Les dits du corbeau noir

DEUX POEMES POUR LE SOLSTICE D'HIVER 2018 BRAN DU 29 11 NOVEMBRE

 

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Deur Derhue (Celui qui guérit tout) Bran du 2002

 

Je suis la branche aux feuillages d'or

Je suis l'éveil dans l'hiver qui endort

Je perce de mes racines les ténèbres les plus sombres

Je transperce de mes rais les royaumes de l'ombre...

 

Force et sagesse, je suis le rameau d'or... (Ter)

 

Je suis soleil sur la branche de décembre

où mes fruits rayonnent de miel et d'ambre

Je suis vivant dans le champ, des dépouilles

je suis acier brillant qui défie toute rouille...

 

Force, sagesse et renaissance (Ter)

 

Nul, sans moi, ne peut percer le grand mystère

Nul sans mon rameau, nul sans ma lumière

ne peut affouiller les entrailles de la terre

et connaître les secrets qui meuvent l'Univers...

 

Gardien d'immenses trésors, je suis le rameau d'or (Ter)

 

Que soit tissé le blanc lin qui me recueillera

Que les vierges tiennent les quatre coins du drap

Que votre cœur me recueille, je suis flocon de neige

qui recouvre de blancheur le noir qui vous assiège...

 

Santé et réconfort, je suis le rameau d'or (Ter)

 

Formez le Cercle sous l'arbre tutélaire,

sous le Chêne où célébraient vos Pères

et tendez vos mains vers le rameau fleurit

dessous la branche morte jaillit l'Arbre de vie...

 

Vigueur et espérance, je suis le rameau d'or (Ter)

 

A gui s'en vient l'an neuf qui terrasse la mort

Le soleil, de son œuf, s'en vient juste d'éclore

Vers la Beltaine tous ensemble nous irons

cueillir la blanche fleur de la belle Saison...

 

Plus ne craignez le sort, je suis le rameau d'or (Ter)

 

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O Ghel an eu Bran du 10 12 2001/ 29 11 2018

 

 

Le ciel grondait

charriait son fleuve de lait et de cendre

Au sillon du labour pourrissait la semence d'amour

Le fer rouillait, plus de cœur à l'ouvrage

Tous et chacun cherchaient en vain le signe, le présage

et guettaient, dans la nuit, l'étoile du bon recours...

 

Bien sombre le jour enchâssé de ténèbres

Bien sombres les pensées pendues aux branches de l'hiver

froide, si froide la terre pour les hommes sans secours

qui ne peuvent que déposer les armes et se rendre...

 

La neige recouvrait les plumes des corbeaux

L'eau était figée dans les rus et les sauts

Une main de fer tenait la vie en ses paumes

Point de baumes pour les rêves et les chairs,

ni pour le craquelé de la peau...

 

Le rire et la joie, tous deux serrés dans la fourrure d'angoisse

La faim, là, au milieu, sur la table vide

Le gel, la glace, figeant même le matin...

Loués, lors, le feu, la braise et le bois,

mais ce n'est pas un pain que l'on mange là !

 

Lourde la chape sombre du ciel

le noir, le noir, partout, élargissant ses ailes

recouvrant les esprits et les chaumes

ensemençant au cœur le désespoir...

 

///...

 

C'est alors qu'ils décidèrent

de se dresser contre l'hiver

et de dresser avec eux

la plus fervente des pierres

qui n'ait pénétré les cieux...

 

Armés de cordes et de pieux

ils sortirent de la terre

un morceau de sa chair

afin de l'offrir aux dieux...

 

Les muscles tordaient la corde

La pensée bandait sa force et l'effort, les cris

Il fallait signifier à la nuit

que son emprise prendrait fin

car il est du bon ordre

et dans le ciel lui-même écrit

que le printemps un jour s'en revient...

 

La sueur coulait dans l'écorché des épaules

Tout le clan était là par l'ouvrage réuni

Chaque main savait, chacune avait son rôle

et s'élevait la haute pierre qui défierait la longue nuit...

 

Etait peint sur le front de chacun

le signe qui donne force

faisant que tous s'efforcent

de forcer le destin...

 

///...

 

Sur le tertre, une longue roche se tient ;

s'y tient une femme avec une branche de gui dans sa main...

A ses côtés il y a un homme âgé tenant à son poignet droit une faucille argentée, sa tête est couverte d'une couronne de gui...

Il a versé sur l'autel de pierre le sang frais de deux taureaux écorchés....

Des mots de feu, des mots incendiés sortent de sa bouche...

Des mots, sortis eux de son âme montant en spirales comme un bouquet de flammes enveloppant de leurs vœux, les déesses et les dieux...

 

///...

 

Lors, le feu aussi dans la poitrine des hommes et des femmes...

Le feu dans les bras, le feu dans le sang, le feu dans les voix...

Et la corde se tend qui amène le menhir à l'aplomb de l'étoile...

 

Lors, Terre et Ciel, se pénètrent et les forces s'empalent

qui enfanteront demain un nouveau destin pour l'humain qui réclame une plus juste loi...

 

O ghel an eu O ghel en eu

le blé lèvera pour eux

O ghel en eu O ghel an eu !

 

.......................

 

 

 

 

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29/11/2018
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