Les dits du corbeau noir

DRUIDITE ET FRANC-MACONNERIE APPROCHE BRAN DU 2018 29 03 MARS

 

Druidisme et Franc-Maçonnerie...

Bran du 26 03 2018

Approches non exhaustives...



Sources : Histoire et Pratiques des Franc-maçons...

Dossier «secret» Hors Série N°1 / 2018

Internet et blogs spécialisés (L'aventure de l'Histoire pour le chapitre sur John Toland.)

 



«Ici, tout est symbole.» Elément de l'initiation maçonnique.



La littérature abonde dans le domaine dit des «mystères de la Franc-Maçonnerie» avec un large panel d'études plus ou moins sérieuses et ou fantaisistes....

(C'est un fond de commerce très rentable pour bien des magasines alimentant aussi bien la légitime curiosité que le «voyeurisme»!)...

 

Il est difficile parfois de s'y retrouver car les hypothèses, les spéculations et projections sont nombreuses et très peu d'éléments anciens sont historiquement avérés ou «sourcés.»

Le constat réel veut que, bien souvent, il n'en existent pas d'où de nombreuses interprétations ou suppositions en ce qui concerne par exemple les origines et la ou les filiations...

Avant que d'aborder ces points délicats voyons ce que l'on peut «synthétiser» de l'engagement et des buts inhérents au cheminement au sein d'une obédience en sachant qu'il existe bien des singularités et spécificités selon celles-ci...





Présentation : selon divers francs-maçons, la Fraternité demeure une démarche spirituelle personnelle vécue en collectivité dont les étapes d'accès à la «connaissance» semblent copiées sur les religions à mystère antiques comme celles de Mithra ou d'Eleusis...



Globalement :

Ce qui est proposé à tout postulant ou pérégrinant :



Un chemin initiatique appelant à «progression» ascendante à partir de stades ou de niveaux d'acquisition «maîtrisés» de connaissances... Cette Connaissance est aussi appelée Lumière!...

Une connaissance reposant sur la Gnose ( soit une connaissance relative aux mystères divins)...

Gnose : la recherche de la connaissance cachée qui peut s'étendre à celle dite de la «Parole perdue»...

L'accès à la connaissance de soi-même et ce ; étape par étape...

(Méditation, réflexion, introspection individuelle sur le sens de la Vie, de la Mort, de l'Univers et de Soi-même.)...

(Découverte de soi, accouchement de sa personnalité...)

Parvenir en soi-même à approcher de la perfection (d'où l'image symbolique et analogique de la pierre brute qui deviendra la «pierre cubique» après avoir été taillée.)...

(Travail incessant et lutte quotidienne contre les faiblesses consubstantielles à l'être humain.)...



La Franc-Maçonnerie contemporaine serait l'héritière de multiples traditions forts anciennes... (Les influences de «l'Antiquité» sont nombreuses.)... «Son objectif séculaire serait de remettre l'Homme au centre de la société.»...

Elle se veut adogmatique et internationaliste...

Elle s'ouvrent de plus en plus au grand public...

(Confrontée à un problème de vieillissement de ses membres, elles cherchent aussi à séduire et à recruter de nouveaux adeptes.)...

Il s'agit d'une «extériorisation» ou ouverture vers le monde profane afin de donner une image plus moderne, plus généreuse, de la Fraternité…

Cela passe par des ouvertures de loges à l'occasion de la «journée du patrimoine», des conférences ouvertes à tous et à toutes et des tenues dites «blanches fermées» permettant à des personnes extérieures de présenter des travaux ou des études dans une loge...



Les obédiences pâtissent de divers discrédits (liés à la vie politique entre autres). Si certaines méthodes répréhensibles existent cela est très loin de concerner la totalité des membres des obédiences...

Malgré les évidences attestées d'éthique et de morale et la transparence dans ces domaines, des relents liés à un hypothétique «complot» contre les autorités religieuses ou étatiques ou visant à «asservir le monde» perdurent entretenus par la paranoïa de détracteurs exacerbés et quelques peu fanatisés ...

Au-delà et par-delà ces attaques redondantes, la Fraternité est à l'écoute des changements qui affectent la société actuelle laquelle se trouve comme on sait en forte déshérence spirituelle ; d'où aussi une forte séduction et tentation pour la dimension «magique»...



La Franc-maçonnerie cherche depuis l'origine à se positionner par rapport au profane... (De même pour la place légitime à octroyer au féminin dans les loges!)... Elle cherche à se positionner au mieux entre «ombre et lumière»...



Elle cherche par ailleurs son origine au sein de plusieurs mythes fondateurs... Mais la principale origine évoquée demeure le christianisme et ce, bien que d'autres symboles employés abondamment fassent, eux, références à une origine davantage païenne...



Pour le professeur Philippe Ilial, «la Franc-maçonnerie spéculative est finalement une sorte de syncrétisme spirituel qui emprunte aux religions abrahamiques autant qu'aux religions dites cosmiques.

(La place du Solstice chez les Francs-maçons est révélatrice de cette ambivalence originelle.)

(Toutefois, la tradition chrétienne est omniprésente en Franc-maçonnerie ; le paradoxe voulant que celle-ci soit toujours l'objet d'une excommunication par le Vatican!)...

(En France la Franc-maçonnerie a mené au cours du XIXè siècle un combat assez virulent contre l'Eglisse, aboutissant à la séparation de l'Eglise et de l'Etat et au concept de «laïcité.»)

Pourtant lorsqu'elle s'organise et se diffuse dans l'Europe au Siècle des Lumières, la franc-maçonnerie se revendique du christianisme, mais d'un christianisme non dogmatique, initiatique et transcendant, visant au perfectionnement moral et spirituel de l'individu...

Si elle a évolué en de multiples branches de sensibilités différentes ; il existe toujours une Franc-maçonnerie christique...

«La Franc-maçonnerie semble être un véritable syncrétisme spirituel dont les sources d'inspiration seraient à la fois païenne et bibliques... (La main mise de certains pasteurs protestants a-t-elle probablement expurgé la «liturgie» des contenus païens.)...

Pourtant, ces cérémonies solsticiales sur lesquelles la littérature abonde, prouvent manifestement que les inspirations maçonniques sont multiples.

D'ailleurs si certains écrivains prolifiques défendent l'idée d'une origine égyptienne de la Maçonnerie, pourquoi ne pas envisager une influence également Celte ?»



Les Francs-maçons se placent dans une sorte de double filiation spirituelle : une filiation spirituelle abrahamique d'abord, en relation avec une religiosité influencée par les religions du Livre ; une filiation spirituelle cosmique d'autre part, par l'intermédiaire des solstices ; cérémonies en provenance directe de notre lointain passé polythéiste... Il y a donc bien un double héritage spirituel à la fois judéo-chrétien et païen...



Du Symbole :

Le langage maçonnique est par excellence celui du «symbole» (lequel suggère et oblige à une réflexion)...

Il ne fonctionne que par réciprocité entre soi et les autres...
Il est «sans appartenance» car relevant de l'universel...

Il implique l'acquisition d'un terreau culturel commun et compréhensible par tous... Il est donc un vecteur de cohésion entre tous les membres...

Il est profondément lié aux traditions ancestrales (aux mythes et archétypes de même.)...

Le symbole brise les idées reçues, les vérités non vérifiées et les dogmes...

Ce n'est pas une interprétation stricte et figée, mais ouverte et évolutive qui stimule également l'imaginaire individuel...

Le symbole transcende l'Histoire...

Chaque symbole étant propice à une interprétation cache un «message» d'où le fait qu'il soit apparenté à la gnose ; la recherche d'un secret ou mystère à dévoiler...

Le symbole contient tout et laisse à l'esprit humain une infinité d'évocations possibles...

«La fonction du symbole est de révéler une réalité totale, inaccessible aux autres moyens de connaissance. » Mircéa Eliade

Symbole : la représentation concrète d'une idée abstraite...

«Une chose qui permet de se représenter une autre chose en l'absence même de cette chose.»...

Parmi les intitulés qui qualifient le Franc-maçon on trouvera les termes de Fils de la Lumière, Frère Trois-Points...



Quelques termes à connaître :

Franc-maçonnerie opérative :

Elle est constituée uniquement de compagnons de métiers, travaillant la pierre de leurs mains avec leurs outils (confrérie composée jadis de maçons et de tailleurs de pierre ; société d'entraide à caractère initiatique et fraternel.)...



Franc-maçonnerie spéculative :

C'est également une société initiatique et fraternelle créé à l'aube du XVIIIè siècle en Angleterre, société d'hommes ou de femmes qui se réunissent pour travailler en commun dans le but de «bâtir leur temple intérieur»...

C'est de ces confréries ou guildes de la pierre apparues en Ecosse et en Angleterre que la Franc-maçonnerie spéculative moderne se réclame...(Avec emprunt des rites et des symboles.)...



A savoir également :

L'Ecosse serait pour beaucoup d'historiens le berceau de la Franc-maçonnerie

On peut percevoir une influence certaine de l'alchimie sur la Franc-maçonnerie à la fin du XVIIIè siècle et dans la grande époque occultiste au XIXè siècle. (Le «cabinet de réflexion» est «tout entier» alchimique et l'ouvrage réalisé en son sein devant, bien mené, conduire à «l'universalité de l'âme humaine».)...

La progression se fait au sein de trois grades :

Apprenti, Compagnon et Maître...

Des grades supérieurs ont été ajoutés par la suite donnant accès à des connaissances également supérieures....



Si déjà au XVIIIè siècle l'initiation des sœurs et leur place aux agapes est une pomme de discorde entre Francs-maçons, rien n'a changé au XXIè siècle !



Un facteur de convergence et d'entendement fraternel :

La pluralité des rituels de la majorité des obédiences maçonniques est un garde-fou salutaire, car elle permet une ouverture d'esprit qui tend vers une forme d'universalité...

 

IMPORTANT !



Que se passe-t-il le 24 juin 1717 en Angleterre ?

Le pasteur protestant James Anderson et le prêtre anglican (d'origine française) Jean Théophile Desaguliers créèrent la première Grande Loge de Londres...(A partir de quatre loges «existant de temps immémorial»!)...

(L'Oie et le Gril / La Brasserie de la Couronne / Le Grand Verre et le Raisin / La Taverne du Pommier.)

En 1723 seront rédigées la Constitution d'Anderson d'inspiration éminemment chrétienne...

Parmi les loges fondatrices il y a celle de la Taverne du Pommier qui déménagera bientôt, changera de nom et sera « déchue » !

Classée 3è loge de Londres elle passera à la 11è place!)...

Ce sera la naissance de la Franc-maçonnerie spéculative laquelle empruntera à la Franc-maçonnerie opérative tout son corpus symbolique.)...

La même année 1717, mais le 22 septembre, dans la même taverne du Pommier à Charles Street (Covent Garden), le «libre penseur» John Toland réactivera la Tradition celto-druidique !...(Création du Druid Order soit d'une Fédération de bosquets sacrés !)...(Appelée aussi la Fraternité Universelle des Druides en gaélique.) (An Druidh Ulleach Braitreachas)...

Ce bosquet est dirigé par John Toland qui se fait lors appelé Janus Junius Eogamesius.

La « Maison du Gardien de la Joie » (Tigh Geata Gairdeachas) devient le premier bosquet régulièrement constitué du nouvel ordre druidique.

Il est dit que John Toland a fait appel le 21 09 1976 (jour de l'Equinoxe d'Automne), soit un an avant le rendez-vous donné en 1717 et ce du haut de la colline de Primrose à Londres, aux bosquets « druidiques » qui pouvaient encore exister dans les pays celtiques afin de constituer une fédération des druides d'Europe. Seront présents entre autres clairières des bosquets de Londres, d'York et d'Oxford... Il y aura aussi un délégué venu de la Bretagne armoricaine...



John Toland assurera la direction du nouvel ordre jusqu’à sa mort en 1722. C’est la mother grove (loge mère) où doivent dorénavant s’affilier tous les bosquets en activité et d’où tireront leurs lettres de créance tous les nouveaux bosquets druidiques qui se constitueront en Europe.

 

(Ce 22 septembre 1717, à la taverne du Pommier. John Toland est en bonne compagnie. À ses côtés, se trouvent Lord Winchilsea, un noble nantais Pierre des Mazeaux, qui deviendra membre de la Société royale de Londres, un autre Français M. de Beauchênes, le pasteur et docteur William Stukeley… Or tous ces druides réunis par John Toland ont pour point commun d’être aussi maçons, tel Pierre des Mazeaux qui siège à la Société royale de Londres en compagnie de Jean-Théophile Désaguliers, le vénérable de la Grande Loge de Londres, et William Stukeley membre de la loge de la Taverne de la Salutation. En 1717, parallèlement à la franc-maçonnerie qui donne des gages d’allégeance à l’église d’Angleterre, John Toland met en place une société philosophique païenne. Il renoue les fils de l’histoire...)

 



Tout cela demeure donc fort troublant et sera l'objet de bien des controverses ; les archives du Druid Order brûleront lors des incendies de Londres de la dernière guerre...



(Pour bien des auteurs, à l'heure actuelle, aucune théorie ne saurait expliquer historiquement, faute de documents probants, ce qui s'est réellement passé à l'aube du XVIIIè siècle en Angleterre.)...



L'historienne américaine Margaret C Jacob voit dans un ordre bachique et libertin appelé les « Chevaliers de la Jubilation » créé en 1710 en Hollande une proto-loge maçonnique, voire la plus ancienne loge maçonnique du continent européen...

(A noter que cette historienne cite John Toland (1670-1722) comme étant l'un des piliers d'un tel ordre !)...

La sociabilité maçonnique semble ne pas alors avoir encore émergé des «sociétés badines ; bachiques, littéraires et chantantes.» (Selon l'ouvrage d'Arthur Dinaux)

Il s'agit à cette époque de vivre sans trouble d'une société vive et enjouée.»)...



Mais qui est John Toland (1670-1722) ?



Il est né dans une famille irlandaise catholique.

Il se convertit au protestantisme à 16 ans.

Puis, il devient anglican...

Pendant toute cette période il mène des études...

Il est l'élève de John Audrey à Owford.

Ses «lettres » acquises, il se déclare Pythagoriciens et Panthéiste...

Il dira alors : « Le Soleil est mon Père, La Terre est ma Mère, Le Monde est ma Patrie et tous les Hommes sont mes parents. »



L’Irlandais se démarque de l’idéologie dominante. Il récuse les dogmes du christianisme et notamment la création du monde selon la Bible. Avec courage, il affirme sa croyance en une nature divine et infinie. Tel Scot Erigène (810-880) et Pierre Abélard (1079-1142), autres Celtes coupables d’hérésie au moyen âge, il prône une identification totale de dieu à l'univers et ouvre la voie à un panthéisme iconoclaste.

« Il n'est pas nécessaire d'en dire davantage sur la façon dont les panthéistes s'ornent l'esprit. Les panthéistes peuvent être justement regardés comme prophètes et d'une nature mystique. Car de même qu'autrefois «les druides qui avaient l'esprit plus élevé, étaient liés par des sociétés (suivant en cela les règles de Pythagore), se sont élevés par l'étude des choses les plus cachées et les plus obscures», (Ammien Marcellin, XC, 9) de même les associés socratiques s'appliquent à toutes recher­ches où se sont illustrés les druides et les disciples de Pythagore.

Les uns et les autres ont établi des sociétés. Les nôtres n'admettent pas cependant tout ce qu'ont dit et fait les premiers, car lorsqu'ils s'éloignent de la vérité, nous nous éloignons aussi d'eux, mais nous louons beaucoup ce qui nous en parait digne, rendant grâce à ceux par les moyens desquels nous profiterons en quelque chose, de quelque manière que ce soit » (John Toland, Panthéisticon).

C’est un « whig » farouchement épris de liberté qui prône la révolte contre le clergé catholique coupable de « mensonge et d’ignorance » et, parallèlement, le retour au sacré.

John Toland peut être considéré comme un précurseur de l’histoire des religions. Selon ses théories, le christianisme irlandais des origines est sans rapport avec l’église catholique romaine, il serait même l’héritier de la tradition druidique. Une option difficilement admissible par les théologiens romains d’alors.

John Toland se place dans le camp des polémistes mais aussi dans celui des historiens et des philosophes. Ses études lui ont ouvert les portes des bibliothèques universitaires où il puise dans les sources classiques pour étayer ses dires.

Mais le libre-penseur n’a pas pour autant renié son Irlande natale. C’est à la « connaissance des anciens Irlandais » qu’il se réfère dans ses travaux. Il se réfère ainsi à des « manuscrits concernant les druides qui ont été préservés »

Son anticléricalisme serait vain s’il n’étayait pas un retour aux sources du sacré. « Je voudrais qu'on fît attention qu'en détruisant la Superstition je ne prétends pas toucher à la Religion : car il est du devoir du sage de soutenir les établissements de nos Ancêtres et d'en conserver les cérémonies et les devoirs de religion. Car la beauté de l'Univers et l'ordre merveilleux des cieux nous forcent d'avouer qu'il y a une Nature parfaite et éternelle, que les hommes doivent admirer et honorer. C'est pourquoi, comme il faut travailler à la propagation de la Religion jointe à la connaissance de la Nature, il faut aussi détruire et couper s'il se peut toutes les racines de la Superstition ».

(SOURCES : Le Blog l'Aventure de l'Histoire)


Rappelons qu'en 1717 à Londres, la première obédience maçonnique se constitue par la fédération de quatre loges.


En 1723 la nouvelle organisation publie ses constitutions ( Constitutions dites d'Anderson) elles reprennent en partie les Old Charges ; les Anciens Devoirs des loges de maçons opératifs rédigés vers 1390 dont le vœu d'être «fidèle à Dieu» et de fuir l'hérésie et l'erreur... L'innovation se fera cependant sur la notion de «liberté de conscience»....



La Grande Loge de France est officiellement constituée en 1738...

Suite à des querelles internes une autre obédience sera créée en 1773 : le Grand Orient de France...Il s'impliquera de plus en plus dans la vie politique et prendra vers 1848 un visage humaniste et progressiste...



Si la Franc-maçonnerie est née et a grandi en milieu chrétien, elle en est venue à prôner une religion naturelle et universelle en se limitant trop souvent à un pur symbolisme, oubliant la sacramentalité en la ramenant à des rites vidés de leur substance...

Cela entraînera une scission au sein du GODF où des frères désirant une Franc-maçonnerie moins politique et sociale, mais plus symbolique et spirituelle quitteront cette obédience et feront usage d'anciens rituels ressortis dans ce cadre... (Le Vénérable Maître faisant alors davantage fonction de prêtre-officiant que de président de loge.)...

A une dimension «christique» s'ajouteront celle liée au symbolisme des bâtisseurs pour les grades d'apprenti, de compagnon et de maître et celle relevant d'un idéal chevaleresque (les chevaliers médiévaux) soit une forme de religiosité christique avec des aspects plus ésotériques qui s'apparentent à une démarche gnostique...





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Notes et commentaires Bran du Mars 2018



Au cours de mes 37 années de pérégrinations sur la Sente de Lumière, j'ai rencontré bien des frères et sœurs également engagés dans la Franc-maçonnerie et parfois à de très hauts degrés de fonction et de responsabilité...

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ceux-ci cumulaient deux appartenances communautaires avec des fêtes conjointes, mais dont les contenus différaient comme l'égrégore les accompagnant !...

Aux questions que je n'est pas manqué de poser sur ce qui m'apparaissait lors contradictoire, (pensant que chaque Tradition était de nature à satisfaire pleinement chaque membre de ces deux communautés de quête et de recherche), une même réponse m'était faite : le besoin de vivre et de partager dans la druidité un «supplément d'âmes ! »...

Comme si l'engagement au sein de la Franc-maçonnerie se limitait à une horizontalité humaine faisant l'économie d'une Verticalité spirituelle transcendant la dite horizontalité, Verticalité dont la rituélie et les doctrines druidiques permettaient davantage la connexion, la conjonction et l'ascension !...



Je n'ai pas souvenir d'avoir connu au sein des clairières que j'ai fréquentées, rencontrées et/ou animées une quelconque friction avec mes frères et sœurs de « double appartenance », mais cela n'a pas été le cas dans les mouvements druidiques bretons lors de diverses scissions survenus dans leur histoire ou lors de tentatives de fédération avortées. (L'impossible mise en compatibilité de l'institution chrétienne et du paganisme étant le facteur premier de ces échecs.)



Il y a quelques années des dissidents de la loge Opéra dont Régis Blanchet ont été à la rencontre du druide breton Gwech'lan le Scouézec. Il s'en est suivi des publications résultant d'entretiens de haute tenue et l'idée, concrétisée, de remettre en activité une «Franc-maçonnerie du bois», fort proche des rituels druidiques, ce qui suppose qu'elle ait existé au préalable...



Pendant le XVIIIè siècle, en Angleterre, des pasteurs protestants étaient aussi druides et s'offraient ainsi une «respiration» semblant leur manquer au sein de leur sacerdoce...



Le druidisme breton a été confronté ô combien aux contradictions notoires entre monde païen et chrétien. La Gorsedd de Bretagne initiée par les frères et sœurs du Pays de Galles et créées en 1899 à Guingamp a été amenée, pour s'exposer aux grands jours face à un monde hyper catholique, à se draper d'une identité également chrétienne, (elle avait dans ses rangs un aumônier catholique), toutefois cette coexistence des plus étranges allait amener à une scission importante provoquées par des druides se voulant résolument païens comme leurs ancêtres d'ailleurs condamnés à mort par les empereurs romains favorables à la chrétienté !...



Il existe aussi quelques très rares druides se voulant «christiques», mais détachés de l'institution chrétienne et donc de l'Eglise et ne retenant que le «message christique» en tant que tel...

Les différentes tentatives de dialogue «inter-religions» avec le monde chrétien et d'autres religions, réalisées ces vingts dernières années (trois au moins à ma connaissance) ont échoué en finalité du fait même du représentant du monde chrétien enfermé dans un dogmatisme irréversible !...



Il y a quelques années les plus hauts responsables d'une obédience à l'origine druidique puis devenue humaniste, ayant des représentations en Europe et dans le monde, sont venus à la rencontre d'une clairière bretonne avec laquelle des liens avaient été tissés afin d'obtenir des conseils sur deux points jugés préoccupants pour leur organisation et pour leur devenir :

La juste place à faire au féminin au sein de leurs communautés et les façons de remettre en «Verticalité» une spiritualité druidique sur l'horizon humain et les destinées de celui-ci !....



Questions :

la somme des divergences entre communautés est-elle bien supérieure aux sources originelles de convergence ? J'en doute personnellement... Mais ceci implique au moins un consensus sur les dites origines et les dénominateurs communs dégagés des mises en correspondance...

Le débat très controversé sur les origines et filiations ne favorisent pas une perspective commune d'avenir car celui-ci pour se préciser implique une provenance accrédité et partagée... Ne sachant vraiment d'où l'on vient, il devient compliqué de se projeter dans le futur et de savoir où l'on va!)...



Si l'on en reste à un niveau «horizontal» où la matière à préséance sur l'Esprit, les formes sur le Fond et finalement le profane sur le sacré et l'humain sur le divin, (ce qui, malheureusement, est un constat trop fréquent de notables contradictions entre une éthique, une spiritualité affirmée et les actes pratiqués) il n'y a, en effet et de façon certaine, aucune chance d'élévation spirituelle pour quiconque prétend accéder à des sphères de nature «cosmique»!...



Soit l'égrégore que l'on veut réaliser est claire, totalement cohérent, entendu, compris, souhaité par tous et chacun, soit il ne saurait se réaliser du fait des contradictions qu'il assemble en parfaite «dichotomie» !... (Il suffit d'écouter la symphonie d'un orchestre pour se rendre compte rapidement s'il sonne juste ou non !)...



Druidisme et Franc-maçonnerie ont des liens sourcés évidents, mais chaque communauté d'esprit (à la fois spirituel, philosophique, social et humaniste) est confrontée à ses « démons intérieurs » relevant le plus souvent du facteur humain et des faiblesses et fortes contradictions de celui-ci plus attaché à la forme hélas qu'au Fond, qu'à l'Anima ou qu'à l'Essence...

(La préséance est encore trop souvent et dans bien des cas donnée au matériel par rapport au spirituel, à l'humain par rapport au divin, au profane plutôt qu'au sacré!)...

D' où de nombreux et tristes champs conflictuels voire antagonistes qui subsistent ou s'entretiennent au sein du relationnel censé converger vers une notion universelle de Fraternité !....

 

Précision :

 

A titre personnel, j'ai eu la chance pendant plusieurs années de partager l'Amitié de Michel Baroin (Grand Maître du G.O.D.F) et nous avions alors beaucoup échangé sur nos Traditions respectives...

 

Je n'ai jamais éprouvé le désir de rejoindre une obédience maçonnique tout en portant de l'intérêt à cette Tradition, considérant que je disposais, avec bonheur, jubilation et enchantement, au sein de l'état de druidité, de toutes les dimensions pouvant amplement satisfaire mon cœur, ma pensée, mon esprit et mon âme...



Rappelons ici tout l'investissement de notre frère désincarné Bernard Babonneau (Arzh Bro Naoned) pour créer des passerelles d'entendements au sein de ces deux Traditions...

(Voir à ce sujet son ouvrage : Héritage oublié des Druide, éditeur Guy Tredaniel.)





La spiritualité, la philosophie, l'humanisme, l'art, la culture, la pensée « libertaire », l'idée d'un perfectionnement progressif de l'individu et de ses communautés d'appartenance, le respect des valeurs au sein d'une éthique servant le vrai, le beau, le bon, le juste, le conscient, le cohérent, le « solidaire », la relation au sacré et au divin selon des approches personnelles, le refus de tout dogmatisme et une vision universelle du devenir de la communauté de destin planétaire sont autant de dénominateurs communs pouvant se partager et croître ensemble au bénéfice de tout le vivant et de l'avenir de celui-ci...

Bran du 29 03 2018
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FRANC-MACONNERIE ET OBEDIENCES :

(Source : publications sur internet émanant de la Franc-maçonnerie elle-même.)



Définition de la F.M. : (Selon la Grande Loge de France)

« La F.M. Est un ordre initiatique traditionnel fondé sur la fraternité. Elle constitue une alliance d'hommes libres et de bonne mœurs, de toutes races, de toutes nationalités et de toutes croyances. »

« Elle a pour but le perfectionnement moral de l'humanité. »



Effectifs : On estime a environ deux millions de frères et sœurs Francs-maçons dans le monde, regroupés en obédiences (Grande Loge, ou Grand Orient...)...



Il y a les Obédiences régulières (pas forcément en amitié avec la Grande Loge de Londres), mais fidèles aux principes de la F.M.



Obédiences Progressistes :

Encore appelées « Libérales. ». Elles autorisent les débats religieux et politiques en loge.



On distingue la Franc-maçonnerie anglo-saxonne et la Franc-maçonnerie européenne...



La Franc-maçonnerie Anglo-Saxonne :

Environ 1 million 500 mille adhérents.

Elle gravite essentiellement autour de la Grand Loge Mère du monde : la Grande Loge d'Angleterre.

Elle confère aux Grandes Loges de divers pays un titre de reconnaissance « officielle » qui implique pour l'obtention de celle-ci, une croyance en un Dieu créateur : le Grand Architecte de l'Univers...

L'obligation de détenir en loge lors des travaux une Bible ouverte, un compas et une équerre...

La nécessité de vivre « avec la Foi en son Créateur », dans l'Espérance et dans la Charité...

Que les femmes ne soient pas admises à l'Initiation...

Que soient conférés les mots, signes et attouchements qui permettent aux membres de la F.M. De se reconnaître entre eux...



La Franc-Maçonnerie Européenne :

Elle est très variée.
Le Grand Orient de France (GODF) se veut être le chef de file de la mouvance progressiste.

Il y a des obédiences traditionnelles reconnues et d'autres non reconnues.

Il y a des obédiences qui admettent des femmes.

Certaines obédiences ont supprimé dans leurs rituels la référence au Grand Architecte de l'Univers.

Certaines sont reconnues par la Grande Loge d'Angleterre (obédience anglo-saxonne), d'autres non...

En Europe l'accent est mis sur l'aspect initiatique

de la Franc-maçonnerie.

Elle est davantage spirituelle et se veut un laboratoire d'idées pour faire avancer la société...



Elément conséquent qui porte à une réflexion majeure :

99 % des obédiences mondiales n'acceptent pas les femmes !



Il y a une nébuleuse d'obédiences qui ne se reconnaissent pas toutes entre elles mais qui permettent des visites chez les une ou les autres en France.

Les obédiences régulières ne sont pas cependant et nécessairement en amitié avec Londres, mais fidèles aux principes universels de la Franc-maçonnerie.

Les obédiences traditionnelles sont axées autour d'un seul et même rite.

La Grande Loge est souvent dépendante d'un organisme qui lui est supérieur (Suprême Conseil, Grand Prieuré, Grand Chapitre ou autre.) Il s'agit d'organisme de haut-grade.



La Franc-maçonnerie libérale est un courant né à la fin du XIX- siècle.
En 1877 le Grand Orient de France supprime de sa constitution l'obligation de croire en Dieu et en l'immortalité de l'âme.

Elle prône l'appréciation personnelle de chaque individu. La croyance ne doit pas altérer la liberté de penser.

En 1882, la loge « Les Libres Penseurs Orient du Pecq » initie une femme.

C'est une position adogmatique. Aucune croyance n'est imposée. L'initiation féminine est permise ou tolérée.

Dans la plupart des obédiences progressistes les discussions politiques, sociales et religieuses sont permises.

Le Grand Orient de France est à l'origine d'avancées sociales très importantes... (Abolition de la peine de mort, loi sur l'IVG, Combat pour la laïcité...)



Parmi les 14 obédiences françaises :

Sont référencées comme progressistes :

La Grand Loge Mixte de France (GLMDF)

L'Ordre Maçonnique Mixte du Droit Humain (DH)

La Grande Loge Féminine de France (GLFF)

Le Grand Orient de France (GODF)

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La Grande Loge Unie d'Angleterre :

C'est la première obédience constituée dans le monde.

Elle délivre des titres de reconnaissance aux obédiences qui délivrent des « Landmarks » ou Principes fondamentaux au nombre de 8 actuellement :

1 / Régularité des origines.

2 / Croyance dans le Grand Architecte de l'Universalité3 / Tous les initiés doivent rendre leurs obligations sur le Volume de la Loi sacrée (Bible) ouvert et bien en vue qui signifie que la révélation contraint la conscience de l'individu qui est initié.

4 / Tous les membres de la Grande Loge et de ses loges doivent être composés exclusivement d'hommes et aucune Grade Loge ne doit entretenir des relations maçonniques avec des loges mixtes ou des organisations acceptant des femmes.

5 / La Grande Loge doit être souveraine sur toutes les loges de sa juridiction. Elle doit être indépendante, responsable et autonome dans son gouvernement.

Elle doit avoir une autorité incontestée sur les travaux des degrés symboliques (apprenti, compagnon et maître maçon.)

6 / les Trois Grandes Lumières de la F.M. Nommément

Le Volume de la Loi sacrée, l’Équerre et le Compas, doivent toujours être exhibés lorsque la Grande Loge ou ses loges travaillent.

7 / Toute discussion touchant à la politique ou à la religion sont interdites.

8 / Les principes des Anciens Landmarks, coutumes et usages du travail en loge doivent être strictement respectés.



Sont membres les obédiences suivantes :

La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO)

La Grande Loge de l'Alliance Maçonnique Française (GL-AMF)

La Loge Nationale Française (LNF)

La Grande Loge Nationale Française (GLNF)...



Les Obédiences Traditionnelles :

Elles regroupent des obédiences qui divergent sur un ou deux points par rapport à ce qui précèdent au sujet des « Landmarks »...

(Elles ne suivent pas l'intégrité de ceux-ci.)

Sont considérées comme obédience traditionnelle celles qui appliquent les points suivants :

1 / Présence du Volume de la Loi sacrée, de l’Équerre et du compas en loge.

2 / La prise des engagements et serments se fait sur le Volume de la Loi sacrée.

3 / Invocation est faite au Grand Architecte de l'Univers.

4 / Interdiction en loge de discussions politiques ou religieuses.

5 / Une nouvelle obédience doit être accréditée par ou moins trois loges constituées.

6 / L'utilisation des rituels, codes ou règles souvent antérieurs à la date de la constitution de la Grande Loge d'Angleterre (1813).



Membres de l'Obédience Traditionnelle en France :

L'Ordre Initiatique et Traditionnel de l'Art Royal (OITAR)

le Grand Prieuré des Gaules (GPDG).

 

A suivre...

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29/03/2018
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