Les dits du corbeau noir

DOSSIER SPIRITUALITE/RELIGION/MYTHES/CULTURE ET ANTHROPOLOGIE 2020 BRAN DU 05 05 MAI

 

 

 

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Photos Bran du

 

 

 

 

 

Dossier : Spiritualité / Religion / Mythes / Cultures / Anthropologie...

 

En 3 parties

 

 

 

1 / Source Jacques Rifflet

Le Monde du sacré

(Jacques Rifflet  est professeur de droit, de politique internationale et d'étude comparée des religions. ... Interpellé par l'importance des facteurs religieux dans les faits politiques, il s'est lancé dans l'étude approfondie des religions.)

 

Jacques Rifflet La communication entre religions :

https://www.youtube.com/watch?v=dEbupjxLuEM

Le monde du sacré...

https://www.youtube.com/watch?v=J5DfdWeqF04

 

PUIS

 

2 / Jean Loïc le Quellec

Dictionnaire critique de la mythologie (avec Bernard Sergent)

Mythes, contes et religion (conférence)

https://www.youtube.com/watch?v=vcmuhiyTw98

https://www.youtube.com/watch?v=oFB4i_kR8M0

 

PUIS

 

3/ Notes Bran du : Qu'en est-il dans le monde Celte ?

 

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Dieu !? Réflexion Bran du avril 2020

 

La prudence et la sagesse voudraient qu'il ne soit pas « nommé » et que chacun selon son désir, ses besoins, ses conceptions propres lui donne ou non une représentation, lui célèbre ou non un culte, s'en remette ou non à lui...

 

Nommer ; c'est réduire le divin à une dimension humaine, le ramener au langage conventionnel de notre matérialité corporelle existentielle.

 

Certes, « n'est au monde que ce qui est nommé », mais si le monde lui-même relève d'une « Création » impliquant un « Créateur », qui peut prétendre nommer le « sans nom » et le ramener à une désignation, à un intitulé conventionnel choisi parmi d'autres tout autant approximatifs qu'indéniablement limités ?...

 

Une spiritualité des commencements fonde une religion axée sur l'origine (L'Initiale enluminée de ce qui Sera !)

 

Faut-il, à priori, et encore pour cela remonter le courant du fleuve existentiel par un retour aux sources et aux racines... un retour, une re-connexion, un re-branchement, une ré-initialisation et ce, jusqu'au plus nu, au plus dépouillé de l'Univers...

 

Retrouver une pensée virginale que seuls l'amour, la bonté, la beauté, la poésie, la solidarité sauront en juste mesure de déflorer...

 

« En chaque être conscient est une porte ouverte sur le Tout. » J Rifflet

 

« La tolérance est comprise comme un refus pour chacune des parties, de faire de sa vérité particulière un point de vue opposée à l'ensemble...

 

Les messages sacrés et les évidences des groupes composant une société ne concordent pas.

 

Il s'agit d'enseigner sans relâche le respect des convictions de l'autre et organiser une fluidité harmonieuse des comportements reconnus comme admissibles par des lois votés démocratiquement. »...

 

L'homme est censé être coupable de détériorer l'harmonie, et nullement le divin, qui cependant a créé l'homme imparfait (et certains disent à son image!)...

 

 

 

 

 

 

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Les querelles d'appropriation de la « Vérité » :

 

Il est dit et redit :

 

« Qu'il n'y a bien sûr qu'un seul dieu. »

Cette réalité du bon sens populaire ne correspond guère aux réalités sur le terrain...

« Les hommes se méconnaissent, se haïssent, s’entre-tuent, enfermés qu'ils sont dans les compartiments de « leurs vérités » et de « leurs rituels »...

L'humanité ne se bat-elle pas depuis que Caïn a ressenti la première haine ?

Il y a cette perception angoissante que la religion ne pourra jamais réunir l'humanité en une confrérie paisible globale car elle ne contient pas de « commun dénominateur » disent les libres penseurs. »... (Comme John Toland à l'origine au 18 siècle de la résurgence druidique ; ce terme de « libre penseur » a d'ailleurs été créé pour lui!)...

Seule la raison peut-être le commun dénominateur disent les libres penseurs...

Les dieux chrétiens, musulmans, juifs, hindous, égyptiens, romains, grecs... ont tous recommandé d'aimer son prochain. Est-il besoin de démontrer l'échec de ces injonctions ?

 

Peut-on espérer que de l'humanité vienne la sagesse raisonnable et la tolérance ? »

 

« L'homme ne peut vivre s'il ne se pose pas la question du sens de l'immense mécanisme naturel. »...

 

« Y-a-t-il un Destin, un Hasard, une Volonté, une Mécanique ? »

 

« Il s'agit de prolonger au plus loin sa pensée afin d'atteindre le cœur même de sa source.»...

 

« Le dehors et le dedans, l'au-delà et l'en-deçà, sont communiquant au point de coïncidence. »

Pour l'Eglise catholique le Christ est « l'aspiration de toutes les religions du monde, et, par cela même, il en est l'aboutissement unique et définitif. »...(Le pape J P II)

 

Pour Benoit XIV en 1751 :

« La réunion d'hommes de toutes religions et de toutes sectes constitue, à l'évidence, un danger pour la religion catholique. »

 

Le dynamisme plutôt révolutionnaire et fraternel du christianisme des premiers âges fait place a u contrôle total des consciences individuelles. Une dictature de la pensée unique s'instaura dès le IVè siècle...

 

L'Utopie d'une spiritualité universelle conciliant un singulier pluriel !

 

A propos d'Utopie :

 

Thomas More au XVIè siècle en Grande Bretagne a tenté un idéal pacifique et libertaire. Il a eu la tête tranchée par la volonté d'Henri VIII !...

 

« L'Utopie est une île lointaine, imaginaire, les habitants y vivent en une communauté égalitaire. Les habitants d'Utopie accordent une grande importance à la philosophie et recherchent continuellement ce qui pourrait apporter plus de bonheur à l'humanité...

La liberté religieuse y est complète...

Pour les « Utopiens », il n'y a rien de plus bas et de plus déshonorant que la guerre. » …

 

Existe-il un Christ, un Mohamed, un Jéhova, un Bouddha, un « Dieu » (ou une Déesse) rassemblant sur sa personne et les vertus qu'on lui prête, l'ensemble des valeurs constitutives d'humanité permettant l'entendement commun et une convergence maximale vers un sentiment unitaire fait de compréhensions majeures et de complémentarités bienvenues  ?...

 

« Actuellement, la spiritualité navigue sans grand vent favorable...

 

Le religieux n'est guère paisible avec le virus des incompatibilités agressives (une très vielle maladie qui se porte bien!)...

 

Les confrontations du passé alimentent toujours le présent...

 

Il n'y a pas de place à priori pour deux vérités révélées dans le pré-carré étroit de l'humanité...

La tolérance de l'autre est un simple espace de temps de respiration entre deux affrontements. »..

 

 

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Et la Femme dans tout cela ?

 

« La situation de la femme dans le monde du sacré est peu « reluisante »... La femme ne semble guère bénéficier des faveurs des dieux ou des hommes qui ont codifié les religions. »...

 

(En codifiant arbitrairement les religions, ceux chargés de celle-ci n'ont-ils pas enfermé dieu dans une très étroite cage où on le force à chanter, à faire chœur avec nous ? NDR)

 

« Pour le catholicisme et l'Islam, la femme peut être génératrice d'une régression du spirituel et elle est coupable de la susciter par l'offre de ses charmes. »..

 

St Paul exprima des paroles fortement discriminatoires envers les femmes : « être de pleine secondarité à l 'égard desquelles il convient de garder une prudente distance et une impérative dominante. »...

 

Selon l'Evangile de Thomas : « Toute femme qui devient mâle entrera dans le royaume des cieux. » (Sid ???!!!)

 

L’épître de Paul édicte la soumission de la femme à l'homme (« le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l'Eglise. »

 

« Il n'y avait pas de femmes parmi les apôtres, il n'y aura pas de femmes prêtres. L'accession au sacré leur est interdite. »

J P II

 

(Mais une chasteté hors nature peut au contraire attiser les tentations et perversions sexuelles!) Un fléau récurrent et hélas de toute actualité qui gangrène l'Eglise à tous les niveaux et qui fait de celle-ci «  le plus grand employeur de « violeurs »! au monde »)...

 

« Les consignes romaines ne sont plus adaptées à l'évolution de la société. Il y a un grand écart entre les édits et les consciences privées. »...

 

 

 

 

De la « sexualité » :

 

Le point de vue de l'Eglise :

L'acte de création ne peut être remplacé par un acte de plaisir devenu une fin en soi...

La fornication est une union charnelle entre un homme et une femme libres et elle est gravement contraire à la dignité de l'homme...

 

Les Chrétiens ont un paradis ineffable et désincarné et les musulmans un paradis extrêmement physique avec des jardins splendides et des jeunes filles à la virginité perpétuellement régénérée...

 

 

 

 

De L'Islam :

 

Pour les Musulmans dieu est un et l'humanité est une...

 

La religion musulmane se caractérise par son emprise totale sur l'organisation temporelle de la société...

Rien dans les textes originels n'enjoint de s'emparer des leviers de commande du monde profane...

Le Prophète n'a laissé aucune trace orale de ses rapports avec Allah et l'Archange Gabriel...

 

L'Islam est une déferlante sur une digue chrétienne qui se fissure...

 

 

 

 

Du Bouddhisme :

 

Pour le bouddhisme, la femme est incapable de vivre une méditation profonde car animée par l'inconstance et l'envie. Seuls les hommes sont censés être susceptibles de connaître l'illumination et d'éteindre leur souffle vital. »

 

La réincarnation est la forme bouddhique de l'Enfer...

 

L'âme même n'existe pas dans le bouddhisme. L'homme se diluera dans un « néant », dans une énergie globale ou ses composants éphémères se redistribueront à jamais. Aucune félicité ou punition ne sont à attendre...

 

 

 

 

Dans la Franc-Maçonnerie :

 

Il est peu connu qu'il existe dans la Franc-Maçonnerie un courant impétueux qui exclut les femmes de la « fraternité »...

 

L'argument officiel (selon les conventions dites d'Anderson) et que la maçonnerie opérative, celle des compagnons et apprentis constructeurs d'édifices, qui précède la maçonnerie spéculative, ne comptait aucune femme..

Mais cela est faux car les confréries du Moyen-Age admettaient les femmes en leur sein !.

 

Les loges masculines entendent écarter le féminin de leur propre démarche initiatique alors que n'est plus rejeté le principe de la femme-prêtre à la recherche du sacré.

 

La Franc-Maçonnerie n'est pas une société secrète mais une société fermée... Ses règles morales, ses lois, son histoire, le nom de ses adhérents ne sont pas cachés... Ses pensées plongent dans la pensée ésotérique occidentale...

 

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« Dans un dialogue en humanité, il est capital qu'il y ait des athées et des croyants (…) et ce dans un très grand respect des uns et des autres.

La conscience de l'homme est à la fois une avancée superbe de l'évolution et une terrifiante machine à secréter la peur du présent et du devenir. » J Rifflet

 

« Toutes les « valeurs » dépendent des variables liées à l'homme créature éminemment subjective, dépendant de son hérédité, de son milieu, de son éducation, seuls sont constants l'angoisse existentielle, l'instinct de conservation, le sens de la permanence de l'espèce. »..(Idem)

 

 

 

D'où vient la « morale » ?

 

« Du passé de l'humanité ; c'est ce qu'on appelle une civilisation ;

du passé de l'individu ; c'est ce qu'on appelle l'éducation, et cela seul nous donne au présent, de quoi éclairer l'avenir. »

André Comte-Sponville

 

 

 

 

 

 

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De l'Esotérisme

 

Source : Pierre A Riffard (L'Esotérisme d'ailleurs...)

 

« Je ne crois pas, je sais. » Carl Jung

 

«....Avoir l'ambition de se connaître et d'exposer tout le système des forces mystérieuses qui agissent soit dans la nature, soit dans l'homme. » Paracelse

 

La religion fondée sur des « paquets de révélations » impératives, irréfragables, craignent l'effort de l'homme à la recherche de la perfection, de la connaissance, car cet effort est une voie qui mène à la démarche immanente.

 

 

« L'Esotérisme ne donne pas de pain, il offre de la levure. Il propose à l'homme le moyen de se lever, de dresser le pierres, de presser la signifiance du monde...

 

Il faut opposer à l'utile, la splendeur...

 

L'Esotérisme est un mode de pensée qui est aussi un mode de vie...

 

« Le monde n'est pas expliqué, il se comprend. »

 

L'Esotérisme veut revenir à une pensée des origines, débarrassé du poids intense de la culture...

Retour à « l'instinctuel » (une façon de rompre avec la chaîne événementielle)...

 

La voie ésotérique requière l'initiation et non une révélation dogmatique ou une rationalité d'inspiration laïque...

La notion de révélation ne me semble pas acceptable telle quelle. Les religions veulent croire en un être parfait, dieu, qui donne parfois quand il le décide, un message transcendant à des hommes élus... Comment croire à une communication supra humaine quand on voit le caractère humain, rien qu'humain du message ?

 

L'ésotérisme affirme la capacité qu'à l'homme d'atteindre lui-même (…) l'absolu en faisant l'économie d'intermédiaires tels que les prêtres ou les dieux, (notions religieuses)...

 

Les religions n'ouvrent pas à l'initiation personnelle...

 

La démarche initiatique pourrait être un enseignement, égrainant en un long chemin initiatique un chapelet de secrets considérés comme immémoriaux...

 

La Tradition est relais et mémoire . Ce qui est transmis, c'est une connaissance non intellectuelle, souvent transcendantale. Elle veille à éveiller l'intuition ouvrant à la perception de ce qui est celé derrière les rituels...

L'ésotérisme est un moyen de percer les gangues et d'accéder aux semences fondamentales, inaltérables et universelles....

 

Il y a une unité dans la démarche humaine comme dans l'organisation de toute chose...

« une unité inhérente à ce qu'il y a de plus profond dans leur nature. » René Guenon

 

Il existe un principe commun.

L'ésotérisme est un retour à la lumière originelle...

 

L'Esotérisme s'efforce de découvrir le moteur premier des révélations religieuses en se souciant peu des dieux que « supportent » ces révélations. La recherche ésotérique démonte les mécanismes de toutes les religions, et aucunes d'elles ne peut se prévaloir d'une quelconque prédominance, ce qui leur est, à chacune, insupportable !...

 

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La Laïcité :

 

La laïcité authentique implique et prône la libre pensée et l'exercice de la raison en en préservant l'autonomie contre toute forme d'endoctrinement ou de contrainte. Chaque homme devient dépositaire de son propre choix de vie. La vraie laïcité se doit de n'être ni oppressive, ni dogmatique, ni permissive.

 

La vraie grandeur de l'homme chemine sur le mince fil d'une lame d'épée...

« La laïcité est un faiseur d'autonomie, elle libère dieu du totalitarisme de sa religion. » G Ringlet

 

La laïcité peut s'interpréter comme l'expression d'une tolérance à l'égard des idées d'autrui... Une neutralité dans l'affrontement souvent virulent qui oppose des vérités incompatibles...

 

Etre laïque peut signifier que l'on entend marquer sa condition d'athée (les dieux sont niés) ou d'agnostique (les dieux sont hypothétiques)...

 

L'immanence : (le divin serait issu de notre projection mentale)...


La transcendance : (nous serions régis par des forces hors d'atteinte de notre action, de notre faculté de connaissance, de notre pensée.)...

Les consciences doivent être libres, libres même de nourrir une croyance à condition qu'aucune structure cléricale ne vienne limiter son champ de réflexion...

 

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Partie 2

Du Mythe, de la « religion » …..

(Sources : Mythes, contes et religions de Jean Loïc le Quellec (conférence)

Il y a des « certitudes » souvent « scientifiques » et des énigmes éternelles...

« On ne pose que les questions auxquelles on peut répondre. » Nietzsche Mais la poésie, l'intuition, l'imagination, l'art, comportent aussi des éléments de réponses...

Les mythes sont générateurs de croyance... Ils impliquent une « culture » (on estime à environ 6500 cultures dans le monde dont certaines disparues et notamment par le fait humain lui-même)...

La dimension mythique tourne autour de l'idée de « vérité » , une vérité qui le plus souvent se veut exclusive et intolérante envers toutes les autres conceptions et croyances...

La culture ce serait : « Un ensemble complexe comprenant : le savoir, la loi, la morale, la croyance, l'art, la coutume, les façons de faire, de voir, de croire, d'être, de réfléchir... et toute autre capacité ou habitude acquise par l'homme en tant que membre d'une société. »

On distingue les cultures dites (souvent de façon péjorative, primitives) appelées aujourd'hui cultures « premières », des cultures plus récentes...

La culture, c'est ce que l'on a en commun...

Mais quid des « universaux » dans l'immense diversité des cultures ?... Ce sera là la fonction principale de l'anthropologie et ce à travers une approche « comparative » entre ces cultures...

La difficulté étant que la grande majorité de ces cultures entend être dépositaire de « la seule Vérité » !!!

Il y a la vérité qui est la nôtre et les autres se trompent !...

Le mythe est au départ un récit plus ou moins arrangé, une histoire sérieuse, une fable qui raconte et qui est plus ou moins fiable, mais en laquelle on croit..
Il peut s'agir soit de l'origine du monde soit de celle de l'homme et de l'humanité et cette histoire connaît de très nombreuses variantes...

C'est un plasma ( une matière plastique qui peut être modelée)...

Ce sont des histoires qui connaissent des « ruptures » dans leur récit... (Jadis c'était comme cela aujourd'hui, c'est comme ceci...) ou (Cela n'a pas toujours été comme cela)...

Le mythe tend vers une explication, ex : pourquoi on meurt, c'est parce que... Pour celui qui dit et ceux qui écoutent le mythe dit toujours le vrai...

Etudier le mythe demande de prendre de la distance par rapport à lui... (Distance temporelle, géographique...)...

Les mythes Grecs qui couvrent une longue période évoluent dans le temps et l'espace...

On fait référence, on se dit les héritiers des mythes Grecs alors qu'aujourd'hui ceux-ci passent pour les fadaises d'une société naïve ! On a du mal à croire que cette patrie de philosophes, de sages, ait pu concevoir et valider de telles inepties !...

Mais, nous ne sommes pas pour autant, dans notre modernité, débarrassés de toute mythologie...

Le mythe implique une croyance, de rituels et pratiques, une hiérarchie fonctionnelle pour les mettre en œuvre... ce qui aboutit à la notion de « religion » ; un terme qui causera et cause encore bien des « problématiques » !...

Selon les mythes, il s'agit de notre façon d'être au monde...

 

 

 

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Le mot « religion» :

Il cause bien des problèmes ; l'acceptation commune de ce terme rattaché au latin « religare » est la notion de « relier », mais c'est inexact car l’étymologie réelle veut qu'il se rattache en fait au mot également latin « religere » qui a lui le sens de « scrupule », ce scrupule étant celui-ci qui entoure un rituel quand il n'est pas parfaitement réalisé !

En fait il n'y a pas ni en Grec ni dans la majorité des langues du monde de mot pour dire « religion », si ce n'est un emploi tardif et de plus erroné !...

Pour les latins (et d'autres peuples) il y avait lieu de pratiquer et d'observer les rites de la façon la plus scrupuleuse qui soit au risque autrement de mettre en péril la communauté entière... (le contraire de « religere » c'est « neligere » (être négligent)... !

Le rite doit être effectué de la même façon par tout le monde...

Les chrétiens qui feront eux autrement seront considérés par les latins comme des gens « superstitieux », soit des êtres « déraisonnables »... Aujourd'hui, c'est l'inverse, ce sont les non-chrétiens qui sont jugés « déraisonnables » par les chrétiens qui sont eux et par ailleurs détenteurs du « vrai dieu » !...

Comme quoi le sens de mots changent dans le temps et l'espace...

Ceci est le fait des « Pères de l'Eglise » lesquels seront les fondateurs du dogme expulsant toute forme critiquable ou la qualifiant d'hérétique avec les effroyables conséquences que l'on sait pour celle-ci!)...

Le mot religion christianisé à donc prit le sens de « se relier à » et il est abondamment utiliser dans ce sens travesti... C'est devenu en fait un « mythe chrétien » exporté partout dans le monde et c'est un terme faussement unificateur !......

Il est prouvé qu'il est inutile d'échanger entre croyant d'une culture, d'une religion différente, chacun considérant qu'il détient seul la « vérité » et n'en démordant pas ! De ce fait, soit l'un des deux interlocuteurs ment, soit les deux puisque l'endendement conjoint ne peut se faire !... Du pugilat en perspective !

Cela n'empêche pas, en faisant l'impasse sur la notion de véracité, et à titre de recherche comparative, un questionnement réciproque et assez « neutre » du genre. « Est-ce que ton « histoire » contient des ruptures ? De qui l'a tiens-tu et cette personne de qui elle l'a tient ? Elle existe depuis quand, quel en est la source ? Et cette source d'où provient-elle ? Etc.. 

Faire le tour des cultures et des croyances permet de reconsidérer positivement et objectivement ses propres conceptions...

Il n'y a pas de croyance sans incroyance...

 

 

 

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Pourquoi l'anthropologie ? (Une science non « enseignée » et accessible de ce fait à très peu de personnes !)...(Elle devrait faire partie des disciplines enseignées dans le cursus scolaire.)...

Elle implique un examen critique des croyances...

C'est aussi inventorier la diversité des manières d'être au monde...

Cette science est fort utile pour réfléchir sur notre monde actuel...

Il s'agit de comprendre comment vivre ensemble quand on ne vit pas de la même façon et comment déconstruire les idées reçues en prenant les distances nécessaires pour cela...

Il s'agit de lutter ainsi contre les pensées dogmatiques...

La démarche implique de sortir de sa propre culture et de reconsidérer la sienne avec un autre regard...

Connaître et respecter les autres cultures permet de mieux se connaître soi-même...

Ce que les mythes ont un commun c'est de raconter une histoire qui dévoile une ou des « vérités » et qui les explicite...

La science elle aussi est une histoire qui dévoile une ou plusieurs vérités... Là où le mythe dévoile une vérité conçue comme définitive, la science elle « démontre » et ne peut être figée car sujette à évolution, c'est une histoire « modifiable » dans le temps......

Ces histoires mythiques ne sont pas ou rarement compatibles entre elles... Ceux qui croient en elles ne sont pas prêts de changer leur opinion et croyance...

(Le logos est un discours sérieux, argumenté, rationnel et crédible.) La psychologie est un discours sur l'Esprit et la mythologie un discours sur le mythe (mutos) ; (un discours sur un « récit »)...

L'anthropologie est un discours sur l'homme, l'humanité, le monde et l'Univers. C'est la science de l'humanité... Elle naît lors des grandes découvertes, (peuples, cultures et nouveaux continents)...

Il y a diverses manières de raconter, de dire, de penser et d'être au monde... L'anthropologie cherche à connaître et à comprendre comment les cultures expliquent le monde et comment ces récits continuent à écrire l'histoire de celui-ci...

Les récits dit de « l'origine » : ce sont les récits majeurs qui explicitent à leur façon le « comment » et le « pourquoi »... Les choses furent jadis ainsi et elles sont devenues ceci ou cela suite à tel ou tel événement ; (une « rupture » survenue entre ces deux situations)...

L'étude de ces mythes montrent des « universaux » entre eux (des éléments semblables et différents à la fois)...

Le mythe est toujours « vrai » pour celui qui le raconte et pour ses interlocuteurs au sein d'une culture spécifique...

Reconnaître un mythe, c'est reconnaître la vérité dans laquelle il s'énonce au sein d'une culture donnée...

L'altérité est l'outil pour « reconnaître » cela en prenant de la distance vis-à-vis de ses propres croyances et conceptions...

Reconnaître nos propres mythes est difficile si l'on ne sait pas s'extraire de notre propre groupe humain et de notre propre culture et croyance...

D'où l'extrême difficulté de « conciliation » entre croyant et incroyant...

L'ethnocentrisme est un piège dans lequel on tombe facilement...

Pour avancer sur le chemin d'une compréhension mutuelle entre « mythes » et « croyances » il est nécessaire de faire abstraction du fait de croire ou de ne pas croire mais d'interroger ensemble à l 'histoire elle-même, à ce qu'elle raconte, de quelle façon, à sa provenance, comment elle s'est diffusée, à son « architexture » et ce en s'écartant peu à peu de ses « préjugés » dont nous sommes tous plus ou moins détenteurs...

C'est une possibilité méthodologique offerte (sans idée manipulatrice) pour réduire les conflits...

Pour Khalil Gibran, la « religion » pouvait être une façon de collaborer à un « vivre ensemble » de qualité...

Les conflits, les controverses demeurent ... L'histoire n'est pas terminée !

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Partie 3

Notes Bran du

Qu'en est-il dans le Monde Celte ? (Réflexion Bran du n'engageant que lui-même ) :

Le Monde Celte ne connaît pas de « guerres de religion » et ne semblent pas avoir voulu imposer aux autres les « vérités » qui étaient les siennes ; d'autres concepts ou croyances ou pratiques tenues aussi pour vraies par des sociétés antérieures à leur venue sur de nouveaux territoires ont même été incorporés dans le corpus de leurs croyances spécifiques ...

Ce polythéisme celtique apparenté au polythéisme indo-européen, est bien attesté. Il fait unanimité chez les différents peuples Celtes avec des spécificités locales, régionales.

C'est un facteur conséquent de cohésion communautaire... (souple, malléable, adaptable qui permet de gérer et de coordonner un « singulier pluriel » sans créer pour autant de « guerre intestine de religion ni de volonté de prosélytisme ; un fait suffisamment rare pour être signalé au passage.)

Les mythes celtiques racontent abondamment l'histoire de ces dieux à la fois communs à tous et à toutes et susceptibles d'évolution et dotés d'attributions fonctionnelles parfois partagées et souvent complémentaires....

Mais... car il y a un « mais » !

Selon des conceptions que je partage avec certains chercheurs et penseurs « spécialisés » dans la « matière celtique » et dans ce qui l'anime, les druides (qui sont aussi des philosophes aguerris et des « initiés ») auraient eu une conception « réservée» propre et spécifique à eux-mêmes et non dévoilée « extérieurement », mais gardée « secrète » au sein de leur confrérie....

Cette conception tendrait à accréditer l'existence d'une transcendance suprême « innomée » proche de la notion d'Essence, de Principe, d'Anima, mais aussi de Force, de Puissance, d'Energie, de Lumière, de Vibration... Régissant et régentant l'Univers tout entier et tout ce qui existe, circule et respire en Celui-ci....

Il n'y a pas de « mythe » racontant précisément l'histoire de Cela qui Fût, Est et Sera pas plus qu'il n'y eu d'écritures celtiques pour le formuler et l'attester conventionnellement ou dogmatiquement et ce, par la claire et pertinente volonté des druides eux-mêmes...

Nous pouvons toutefois en trouver des traces non négligeables dans l'art celtique aussi éblouissant que mystérieux car les orfèvres et artisans du monde Celte, initiés eux aussi par des druides, ont dissimulé, sous un langage artistique abordable pour tous et chacun ; des arcanes majeurs d'une haute spiritualité dont on commence seulement à discerner l'existence, à explorer et à « décoder » les signes assez complexes il faut le dire, mais d'une dimension métaphysique assez exceptionnelle...

Il est vrai qu'il s'agit là d'une haute pensée strictement réservée à une « élite » et protégée de toute vulgarisation préjudiciable...

Il est difficile pour tous et chacun d'accéder à une telle métaphysique et transcendance suprême et de faire unité autour de cette conception qui fait appel à une liberté et croyance individuelle confortée par une confrérie en convergence d'entendement avec elle sans que cela ne devienne un dogme et une vérité absolue qui s'imposerait à tous et à toutes...

Cette « vérité » (parmi d'autres) n'a jamais et d'aucune façon cherché à s'imposer aux peuples Celtes, mais demeurait accessible à ceux qui ne pouvaient et ne souhaitaient pas se contenter d'un polythéisme ambiant, mais qui aspiraient à une métaphysique englobant et transcendant tous les êtes, toutes les choses, tous les mythes et tout l'Univers...

ET cela impliquait une démarche exigeante, personnelle et volontaire décelée par les druides lors des apprentissages du néophyte au sein des formations prodiguées (que ce soit dans le cadre d'une formation de nature « sacerdotale » ou de celle d'un artisan se voulant émérite.). Cela nécessitait impérativement de passer lors par des phases progressives « d'initiations »....

Cette « vérité » à ses mouvances au sein d'une loi dite d'évolution, elle est le « mobile de l'immobile », c'est-à-dire « changeante », mais toujours fondamentalement la même !... (Ses Formes évoluant dans le temps et l'espace, mais continuant d'exprimer les conceptions et entendements majeurs liés au Fond, soient, ses axes et lignes de Force, d'Energie et de Lumière...)

Elle concentre la connaissance, la conscience, l'expérience, la maîtrise ainsi que tous les sens et toute l'intelligence nécessaires pour de telles appréhensions et aspirations...

Cette « conception » s'inscrit, certes, dans une culture, une société, une civilisation donnée (la société et civilisation celtique), mais ne concerne qu'une frange particulière de celles-ci. Les « Sages » se sont bien gardés d'institutionnaliser et de « vulgariser » une telle pensée qui se serait autrement acheminer vers un dogme imposé et ce, en totale contradiction avec l'éthique et les valeurs druidisantes...

Le monde Chrétien, en but permanent avec le monde païen, à tenté, au sein du monachisme, de faire rentrer les corpus mythiques gallois et irlandais dans un moule correspondant à ses croyances éminemment dogmatiques et ce à coup soit de censures pures et dures, soit de vernissage et d'enrobage, soit de détournement de sens ou de recouvrements arbitraires et manipulatoires...

Mais quelques soient les méthodes opérées, elles ne pouvaient qu'altérer ou modifier les formes, mais en aucun cas l'Esprit dont elles dépendaient pour leur propre existence, Celui-ci échappant à tout conditionnement humain, car il est comme l'eau ; aucune main, aucune paume, ne saurait arrêter son écoulement et son ruissellement dans le temps comme dans l'espace !...

Un tel entendement, une telle compréhension de « l'Innomé » comporte une approche universelle de la spiritualité ; une spiritualité « tolérante » qui peut accueillir des diversités d'approches et complémentaires, mais qui ne remet pas en cause un Principe et une Essence « Innomés »...

On dit (Jules César dixit entre autres) que les gaulois sont des gens très adonnés aux rites, soit à des pratiques de « reliance » entre l'humain et le divin, ce monde et l'Autre Monde etc...

Un terme, déviant, les dits « religieux »...

En fait leur langue (ni les autres langues celtiques d'ailleurs) ne comporte pas le mot « religion », par contre on sait qu'ils étaient très « scrupuleux » et très vigilants quant au bon ordonnancement et déroulé de leurs cérémonies. Une défaillance en ce sens impliquait une mise en péril de leur communauté et altérait la bonne marche de l'Univers......

P.S. : Le monde Celte est porté vers l'altérité et se montre fort curieux de « l'autre », de sa culture, de ses modes de vie et de pensée, qu'il accueille volontiers...

Bran du

 

 

 

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06/05/2020
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