Les dits du corbeau noir

DOSSIER : DU BARDE PARTIE 9 (SUITE) UN FAIRE DE LANCE POETIQUE ! 2018 BRAN DU 26 01 JANVIER

Du BARDE   :

 

Partie Neuf : Un Faire de lance poétique !

 

L'ACTE de FAIRE est la manifestation essentielle du Vivant de notre existence...

Il s'avère qu'au sens initial le mot « Faire » implique un acte hautement poétique lequel ne se définit pas en tant que tel, mais œuvre, anime, active et met en mouvement à travers un Verbe unique, singulier, spécifique, qui acte son souffle et sa respiration en exprimant dans le temps et l'espace des sons et des formes qui donne sens à une Essence qui est la VIE elle-même...

 

Nous sommes, tous et toutes, étymologiquement, en actant notre existence, en fait et en « fête » des « poètes »...

 

Nous entendons, nous constatons, de plus en plus l'état déplorable fait de la Parole qui, « Vérité » à l'origine, partie constituante de la mise en oeuvre du monde et des mondes, émanation des Forces, Energies et Lumières provenant du Point Souche ou Point Source innommable, est devenue, au sein de notre modernité, une ambassade effrénée du mensonge et de la manipulation, un véhicule fonctionnel de la communication la plus appauvrie et affadie qui soit... Soit des formulations sonores ou écrites qui vides de sens et d'esprit ne sont plus que le support désarticulé d'une chosification et marchandisation du Langage du Vivant !...

 

On ne s'étonnera pas de constater (et de déplorer de même) au sein de notre société décadente l'écart phénoménale et dramatique entre une Parole née de l'élémentaire, du primordial, du fondamental et de l'essentialité et l'usage déplorable qui en est fait !...

 

D'où la mise au rancard ou au placard de la Poésie dans notre société contemporaine !...

 

La façon dont s'exprime, se formule, se manifeste le langage d'une société traduit l'état de celle-ci...

 

 

Il appartient aux poètes et bardes, enceints par les aberrances de la modernité, confrontés à l'emploi et l'usage galopant d'une Parole plus sujette à mésentente et incompréhension qu'a cohérence humaine et sociétale, de réinvestir le terrain communiquant défaillant par un Verbe digne de ce Nom...

 

Et ce Verbe se doit d'être le vecteur et le facteur Poétique d'une nouvelle forme de relation, de rencontre, de partage et d'échange renouant avec une Parole autant sage (philosophique donc), que spirituelle voire sacrée...

 

Une Parole de réenchantement dans le désenchantement du monde !...

 

L'expression « poétique » est devenue le parent pauvre de la famille expressive ; elle porte au mieux à sourire si ce n'est à moquerie car elle est connotée de désuétude, d'enfantillage, de naïveté, de déconnexion par rapport à ce que nos semblables sont en mesure, en volonté et en désir d'entendre et de comprendre...

 

C'est là un signe manifeste d'inversement des « valeurs » fondatrices d'humanité....

 

 

Non seulement on parle pour ne rien dire (qui ait véritablement sens et essence), mais le dire est devenu un ensemble vocale d'artifices mis au service d'un égoïsme démesuré, d'un besoin de gratification et de reconnaissance exacerbé, de manipulations idéologiques asservissantes, de tromperies en tout genre, de gesticulations verbales...

 

Nous ne sommes plus les sujets librement, volontairement, lucidement, consentants d'un Verbe animant tout l'Univers et toute Vie en cet Univers, mais des individus livrés à eux-mêmes et à tous leurs excès qui n'entendent être conjugués que par eux-mêmes et pour eux-mêmes ; des sujets qui se sont affranchis du Verbe ou se sont pris pour Lui au point de priver l'homme, la femme, de leur essentialité existentielle spécifique et singulière qui implique, fondamentalement, un accord, une concordance, un équilibre, une harmonie entre le Souffle universel et cosmique et leur propre respiration...

 

Le Verbe est cosmique et son emploi moderne confine au comique si cela n'avait pas d'incidences dramatiques en terme de communication, d'entendement et de valeur a accorder à notre langage d'aujourd'hui !...

 

Le Verbe Poétique, la Parole Poétique ; n'ont jamais été autant dévalorisés que de nos jours. Ils ont été les bases, les assises, les fondements de mise en vibrations cohérentes des grandes civilisations de jadis... Ce sont des éléments indispensables pour une bonne conjonction de coordination et de compréhension d'une communauté humaine en gestation et maturation...

 

La décadence accentuée du langage poétique annonce donc la décadence de la société dans son rapport ontologique, mythologique, archétypal, traditionnel et légendaire au Verbe originel !...

 

Si le barde contemporain à une fonction vitale, salutaire et essentielle, au sein de sa société d'appartenance, de sa communauté planétaire de destin, elle est bien dans l'urgence d'incarner au quotidien une Parole qui soit celle qui donne Vie à la Vie !...

 

Il est grand temps de restituer à l'Arbre de la Parole un terreau fertile, un humus fécondant...

 

Le barde lance des ponts et passerelles entre les rives du connu et de l'inconnu, de l'impossible et du possible, de l'usé et du ressourcé, de la fadeur et de la saveur retrouvée, de la perte et de la restitution, du superficiel et de l'élémentaire, du dérisoire et du fondamental.

 

Il est le pontonnier qui ouvre et construit de nouveaux passages sur les abysses et les abîmes d'une société en dérive et perdition ; une société désacralisée et matérialisée à outrance...

 

Les poètes, bardes, scaldes, aèdes... du Monde Indo-européen ont, en leur temps, avec pertinence et grande lucidité, avec une Parole ajustée et charpentée ô combien, avec efficience et justesse, interpellé notre humanité sur son devenir en se portant garant eux-mêmes d'un Verbe de sagesse, d'équilibre et d'harmonie qui est, seul, de nature à s'opposer à la tragique et probable survenance du chaos humain...

 

Il n'est que de relire les grandes prophéties issues de ce monde indo-européen pour prendre la juste mesure de la pertinence appropriée de leurs avertissements et préconisations !

 

Leur voyance et perception du devenir trouvent hélas leur pleine et exacte justification dans l'actualité qui est la nôtre !

 

Le barde demeure donc et plus que jamais, un « voyant et un dérobeur de feu » au sens rimbaldien du terme...

 

Les bardes contemporains sont les héritiers des bardes des temps jadis ; ils ont en commun un Esprit, une Âme collective et mutuelle dont ils sont les veilleurs et gardiens sacrés.

Ils se doivent d'incarner de leurs mieux l'Anima originel et l'Essence fondamentale de leurs multiples fonctions...

 

A SUIVRE...



26/01/2018
0 Poster un commentaire