'explication de l'Univers à travers leur regard sur la Puissance créatrice, les dieux, les héros et les mythes...

 

Les dieux irlandais sont la « tribu de la déesse Dana »...

 

Teuta = individus partageant les mêmes lois et les mêmes croyances...

 

Le druide est le sacerdote de cette communauté dont le roi est le souverain...

 

Roi et druide assume la première fonction...

 

Administration mystérieuse et régulière du monde. Souveraineté. Puissance sacerdotale, magie, droit, politique, science, sagesse... Qualités de l'homme mûr....

 

Le Druide = celui qui sait solidement...

 

Les druides prédisent toutes les choses à venir... « Armes Prydein wawr »...

 

Il n'existe pas plusieurs religions gauloises ou celtiques mais une seule religion qui s'exprime diversement selon les lieux et les époques mais en remontant toujours aux mêmes schémas de construction initiaux...

 

L'interprétation des textes celtiques, l'étude des chants ou contes populaires, sont des documents pour aborder la cosmogonie celtique mais ils sont incomplets, des parties entières de notre mythologie ont disparu. L'étude du Véda et des textes iraniens nous permet de combler de nombreuses lacunes...

 

Le Veda = absolument rien au commencement... mais une force Sakti, la « Puissance » qui a engendré le Brahman, le Souffle (à distinguer du Brahman ; l'officiant)...

 

De cette Puissance non divine naquit l'homme primitif Purusa ou Prajâpati..
Chez les Celtes, c'est Dis Atir (le père de tous) qui naît de la Puissance originelle...

 

En Inde Prajâpati va créer les Dieux. En Gaule ils sont issus de Dis Atir (Dis Pater) (Père des Humains et des Dieux)...

 

Dian Cecht Dieu de la Médecine chez les TDD...

 

Soit « Dieu de la Puissance » Cecht = C'est la forme celtique du sanskrit Sakti oi C(ç)akti...

 

Cecht : La Puissance Celtique des origines...

 

Les dieux ne sont pas à l'origine du monde. Ils n'ont pas créé l'Univers et ils ne sont pas omnipotents. Ce sont là des différences majeures et inconciliables avec la tradition monothéisme....

 

Cette Puissance des origines est dénommée la Flaith en vieil irlandais. La Puissance a fourni la Souveraineté soit la capacité à gérer deux immenses domaines :

 

Le religieux (tout ce qui est lié au sacré.)...

 

Le politique (tout ce qui est lié à la force guerrière.)...

 

Ce sont des domaines indissociables dans l'aire celtique que se partagent le druide et le roi...

 

En Irlande, la Flaith est aussi la « noblesse »...

 

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6 / Renan Pollès :

 

De la Celtomania ( suite)

 

 

« ...La passion pour les Celtes gagne toute l'Europe au début du XIXè siècle avec aussi pour conséquence le déploiement de la « Celtomania »...

 

 

« Il est démontré que toute idée métaphysique depuis l'athéisme jusqu'aux systèmes qu'ils professaient publiquement était familière des druides et que bien d'autres civilisations et mages et pythagoriciens ne firent que commenter, que chercher à comprendre les systèmes qu'ils avaient créés... »

 

P Cambry « Voyage dans le Finistère »

 

 

Cette passion rencontre l'éveil du nationalisme d'une partie de l'Europe qui développe chez les peuples un intérêt pour leurs origines et la sublimation de celles dont ils pensent être issus...

 

S'ajoute aussi le courant de pensée annonçant le romantisme prônant un retour aux sources, au fond primitif qu'on imagine plein de poésie sauvage...

 

 

Cela débouche sur une étrange maladie infantile de l'archéologie que l'on appellera la Celtomania...

 

 

Des historiens français se sont passionnés pour les Gaulois dès le XVè siècle puis les « antiquaires » anglais au XVIIIè siècle. Leurs travaux vont captivés le public...

 

 

A ces recherches érudites s'ajoute la publication des poèmes d'Ossian (de l'écossais Macpherson )...

 

Les récits produits par l'auteur non sans certaines supercheries mais avec un indéniable talent bardique vient enflammer plusieurs générations qui vont se délecter de cette poésie barbare... »

 

Renan Pollés (article dans AR MEN)

 

 

« ...En 1809 Chateaubriand dans les Martyrs décrira une cérémonie druidique dont Velléda sera l’héroïne...

 

 

Les idées de la Celtomanie sont popularisées par toute une littérature bretonne. Elles s'intègrent au vieux fond catholique avec Souvestre et Brizeux par exemple.

 

 

 

En 1839, c'est la publication du retentissant Barzaz-Breizh

 

d'Hersart de la Villemarqué qui dote la Bretagne d'un monument littéraire qu'elle attend de tous ses vœux...

 

 

On identifie les Bretons aux Celtes en faisant de ce dernier le peuple primordial et la source de toute civilisation...

 

 

Un autre Breton : La Tour d'Auvergne... Sont ardeur guerrière renommée ne l'empêche pas de s’intéresser aux choses de l'esprit

 

et de se passionner pour les études celtiques...

 

 

On attribue alors aux Celtes les constructions mégalithiques et les sacrifices humains !

 

 

En 1804 est créée l'Académie Celtique tournée résolument vers l'archéologie et dont Jacques Cambry est le président....

 

 

Il dit : « Les Druides et les Gaulois ont seuls une religion sublime, merveilleuse ; fondée sur la nature. »

 

 

La fin de la moitié du XIXè siècle remettra en question les fondements de la Celtomanie...

 

Les archéologues commencent à revoir leurs investissements sous un autre œil...

 

On démontre que le dolmen était jadis enfouis sous un tumulus et ne pouvait donc servir d'autel à sacrifices...

 

On conçoit de plus en plus que ces dolmens appartiennent à un monument funéraire destiné à recevoir des sépultures... »

 

 

Renan Pollés (article dans AR MEN)

 

 

 

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