Les dits du corbeau noir

DOSSIER / ETUDES / COMPILATIONS / REFLEXIONS DE l'AUTRE MONDE 2022 BRAN DU 05 11 NOVEMBRE

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DOSSIER / ETUDE/COMPILATION

L'AUTRE-MONDE CHEZ LES CELTES

Et Notes/réflexions Bran Du      Septembre/Octobre/ Novembre 2022...

 

Préliminaires :

 

L'importance du thème abordé est telle que ce qui suit sera abondant en terme d'études, de données et d'informations...

Il s'agit ici d'apporter un ensemble de réflexions et d'analyses (non exhaustives cependant) afin de vous permettre de vous faire votre propre idée et à la convenance de celle-ci... Bonne lecture...

 

Un grand merci aux chercheurs qui nous fournissent Matière et Esprit pour cela....

 

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Déroulé et contenu de ce dossier :

 

 

 

Préliminaires

 

Notes BD

 

Approches de l'Autre-Monde

 

Le Colloque Keltia Fabien Régnier L'Autre-Monde des Celtes

 

Notes BD suite

 

BD Autres remarques

 

L'Autre-Monde version BD

 

BD Question sur l'Immortalité de l'Âme

 

(Le testament d'un druide contemporain)

 

L'Autre Monde selon Yvan Guehennec (Les Eléments du Barde)

 

Notes BD

 

Ce qu'en dit Philippe Jouet dans le Dictionnaire de la Mythologie et Religion celtique

 

Notes BD

 

Philippe Jouet suite

 

Notes BD

 

Philippe Jouet suite

 

(Rappors aux humains/Les habitants de l'Autre-Monde/ Les rapports polémiques / Le séjour des morts...)

 

Ph Jouet : de l'île d'Avalon

 

Ph Jouet : Fins dernières et Anciens du Monde

 

Ph Jouet : de l'Âme

 

Note BD

 

Ph Jouet : De l'Awen

 

Ph Jouet : de la Mort et de la Fin dernière

 

Ph Jouet : Bran et le Mabinogi de Branwenn / l'Immortalité de l'Âme (suite)

 

Notes BD

 

Claude Sterckx (Mythologie du Monde Celte)

 

Polythéisme et monothéisme...

 

L'Autre Monde et le Nôtre

 

Origine des Celtes

 

Réflexion BD

 

Philippe Jouet (Triades, Bardes et Druides)

 

Notes BD

 

Ph Jouet du Dieu des Triades

 

Notes BD

 

Ce que Ph Jouet nous dit du « Dieu » (Dwg) des Triades

 

BD : A Propos de la Samain

 

BD : à Connaître...

 

 

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Notes Bran Du :

 

L'Autre-Monde implique l'idée d'un monde différent du nôtre, qui se distingue du nôtre selon divers caractères et contenus...

 

Il ne saurait donc être « semblable au nôtre » et s'il peut paraître semblable, il ne se présente pas de la même façon et sous les mêmes formes et cela se mesure en terme de matière et d'esprit...

 

Il s'agit donc de déterminer en quoi réside la ou les différences et ce selon les divers postulats conceptuels du dit « autre-monde » et la ou les façons d'y habiter, pour quels bénéficiaires et sous quelles formes et en quelle localisation ?....

 

« Le séjour des morts, aussi appelé l’Au-delà, l’Autre Monde, l’Inframonde ou l’Outre Monde est le terme générique désignant, selon les croyances, les mondes surnaturels qui accueilleraient les âmes après la mort. » Wikipédia

 

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Approches :

 

autre monde : masculin singulier

  1. (Religion) Au delà ; le monde où, selon certaines religions, vont les âmes après la mort.

 

  1. (Figuré) et (Familier) C’est un homme de l’autre monde se dit, par extension et par exagération, d’un homme dont les mœurs, les façons de vivre paraissent opposées à celles de la société commune des autres hommes.
  2. (Figuré) et (Familier), Dire des choses de l’autre monde, dire des choses étranges, incroyables.

 

L'Autre Monde, qui peut prendre le nom de paradis ou d'enfer selon les cultures, a toujours suscité l'intérêt des hommes. Les indices recueillis autour des sépultures indiquent que les hommes s'intéressaient à l'Autre Monde dès la Préhistoire. Ce concept a donné naissance à l'expression "Aller dans l'autre monde" qui signifie "mourir".

 

Autre : Qui n'est pas le même. Différent par une supériorité.

 

Le Monde est l'espace habité et connu par les différentes sociétés. Le mot renvoie à l’appropriation collective d'un espace dédié par une société, sa représentation renvoie à l'évolution des techniques de mesure. Le monde est le plus grand des espaces dans l'échelle des territoires connus. Wikipédia

 

Monde : L'ensemble de tout ce qui existe.

L'ensemble formé par la Terre et les astres visibles, conçu comme un système organisé.

 

Différence : Caractère (une différence) ou ensemble de caractères (la différence) qui distingue une chose d'une autre, un être d'un autre.

 

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Le Colloque KELTIA Novembre 2022 :

 

La Revue Keltia animée par Fabien Régnier et l'équipe très compétente qui l'entoure reconduit pour la 7iè fois le Colloque traitant de la religion celtique et des études druidiques et ce le 11 novembre 2022 dans les locaux de la Mission Bretonne.....

 

Le thème retenu pour ces rencontres est celui de l'Autre-Monde des Celtes, sujet passionnant s'il en est....

 

Pour en débattre sont réunis des spécialistes de la question dont :

Philippe Jouet, Gérard Poitrenaud, Valéry Raydon, Sylvain Ferrieu, Marike Van Der Horst.... et Fabien Régnier...

 

Extrait de la présentation faite de ce colloque par Fabien Régnier dans le dernier numéro publié de la revue Keltia Magazine :

 

 

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L'Autre-Monde des Celtes....

 

« Ce vaste sujet a, depuis longtemps, donné lieu à de nombreuses théories. Les unes se fondant sur une analyse des textes antiques -fort rares- relatifs à cette question, les autres sur le comparatif religieux et enfin, pour certaines, à de pures fantaisie...

 

C'est là une question fondamentale et un sujet de grande ampleur sollicitant des approches à la fois différentes et complémentaires...

 

Il s'agit de mieux cerner les conceptions celtiques relatives à l'Autre-Monde, de dégager plusieurs aspects de ce « monde d'après » tel que les Celtes l'envisageaient. »...

 

« Les Celtes - et plus particulièrement les druides – avaient de l'Autre-Monde une vision précise mais qui a évolué dans le temps, en fonction de l'influence de plus en plus dominante que le christianisme a pu avoir, particulièrement au cours de la période médiévale... C'est l'interprétation de ces deux visions antagonistes au départ qui a fortement imprégné tout le cycle arthurien.... »

Fabien Régnier

 

 

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Notes Bran Du...

 

En quoi ce qui était au départ fondamentalement « antagoniste » se serait au cours du temps estompé au point de dégager des similitudes, des rapprochements ou autres points communs ???

L'étude comparative menée par Michel Raoult il y a quelques dizaines d'années démontre si besoin était la permanence de ces incompatibilités profondes....

 

« Les emprunts – mais aussi et surtout les déformations – que la littérature médiévale a fait à l'Ancienne Religion des Celtes sont à l'origine des éléments les plus puissants de cette Tradition qui a marqué l'Europe de façon importante...

 

Longtemps celle-ci a influencé la perception qu'on pouvait avoir de cet Autre-Monde Celte, occultant des conceptions plus profondes qui ne pouvaient se comprendre qu'à condition de s'affranchir des ajouts chrétiens...

 

Explorer les conceptions celtiques s'avère donc du plus grand intérêt.... » Fabien Régnier

 

 

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Notes Bran Du (suite) :

 

En effet il importe de se tourner vers l'origine, la source, la racine des conceptions premières et primordiales mais pour débarrasser le corpus mythique, archétypal, mythologique, symbolique, analogique du vernis apposés sur les récits du Monde Celte cela implique à la fois une connaissance conséquente de l'Esprit Celtique mais aussi du monde Chrétien.....

 

Et le recouvrement chrétien n'empêche pas la recouvrance celtique !

 

Les dérivations et barrages opérées par le monde Chrétien sur l'écoulement originel de la pensée celtique ne sont pas un obstacle pour remonter à la source de celui-ci...

 

N'est-ce pas également et surtout aux bardes, druidesses et druides d'aujourd'hui de mener à bien cet ouvrage ?....

Ce serait là un des meilleurs services apportés à notre Tradition et à ceux et celles qui la servent de leur mieux et à ceux et à celles qui la découvre et la questionne !....

 

Rappeler lors que l'origine de la « Pensée » celto-druidique est totalement et pleinement païenne...

 

La dimension spirituelle, l'initiation druidique, vatique et bardique, l'exercice des fonctions sacerdotales et sacrées, (le rapport aux sacrements par exemple), la pratique du sacrifice au sens de « rendre sacré », l'organisation et la tenue des « rituels » ; du calendaire et su festiaire, la formation et l'enseignement traditionnel, mais aussi la création artistique dans tous les domaines, le recours à L'Awen... Tout cela n'existe pour ainsi dire pas chez les chercheurs et autres spécialistes aussi compétents soient-ils. (Je connais cependant deux exceptions...)

 

Leurs apports sont certes importants et conséquents mais il manque des dimensions à leur façon d'appréhender une matière dont ils ne servent pas l'Esprit ? !

 

Comment peuvent-ils alors appréhender spirituellement, philosophiquement, sacerdotalement, artistiquement et poétiquement les dites fonctions étudiées sans les incarner eux-mêmes ?

 

Les études notamment druidiques ne sont pas conduites à de rares exceptions près par des Druides et l'on considère et non parfois sans raison qu'ils n'ont aucune compétence pour y participer (par défaut des compétences, facultés, et capacités requises) soit que leurs approches n'ont pas valeur d'ouvrages et d'études recevables selon les critères qui prévalent dans les cursus de formation universitaire...

 

Philéas Lebesgue ou Gwench'lan le Scouezec pour ne citer qu'eux (druides comme on sait) n'ont pas été sans apport pour notre Tradition et une meilleure compréhension de Celle-ci...

 

Etudier l'Awen s'en être « pénétré » par lui, animé par lui, respiré par lui me semble comporter une carence non négligeable....

 

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Autre remarque  Bran Du :

 

Les Druides (et je les en remercie) ont volontairement et intelligemment refusé de mettre, de fixer, de figer par écrit leurs conceptions et de définir celles-ci....

 

Donc et très globalement nous ne savons pour ainsi dire rien de ce qui aurait émané d'eux-mêmes s'ils avaient transcrits leur pensée...

 

En dehors de témoignages étrangers à prendre avec des « pincettes » nous ne disposons que de regards et d'interprétations extérieures au monde des Druides...

 

Alors sur quoi pouvons-nous projeter, extrapoler, supputer, formuler, induire, dégager et spéculer des hypothèses ? ….

 

Par l'étude de leur impact sur le monde Celte lui-même et donc par celle des récits qui rapportent des faits qui découlent (selon le modèle indo-européen) d'une réflexion et pensée préalables...

 

Nous pourrons peut-être mieux saisir ainsi ce qui a commandé une action et les résultantes de celle-ci.....

 

L'action étudié et ses effets peuvent nous permettre je pense d'approcher, de remonter même partiellement à la source, à la racine et donc à l'origine de celle-ci...

C'est partir des faits relatés pour retrouver la pensée « oeuvrière » qui les a induit....

 

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Si ce Monde est « Autre », il ne peut être que différent du nôtre..

Quel est-il, en quoi diffère-t-il de celui que nous habitons durant notre existence ?

Il est éminemment « magique », c'est-à-dire objet et sujet de phénomènes que l'on ne peut expliquer que par leur caractère « magique »...

Il est bien souvent non visible à nos yeux et « borde » notre propre monde...

Il est en certaines circonstances et pour une période très limitée accessible aux « mortels », aux héros, aux rois amoureux ou aventureux, aux « élus » du Féminin...

 

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L'AUTRE-MONDE  Compilation et Notes Bran Du

 

Cette compilation repose notamment sur les ouvrages de :

Philippe Jouet / de Claude Sterckx et d'Yvan Guehennec...

Nous aurons donc connaissance des approches de ces trois auteurs qui ont la compétence et la notoriété nécessaire pour nous en parler...

 

Par ailleurs : on ne saurait aborder ce thème sans y conjoindre deux autres eux-mêmes différemment associés : l'Âme et la Conscience...

 

D'autre part on ne saurait faire l'économie, dans cette approche complexe de l'Autre Monde, du Barddas (le Livre des bardes) de Iolo Morganwg (Edwards Williams) et des conceptions et postulats qu'il contient...

Voir en fin des articles....

 

 

Question :

 

(Et réponse sous forme du testament d'un druide contemporain.)

 

En quoi les conceptions supposées ou assez probables du monde Celte au regard de l'Au-delà (de la « Vie » après la « Mort ») peuvent-elles me concerner au jour d'aujourd'hui en tant que simple individu ou en tant que sacerdote au service de l'héritage celtique et de ses croyances (par rapport à l'immortalité de l'âme par exemple) ?

 

Est-ce que je crois en « l'immortalité de ce que l'on appelle l'Âme » ?

 

Oui et de façon posée, claire et réfléchie, je pense que l'âme existe, que j'en suis dotée et qu'elle ne périra pas à ma fin dernière...

 

Je conçois lors que le support du corps sera détaché d'Elle et qu'elle s'en ira dans le Monde Blanc (de la toute Lumière Blanche) rejoindre la Source Originelle de toute manifestation et expression de la Vie jaillit de son Sein, de sa Matrice, de son Chaudron...

 

Je la conçois non sous une représentation à forme humaine, mais comme une sorte de substance translucide, comme une émanation fluidique de l'Essence des êtres et des choses, comme une Onde faite de forces, d'Energies, de Vibrations, de Lumières et cela implique et suppose une dissolution de ma personnalité spécifique et singulière soit une absorption et une transcendance du « Moi » dans un Soi ou « Être » universel ; dépôt de toute Conscience et de toute Evolution passée, présente et future...

 

Soit une appartenance plénière au UN, au TOUT, au Vecteur et Facteur de toute création et remise au monde, et ce, en tant qu'élément infime, microscopique, mais très modestement constitutif de Cela qui Fût, Est et Sera...

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Soit encore une « poussière dansante » sur la piste de l'Univers mais une poussière animée de cela qui anime l'Univers lui-même !....

 

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Suite :

 

Certes, je ne serais plus une personne avec une identité spécifique, singulière, particulière et pour partie semblable aux autres personnes, mais un « souffle dans le Souffle », une respiration dans la Grande Respiration du Monde, du Ciel et de la Terre, une simple Note dans la partition d'un Chant clamé par tout le Vivant et par toutes les saisons, un fragment de silence dans l'immensité silencieuse de l'Univers, une onde, un courant, une vague dans le grand brassage des eaux, dans les chorégraphies des rivières, des fleuves et des océans de la Vie.... Lumière dans la Lumière...

Et cela me convient et cela m'enchante...

 

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Je laisse aux « héros », aux « braves guerriers », à ceux qui attendent de retrouver dans le ciel les félicités supposées d'un monde terrestre et humain débarrassé des fléaux de celui-ci (mort, maladie, vieillesse, famine, guerre...) le soin de rejoindre le lieu élu et accueillant où ils trouveront ce qu'ils ont cherché toute leur vie afin de jouir éternellement de ses innombrables et perpétuels bienfaits, d'y retrouver la « jeunesse », la douceur et la tendresse d'une Femme, d'un Féminin inépuisable en Amour...

 

Je n'aspire qu'à rejoindre humblement le Noyeu de la Grande Roue de l'Univers et d'accompagner l’œuvre d'Evolution perpétuelle qu'elle déploie à travers l'expérience, l'expérimentation infinie et permanente du Vivant et des « informations » que celui-ci contient et offre ou non au(x) « Monde(s) »...

 

Ni regret, ni nostalgie, bien au contraire et qu'importe lors « l'oubli » car celui-ci n'aura plus aucune espèce d'importance...

 

Je serais là où l'on voudra bien me trouver, me penser, dans la contemplation aimante et plaisante de la Mère-Nature, dans les sentiments et émotions que génère l'émerveillement face au beau, au vrai, au bon et au juste, dans le retour de tout printemps, dans les embrassées et doux brassages de l'Energie d'Amour, en chaque aurore et en chaque crépuscule, en toute naissance et en toute mort, en toute danse, en tout poème, en toute musique, en tout cœur aimant, en toute offrande sincère et authentique...

 

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« Dieu » ; ce sont les hommes et un jour ils sauront. » Jacques BREL

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l'Autre Monde selon Yvan Guehennec

(Aux Sources de la Tradition Celtique. Editions LABEL LN)

extraits

 

L'Autre-Monde ( Ande Dubno), c'est pour les Celtes :

 

Le territoire situé sous la terre, parfois sous la mer...

Le pays des dieux et des différents petits peuples (leprechauns, korriganeds, fées...)

Le pays des défunts...

L'état psychique du héros ou le simple mortel qui fait le « voyage »...

 

Le mortel qui part vers l'Autre-Monde est en « peine» (anken) conduit par la « mort personnifiée » (ankou) et condamné à « l'oubli » (ankoun), s'il n'est point un héros...

 

En Irlande l'Autre Monde est nommé Sid (ou Sidh plus tardivement.) Le sens premier est « tumulus, tertre, butte » De là est apparu le sens de « habitation des êtres surnaturels », les aes side « les gens du Sid » (les elfes)...

Le sid est un lieu avec lequel il convient de vivre en paix...

 

Au Pays de Galles l'Autre Monde est nommé Annwfn (ou Annwn ou Annwfyb) issu de ande-dubno « le monde d'en dessous »...

 

Le Llyfr Taliésin « le Livre de Taliésin » présente un poème médiéval fort intéressant intitulé Preiddeu Annwn (Les dépouilles d'Annwn). Ce poème narre l'expédition d'Arthur en Annwfn à bord de son navire Prydwen afin de s'emparer du chaudron du maître des lieux...

Arthur et ses compagnons atteignent l'Autre Monde via la mer, même si celle-ci est purement mythique. Ils atteignent caer Siddi (la forteresse de Siddi) où ils essayeront en vain d'obtenir le chaudron d'immortalité.

Pour les Celtes, l'Autre-Monde n'est pas un espace-temps de nature malveillante.

Il ne faut donc pas confondre l'Autre Monde celtique et les enfers du christianisme. Il n'y a rien de comparable ici...

 

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Dans on ouvrage « Les Celtes et la Parole sacrée » même éditeur, l'auteur aborde de nouveau l'Autre Monde des Celtes et le reformule :

 

L'Autre Monde est un terme de convention qui recouvre au moins quatre réalités solidaires :

 

Le pays des dieux et des fées (subterrestres ou maritimes)...

Les régions infernales (infra-terrestres ou maritimes), qu'il faut traverser pour y atteindre :

Le pays des morts, des esprits du clan (les mânes) ;

L'état de celui qui y accède...

 

La croyance en l'immortalité de l'âme est largement rapportée aux Celtes par les auteurs classiques.

Strabon apporte une information non négligeable quand il souligne que les druides enseignent l'immortalité des âmes et que le monde finira un jour sous le feu et l'eau...

 

Apparemment, la réincarnation ne faisait pas partie des croyances celtiques. La métempsycose, c'est-à-dire la transmigration des âmes, ne semble pas non plus avoir fait partie des soucis majeurs des Celtes. En revanche il est très vraisemblable que les Celtes concevaient une pluralité d'âmes individuelles.

 

Leur destination post-mortem dépendait de la nature de l'individu : aux héros vainqueurs de la ténèbre ; les pays solaires de l'immortalité...

 

Au commun des mortels, une forme de survivance dans la descendance...

 

Aux réprouvés, les régions infernales...

D'où en Bretagne létavienne, la notion de communauté des mânes, l'Anaon, et des morts, l'Ankou...

 

On a rapproché les idées celtiques de celles de Pythagore (580-497 av J.C.) un grand érudit et philosophe qui influença de façon profonde la vie intellectuelle grecque.

 

Pythagore était le créateur d'une école de pensée qui professait l'immortalité de l'âme et la métempsychose (passage de certains éléments psychiques d'un corps dans un autre.). Dès l'Antiquité des rapprochements furent faits entre les druides et les adeptes des idées pythagoriciennes. Il existe d'autres points communs : celui de l'enseignement donné aux disciples ; enseignement particulièrement long et à caractère oral, le port des vêtements blancs et un caractère hiérarchique très marqué rappelant l'organisation interne celtique...

 

Sans doute avons-nous ici une tradition d'origine commune entre le pythagoricisme et la tradition celtique, une origine qui ne peut venir que de la Tradition indo-européenne...

 

La métamorphose, conception très celtique, intervient très souvent dans les textes mythologiques...

 

En Irlande, l'Autre Monde est nommé le Sid. Cet au-delà se situe sous le monde des humains, sous la terre ou sous la mer. On peut y accéder par des portes qui sont les tumulis... (Comme celui de Newgrange)...

 

Le Sid peut être aussi nommé Tir na nOg (la Terre de la jeunesse)

Mag meld (la Plaine des plaisirs)...


L'Autre Monde est accessible par bateaux, généralement en voyageant vers l'ouest, en direction d'îles merveilleuses, c'est Inis na Mell « l'Île du Plaisir »...

 

Chez les Bretons, l'île d'Avalon est l'île mythique la plus connue au monde...

 

Le mythe des voyages mythologiques le plus célèbre est l'Immraù Brain « La Navigation de Bran »...

Notons qu'à chaque fois que s'ouvre le Sid, le temps et l'espace sont, sinon abolis, du moins relativisés et déconditionnés ; c'est la période de Samain, fête rituelle marquant à la fois l'échéance et le début d'une nouvelle période où les frontières entre le réel et le surnaturel disparaissent...

L'Autre Monde représente « l'état naturel absolu ». Le monde des hommes « un conditionnement »...

 

Les divinités féminines jouent un grand rôle dans les mythes liés au Sid (celui-ci est parfois appelé Tir na mBan « la Terre des Femmes »... Ces femmes prennent l'aspect d'oiseaux, souvent de cygnes.

 

Dans la mythologie galloise, l'Autre Monde est nommé Annwfn « le monde de l'Âbime ». Comme pour le Sid irlandais, on y accède via les tumuli ou via la mer...

 

Rappelons que sous l'appellation d'Autre-Monde on réunit des régions dangereuses et infernales, la pays des mânes, le pays des dieux. Ce sont les deux faces du Sid, comme l'année à deux saisons.

La faute suprême dans l'Autre Monde comme dans celui-ci est la « transgression »...

 

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Yvan Guehennec ; Les Eléments du Barde (Label LN éditeur)

extraits (Histoire du bardisme celtique)

 

« ...Quand les gaulois déclarent « qu'un jour le feu et l'eau recouvreront la Terre », ce n'est là que la répétition de ce qui fut fait « au commencement » par la Puissance comme nous enseigne le « Veda » et c'est de ce feu et de cette eau que jailliront la parole et tous les êtres « dieux et hommes » disaient les Celtes du continent. »...

 

«... Les Dieux ne sont pas à l'origine de l'Univers, ce ne sont pas des dieux créateurs. Nous ne sommes pas là dans le même cadre que celui d'une religion monothéiste, nous sommes dans le cadre d'une tradition polythéiste où il n'existe pas de dieu tout puissant et craint des hommes.

Les dieux ne sont pas redoutables, non pas par essence, mais uniquement quand le Celte « transgresse » la loi de l'Univers c'est-à-dire les règles de vie et de sa « touta », de sa communauté. »...

 

« ...Les Celtes honorent la Puissance créatrice, la Mère de leur cosmogonie née aux franges arctiques du cercle polaire...

La Puissance, c'est la Flaith pour les irlandais et la Gwlad pour les Brittons, a fait naître, dieux et hommes... le nom de la Puissance n'est pas connu en Gaule. »...

 

« Un jour, pour « ceux qui savent parfaitement », vient le temps du silence vrai, celui de la plénitude. » Yvan Guehennec

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Notes Bran Du

 

Pour avoir bien des fois exploré ce thème, je peux vous en dire la complexité et les difficultés d'approches car les sources d'informations pouvant quelque peu éclairer ce sujet sont plus que limitées....

 

La première difficulté mais qui spirituellement et philosophiquement n'en est pas une selon moi, c'est que les concepteurs et tenants de la pensée spirituelle et philosophique celtique n'ont pas et de façon volontaire souhaité définir leurs conceptions afin de ne pas les figer une fois pour toutes dans un dogme qui s'imposerait à tous et à toutes ce qui serait en totale contradiction avec une Loi d'Evolution permanente régissant tout l'Univers, tout le Vivant, (tout le créé et à naître), toute la Mémoire et tout le Devenir de Celui-ci...

J'ajouterais... Un grand Merci à eux !

 

IL est donc indispensable au préalable à cette étude de rassembler tous les matériaux disponibles susceptibles d'apporter leur concours à une compréhension à la fois singulière, spécifique et plurielle....

 

Nous aurons besoin pour cela de faire appel à ceux et à celles qui ont entrepris une telle exploration et à leurs découvertes, interprétations, supputations, hypothèses et leurs divers degrés de « probabilité »...

 

La question universelle, multiplement et diversement posée est celle relative à «l'après-vie »... Que se passe-t-il après la mort ?...

 

Quels scénarios suivent la fin de l'existence humaine (pour autant que l'on envisage une « suite » )...

Qu'en est-il de l'Âme ? Qui est-elle ? Les Celtes l'a disent immortelle mais sous qu'elle forme s'exerce cette « immortalité » ?

 

Il me semble que la question de la « Fin » de l'existence et du passage supposé et éventuel en un « Autre Monde » devrait trouver des éléments de réponse dans l'Origine même de l'existence, des éléments physiques, métaphysique, mythique, mythologique, analogique et symbolique...

 

La période de Samain que nous vivons actuellement illustre à la fois la fin d'un cycle (celui d'une Roue de l'année) qui génère en son déclin même le jaillissement d'une année nouvelle et d'un nouveau « tour de Roue »....

Et tout ce qui relie la périphérie et les contenus constitutifs de cette Roue au Noyeu qui l'actionne donne sens et Essence à l'ensemble toujours porté vers une avancée...

 

Les conceptions celtiques sur la mort et sur l'Autre-Monde qui s'ouvrirait lors aux défunts (aux différents défunts et en diverses propositions) ne peuvent selon moi être totalement étrangères aux origines conceptuelles de la Vie !...

« La Vie jaillit de la mort et la mort de la Vie» !

 

Si nous faisons l'effort de nous exonérer de la dimension corporelle, charnelle nous pouvons alors concevoir qu'en effet «la mort n'est que le milieu d'une très longue vie», la forme que lors prend cette «vie» dans son prolongement relève des conceptions propres à chacune et à chacun mais ne saurait pour ce qui me concerne s'apparenter à une « réincarnation», tendance actuelle et assez plaisante pour un certain nombre d'entre nous mais qui ne repose sur aucune certitude (ni celtitude) et surtout sur aucune déclaration attestée et validée des druides eux-mêmes !...

 

Mais nous ne disposons que de très très peu d'éléments nous permettant de connaître à la fois les conceptions liées aux origines et celles liées à la fin existentielle (à priori provisoire)....

 

Je pense qu'une meilleure connaissance des « Origines » nous aiderait grandement à aborder l'eschatologie humaine, la « Fin » de la vie et son éventuelle continuité sous «d'autres formes potentielles» au sein d'un Autre-Monde peuplé de Héros, de Dieux, de Déesses, de « Bienheureux » et de « Souffles » peut être vibratoirement constitués d'Ondes de Forces, d'Energies et de Lumières ? !...

 

…///...

 

« Le druidisme est un organisme qui vit... et la vie est évolution et on ne saurait figer notre tradition...

Les Celtes ont toujours privilégié le mouvement dynamique de la vie aux dépens du statique... » Gwench'lan Le Scouezec

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Suite :

 

La Vie est en effet un mouvement incessant et la Pensée qui se veut « en Vie » ne saurait faire autrement sans devenir lettre ou chose morte, anesthésiée, fossilisée...

Ainsi se veut notre « Tradition celto-druidique » qui veut « servir la Vie » en s'accordant à elle, à ses cycles, à ses rythmes, à ses lois qui sont celles de l'Univers...

De ce fait, et de toute évidence et adéquation, cette pensée ne saurait ni définir, ni figer qui ou quoi que ce soit et la mort elle-même s'ancrer et s'amarrer définitivement au dernier quai d'un terminal absolu...

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Ce que nous en dit Philippe Jouet dans son Dictionnaire de Mythologie et de Religion Celtique Anbanner éditeur (Extraits) :

 

« ...L'expression conventionnelle « Autre Monde » s'applique aux régions divines ou infernales.

Héritier des conceptions Indo-européennes l'Autre-Monde Celtique juxtapose :

1 / Le Pays des Dieux et des Héros...

2 / La région dangereuse qui le sépare des hommes (étendue d'eau ou grotte...)

3 /le pays des morts

4 . le monde souterrain plus ou moins confondu avec les deux précédents...

 

Une périodisation des données celtiques et Indo-européennes relatives à ces notions serait nécessaire...

 

L'Autre Monde est aussi, en dernière analyse, le champ morphique, de toute réalité...(Le champ morphogénétique est une expression qui définit un champ hypothétique qui contiendrait de l'énergie ou de l'information sans être constitué de matière.)

(Les champs morphiques. ... Tout événement, pensée, acte ou émotion s'enregistre dans l'univers et alimente un vaste champ d'informations.)

 

Dans la Tradition britonnique l'Autre-Monde est Caer Vedwit soit la Forteresse du Festin de miel...

Mais aussi Caer Riger : la Forteresse de Rigueur, de la froidure...

ou encore Caer Wydyr : la Forteresse de Verre...

Caer Siddi c'est la Fontaine pleine de Fruitsaer Golud : la Forteresse de l'Obstacle...

Caer Siddi avec son fort à 4 angles (sans doute tournoyant.)...

 

Le sombre chaudron du chef d'Annwfn y est entretenu par le souffle de 9 jeunes filles. Il ne cuit pas la nourriture d'un lâche...

Caer Siddi : C'est la Fontaine pleine de Fruits » ; la Fontaine qui est au-dessus d'elle (de la Mer)...

Cela reprend l'image des fruits de l'été (que le héros ramène en plein hiver en signe d'espérance.)...

 

On dit aussi qu'au large des côtes de Dyfed se trouve le pays des Plant Rhysddwfn (des Enfants du (roi du) monde d'en bas ; un peuple fé doué d'invisibilité...

 

Pour les Irlandais, l'Autre monde c'est :

Ti ma mBeo soit la Terre des Vivants...

Tir na mBan soit la Terre des Femmes...

Tir na nOg soit la Terre des jeunes...

Tir fo Thuinn soit la Terre sous la vague...

Tir n-aill soit l'Autre Terre...

Tir Sorcha soit le pays Brillant...

Tir Tairngire soit la Terre de la Promesse (thème christianisé)...

 

ou encore mag Mor : la Gran,de Plaine...

 

Origine de ces conceptions :

 

L'Autre-Monde celtique continue les conceptions archaïques Indo-européennes de l'Année conçue comme une entité aux deux rives, à la fois vie et mort ; vie en ce qu'elle apporte les biens de la Belle saison (celle du 1er mai au 31 octobre), mort en ce qu'elle peut à certaines périodes envahir et anéantir le monde des hommes ( période hivernale) …

 

L'Autre Monde donc à deux faces, l'une claire et diurne, l'autre sombre et nocturne...

L'Irlande a localisé la demeure des dieux par delà l'obstacle d'une mer peuplée de monstres ou dans les tertres enchantés qui s'ouvrent à la fin du cycle annuel.

Le monde des Dieux est celui de la clarté diurne opposée aux ténèbres mortelles de l'hiver...

 

 

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Notes Bran Du :

 

Nous sommes le temps de l'écoulement de notre existence comme une rivière ou un fleuve bordés de deux rives, l'une est celle de notre ancrage terrestre et l'autre celle de nos songes, pensées et rêves qui s'embarquent pour connaître l'inconnu du devenir post-mortem situé sur l'autre bord, dans l'au-delà de l'eau ou dans les fonds marins...

 

Les dieux (diurnes) sont synonymes de brillance, de rayonnement, de luminosité, de clarté, de radiations chaleureuses et bénéfiques ; ils émanent d'une Source de Lumière qui éclaire le Monde, l'Univers, la Vie, les Etres et les Choses... Et ce, sans aveugler ni éblouir...

C'est à nous de savoir et de vouloir l'accueillir ou non en nous afin qu'elle éclaire notre existence et qu'elle nous enseigne la vraie façon de voir toute réalité et d'en avoir le discernement ; la vision « juste » en quelque sorte...

 

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Philippe Jouet (suite) :

 

Les héros sont ceux qui traversent l'eau de la ténèbre hivernale pour accéder à l'autre rive de l'année, identique à la Belle saison, cependant, que la communauté s'efforce de prévenir le retour des esprits souterrains...

 

Le récit Immram Brain ( La Navigation de Bran) exalte l'appel diurne de l'Autre-Monde, représenté par 150 îles...

 

« C'est une île lointaine où se répandent maintes fleurs » « La joie y est habituelle. » « une douce musique y frappe l'oreille » « Elle recèle des richesses, des trésors de toutes couleurs » on y trouve « le bonheur avec la santé » il y pousse « un arbre chargé d'oiseaux » « c'est un jour d'éternel beau-temps »...

 

Pour Manannàn Mac Lir qui en est le souverain la mer « est une plaine aux multiples fleurs » si bien que le bateau de Bran navigue « sur le haut d'un bois, à travers les cimes » et « qu'il y a un bois chargé de fruits très beaux sous sa proue. »

 

Dans Tochmarc Etaine, Midir présente l'Autre-Monde comme « un pays merveilleux où il y a de la musique. »...

Ses habitants invisibles aux humains, y sont « beaux et sans défaut » « la jeunesse y est durable » « On y boit une bière sans égale, l'hydromel et les vins les plus choisis »

 

Selon Serglige Conculaind « c'est une terre brillante et noble où l'on ne trouve ni mensonge ni injustice. »...

 

(En Grèce aussi les Îles des Bienheureux se trouvent au bord des tourbillons profonds de l'océan. On y fait chaque année une triple récolte.)

Comme en Irlande sous le règne mythique de Conn, les irlandais moissonnaient le blé trois fois l'an....

 

 

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Notes Bran Du :

 

A la question du pourquoi d'une différence entre ce monde et le nôtre la réponse paraît évidente...

 

Ce monde est l'exact contraire du nôtre confronté à la mort, à la maladie, à la vieillesse, au tumulte permanent, à la guerre incessante, à la haine, à la destruction, à la prédation du vivant, à l'injustice et l'iniquité, à la violence sous toutes les formes, à la laideur du cœur, à l'orgueil, au mensonge etc...

 

Notre monde pourrait fort bien être partiellement cet « Autre Monde » (nonobstant la maladie, la vieillesse et la mort inéluctable), nous pourrions en effet opter collectivement pour la paix, la sérénité, l'entendement, l'équilibre, l'harmonie, la symbiose d'intelligence et de cœur avec tout le vivant et avec nos semblables, l'amour, la générosité, la bonté, l'entraide, les soins apportés à la vie en toute ses formes, la joie, le rire, le chant, la musique, la danse, la poésie...

 

Oui nous pourrions et c'est là notre plus grand et récurent échec !

 

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Philippe Jouet suite :


Les pays féeriques forment avec les eaux hivernales un tableau contrasté. Cette ambivalence fondamentale est héritée :

elle réunit les deux aspects des deux saisons : diurnes et nocturnes de la plus ancienne cosmologie...

 

Certains lieux s'ouvrent sur l'Autre-Monde : Ce sont les tertres, les lacs, les cours d'eau et la mer qui peuvent représenter les eaux célestes ou d'autres endroits prédisposés à remplir cette fonction aux limites du monde connu.

Certains arbres font la médiation entre les saisons...

 

Rapports aux humains :

 

Ils sont de deux types : fastes ou néfastes...

 

Eux aussi analogiquement diurnes ou nocturnes parfois conjugués dans un même scénario.

Le Sid ou l'Annwfn sont l'origine des qualités...

Connaire, Pwyll ou Cùchulainn bénéfiocient d'un patronage divin.

L'influence de l'Autre-Monde s'exerce souvent d'une fée à un mortel. Celui-ci la voit en songe où elle lui donne une nourriture merveilleuse.

 

Ces créatures montrent parfois un double visage...

 

Bécuma ruine la royauté de Conn mais lance son fils Art à la conquête des îles.

Invité par une fée dans son royaume Cùchulainn refuse d'abord de s'y rendre et envoie son cocher à sa place.

 

Le thème irlandais de l'Aithed, l'enlèvement d'une femme par un être du Did repose sur cette possibilité d'échanges et inverse le rapport habituel de la fée e du héros mortel.

 

On lit dans la Vita Sancti Gildae et dans divers récits sur Lancelot que Guennuvar, l'épouse d'Arthur, fut enlevée par Melwas roi du Pays de l'été...

L'Autre-Monde intervient dans l'eschatologie (fin d'un monde, d'un règne...) Les royautés irlandaises entrent en décadence au crépuscule de l'année, dans la période de Samain...

 

Contrairement aux clichés de la Celtomanie la religion celtique n'est pas centrée su le culte des morts mais sur le culte des ancêtres et la propitiation des mânes (les apaiser ou les rendre bien disposées envers nous), le morbide n'y a aucune place...

 

Les récits légendaires réservent aux héros qualifiés l'accès aux îles merveilleuses tandis que le commun des mortels rejoint la Troupe immortelle des souffles (anaon en breton)...

L'opposition fondamentale est entre le qualifié et le non qualifié...

(Lug devra se qualifier aux yeux des dieux avant d'accéder à leur banquet) (NDR.)

Est « vivant » tout ce qui participe de la « Terre des Vivants » et « jeune » ce qui relève de la « Terre des Jeunes »...

 

A cet égard l'Autre-Monde est permanent bien que le plus souvent invisible....

 

Les Habitants de l'Autre-Monde :

 

La population de l'Autre-Monde est accueillante ou dangereuse. Des transfuge,s le plus souvent liés au féminin, séjournent successivement sur terre et dans l'Autre-Monde y exerçant leur pouvoir de séduction.

 

La belle Bécum provoque la mort par dévotion du vieux roi Conn et la promotion de son successeur Art...

 

Des animaux (comme le dogue de Custenhib, des éléments, des objets (armes, ustensiles, récipients) participent des qualités ambiantes, le feu et l'eau prennent dans la géographie de l'Autre-Monde une signification eschatologique...

 

Dans l'Autre-Monde, les êtres diurnes portent les trois couleurs (rouge, noire et blanche) du monde I-E...

Les corps y sont « lisses » et de la couleur de la neige...

Et c'est ce que Midir promet à Etain si elle l'y accompagne, en la nommant d'un nom qui évoque l'immortalité solaire des bienheureux... Bé Fhind : la Femme Blanche.

 

Ces faits joints à ce qui concerne les îles du Nord du monde doivent être rapprochés des faits indiens...

 

L'Autre Monde insulaire est en effet très proche du Sveta-Dvipa (l'île blanche habitée par des hommes d'un « blanc étincelant »...(Dans le Mahàbhàrata)...

 

Ce texte fournit des parallèles nombreux aux faits irlandais : les sages indiens ne prennent pas de nourriture, répandent un parfum suave, ne souffrent d'aucun mal, sont d'une beauté parfaite.

Dans l'Autre-Monde irlandais, on ne connaît « ni chagrin, ni deuil, ni mort, ni maladie, ni faiblesse » (Immram Brain)...

L'odeur du Sid est une nourriture...

 

Le parfum répandu par Etain aurait nourri des assemblées entières...

 

Trefhuilngid Tre-Eochair se nourrit et se désaltère du seul parfum des trois fruits du premier mai. Une même doctrine s'exprime dans ces textes.

 

L'Autre-Monde dans son aspect bienveillant est le séjour des puissances diurnes (le Sattva des Indiens) dont participent ses habitants et tout ce qui s'y rapporte, en particulier le héros qui en est l'hôte passager ou définitif...

 

Pourtant les dieux et les fées vivent des aventures comme les mortels, ce qui est le paradoxe narratif du discours mythologique...

 

Certains récits ne font pas explicitement référence à l'Autre-Monde mais proposent des substituts narratifs qui conviennent mieux au genre adopté, particulièrement le conte ou l'épopée...

Analogiquement certains transposent le schéma de l'incursion héroïque du Sid. L'enfance cachée du roi Cormac Mac Airt dans la caverne de sa louve nourricière prend place aux limites du monde organisé...

 

L'Egypte, la Scythie, les Alpes, la Grèce, l'Espagne, le Royaume des Hespérides, l'Inde sont des substituts érudits modernes de l'Autre-Monde Celtique dans la littérature irlandaise ce qui pose le problème des bouleversements subis par l'orientation traditionnelle...

 

Les rapports polémiques :

 

Les incursions des troupes armées dans les tertres ont pour but de contenir la circulation des biens qui dépend des puissances souterraines. On peut ainsi y reconnaître des rites initiatiques...

 

Les traits qui semblent propres aux Celtes dans l'ensemble Indo-européen visent avant tous les Mânes (âme des morts considérées comme des divinités chez les Romains) et les démons souterrains...

On rencontre aussi dans les mythes l'exploration du Sid par le héros ou par le dieu (Oengus qui est dans sa fonction naturelle)...

Les combats du héros solitaire dans les îles, plus rares, ont au fond les mêmes buts....

 

Le séjour des morts :

 

Suivant Lucain, les âmes des morts subsistaient Orbe Alio une sphère particulière) non dans un autre univers mais simplement une autre région, ce qui est compatible avec les croyances irlandaises...

 

On ne peut pas parler du séjour des morts sans envisager la question complexe des fins dernières... Les idées sur le devenir des constituants de l'être variaient sans doute sensiblement d'un milieu à un autre, aussi ne trouve-t-on pas une doctrine unitaire du devenir poste-mortem.

Les témoignages accessibles constituent le dernier état d'une longue histoire religieuse...

 

A la croyance populaire du séjour des morts dans la maison de Donn (tech Donn) s'opposaient d'autres récits.

L'immortalité par la gloire et le souvenir sont illustrés par la légende de Mongan et Cailté. En simplifiant beaucoup on peut avancer que les îles paradisiaques étaient réservées aux héros bienheureux, les tertres aux Mânes...

 

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Quelques données sur l'Île D'Avalon

Toujours selon Philippe JOUET :

 

Avalon : île où dort le roi Arthur veillé par neuf gardiennes....... L'Avalon des récits de la Matière de Bretagne est issu des représentations celtiques de l'Autre-Monde diurne des celtes (c'est le cadre d'un scénario brittonique d'eschatologie royale.)...

 

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Ph Jouet (suite) Fins dernières et Anciens du Monde :

 

Les Anciens du monde : Ce sont les mémoires vivantes de l'île d'Irlande et des institutions originelles....

Ce sont : Fiachra / Cennfaelad , ses cinq ainés Findach, Cualad, Bran, Bairne, Duban et encore Tuan Fils de Cairell puis Fintan Fils de Bôchra...

D'autres textes perlent de Grands Anciens : Baoi La Vieille de Beare, la truie aveugle d'Assaroe ; le grand aigle du lac NaBHFaol et le faucon (ou corbeau) d'Achill...

 

En effet, selon les textes celtiques, il a existé des animaux antérieurs à notre humanité : les Hynaifion Byd :

un merle, un cerf, un hibou, un aigle et le plus ancien un saumon...

En Irlande, c'est l'aigle Leithin conseillé par un de ses aiglons puis le grand cerf, le merle Dubhghoire et le saumon borgne d'Assaroe...

Fintan et le faucon sont deux témoins de la plus ancienne histoire d'Irlande...

 

Anaon :

Désigne les âmes des défunts en breton. A l'origine il s'agit des Souffles (anamon...)

 

A connaître :

 

Le prince des bardes : Taliésin qui se confond avec le Verbe poétique s’enorgueillit d'avoir exploré l'Autre-Monde en compagnie des héros mythologiques...

 

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Âmes :

(Et quasi-synonyme : Esprit)

 

C'est une convention et l'on ne saurait être trop prudent dans l'utilisation des données antiques relatives à l'immortalité de l'âme.

 

Le nom celtique équivalent à l'animus (l'anima des latins) est comme lui tiré d'une désignation du souffle.

 

Anim Anmain (pluriel) Enef Ene... proviennent d'un anamon que l'on rattache à an = souffler, s'arrêter, se reposer...

Souffle / Âme / Vie … Tout ceci apparenté...

 

La distinction de l'Âme-Souffle et de l'Esprit est peut-être marquée par l'opposition galloise de Enaid (Âme) et Ellyll (Esprit)...

On a aussi la trace d'une conception de l'âme de feu principe vital qui abandonne le corps à l'instant de la mort...

Le cheval de Cùchulainn quitte son maître seulement quand « la lumière d héros ne sort plus de son front. »

 

Diarmaid mort. Le dieu jeune et ingé Oengus emporte son corps dans le Brug. Bien qu'il n'ait pas le pouvoir de le ranimer, il met en

lui en lui une âme aérienne (amon aerach) pour lui parler chaque jour.

La vie de Curoi se trouve dans une pomme d'or à l'intérieur d'un saumon...

 

Les questions relatives aux âmes sont liées aux fins dernières individuelles et collectives . Ce qu'en disent les auteurs classiques est très général :

Strabon associe la permanence des souffles à la doctrine des cycles «...ces druides et d'autres comme eux, professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi mais qu'un jour pourtant régneront seuls le feu et l'eau. »...

 

César :

« Ce dont ils (les druides) cherchent surtout à persuader c'est que les âmes ne périssent pas mais passent après la mort d'un corps dans un autre, cela leur semble particulièrement propre à exciter le courage en supprimant la peur de la mort. »

 

Lucain :

« ...d'après vous, les ombres ne gagnent pas le séjour silencieux de l'Erèbe et les pâles royaumes de Dispater, le même esprit gouverne un corps dans un autre monde. Si vous savez ce que vous chantez la mort est le milieu d'une longue vie.»...

 

Diodore de Sicile en appelle à la doctrine de Pythagore pour expliquer que « ...les âmes des hommes sont immortelles et revivent pour un certain nombre d'années dans un autre corps. »...

 

Les fins dernières celtiques étaient diversifiées comme les voies de l'outre-tombe l'étaient déjà chez les Indos-Européens et le resteront chez leur héritier...

 

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Note Bran Du :

 

Chacun, chacune serait donc libre de concevoir sa fin dernière et l'au-delà de la mort selon diverses conceptions mises à sa disposition... un libre choix donc...

 

Et cela me paraît fort sage en effet car les sensibilités, les représentations, les conceptions diffèrent face à et « Outre-tombe » et cela a suffisamment d'importance pour que tous et chacun l'envisage à leur convenance...

 

Il demeure cependant des exceptions liés au statut particulier de certains « élus » qui se voient réserver des accès spécifiques à des séjours merveilleux....

 

Ainsi s'ouvre un catalogue, un éventail, de propositions à la fois pour le commun des mortels et pour des êtres choisis pour leurs « qualités »...

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De l'Awen suite de l'article :

 

L'Awen est la désignation historique de l'inspiration du barde...

Un des premiers bardes non brittonniques était Talhaern Tartaguen (Tad Awen, le père de l'Awen.)

 

L'Awen est conçue comme un souffle parfois aussi contenu dans un fluide tel celui du Peir Kerritwen (Chaudron de Ceridwen) du livre de Taliésin...

 

« Par quelle nécéssité (Aghen) l'Awen a été placée devant... (sous la responsabilité de Ceridwen.) ?»

 

L'interrogation sur l'origine et l'usage de l'Awen est une préoccupation bardique...

 

Les poètes de cour du roi Maelgwn, rivaux de Taliésin, sont des Gosgoveirdd, des poètes « obliques »,  « envieux » coupés de l'Awen...

 

Taliésin qui se confond avec le Verbe poétique s’enorgueillit d'avoir exploré l'Autre-Monde en compagnie des héros mythologiques...

 

Les Awenyddion du Pays de Galles médiéval entraient en transe pour délivrer leurs réponses aux consultants...

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La Mort ou plus exactement la Fin Dernière dans le monde Celte

(Selon les études de Philippe Jouet dans Dictionnaire de la Mythologie et de la Religion Celtique Embanner Editeur.)....



Fin dernière ou mort individuelle :

 

Pour l'auteur, il n'y a pas de doctrine unique, mais des conceptions différentes selon l'époque et le milieu, ceci en provenance des peuples chasseurs, agriculteurs, pasteurs et guerriers dont les Celtes sont sont les héritiers historiques.

 

Rien n'introduit dans les récits l'idée d'une survie individuelle...

 

Néanmoins le culte des mânes, associés à la terre, transparaît dans les mythes de fin d'année et la doctrine héroïque implique une immortalisation dans l'Autre-Monde des Dieux.

 

Les bienheureux sont immortalisés par la lumière solaire...

 

Nul doute que le monde celtique connaissait des doctrines secrètes assorties de rituels qui sont, par nature, malaisément décelables.

 

Il y aurait une voie solaire propre aux héros...

Une voie commune...

Une voie infernale assimilée à un mauvais choix de vie et réservée à ceux que leur conduite à égarer.


Le trépassé fait retour à ses constituants naturels, éléments, astres, etc et sa conscience suit le même chemin sans que cela implique l'immortalité de l'être...

 

Les récits légendaires réservent aux héros qualifiés l'accès aux îles merveilleuses tandis que le commun des mortels rejoint la troupe informelle des souffles...

 

L'Autre-Monde est permanent et souvent invisible...

 

« Suivant les généralités des auteurs classiques la plupart des Celtes croyaient à l' « immortalité de l'âme », c'est-à-dire, au sens classique, et au moins, une partie des souffles qui animent l'être individuel....

 

« …..la mort n'est que le milieu d'une très longue vie »...

 

«....... les âmes sont immortelles et qu'il y a une autre vie chez les morts. »...

 

«....... le même esprit gouverne un corps dans un autre monde... »

Notes Bran du



Il est très peu fait état du sort du corps après la mort, toutefois des corps ont fait l'objet de rites très particuliers dans certains sanctuaires gaulois réservés semble-t-il à la classe guerrière, de même pour les têtes des guerriers morts au combat....



L'Esprit cependant est toujours plus fort, plus important, plus conséquent, que la matière corporelle et charnelle et c'est Lui qui importe le plus....



L'immortalité pour ceux qui en bénéficient est éminemment solaire, lumineuse... Les âmes immortalisées baigneraient dans la Pleine Lumière et Celle-ci nourriraient ceux-là !...



La quête finale, achevée, aboutie, semble bien celle qui permet à celui qui, dans sa vie, a construit sa propre légende, d'atteindre le « Monde Blanc »....(le Gwenved)....



Cela pourrait se résumer, se condenser en intensité et densité dans une trilogie du type (Âme-Esprit / Souffle et Lumière) !....



L'Autre monde celtique est proche du Sveta-Dvipa de L'Inde ancienne dont les textes nous disent qu'il y a une « île blanche » habitée par des hommes d'un blanc étincelant » que « les corps y sont lisses et de la couleur de la neige. »..



Philippe Jouet ajoute qu'il est question de l'immortalité solaire des bienheureux....



Bien que des auteurs étrangers au monde Celte comme César et autres observateurs parlent de ce qui pourrait s'apparenter à une théorie de la réincarnation les textes celtiques n'en font pas formellement état....si ce n'est sous des formes poétiques qui s'apparentent davantage à des métamorphoses, à des changements d'état et surtout à des transformations et évolutions de plans et niveaux de conscience....



Il s'agit à mon sens d'une alchimie intérieure menant à une spiritualisation de la matière corporelle de l'être se faisant Lumière en rejoignant la Matrice Lumineuse !....

 

L'acheminement vers ce clair et ultime rayonnement impliquant le passage difficile au sein du monde obscure et nocturne dont il faut vaincre l'emprise...

 

 

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A propos de Bran et du Mabinogi de Branwen  (Ph Jouet) :



« ...La tête (coupée) du chef gagne un séjour lumineux...

Bran continue de vivre par son esprit ( il n'est rien dit de son corps.)

Si l'oubli est une seconde mort, le récit est une seconde vie...

(Ph Jouet). La survie par la gloire est plus forte que la seconde mort...



Dans les récits d'héroïsation est impliquée l'immortalité solaire...

Ayant traversé l'obscurité de la mort, le héros accède au pays des Dieux, les diurnes, « Terre des Vivants », « sans maladie, sans mort, sans faiblesse. »... La nourriture qu'on y consomme (« lumineuse »!?) procure l'immortalité, aux dieux eux-mêmes et aux mortels qui en bénéficient...



La mort du poète Cairpre, fils d'Etan, « mort d'un coup de pur soleil » relève de cette voie solaire...



Ce qui est redouté des Celtes c'est, d'une part, que « le ciel leur tombe sur la tête » (une "image" de l'inversion des valeurs) et, d'autre part, l'oubli de leur existence ; sort plus redouté que la mort elle-même... Le Celte aspire à « faire mémoire »....



A la fin du cycle annuel les « âmes mortes » vouées au ciel nocturne passent sur la terre comme une collectivité conjointe aux éléments déchaînés et aux autres puissances de l'hiver. Le ciel nocturne et son homologue symbolique, la terre noire, sont le lieu où se retrouvent les Pères, la troupe nombreuse de ceux qui n'ont pas bénéficié de la promotion solaire.



Une conception cyclique du temps suppose le retour d'un Âge d'Or, l'homologue peut revenir. C'est ce qu'exprime le mythe politique du retour d'Arthur, guéri en Avallon....



Certes, les corps périssent, mais l'Esprit demeure pour tout l'Anima à venir... Et L'Awen continuera éternellement à donner inspiration et respiration au monde au-delà et par-delà toute expiration !....



« L'immortalité de l'âme » est une conception spirituelle ; théologique, assez universelle, mais, chaque civilisation a ses conceptions dans ce domaine avec des rites afférents...

 

 

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Notes BD :



La théologie celtique, les concepts de croyance, non conformes aux idées chrétiennes, ont fait l'objet d'une censure rigoureuse lors de la transcription par les moines chrétiens du corpus bardique oral gallois ou irlandais.... (Il en a été de même pour les rituels.)...

Il est donc fort malaisé de connaître exactement la pensée celtique à ce sujet, laquelle pensée devait par ailleurs connaître une diversité d'approche et de compréhension....



Il ressort cependant que dans le monde celtique la fin dernière ne serait pas la même pour chaque individu et serait dépendante en grande partie de la façon dont chacun ou chacune ont conduit leur vie...



Il est parfois question d'une voie « infernale » pour ceux et celles qui se sont égarés ou éloignées d'une voie menant aux îles merveilleuses... Je me demande si cette notion ne relève pas d'influences chrétiennes comme on en trouve dans le Barddas et d'autres récits !....



Le rapport au corps et à la persistance de l'identité individuelle dans nos sociétés contemporaines ont produit un fort attrait pour l'idée de « réincarnation » laquelle ne « colle » pas avec ce que nous pouvons connaître et comprendre des conceptions celtiques non christianisées...

(Le phénomène conséquent de l'incinération se substituant majoritairement et en peu de décennies à l'inhumation est un signe sociétal majeur.)



En résume, il appartient à chacun, à chacune, de se faire son idée sur sa « fin dernière », une idée spécifique et en convenance et adéquation avec la croyance qui les anime....



Le monde Celte propose et présente divers schémas, mais l'essentiel demeure une proposition qui tend à emprunter un « Chemin de Lumière » !



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Claude STERCKX Mythologie du Monde Celte Extrait



La création du monde est symbolisée par une victoire des dieux sur les démons, et la fin du monde – quand l'effort créatif des dieux s'interrompra – par leur défaite et la victoire des démons...



La création d'un monde implique aussi la matérialisation de ce qui la distingue de l'Autre-Monde :

Le temps-durée

les dimensions de l'espace ; verticale (érection d'un axe soutenant la voûte céleste) et horizontale (jusqu'aux « quatre coins du monde »)

Le jaillissement de la source cosmique d'où découlent toutes les eaux vives qui vivifient le monde...



Polythéisme et monothéisme :

 

La mythologie des Celtes, comme celle de la plupart des peuples anciens, était polythéiste. Encore faut-il bien comprendre le sens de cette pluralité de dieux.

Le concept même de « Dieu » exige que la divinité soit définie comme absolue. Il n'y a pas lors de différence essentielle entre monothéisme et polythéisme, si ce n'est que l'un conçoit la divinité comme unique et absolue tandis que l'autre s'adresse à elle sous plusieurs noms selon ses divers modes d'action, jusqu'à personnifier ces derniers et prêter à chacun d'eux un caractère et des aventures spécifiques...

 

Comme les modes d'action de la divinité sont, par définition, infini. Tous les polythéismes imaginent un nombre infini de « dieux » et de « déesses.

 

La religion et la pratique commune en viennent très vite à oublier que ce ne sont là que des aspects de la divinité absolue et à concevoir les mythes et les cultes comme ceux des dieux ou de déesses spécifiques, aux pouvoirs paradoxalement limités.



Dieu n'existe comme dieu que s'il agit en tant que tel et pose une action divine.

L'action divine (qui revêt une infinie de formes) consiste à faire exister un (ou des) monde(s).

 

Un monde n'existe bien sûr que grâce à l'intervention de la divinité, mais cette dernière, elle-même n'est que par ce que le (les) monde(s) existe(nt).

 

L'une des expressions mythologiques est l'affirmation que le dieu père de tout est à la fois le père de la Déesse-Mère incarnant le monde...

C'est lui qui crée le monde – son époux – c'est lui qui féconde inlassablement le monde pour en assurer le cycle vital -et le fils – puisqu'il n'existe que par le monde qu'il a créé...

 

Toute mythologie offre une explication de l'univers rigoureusement cohérente, logique et complète, du moins pour la mentalité prés-scientifique à laquelle elle s'adresse...

 

La mythologie représente les modes de l'action divine par un nombre infini des dieux mâles.

De son côté, Mère-Nature revêt aussi une infinité de formes mais elle reste matériellement unique – un tout, le monde.

 

La mythologie polythéiste imagine donc corollairement un nombre infini de déesses qui ne sont toutes que des visages particuliers de la Nature naturante. c'est-à-dire la Nature-mère de tout ce qui existe dans le monde... 

 

En bonne logique métaphysique, les Celtes considèrent que l'être procède du non-être et non le contraire...

« Tous les Celtes se prétendent issus de Dispater (le dieu qui gouverne l'Autre-Monde) c'est disent-ils une tradition des druides. » César

 

L'Autre-Monde se trouve ailleurs. C'est peut-être plus bas que notre bas monde comme déjà signalé dans le concept gallois de l'Annwn et sans doute déjà en Gaule par le culte rendu aux matrones « Andounas » Mères de l'Annwn, de l'Autre Monde...



C'est parfois aussi le cas en Irlande où la résidence des dieux ( le sidhe) est traditionnellement assimilée aux grands tumulus censément depuis que les divinités ont concédé ce monde aux hommes et qu'elles se sont retirées dans le leur, sous la terre.

 

Le fond de l'océan est aussi fréquemment assigné à l'Autre-Monde Tir Fô Thuinn « Le Pays Sous la Vague » lequel est l'une de ses désignations fréquente en irlandais...

 

L'au-delà des eaux est aussi fréquemment représenté par une ou des îles. Pour certains gaulois des rives de l'Atlantique, la Grande Bretagne elle-même était la destination de leurs morts...

(Roenvat war Gornog : ramer vers l'Ouest)...

 

Le plus souvent, l'au-delà des eaux se trouve dans une île mystique cachée par-delà l'horizon marin. La plus célèbre est le verger paradisiaque connu de tous les Celtes : l'île D'Avallon Ynys Afallach (gallois) Eamhain Abhlach (Irlandais)...

 

L'île de Man soit Ellan Sheeant l'île de l'Autre-Monde...

Le séjour du dieu Manannàn / Manawydan est situé soit au fond de l'océan soit sur l'île de Man. En Irlande le séjour des morts est traditionnellement situé sur une île du nom de Teach Dhuinn (la demeure de Dôn)...

 

En Galles la résidence de la déesse Aranrhod est aussi bien situé dans le ciel qu'identifié à une série d'écueils au large...

 

La navigation de Maolduin est un récit de navigation dans l'Autre Monde... rédigé au 9i siècle...

 

Tout à l'inverse l'Autre-Monde peut être situé dans le ciel ainsi que cela apparaît encore dans les traditions galloises selon lesquelles les constellations sont les résidences des dieux. La Voie lactée est ainsi tenue pour le château du dieu Gwydion Kaer Gwydion...

La couronne boréale est le siège de la cour de sa sœur Aranrhod et Cassioppée pour celle de leur mère Dôn.


D'autres traditions Celtes laissent croire que l'Autre Monde des Dieux et des Bienheureux est
situé aussi dans le ciel...

 

L'Autre-Monde est non seulement « ailleurs » hors de la dimension spatiale de notre monde, il est aussi hors de sa dimension temporelle (hors du temps), dans une éternité instantanée puisqu'elle n'a pas de durée. On n'y vieillit donc pas. On y est éternellement « jeune »... On n'y perçoit pas le passage du temps...

 

Cette non durée explique le banquet éternel et les nourritures et boissons inépuisables et abondantes. Un grand chaudron exauçant tous les désirs. L'Autre-Monde satisfait tous les besoins et tous les désirs ( sexuels notamment)... Tir ma mBan « le Pays (où il y a) des Femmes »...

 

Taliésin ab Dôn connaît Caer Siddi soit l'Autre-Monde...

Le thème de l'Autre-Monde ultra marin où règnent 9 fées et particulièrement célèbre à travers la légende de la dormition d'Arthur dans l'île d'Avalon auprès de Morgane et ses huit sœurs (sans doute déjà attestée par la légende des 9 vierges de l'île de Sein.)

 

Le pouvoir de métamorphose des vierges de Sein ou de Morgane et ses sœurs est essentiellement celui d'apparaître sous forme d'oiseaux de mer réputés issus de l'Autre-Monde ultramarin...

 

Toutes les descriptions de l(Autre-Monde insistent sur la béatitude, sans aucun souci ni chagrin, de ses résidents. « On y mange des repas éternels (…///...) la bonne entente y règne sans aucun combat. »

Voir l'aventure de Connla...

 

Pour les anciens Celtes, l'âme était identifiée à une étincelle de feu vital et elle était située dans la tête...

 

 

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Suite : L'Autre Monde et le nôtre :

 

L’étymologie apporte la preuve que les anciens Celtes désignaient notre monde au moyen de trois termes à considérer comme pratiquement synonymes  :

Il y a une croyance en un Autre-Monde marqué des caractères inverses...

 

1 / un terme fondé sur la racine alb (blanc, brillant, lumineux...) comme albios

2 / Dubno / Dumno (« situé en bas ») notre monde d'ici-bas... comme dubnos...

3 / Bitu qui dérive d'une racine signifiant « vivre » « le monde des vivants » et plus précisément le monde où la vie à une durée temporelle... comme andedubnos...

(Comment va la vie (blanche, sacrée) ici-bas avec toi?)

Notre monde se caractérise : par une luminosité, une situation « ici-bas », une insertion dans la durée...

 

Ceci implique que l'Autre-Monde serait obscure, ailleurs qu'ici-bas et hors du temps...

La tradition galloise connaît un nom Annwn pour désigner l'Autre-Monde, situé sous le nôtre.

 

Ce n'est pas, ce ne sont pas, un paradis céleste pour les bienheureux, un écoumène terrestre pour les vivants.

 

(En géographie c'est l'espace de vie des hommes à la surface de la planète, l'ensemble des espaces terrestres habités par l'humanité.) ni enfer souterrain pour les démons et les damnés privés d'accès au paradis supérieur...

 

La tripartition est bien attestée dans les traditions Celtes (ex : Voûte céleste / Terre ferme / Mer) mais elle ne concerne jamais que notre monde. L'absence de formulation n'exclut pas pour autant la croyance en un séjour paradisiaque des dieux et des bienheureux, voire d'un enfer pour les autres défunts.

 

Ces plaisirs « physiques » ne constituent en fait que l'une des formes de l'ataraxie – l'absence de tout souci ou de tout déplaisir - propre à l'Autre-Monde puisque les bienheureux résidents sont des « non-existants » (morts/non nés) à l'abri des vicissitudes de l'existence ...



De nombreux textes évoquent le bruissement enchanteur du verger de l'Autre-Monde, d'autres signalent qu'une branche de l'un de ses arbres, chargée de fruits, produit la même musique abolissant toute peine, tout souci, en ravissant ses auditeurs hors du temps...

 

(Voir L'aventure de Cormac dans l'Autre-Monde)...

«  - D'où viens-tu seigneur questionna Art ?

  • D'une terre qui ne connaît que la vraie -justice) et où ne sévissent ni la vieillesse ni le déclin, ni la peine, ni le chagrin, ni l'envie, ni la jalousie, ni la haine, ni la morgue...»

La tradition orale armoricaine conserve des échos évidents des vieilles croyances et une description de l'Autre-Monde paradisiaque (voir le conte de Peronig relevé par Emile Souvestre dans le Foyer Breton)



La représentation la plus conventionnelle de l'Autre-Monde est celle d'un jardin paradisiaque rempli d'arbres offrant inlassablement des fruits merveilleux...

 

La musique merveilleuse a un double pouvoir : « elle endort les vivants et réveille les morts » ce qui revient à dire que l'Autre-Monde n'est qu'un séjour provisoire.

 

Si toute vie y retourne, toute vie en émane également...

Il est le Chaudron ou le Grall merveilleux dans lequel le Dieu géniteur renvoie constamment les étincelles vitales – ce qui entretient sa constante plénitude – mais dont il tire aussi toutes les étincelles de vie qu'il insémine dans le sein de la Terre-Mère pour qu'elles s'y incarnent et assurent la pérennité du cycle vital....



L'Autre-Monde des démons n'est pas dans un enfer ni dans une géhenne différents de l'au-delà des Dieux...

Les démons sont certes parfois « sous la terre » aux temps les plus anciens (voir les anguipèdes au torse et tête qui sortent de la terre)(soit pour affronter les dieux soit que la victoire de ceux-ci les y renvoie)...

 

En Irlande il y a une « bouche » de l'Autre-Monde d'où sortent des créatures infernales par une faille dans le sol. Mais les résidences des dieux sont pareillement souterraines. (Ces créatures dites infernales, ce sont les Fomhôr ou Fomhoire soit des « spectres » ou des « monstres » ou les « sous la mer ».)...

 

Les irlandais situaient leur séjour comme parfois celui des dieux et des Bienheureux, au fond de l'océan...

Le plus souvent, le lieu de résidence des démons est, comme l'Autre-Monde des Bienheureux une (ou des) île(s) ai-delà de l'horizon...

 

La distinction significative qu'oppose l'Autre-Monde au nôtre s'exprime dans les deux aspects contrastés de l'Au-delà sauvage et inhospitalier et fatal aux vivants, doux et paradisiaque pour les non-vivants...

 

L'action divine qui assure l'existence et sa continuité est donc mythologiquement identifiée au bien et le bien moral à tout ce qui va dans le sens de cette action divine. Et le mal (le péché) sont tout ce qui s'oppose à l'action divine et menace la continuité de l'existence...

 

Mais par sa nature même, l'action divine est un acte volontaire que la divinité fait l'effort de poser pour matérialiser une des infinies possibilités du non-être. Sans lui, le possible reste évidemment virtuel et non existant. Il y a donc une propension naturelle du non-être à rester virtuel et non existant et c'est de cela que l'acte créateur divin doit triompher...

 

D'après la documentation conservée, plusieurs mythes de Création devenus pour nous inaccessibles ont coexisté sans aucun doute, que d'autres cultures Celtes ont partagé l'essence de ces concepts et vraisemblablement des structures mythologiques analogues pour les exprimer...



Pour Claude Sterckx (en 2009) les conceptions du monde des anciens Celtes étaient étonnamment subtiles. Les formes dans lesquelles ils les ont le mieux exprimées (mythes, contes, légendes) surpassent souvent les meilleurs romans...

 

Certains de nos contemporains nourrissent leur souhait d'une vie saine et plus naturelle des idées qu'ils se font des temps des Celtes anciens et des pratiquent qu'ils leur prêtent.

 

Mais le monde Celte ancien reste généralement mal connu et souvent mal jugé...

Tout un discrédite n'est pas mérité...

Il ne reste que peu de chose aujourd'hui de l'héritage de nos ancêtres.

 

Très concrètement nous devons beaucoup au Monde Celte, il est vraisemblable que bon nombre de nos belles légendes remontent jusqu'au vieux fond Celte, de même qu'une bonne part de notre folklore...

 

La réhabilitation du monde Celte ouvre des perspectives inattendues et pleine d'intérêt, parce qu'elle révèle à la fois sur sa vie et sa pensée et sur une part méconnue de notre société et de notre culture contemporaine...

 

La mythologie n'est pas un simple recueil de contes mais une tentative, dans un langage imagé, d'expliquer le fonctionnement et le destin de l'univers en fonction des connaissances scientifiques et de la réflexion philosophique de l'époque...

 

Les légendes celtiques s'avèrent aussi porteuses de sens et même d'un sens très profond (à l'origine elles racontaient une histoire sacrée) conduite par des dieux et des déesses tenus pour aussi réels et aussi vénérables que celui auquel croient aujourd'hui ceux qui ont la foi....

 

Aussi bien que les grandes religions actuelles, elles se targuaient de révéler le sens de la Vie et même davantage car si de nos jours les religions se réservent le « pourquoi » mais acceptent la science de laisser de laisser à la science objective le « comment » du fonctionnement du monde, les temps archaïques ne distinguaient pas les deux questions et répondaient à la première par la seconde ; considérant que la raison d'être au monde n'était que l'accomplissement d'un destin logique et inéluctable.

 

L'esprit humain est ainsi fait qu'il n'est guère possible de vivre dans un monde absurde et incompréhensible...

Dans les temps anciens science et religion étaient confondues pour expliquer le monde et son destin et elles réunissaient dans la compréhension de leurs explications et en développant une logique parfaitement cohérente et ce en fonction des connaissances objectives auxquelles elles avaient accès...

 

( Il s'agit de retrouver et de comprendre cette logique archaïque.) Nos temps éclairés ne sont pas plus intelligents, seulement mieux informés sur le plan des sciences objectives...

 

Prétendre décrire toutes es facettes de la religion des Celtes pré-chrétiens réclamerait des compétences multiples. L'église a éradiqué efficacement tous les gestes d'allégeance au paganisme...

 

C'est une matière subtile encore plus malaisée à exposer qu'à appréhender...

 

Les albums d'Astérix sont une caricature de tous nos poncifs...

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 Origine des Celtes :

 

« Au milieu du 2iè millénaire avant JC apparaît une culture qui peut être qualifiée du moins partiellement de proto-Celte. (C'est la culture dite des tumulus appelée Kourgane)... (localisation en Moravie, Slovaquie, Bohême, Autriche, Allemagne, Vallée du Rhin, et l'Est et le centre de la France... Au 8iè siècle apparaît la culture dite des « champs d'urnes »...

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« Le Celte pense ses dieux sur la terre. Il n'y a pas pour lui « d'au-delà » ni d'ailleurs », de réserve où il puisse reléguer, respectueusement et prudemment, le sacré. »

Marie Louise Sjoestedt Dieu et héros des Celtes...



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Réflexion Bran Du Octobre 2022

 

Les hommes de cette terre s'affrontent en permanence mais ni la lune et le soleil... Pourquoi cela dites-moi ?

Le jour ne combat pas la nuit et la nuit ne lutte pas contre le jour ; ils alternent seulement leur préséance sur l'une et sur l'autre...

 

C'est ce que l'on appelle la loi de l'alternance qui veut que tour à tour chacun exprime sa plénitude avant de la céder à l'autre...

 

Bonne, juste et cohérente est cette loi que n'applique pas les hommes....

 

Chaque Force, chaque Puissance, chaque Pouvoir domine en son temps puis décline au profit d'autres énergies qui le remplacent en sens contraire des expressions manifestées lors du règne de l'un et de l'autre...

 

Ainsi du « compagnonnage » initiatique de la Vie et de la Mort laquelle ne sera jamais l'éternelle vainqueur de la Vie, laquelle Vie germe sans cesse dans l'humus et le terreau de la Mort...



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IL y a une grande difficulté à déterminer précisément la localisation de « l'Autre-Monde » car celle-ci est particulièrement fluctuante, diverse et profuse...

 

Le séjour des dieux et des Bienheureux mais parfois celui aussi des « démons » oscille traditionnellement en alternance selon les sources disponibles entre le ciel, le sous-sol terrestre et ses cavernes ou failles, les îles au-delà de l'horizon, les vieux tumulus et les fonds marins... Cela fait beaucoup de demeures possibles...

 

Il ressort donc que les conceptions diffèrent sur le lieu de villégiature divin et post-mortem appelé l'Autre-Monde....

Cela nous offre aussi un choix tout personnel quant à fixer notre dernière demeure et ce, sous la forme appropriée à celle-ci !...

 

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Peut-on imaginer les vastes et époustouflants mouvements qui circulent et sillonnent le ciel, la danse méticuleusement orchestrée de tous les astres, sans songer un seul instant à la somme considérable d'équilibre et d'harmonies que cela requière ?

 

Ce qui pourrait apparaître comme un immense chaos est en fait subtilement et prodigieusement « organisé », « structuré », « architecturé » même !...

 

Si ce n'était pas le cas depuis des millénaires et des millénaires, nous n'aurions pas d'existence, notre monde n''existerait pas !...

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Il me semble bien que de nos jours le courroux des hommes sur la terre est plus a redouter que les courroux du ciel et ceux-ci en terme d'événements climatiques majeurs et dramatiques relèvent très majoritairement de la prédation humaine sur tout le Vivant et des apprentis sorciers que nous sommes !...

 

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Philippe Jouet :

Triades, Bardes et Druides dans l'Histoire et l'Imaginaire...

extraits Edition LABEL LN



« ...Il y a trois cercles, qui sont des lieux et des états dans lesquels tous les êtres selon leur niveau et le dieu lui-même « tournent » en le traversant...

 

Ceugant : le « Cercle de la vacuité » (non conditionné) que « l'homme en tant que tel est incapable de supporter »...

 

Abred : le lieu du « courant » (dans le fleuve de l'existence NDR), du devenir, de la liberté relative, du choix et du passage....

 

Gwynfyd « le Monde Blanc / Sacré » des Bienheureux ou « Gwenved » …

 

L'Annwn soit « L'inframonde », ou « l'Antimonde », voir le « Non monde » est le lieu du commencement de l'existence... (La Vie y réside potentiellement NDR.)

 

L'Abred (la Nécessité NDR) est pour les vivants un parcours difficile ou Cytraul le Contreur et Drwg le Mauvais veulent le retenir...

Cette nécessité est confronté à son terme à la mort Angau, (Ankou en Breton)...

 

Par sa liberté relative et grâce au Souvenir, l'homme remportera les Trois Grands-Triomphes, à condition de ne pas trahir l'éthique des 3 natures fonctionnelles. Il pourrait autrement retomber et retrouver ses déterminations initiales....

 

 

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Notes Bran Du :

 

Bien des concepts ou postulats spirituels sont clairement énoncés, mais il est rare que nous ayons des données sur les formes que prennent ceux-ci dans leurs applications ! ?

 

Certes les Druides n'ont pas souhaité définir quoi que ce soit et surtout pas l'Âme, mais il nous faut bien en avoir une représentation sous une forme ou une autre pour conceptualiser celle-ci ! Est-elle par exemple encore liée à une « matière » ou bien pur esprit...

 

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DU DIEU DES TRIADES (PHILIPPE JOUET) Extraits

 

Note Bran Du :

 

Tout ceci prend place dans une proposition spirituelle, métaphysique, mythologique... relative à un cheminement existentiel commencé dans une sorte « d'abîme » (Annwn) se poursuivant dans un périple terrestre appelé Abred (la nécessité) et s'accomplissant (selon les victoires accomplies sur les ténèbres ou les emprises du monde diurne et néfaste) dans le monde Blanc de la pleine lumière (Gwynfyd ou Gwenved)...

 

Une pérégrination humaine aventureuse et difficile, l'ensemble étant enveloppé par le Ceugant siège de la Toute Puissance Créatrice...

 

Il sera conséquent de noter que ce périple existentiel est subordonné pour son aboutissement dans les félicités « éthériques » du Gwynfyd à des attitudes et à des comportements humains qui ne soient pas, ici bas, de nature à compromettre la bonne marche de l'Univers et à contrarier les Lois de Celui-ci !...

 

…///...

 

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Ce que Philippe Jouet nous dit de DWN (Le Principe divin et sacré selon les Triades du Barddas.)

 

Il est nommé DWN

Il représente un degré sur l'échelle de la Triple Puissance...

Il est l'accomplissement vers le beau de l'être...

Il est omnicirculant...

Il accomplit son propre parcours dans les Cercles, en un trajet vertical...

Il n'est pas toujours en Ceugant...

Il s'élève de la terre vers le ciel puis redescend, tel un médiateur...

Il est aussi protéiforme, ce qui lui permet de s'accorder à tous les états d'existence...

 

A a suite des Triodedd Barddas ( 46 premières triades des Bardes) il est dit que :

DWN est la perfection de la Vie impérissable...

(Le mal « DRUG » se confond avec le rejet de la Vie.)

Il est tenu pour être du sexe féminin par son genre grammatical...

DUW s'unit à ce qui est sans Vie, à ce qui est DRUG, dans l'intention de l'amener à la Vie...

 

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Le Chant du Grand Monde (Canu y Byd Mawr )

et le Chant du petit Monde ( Canbu y Byd Bychan) sont deux poèmes médievaux (d'un recueil composite mis sous le nom de Taliésin.)

La composition sous-jacente est que l'homme est un microcosme, homologue du monde ordonné de l'Univers...

 

Chaque forme d'existence correspond à des facultés, à un mode de connaissance....

 

Chaque Vivant pourra accéder au Cercle de Gwynfyd mais cela requiert qu'il s'attache aux forces du bien et de la Vie...

 

Le retour vers Gwynfyd , c'est le retour au visage originel, à la pleine nature des êtres de leur statut propre et de leur fin...

 

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A PROPOS DE LA SAMAIN

Porte ouverte entre les mondes...

 

Samain :

 

Notes Bran Du :


C'est la période par excellence pour réfléchir et méditer sur :

L'immortalité de l'Âme...
Le fait que la mort ne serait, selon la croyance celtique, «
 que le milieu d'une très longue vie »... Qu'en est-il, selon divers postulats, de la « vie » après la « mort » ?

Mais c'est aussi le mois ou le jour des « morts », le souvenir des proches disparus, des ancêtres de la lignée etc...

 

Pour le Monde Celte la véritable mort c'est l'oubli...

Vous n'êtes plus dès que l'on a plus et que l'on ne fait plus « souvenance » de vous...

Le courage des héros réside dans l'espoir, du fait des exploits réalisés et d'une vie exemplaire, de demeurer dans la mémoire de la tribu...

 

Selon Lucain observateur de la société celtique et selon les croyances rapportées par celle-ci et entendues par lui « la mort ne serait que le milieu d'une très longue vie » ce qui rejoint l'assertion des druides que « l'âme est immortelle » toutefois ce que l'on doit entendre de cela est sujet à diverses conceptions et interprétations relatives à « l'Au-delà de la Vie », les druides eux-mêmes n'ont pas souhaité définir leur conception et théologie... et nous laissent à même de concevoir cela selon notre propre pensée...

 

Cela nous amène à faire choix à partir de diverses propositions et ce, après avoir pris connaissance des différentes versions données de l'Autre-Monde et des divers postulats envisagés sur la vie après la mort...

 

Si vous avez l'occasion d'être le 11 novembre sur Paris pour assister au colloque organisé par Keltia-Magazine sur cet « Autre Monde », en présence de divers conférenciers émérites dont Philippe Jouet, vous aurez accès à une actualisation des connaissances et propositions sur ce sujet conséquent...

 

Lors de la Samain le peuple Celte demandait aux gestionnaires du royaume du « blé et du lait » soit la permanence d'une nourriture nécessaire pour assurer leur existence....

Il en est toujours de même de nos jours pour les responsables politiques qui se doivent de fournir et de mettre à disposition les éléments qui permettent à chacun et à chacune de vivre dignement et équitablement... et de surcroît en « paix » !....

 

Voici donc de quoi nourrir votre propre réflexion...

 

Merci à Philippe Jouet et à son ouvrage sur la Mythologie et la Religion Celtique auprès duquel j'ai pris source pour développer ma réflexion et de même à Yvan Guehennec et à Claude Sterckx...

 

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Bran Du : A connaître :

 

La « morbidité » n'existe pas dans le monde Celte qui n'a as peur de la mort puisqu'elle n'est que le « milieu d'autre autre vie », cette dernière étant pour ce qui est de « sa forme » laissée aux conceptions de chacune et de chacun, lesquels disposent de diverses propositions quand aux destinations futures d'une âme considérée comme immortelle...

 

A SUIVRE...

 

 

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Funèbre, le Monde Celte ne l'est point lui qui croit lucidement et « jubilatoirement » au « Séjour des Bienheureux », au « Monde Blanc dit le Gwenved », aux « Îles d'Eternelle Jeunesse », à « La Plaine des Femmes », à « une Terre prometteuse », « au Verger d'Avallon », au « Side irlandais », pour ne citer que quelques unes des merveilleuses destinations proposées au « Voyage de l'Âme » après la disparition du corps...

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05/11/2022
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